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Boileau.

Et de tous vos défauts les zélés adverfaires.
Dépouillez devant eux l'arrogance d'Auteur:
Mais fachez de l'Ami discerner le Flatteur.

Tel vous femble applaudir qui vous raille et vous

jouë;

Aimez qu'on vous confeille, et non pas qu'on vous loue.

Un Flatteur auffi-tot cherche à fe récrier.
Chaque Vers qu'il entend le fait extafier.
Tout eft charmant, divin; aucun mot ne blesse;
Il trépigne de joie, il pleure de tendresse;
Il vous comble par-tout d'éloges faftueux.
La Verité n'a point cet air impetueux.

Un fage Ami, toujours rigoureux, inflexi-
ble,

Sur vos fautes jamais ne vous laiffe paifible.
Il ne pardonne point les endroits négligés.
Il renvoie en leur lieu les Vers mal arrangés.
Il réprime des mots l'ambitieufe Emphafe.

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Ici le Sens le choque; et plus loin c'eft la Phrafe.
Votre conftruction femble un peu f'obfcurcir:
,,Ce terme eft équivoque, il le faut éclaircir;"
C'eft ainfi que vous parle un Ami véritable.
Mais fouvent fur fes Vers, un Auteur intraitable
A les protéger tous le croit intéressé,

Et d'abord prend en main le droit de l'offenfe.
De ce Vers, direz vous, l'expreffion eft baffe."
Ah! Monfieur, pour ce Vers je vous demande
grace,
Ce mot me femble froid;
C'eft le plus bel endroit.

Répondra-t-il d'abord. "Je le retrancherois."

"

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„Ce tour ne me plaît pas." Tout le monde l'ad

mire!

Ainfi toujours conftant à ne se point dédire;
Qu'un mot dans fon ouvrage ait parû vous bleffer:
C'eft un titre chez lui pour ne point l'effacer.
Cependant, à l'entendre, il chérit la Critique.
Vous avez fur les Vers un pouvoir despotique;

Beifp. Samml. 3. B.

G

Mais

4

Boileau. Mais tout ce beau discours, dont il vient vous flat

ter,

N'eft rien qu'un piége adroit pour vous les réciter.
Auffi-tôt il vous quitte, et, content de fa Mufe,
S'en va chercher ailleurs quelque Fat qu'il abufe.
Car fouvent il en trouve. Ainfi qu'en fots auteurs,
Notre Siécle eft fertile en fots admirateurs,
Et fans ceux que fournit la Ville et la Province,
Il en eft chez le Duc, il en eft chez le Prince.
L'Ouvrage le plus plat a, chez les Courtifans,
De tout tems rencontré de zélés Partisans,
Et, pour finir enfin par un trait de Satire:
Un Sot trouve toujours un plus Sot qui l'admire.

1

Wa

Watele t.

Claude Henri Watelet, Generaleinnehmer bei den Fiz manzen zu Paris, ist als Künstler durch verschiedne glücklich radirte Blåtter, als prosaischer Schriftsteller durch seine Effais fur les Jardins, und durch seinen Antheil an der Encys klopädie, vornehmlich aber als Dichter durch sein schönes artistisches Lehrgedicht, L'Art de peindre, in vier Gesängen, berühmt. Dieß leßtere empfiehlt sich nicht so sehr durch den Versbau, der nicht immer korrekt und wohlklingend genug ift, als durch einsichtsvolle Bearbeitung des Stofs, und durch eine überaus leichte und geschickte Verbindung der einzelnen Theile. Sowohl die Vorschriften als die einges freuten Schilderungen haben viel innern Werth. Diesem scheinen manche Kunstrichter, unter andern Dusch in seinen Briefen z. B. d. G. Neue Aufl. Th. 1. Br. 29.) und felbft Winkelmann (in der Gesch. d. Kunst, Th. 1. S. 158.) doch zu wenig Gerechtigkeit widerfahren zu laffen. Im ersten Ges fange handelt er von der Zeichnung; im zweiten von dem Kos Iorit; im dritten von der mahlerischen Komposition; und im vierten von dem Ausdruck. Die von ihm selbst seinem Gedichte beigefügten Anmerkungen enthalten viel lehrreichen theoretischen und historischen Unterricht.

