Dans les jardins de l'art, notre luxe autre.
fois Des arbres isolés dédaignoit la parure: Ils plaisent aujourd'hui dans ceux de la nature. Par un caprice heureux, par de lavans ha.
sards, Leur plants desordonnés
charmeront nos
gards, Qu'ils different d'aspect, de forme, de distance; Que toujours la grandeur, ou du moins l'élé-
gance, Distingue chaque tige, ou que l'arbre honteux Se cache dans la foule et disparoisse aux yeux. Mais lorsqu'un chêne antique, ou lorsqu'un vieil
érable, Patriarche des bois, leve un front vénérable, Que toute la tribu, se rangeant à l'entour, S'écarte avec respect, et compose fa cour; Ainsi l'arbre isolé plait aux champs qu'il décore.
Avec bien plus de choix et plus de goût en
core, Les groupes formeront mille tableaux heureux, D'arbres plus ou moins forts, et plus ou moins nom
Formez leur masle épaisle, ou leurs touffes lége- De loin l'oeil aime à voir tout ce peuple de fre-
C'est par eux que l'on peut varier les dessins, Rapprocher et tantôt repoufier les lointains, Réunir, féparer, et sur les paysages Etendre ou replier le rideau des ombrages.
Vos groupes sont formés: il est tems que ma
voix A connoître un peu d'art accoutume les bois.
Pois augustes, falut! Vos voûtes poetiques N'entendent plus le borde et ses affreux cantiques;
Mais un plus doux délire habite vos déserts, Et vos antres encore nous instruisent en vers; Vous inspirez les miens, ombres majestueules! Souffrez donc qu'aujourd'hui mes mains respectueu-
ses Viennent vous embellir, mais sans vous profaner! Ceft de vous que je veux apprendre à vous orner.
Le bois peut l'offrir fous des aspects fans
nombre: Ici, des troncs presés rembruniront leur ombre; Là, de quelques rayons égayant ce séjour, Formez un doux combat de la nuit et du jour. Plus loin, marquant le fol de leurs feuilles légeres, Quelques arbres épars toûjours dans les clairie.
res, Et Aottant l'un vers l'autre, et n'osant le toucher, Parroîtront à la fois se fuir et le chercher, Ainsi le bois par vous perd sa rudesle austere: Mais n'en détruisez pas le grave caractere, De détails trop fréquens, d'objets minutieux. N'allez pas découper lon ensemble à nos yeux, Qu'il soit un, simple et grand, et que votre art lui
laille, Avec toute sa pompe, un peu de fa rudesse. Montrez ces troncs brisés; je veux de noirs tor.
rens Dans le creux des ravins suivre les Alots errans. Du tems, des eaux, de l'air n'effacez point la
trace; De ces rochers pendans respectez la menace, Et qu'enfin dans ces lieux empreints de majefté Tout relpire une mâle et sauvage beauté. Telle on aime d'un bois la rustique noblesse.
Le bocage moins fier, avec plus de molleffe Déploie à nos regards des tableaux plus rians,
à Veut un site agréable et des contours lians, Fuit, revient, et l'égare en routes sinueuses, Promène entre des fleurs des eaux voluptueuses;
Et j'y crois voir encore, ivre d'un doux loisir, Epicure dicter les leçons du plaisir.
Mais c'est peu qu'en leur fein le bois ou le bos
cage Renferment leur richesse élégante ou sauvage ; Il en faut avec soin embellir les dehors. Avant tout, n'allez point, fymmétrisant leurs bords, Par vos murs de verdure et vos crittes charmilles Nous cacher des forêts les nombreuses familles : Je veux les voir; je veux perçant au fond des
bois, Voir ces arbres divers qui croisent à la fois; Les uns tout vigoureux et tout frais de jeunesse, D'autres tout décrépits, tout noueux de vieil-
Ceux-ci rampans, ceux-là 8
fiers tyrans des for
rêts, Des tributs de la seve epuisant leurs sujets : Vaste scene, où des moeurs, de la vie et des
âges, L'esprit avec plaisir reconnoît les images !
Près de ces grands effets, que font ces verds
rempards, Dont la forme importune attritte les regards, Forme toujours la même, et jamais imprévue? Riche variété, délices de la vue! Accours, viens rompre enfin l'infipide niveau, Brise la triste équerre et l'ennuyeux cordeau: Par un mêlange heureux de golfes, de faillies, Les lisières des bois veulent être embellies. L'oeil, qui des plants tracés par l'uniformité Se dégoûte, et l'élance à leur extrêmité, Se plait à parcourir, dans sa vaste étendue,
à De ces bords variés la forme inattendue; Il l'égare, il se joạe en ces replis nombreux; Tour-à-tour il s'enfonce, il reflort avec eux; Sur les tableaux divers que leur chaîne compose De distance en distance avec plaisir repose:
Le bois l'en agrandit, et dans ses longs retours Varie à chaque pas son charme et ses détours.
Dellinez donc sa forme, et d'abord qu'on choi
lifle Les arbres dont le goût préfcrit le facrifice. Mais ne vous hâtez point; condamnez à regret; Avant d'exécuter un rigoureux arrêt, Ah! songez, que du tems ils sont le lentou-
vrage, Que tout votre or ne peut racheter leur ombrage, Que de leur frais abri vous goûtiez la douceur.
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B. von ihin B. I. S. 148. -- Unter allen Lehrgediche ten dicier Gattung verdient sein Essay on Criticisin einen eben fo ausgezeichneten Naug, als ein Ejay on Mon unter den philosophischen Gedichten nicht nur seiner, sondern aller ábrigen Nationen. Jenes Gedicht besteht aus drei Theilen, die aber sehr glücklich in Ein Ganges verschmolzen find. Zu6 erst Negein für den angehenden Kunstrichter, dann Aufz&h: lung der Ursachen des fehlerhaften und falschen Gescynacks. in der Fritik, und julent Vorschriften für den Sunstrichter, in Ansehung seines Verhaltens. Mit den Regeln der Stris tiffind übrigens die vornehmsten Regeln des Geschmacks und der guten Schreibart überhaupt, beständig verbunden; auch ist dieß treffliche Gedicht eben so reich an scharfsinnigen und treffenden Bemerkungen, als un fein abgezogenen und lehr: reichen Vorschriften. Beide werden durch die Gedrungens heit des Ausdrucks und durch die Lebhaftigkeit eingewebter Bilder, desto stärker und eindringlicher. Eineu vortrefflichen Siommentar über dieses Gedicht findet man in Dr. Warton's Elay on POPE'S Genius and Writings, Vol. I. Sect. III. p. 101---210. S. auch D. IOHNSON'S Lives of the Engl. Poets, Vol. IV. p. 16. ff. Er nennt diesen Versuch mit Recht ein Werk, welches einen so weiten Umfang von Einsichten, so viel feinen Scharfsinn, so viel genaue Menschenkenntniß, und eine so vertraute Bekanntschaft mit der alten und neus ern Literatur verråth, als man nicht leicht im reifften Alter und durch die långste Erfahrung zu erreichen vermag. Und doch schrieb es Pope schon in seinein zwei und zwanzigften Jahre! Vergl. Durch's Briefe, Th. I. n. 4. Br. XIX.
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ESSAY ON CRITICISM, v. 68-200.
First follow Nature, and your judgment frame By her juft Standard, which is itill the fame: Unerring Nature, still divinely bright, One clear unchang’d, and universal light,
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