Des cristaux colorés la teinte inaltérable, Sur un solide enduit, assure à nos neveux Des chef-d'oeuvres de l'Art les charnies precieux.
Ainsi, par cent moyens, dont l'industrie
abonde, L'invention joint des Arts qu'elle féconde. Le culte qu'on lui rend, par fa diversité, Augmente sa puissance, et peint sa liberté. La volonté décide et le rit et l'offrande: Elle reçoit et l'or et la fimple guirlande; Et pour former fes dons, suivant les goûts di
vers, Chaque Artiste, a fon gré, choisit dans l'Uni
Celui-ci, l'élevant dans la voûte azurée, De Dieux qui ne font plus, repeuple 1 Empirée. Par son pouvoir, l'Olympe, allemblé sous nos
yeux, Voit encor la vertu prétendre au rang des Dieux; Et d'Hercule immortel l'image qu'il compose, Du Peintre et du Héros devient l'apothéose.
Un autre immortalife, en des traits reflent
blans, Le mérite, l'honneur, les succès, les talens. Il rappelle à la vie une ombre regrettée; Il en rend à des fils l'image respectée; Et će portrait vivant d'un pere absent ou mort, Augmentant leurs regrets, semble adoucir leur
fort.
D'un agréable site on trace ici les charmes; Là f'offrent des combats, des chevaux et des ar-
mes; Plus loin, des Monumens, des Temples, des Pa
lais Ou ces êtres divers qui peuplent les Forêts. Sur les prés émaillés, sur les vertes fougères
Bondissent les troupeaux, et dansent les bergères. Ici l'on peint les fleurs; un autre, sur les eaux, Rival du Dieu des Mers, calme ou grofsit les
flots,
A ces foins variés la Déelle préside: Tout s'anime à sa voix; et sur ceux qu'elle
guide Répandant son esprit et ses dons précieux, Elle en dévoile ainsi l'origine à leurs yeux.
Il est un mouvement que rien ne peut suspen:
dre, Facile à démêler, difficile à comprendre. Il vit dans chaque objet, cest par lui qu'à leur fin Les êtres entraînés remplissent leur destin., Par fon secours, les corps de diverse nature Reçoivent, en croisant, leur forme, leur stru-
sture; Et par l'effet suivi de fes combinaisons, Leur vie a des progrès, des ages, des faisons. C'est de son action,, en tous lieux répandue, Le moment bien choisi, l'expression rendue, Qui d'un froid mechanisme, indigne du noin d'Art, Distingue les travaux où l'ame a quelque part. C'est de ce mouvement la vive et juste image, Qui de l'ame seduite ose exiger l'hommage; Tandis que l'oeil content, aux formes arrêté, Approuve des contours l'exacte vérité,
Voyez au sein des airs les mobiles nuages, Jouëts des vents, tracer la route des orages. L'air agité l'y peint; votre ésprit et vos yeux Sont instruits à la fois du desordre des Cieux.
Ne mésurez-vous pas, dans sa rapide course, Ce torrent qu'un instant éloigne de sa fource? Ces débris, ce ravage étalé sur ses bords, Calculent sa vitesse, et nombrent ses efforts.
Déjà vous démêlez, à travers son écorce, De ce chêne touffé la jeunesse et la force; Déjà ces fiers taureaux, sous lon ombre arrêtés, Vous peignent la fureur dans leurs yeux irrités.
Qu'un mouvement plus vif anime la Nature : Une source nouvelle enrichit la Peinture Dans les êtres vivans, la crainte ou le desir Donne un corps à la peine et des traits au plaisir; L'instinct les fait agir, aimer, desirer, craindre: On voit dans tout leur corps l'intention fe peindre, Leurs regards s'enflammer, leurs traits l'épanouir; On les voit l'embellir du bonheur de jouir.
S. von ihm B. I. S. 26. Sein Gedicht, La Den clamation théatrale bestand anfänglich nur aus dem Eljai sur la Declamation trag que, den er schon im J. 1758 befannt machte, hernach aber umarbeitete, und mit drei andern Ges fången, über das Lustspiel, die Oper, und den theatralis schen Tanz, vermehrte. Der Dichter hat die Regeln der Sunft mit sehr wohl gewählten Beispielen, von den berühm: testen franzdfischen Stücken und Schauwielern entlehnt, glücklich zu verbinden, und den Vortrag durch das ange: nehmste Stolorit zu beleben gewußt. S. eine Zergliede: rung dieses schonen Lehrgedichts in Dusch's Briefen, neue Auft. Th. I. Br. 20. 21.
LA DECLAMATION THEATRALE,
Ch. II.
Vous n'avez rien encore, et vous devez tout crain
dre, Si vous ignorez l'art d'exprimer et de peindre, De produire au dehors ces orages du coeur, Ces mouvements secrets, ces instans de fureur, Ces rapides retours, cette brålante ivreffe, Les transports de l'amour, et la délicatesse. Un rôle est à la fois, tendre, emporté, jaloux. Ces contrastes frappans, il faut les rendre tous. Paisible adorateur, là, bornez;vous à plaire: Ici: que votre front l'enflamme de colère. Sachez surtout, sachez comment, d'un oeil serein, On vient rendre un portrait, que l'on reprend sou-
dain; Comme on traite un objet que l'on croit infidèle; De quel air on lui jure une haine immortelle; Avec quelle contrainte on feint d'autres amours; Et comment on le quitte, en revenant toujours.
Evitez cependant une chaleur factice Qui séduit quelquefois et vit par artifice, Tous ces trépignemens et des pieds et des mains, Convulfions de l'art, grimaces de Pantins. Dans ces vain's mouveniens, qu'on prend pour de la
Akine N'allez point fur la Scène éparpiller votre ame. Ces geftes embrouillés, toujours hors de saison, Ne font qu'un froid Dédale, où se perd la raison,
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Un Adeur a paru plein d'amc et de fineffe: Il sent avec chaleur, exprime avec juftesse : Pour briller, pour séduire, il a mille secrets. Il créa des moyens, qu'on ne connut jamais. Transportant dans son jeu l'ivresse de son âge, Il a sû des amans rajeunir le langage. Des Rôles langoureux anime la fadeur, Fait sourire l'esprit, et fait parler au coeur. Aimez vous mieux jouer et corriger ces êtres, Automates brillans,' qu'on nomme Petits - Mai-
tres ? Portez la téte haute, ayez l'air éventé, La voix impérieufe, ou l'organe fluté? Que votre oeil clignotant et foible, en appa.
rence, Sur les objets voisins tombe avec indolence: Que tout votre maintien semble nous annoncer Qu'au sexe incessamment vous allez renoncer; Que chaque jour pour vous fait éclore une intri-
gue; Qu'un plaisir trop goûté dégénere en fatigue; Et parroillez enfin, excedé de vos noeuds, Accablé de faveurs, et bien las d'être heureux.
Mais ce ton, ces dehors éxigent de l'étude. Pour contrefaire un Fat, il faut de l'habitude. Voyez nos élégans, et nos gens du bel-air; C'est aux plaines du ciel que se forme l'éclair, Allez, et parcourrez ce magique Théatre D'un monde qui se hait, et pourtant l'idolâtre.
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