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3B. Rouf seau.

En l'honorant dans les àpres difcours,
Affurez-vous auffi de fon fecours;
Et fans chercher une amitié folide
Dans un mérite indulgent et timide,
Attachez-vous, jaloux d'être honorés,
Aux feuls drapeaux du Pubic révérés.

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"

"Mon fils, difoit un Maréchal illuftre,
Vous achevez votre troifieme luftre
Mais pour pouvoir noblement figurer
Dans la carriére où vous allez entrer,
Souvenez-vous, quoi que le coeur vous dife,
,,De ne jamais former nulle hantile

"

"Qu'avec des gens dans le monde approuvés
Chez des amis fages et cultivés

"

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„Appliquez-vous fur-tout, c'eft le grand livre
A vous former dans l'art de favoir vivre.
,, Dans ce qu'enseigne un commerce épuré,
,, L'efprit toujours trouve un fond afluré.
"Quant au furplus, fuivez votre génie :
Mais ne marchez qu'en bonne compagnie,
Souvenez-vous que de toute action
L'autorité fait l'eftimation.

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دو

دو

J'aime mieux voir en compagnie exquife
„Mon fils au bat, qu'en mauvaise à l Eglise.
"Je ne veux point d'un jeune homme occupé
,,Faire un Pédant, un Docte anticipé

yo

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Afin qu'un jour l'epée ou bien la caroffe
Trouvent un fot dans un Caton précoce:
"Mais je prétens qu'un Cavalier bien-né
En fache affés, pour n'être point berné
Par l'impudence, et l'air de dictature
,,Des charlatans de la Littérature.

"

"

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دو

Quand et comment, et quoi vous devez lire.

,, Mille Savans jeunes ne favoient rien:

وو

Mais qui fait mal, n'apprendra jamais bien.
Que vos devoirs foient votre grande étude.
Tel, pour tout fruit de sa follicitude,

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Ternit fon luftre en voulant trop briller, ,, Et fe deffeche à force de l'enfler.

"

Toute fcience, enfin toute induftrie "Qui ne tend point au bien de la patrie, „Ne fauroit rendre un mortel orgueilleux Que ridicule au lieu de merveilleux. ,,Avec raifon le fens commun rejette "L'homme d'Etat qui veut être Poëte, Et plus encor le Financier badin, Qui pour Rameau f'erige en Paladin, Et malgré lui confus de la mifére De fe fentir ignorant dans fa fphére, Ne longe pas que c'eft encor l'outrer, "Que de favoir ce qu'il doit ignorer. „Fuyez fur-tout ces elprits téméraires, Ces écumeurs de dogmes arbitraires, "Qu'on voit, tout fiers de leur corruption, ,,Alambiquer toute Religion;

"

"

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"

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n

"

Puiffent répondre, et pour eux et pour vous.
"Quand vous aurez pour vous la voix des Sages,
Les fous bientôt y joindront leurs fouffrages."
De ces leçons que le bon fens dicta,
Qu'arriva-t-il! Le fils en profita.

De fes talens la beauté foutenue

D'un choix d'amis de vertu reconnue,
Lui fit braver de fes jours les plus verds
Tous les dangers à la jeuneffe offerts:
Le preferva de ces haines qu'attire
La dedaigneufe et mordante fatyre;
Toujours affable, et jamais refrogné,

Et, quant aux moeurs, fagement éloigné,

Dans tous les tems, même en font plus jeune âge,

Du cagotisme et du libertinage.

J. B. Rous?
feau.

Beifp. Samml. 3.B

3

Aufli

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J.B.Rouf Auffi bientôt d'un foin officieux
feau.

