Erudiez à fond l'art des frivolités, Le savant persiffage et les mots usités; De vos cercles bourgeois franchifiez les ténébres; Obtenez quelques mois de nos femmes célebres. Leur entretien, utile à vos sens rajeunis, Vous enluminera du moderne vernis. Inftruisez-vous des soins, des égards que mérite La femme que l'on prend, et celle que l'on quitte. Diflertez fans objet, riez avec ennui; Le monde est vain et fot; soyez sot avec lui; Et revenez, tout fier de cent graces nouvelles, De leurs propres travers amuler vos modèles. C'est ainsi que l'Abeille, aux approches du jour, Moissonne les Jardins et les Prés d'alentour; Et, difputant la Role au jeune Amant de Flore, Lorsqu'elle a butiné les dons qu'il fait éclore, Revient dans son alyle obicur et parfumé, Deposer le trésor du miel qu'elle a formé.
Baron jeune et fêté, dans ce monde frivole, En sortant de la scène, alloit jouer son Rôle. L'ardente vanité se disputoit ses voeux: C'etoit Agamemnon que l'on rendoit heureux. Il conservoit son rang aux pieds de les Maîtresses; Et se donna les airs de tromper des Duchelles.
Mais craignez d'abuser d'un conseil imprudent. L'acteur n'est plus qu'un sot, l'il devient impudent. Notre foiblesse, à tort, le Aate et le ménage, Si la fatuité survit au Personnage. Votre état est de plaire, et non de protéger ; Redoutez le Public; il aime à lè venger. Lorsqu'on veut l'elever, il faut savoir descendre. D'un puérile orgueil que pouvez-vous attendre, Quand le premier Valet se rit de vos hauteurs Et va pour son argent filter ses protecteurs?
Toi, qui prétends briller dans les scènes burles
ques, D'un monde moins poli consulte les grotesques;
De nos originaux folâtre Observateur, Joins l'étude du Sage aux talens de l'Acteur. Viens, parcours tous les lieux ou le People dé-
ploie, Autour d'un ais brilé, son humeur ou sa joie. Prends cette humble escabelle, ose et vuide
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Ce broc de vin fumeux, arrivé d'aujourd'hui. De ces mortels grossiers apprends l'art de nous
plaire; Tous leurs traits font frappans, et rien ne les al-
tère, Ici, c'est un vieillard de rides fillonné, Et d'un eslain d'enfans toujours environné; Courbant son corps usé lur un bâton rustique, Il se fait craindre encore par sa gaîte caustique, Chacun à ses dépens veut enyain l'égayer; Des rieurs prévenus il rit tout le premier, Voyez-vous ce Silène, au dos rond et convexe, Heurter tous ses voisins de son pas circonflexe, Injurier cet arbre, et, prêt à trébucher, Manquer toujours le but qu'il va toujours cher-
cher ? Plus loin, deux Champions furieux, hors d'ha-
leine, S'arment, les poings fermés, pour quelque grosse
Héléne. Tel objet est choquant dans la réalité, Qui plaît au Spectateur, l'il est bien imité. Vadé, pour achever ses esquisses fidelles, Dans tous los carrefours poursuivoit ses modes
les;
De ce Costume agreste ingenu partisan, Interrogeoit le Pâtre, abordoit l'Artisan. Jaloux de la saisir sans masque et sans parure, Jusques aux Porcherons il chercha la Nature. Etoit-il au Village ? il en traçoit les moeurs; Trinquoit, pour les mieux peindre, avec des Ra-
coleurs; Et changeant, chaque jour, de ton et de pa-
lette, Crayonna, sur un Port, Jérôme et Fanchon
Eitt noch lebender franzdfischer Abbel, dessen sehr schine Bebersegung des Virgilischen Gedichts vom Landbau schon oben erwähnt ift. Sein eignes Lehrgedidit: Les Jardins, ou l'Art d'embellir les Paysages, welches im I. 1782. zuerst, und hernach zum Sftern wieder gedruckt ist, wurde in Franks reidy mit großein Veifall aufgenommen. Es hat einen sehr einfachen Plan, der in vier Bacher vertheilt ift. Das erste betrist den Boden, dessen Wahl, Benußung nnd Vertheis lung; das zweite die Vortheile, die sich ans Båumen, Bus schen und Gehdlzen für den Gartenbau ziehen lassen; das dritte die Anlage der Rasen, die Pflanzung und Wartung der Blumen, und das Gewässer; und das vierte die Hülfe, welche andre bildende Stúnste zur Verschduerung des Gars tenbaues leiften können. Der Ton des Gedichts würde leicht einförmig geworden seyn, wenn der Verf. nicht von Zeit zu Zeit reizende Beschreibungen und Episoden eingewebt hätte; 3. B. die Beschreibung des Paradiesed, der Quelle von Paus clúse, 4. A. m.
LES JARDINS. Ch. II. v. 1. ff.
Oh! fi j'avois ce luth dont le charmé autrefois Entrainoit sur l'Hémus les rochers et les bois, Je le ferois parler; et sur les paysages Les arbres tout à coup deploieroient leurs om-
brages. Le chêne, le tilleul, le cedre et l'oranger En cadence viendroient dans mes champs se ran-
ger. Mais l'antique harmonie a perdu ses merveilles ; La lyre est sans pouvoir, les rochers fans oreilles, L'arbre reste immobile aux fons les plus flat-
teurs, Et l'art et le travail sont les feuls enchanteurs,
Apprenez donc de l'art quel foin et quelle, De Lille.
adrelle Prête aux arbres divers la grâce ou la richesse.
Par ses fruits, par fes fleurs, par son beau vê
tement, L'arbre est de nos jardins le plus bel ornemento Pour mieux plaire à nos yeux combien il prend de
forines! Là, l'étendent les bras pompeusement informes ; Sa tige ailleurs l'élance avec légèreté. Ici j'aime la grace, et là, fa majesté. Il tremble au moindre souffle, ou contre la tem-
pête Roidit son tronc noueux et fa robuste tête. Rude ou poli, baillant ou dressant ses rameaux, Véritable Protée entre les végétaux. Il change inceffamment, pour orner la nature, Sa taille, fa couleur, ses fruits et sa verdure.
Ces effets variés font les trésors de l'art, Que le goût lui defend d'employer au hazard. Des divers plants encor la forme et l'étendue Sous des aspects divers se préfente à la vue. Tantôt un bois profond, fauvage, ténébreux, Epanche une ombre immense ; et tantôt moins
nombreux, Un plant d'arbres choisis forme un riant bo-
cage: Plus loin, distribués dans un frais paysage, Des groupes élégans fixent l'oeil enchanté : Ailleurs, se confiant à sa propre beauté, Un arbre seul se montre, et seul orne la terre. Tels, fi la paix des champs peut rappeller te
guerre, Une nombreuse arméë étale à nos regards Des bataillons épais, des pélétons épars; Et là, fier de la force, et de sa renommée, Un héros feul avance, et vaut seul une armée. Tous ces plans différens suivent diverses loix.
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