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Bernis. Et vient offrir à la plus belle
Les pommes d'or des, orangers. Accourez, Nayades timides, Le fruit sur la terre tombé Brille, s'éléve en pyramides, Et remplit le trésor d'Hébé. Nymphes, enlevez vos corbeilles, Allez offrir au Dieu des eaux La pourpre qui couvre nos treilles; L'ambre qui pare nos côteaux. Un second Printems vient d'éclore; Le Ciel repand de rayons d'or; L'amaranthe et le tricolor Rappellent le regne de Flore; Et la campagne
brille encor Des douces couleurs de l'Aurore. Hefper commence à rayonner; Jo mugit dans les villages; Et les Pasteurs vont ramener Leurs troupeaux loin des pâturages. Le soleil tombe et l'affoiblit; Montons sur ces rochers sauvages; Allons revoir ces paysages Que l'ombre du soir embellit! Jci des champs ou la culture Etale les heureux travaux; Une source brillante et pure, Qui par la fraîcheur de ses eaux Rajeunit la sombre verdure Des près, des bois et des côteaux: Là, des jardins, et des berceaux Où régnent l'art et l'impofture; Des tours des Aéches, des creneaux, Des donjons d'antique structure; Sur le chemin de ces hameaux, De longues chaînes de troupeaux, Un pont détruit, une masure; Plus loin, des villes, des châteaux Couverts d'une vapeur obfcure; Le jour qui fuit, l'air qui s'épure,
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Le Ciel allumant ses flambeaux, Tout l'horizon que l'oeil mesure, Offrent aux yeux de la peinture Des contrastes toujours nouveaux, Et font aimer dans leurs tableaux Le coloris et la nature.
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Mais la nuit, au trône des Cieux, Dislipant au loin les nuages, Vient encor attacher nos
yeux Sur de plus frappantes images : La soeur aimable du Soleil Se lete sur l'onde appaisée, Et répand de son char vermeil Le jour tendre de l'Elisée; Elle embellit les régions Qu'abandonne l'astre du monde; Elle éclaire les Alcyons Qui planent sur la mer profonde; La vague tremblante de l'onde Brile et dislipe les rayons De fa lumiere vagabonde; Favorable à la volupté, Elle donne au plaisir des armes. L'éclat de son globe argenté Semble voiler la nudité Lorsqu'il en montre tous les charmes, Son regne
est celui de l'amour. Sur les mers d'écume blanchies Neptune marche avec la cour, E de nos flottes enrichies Eole presse le retour. Conduits par les mains des Syrenes, On voit de loin nos pavillons Tracer d'innombrables sillons Sur le sein des humides plaines; Tandis
que
l'Océan charmé Contemple fon vaste rivage, Le Nord tout à-coup enflammé Devient le spectacle du Sage,
Et l'effroi du peuple alarmé. Une lumiere étincellante Embrase le voile des airs. Avant-couriere des Hivers, Quelle autre Aurore plus brillante S'élève au milieu des éclairs? Les Dieux ont-ils, dans leurs balances, Pelé le fort des Nations ? Emu par nos divisions Le Ciel fait.il briller ses lances ? Ses feux et ses rayons épars , Ses colonnes, ses pyramides N'offrent à des regards timides Que les jeux fanglans du dieu Mars: Voilà les nombreuses armées, Voilà les combats éclatans, Qui de nos guerres rallumées Furent les prélages constans. La frayeur naissoit du prestige; Mais nos yeux bientôt fatisfaits Verront renaître le prodige Sans en redouter les effets. Brillez, Aurore boréale; De la nuit éclairez la cour; En vous voyant, le beau Céphale Croit voir l'objet de son amour; S'étonne d'annoncer le jour. Palès rapelle dans la plaine Et les Bergers et les troupeaux; Vulcain rallume ses fourneaux Ęt la troupe du vieux Silène S'éveille aux pieds de nos côteaux; Au bruit des meutes de Diane Les Bacchantes ouvrent les yeux; Tronipé par la clarté des Cieux, Bacchus fort des bras d'Ariane. Ce Dieu, de pampres couronné, Ouvre la scène des vendanges; Il brille, il marche environné D'Amours qui chantent les louanges.
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On voit danser devant son char Les Satyres et les Dryades; Un Faune enyyré de nectar, Remplit la coupe des Ménades; Les jeux qui le suivent toujours, Répandent des fleurs sur les traces; Ses tigres, conduits par les Graces, Sont caressés par les Amours. Momus, Terpsichore, Silvains Viennent ánoncer aux Humains L'heureux retour de la folie. Le soleil voit, en se levant, La marche du vainqueur du Gange, Et porté sur l'aîle du vent, L'Amour annonce la vendange. Pan, dans le creux de ce rocher, Foule les présens de l'Automne; A ses yeux, la jeune Erigone Folâtre et n'ofe l'approcher. Le nectar tombé par calcade; L'onde et le vin font confondus, Et l'urne de chaque Nayade Devient la tonne de Bacchus. Les flots de la liqueur sacrée Couvrent la campagne altérée; Tout boit, tout l'enyvre, tout rit, Et de la joie immodérée Jamais la source ne tarit. Le myrte, aux amours favorable, A dérobé moins de plaisirs, Que cet arbuste vénérable N'a vu couronner de desirs. Sous les pampres de cette vigne Un Amant n'est jamais trahi; Plus il jouit, plus il est digne, Du bonheur dont il a joui. Bacchus rajeunit tous les âges, Ses charmes ramenent toujours La folie au temple des Sages, La raison au sein des amours.
Acis, aussi jeune que Flore, Touchoit à cet âge charmant Où l'ame éprouve le tourment De desirer ce qu'elle ignore: Plus belle et moins jeune que lui, Théinire, semblable à Pomone, Commençoit à craindre l'ennui. Des derniers jours de son automne: L'Amour seul a droit de charmer L'ame qu'il a deja charmée, Acis avoit besoin d'aimer, Thémire d'être encore aimée. La beauté voit périr ses traits;, Les roses du teint se flétriffent; Mais le, coeur ne vieillit jamais, Et les defirs lè rajeunissent. Thémire brûla pour Acis: Aimer de nouveau, c'est renaître: Ce fut fous ce berceau champêtre, Que son coeur long-tems indécis Choifit enfin ce jeune maître. Etouffez les rayons du jour, Pampres, dont le feuillage sombre S'éleve et retombe alentour! La raison demande votre ombre Pour l'abandonner à l'amour. Lierre amoureux, toi qui conspires A rendre ce berceau charmant, Viens cacher l'Amante aux Satyres, Aux Nymphes dérobe l’Amant.
Malheureuse d'être inhumaine, Honteule de ne l'être pas, Thémire repousse avec peine Acis qu'elle appelle en fes bras. La Beauté la plus intrépide Craint de séduire la candeur; L'embarras d'un Amant timide Arme la plus foible padeur. Thémire enyvrée, éperdue,
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