La Renommée ouvrant fur lui les yeux
Prit la trompette, et de fa voix féconde
Fit tout-a-coup fur la fcéne du Monde
A fes vertus prendre un air de hauteur,
Qui l'y plaça comme premieur acteur,
Et vit enfin tous les rayons du Pere
Illuminer une tête fi chere.
Image fimple, emblême familier,
Qui concluant pour le particulier,
Peut pour le Prince également conclure;
Et lui montrer tout au moins en figure,
D'un grand renom quel eft le vrai chemin:
Qu'un Guide fage y conduit; et qu'enfin
De la Vertu, 'par l'exemple formée,
Naît la folide et ftable renommée.

Chau

Chauli e u.

Guillaume Anfrie de Chaulieu, geb. 1639, geft. 1720, behauptet noch immer einen vorzüglichen, klassischen Nang unter den leichten, gefälligen und scherzhaften Dich tern. Noch in seinem føåten Alter suchte er sich durch dichtrische Phantasie und fröhliche Laune die Beschwerden des Lebens zu erleichtern; und wie sehr ihm das gelang, sieht man auch aus folgender Epistel, worin er seinem Geiste die heiterste Aussicht jenseits dieses Lebens dffnet, und, wie er am Schluß derselben sagt, den kurzen Weg, den er noch zu wandeln hat, wenigsteus noch mit einigen Blumen zu übers freuen sucht.

A M. LE CHEVALIER DE BOUILLON.

Chaulien.

Eleve

que j'ai fait dans la loi d'Epicure, Dilciple, qui fuis pas à pas

D'une Doctrine faine et pure,

Et les leçons et les appas;

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Philofophe formé des mains de la Nature,
Qui fans rien emprunter de tes reflexions,
Prens pour guides tes paffions,

Et tous les plaifirs fans mefure,
Qui ne fis jamais de projets,

Que pour l'inftant prefent, qui coule à l'avanture,
Et fâchant au plaifir borner tous tes fouhaits,
Foule aux pieds la fortune, et ris de fon Empire:
Heureux libertin, qui ne fais
Jamais que ce que tu defires,
Et defires ce que tu fais;

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Chevalier, c'eft peu qu'au Temple

Je t'aïe appris comment dans la belle faison,

Avec le talent de plaire,

Un homme, fage doit faire

D'Amours et de plaifirs une douce, moiffon:

Mais

Chaulieu.

Mais il faut que mon Exemple,
Mieux qu'une Stoîque leçon,

T'aprenne à fupporter le faix de la vieillesse
A braver l'injure des ans;

Te montre comme il faut par des amusemens
Arrêter pour quelques momens

La Volupté qui fuit, le plaifir qui nous laiffe.
En vain la nature epuifée

Tâche à prolonger lagement

Par le fecours d'un vif et fort tempérament,
La trame de mes jours que les ans ont usée;
Je m'aperçois à tout moment
Que cette mere bien-faifante,
Ne fait plus d'une main tremblante,
Qu'étaïer le vieux Bâtiment
D'une machine chancelante.

Tantôt un deluge d'humeur,

De fucs empoisonnez inonde ma paupiere
Mais ce n'eft pas affez d'en perdre la lumiere,
Il faut encor que fon aigreur

Dans des yeux inutiles me forme une douleur,
Qui ferve à ma vertu de plus ample matiere.
La Goutte d'un autre coté

Me fait depuis vingt ans un tiffu de fouffrance!
Que fais-je en cette extrêmité!
J'oppofe encor plus de constance
A cette longue adverfité,
Qu'elle n'a de perfevérance:
Et m'accoutumant à fouffrir
J'aprends que la patience

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Rend plus legers les maux que l'on ne peut guérir.
Au milieu cependant de ces peines cruelles,
De nôtre trifte hiver, Compagnes trop fidéles
Je fuis tranquille et gai: Quel bien plus précieux
Puis-je espérer jamais de la Bonté des Dieux?
Tel qu'un rocher, dont la tête

Egale le mont Athos,
Voit à fes piés la Tempête
Troubler le calme des flots.
La Mer autour bruit et gronde;
Malgré fes emotions,

Sur

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