L'ART DE PEINDRE, Ch. IV. 1. ff.

watelet.

Loin de toi, Dieu des Arts, ces mortels, dont l'ar-
gile

N'offrit au feu divin qu'une masse stérile:
De leur ame infenfible à tes puiflans accords,
Qu'un fommeil léthargique énerve les refforts,
Qu'ils ignorent les biens que tu daignes répandre
Sur des êtres choifis, feuls dignes d'y prétendre.
D'un ordre diftingué d'Artistes généreux
Rends les voeux fatisfaits, et les efforts heureux;
Fais respirer la toile; ajoute à la Peinture

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Ce mouvement, ce feu, l'ame de la Nature:
Répands-le dans mes vers, qu'il brille dans mes
chants,

Pour ton honneur rends les expreffifs et touchans.
Et toi, que t'affervis mon indocile verve,
Toi, fils impérieux de la fage Minerve,

Ordre que j'ai fuivi, ne contrains plus ma voix :
Je chante le Génie; il fe foumet les loix.

Tous les arts, lorsqu'il veut enfanter des mira-
cles,

Ne font que des moyens; il fe rit des obftacles;
De l'efprit qu'il enflamine il étend les progrès;
Et la tardive regle adopte les fuccès.

Mais, à ce nom puiffant, quel pouvoir fympa-
thique

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Rend à l'Invention fon effor poëtique!
Déeffe impatiente, elle a brifé fes fers;
Elle parcourt, anime, embellit l'Univers:
Elle reprend les droits, fon fceptre, fa couronne;
Des favoris des Arts la troupe l'environne;
Je les vois de leurs dons enrichir fes autels,
Ils viennent recevoir des lauriers immortels.
Chaque ordre de talens a droit à cet hommage;
Chaque genre eft admis à ce brillant partage.

L'un dans le vafte champ qu' apprête à fes tra

valix

Un moite enduit formé par le fable et la chaux,
Aux fuperbes plafonds, de la rapide Fresque
Imprime, en fe hatant, le charme pittoresque;.
Ou par un nouvel art l'huile fondant les traits,
Il change en un Ciel pur la voute des Palais:

Celui-ci préparant un spectacle magique,
De la Détrempe active *) adopte la pratique:

A

A fes

*) La Peinture en Détrempe eft celle, dont on fe fert pour peindre les décorations des Théatres.

A fes couleurs l'eau prête une fluidité,
Qui des plus vifs travaux fert la rapidité.
Par l'apprêt qu'il y mêle, it fixe leur durée:
L'or fe joint à l'azur, la fcene eft decorée;
Et des feux, avec art, éclairent les objets,
Par un éclat trompeur les font voir plus parfaits.

Watelet.

De ce genre impofant, dont l'objet eft fi vaste,
Cet autre dédaignant la grandeur et le faste,
Dans un champ plus borné *) par un apprêt plus
, fin,

Anime fous fes doigts l'ivoire et le velin.
D'un pinceau délicat l'artifice agreable
Prête à l'Amant heureux un fecours favorable;
Et l'Artiste aux Amours facrifiant les foins,

De fon fuccès caché n'a qu'eux feuls pour temoins.

Là, c'est un moyen prompt, dont le facile

ufage

Des traits de la beauté rend la fidele image.
Les crayons mis en poudre **) imitent ces cou-
leurs

Qui dans un teint parfait offrent l'éclat des fleurs
Sans pinceau, le doigt feul place et fond chaque

teinte

Le duvet du papier en conforte l'empreinte;
Un cristal la defend. Ainfi de la beauté

Le Pastel a l'éclat et la fragilité.

Bravant ici le temps, au verre incorporée ***>
La couleur doit au feu fon luftre et la durée;
Et d'un portrait fini le delicat travail,

Pour ne jamais changer, fe transforme en Email.
Tandis que par un foin egalement durable, ****)

$ 3.

*) La peinture en Miniature..

**) La peinture en Pastel.

***) La peinture en Email.

****) La peinture en Mofaique.

Des

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