Sur son front élevé regne une paix profonde,
Que tant d'agirations
Er les fureurs de l'Onde Respectent à l'égal du nid des Alcyons. Heureux qui fe livrant à la Philosophie, A trouvé dans son sein un azile affûré, Contre des Préjugez, dont l'esprit enivré De sa propre raison lui-même se defie, Et sortant des erreurs od le peuple est livré, Déméłe autant qu'il peut les principes des chofes; Connoit les noeuds secrets des effets et des causes; Regarde avec mépris et la barque et Charon, Et foule aux pieds les bruits de l'avare Acheron.
Mais c'est pousser trop loin peut-être la sagesle: J'aime mieux me prêter à l'humaine foiblesse, Et de l'opinion respectant le bandeau, Croire voir les enfers, mais ne les voir qu'en beau, Je laisle là Minos et lon urne fatale, Le rocher de Sisyphe, et la soif de Tantale Et sans m'aller noircir de cent tourmens divers,
Tout ce qui l'offre à ma pensée Ce ne font que des fleurs, des berceaux toûjours
verds les champs fortunez de la plaine Elisée. Là dans l'instant fatal que le fort m'aura mis, J'espére retrouver mes illustres amis, La «Fare avec Ovide, et Catulle et Lesbie, Voulant plaire à Corinne, ou careffer Julie, Chapelle au milieu d'eux, ce maitre qui m'apprit Au fon harmonieux de rimes redoublées, L'art de charmer l'Oreille et d'amuser l'Esprit Par la diversité de cent nobles Idées.
Quel spectacle à mes yeux et quel plaisir nou. Dans un bois d'Orangers qu’arrofe un clair ruisseau, Je revois Seignelay, je rencontre Béthune, Efprits supérieurs, en qui la volupté Ne deroba jamais rien à l'habileté,
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Chaulieute Dignes de plus de vie et de plus de fortune.
Avec Gaston de Foix quelle ombre le proméne? Ah! je la reconnois, c'est le jeune Turenne; Present rare et precieux, Que l'avare main des Dieux, Ne fit
que
montrer à la terre. Digne héritier du nom de ce foudre de Guerre,
A quel point de gloire et d'honneur Ne t'euflent point porté tes destinées,
Si Mars jaloux de ta valeur, A la fleur de tes ans ne les eût terminées. Que vois-je près de toi? c'est ta Mere eperdue, Tout à coup aux Enfers depuis peu descendue; Qui conservant pour toi les tendres sentimens,
ses De ce fils si cheri vole aux Embrassemens: Marianne est-ce vous ! Le Ciel impitoyable A-t-il voulu fi-tôt dérober aux Mortels Ce qu'il leur a donné jamais de plus aimable? Et qui pouvoit aux Dieux difputer des Autels, Si la grace et l'esprit comme eux est adorable. Quoi donc ! quand j'esperois qu'à mon heure
fatale Tu recevrois mon amę en ses deniers adieux Et que ton amitié pour moi toujours égale, Peut-être en foupirant, me fermeroit les yeux: C'est moi qui te survis, et ma douleur profonde N'a pour me consoler dans l'excès de mon deuil, Que de porter ton nom jusques au bout du Monde, De jetter tous les jours des fleurs sur ton Cer-
Chanter tes agrémens, et célébrer tes charmes Dans ces vers inille fois arrosez par mes lare
Dans une foule de Guerriers Vendosme sur une Eminence Paroit couronné de Lauriers, Vendosme de qui la vaillance,
Fait avouer aux Scipions, Que le fac de Carthage, et celui de Numance
N'obscurcit pas ses actions;
Et laisle à juger à l'Espagne, Si fon bras ne fit pas plus en une Campagne, Qu'ils ne firent en dix avec vingt Légions. Dans le fonds des Jardins de ce séjour tran:
quille: Mais quel est ce Heros issu du fang des Dieux ?
C'eft Enguien qui f'ofre à mes yeux. Sur Nervinde et Stinkerque entretenant Achille
Je vois ce vainqueur d'Ilion
Freunir, que tout son courage Au bord du Simois n'ait pas fait davantage Que dans ces deux combats fit ce jeune Lion,
Plus loin dans le fonds d'un Bocage
Je vois Catinat et Caton A tous les Gens de bien faisant une Leçon; Ainfi libre du joug des paniques terreurs,
Parmi l'email de prairies, Je proméne les erreurs
De mes douces Rêveries; Et ne pouvant former que d'impuiffans defirs, Je fais mettre en dépit de l'age qui me glace
Mes souvenirs à la place De l'ardeur de mes plaisirs.
Avec quel contentement Ces fontaines, ces bois où j'adorai Silvie, Rapellent à mon coeur son amoureux tourment; Bien loin que ce plaisir qui ne peut revenir, De regrets inutiles empoisonne ma vie, J'en savoure à longs traits l'aimable souvenir. Que de fois j'ai grossi ce Ruisseau de mes larmes, C'eft fur ce Lit de fleurs que le premier Baiser Pour gage de fa foi diffipa mes allarmes; Et, que bien-tôt après vainqueur de tant de char.
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Sous ce tilleul au frais je vins me reposer: Cet arbre porte encore le tendre caractére Des vers que j'y gravai pour l'aimable Bergere: Arbre croisses, disois-je, où nos Chifres tracez Consacrent à l'Amour nos Noms entrelaceza
Chaulieu. Faites croître avec vous nos ardeurs mutuelles,
Et que de si tendres Amours, Que la rigueur du fort défend d'être eternelles, N'aient au moins de fio, que la fin de nos
jours! Ami, voila comment, fans chagrin, fans noir.
ceurs, De la fin de nos jours, poison lent et funeste,
Je seme encor de quelques fleurs Le peu de chemin qui me reste.
Untoine Graf von hamilton, geb. 1646, gest. 1720, gehårt zu den wißigften Stdpfen aus Ludwigs XIV Zeitalter. Seine Verse haben, wie seine Prore, viel glückliche Leich: tigkeit und angenehme Wendung; reine Feenmáhrchenge: hören zu den besten und phantafiereichften; und seine Mies moiren des Grafen von Grammont empfehlen sich durch anhaltendes Interesse und blühende Schreibart. Ein lans ger mit Versen untermischter Brief an den lettern fteht an der Spiße seiner prosaischen und poetischen Briefe, unter welchen auch einige an und von Boileau vorkommen. Pes nige find durchaus versificirt.
Est-il donc vrai que le langage, Que nous enseignent les neuf loeurs, N'a plus ni charmes, ni douceurs Pour les gens qui sont en menage, Et que l'attrait du mariage Devient l'unique soin des coeurs ? Voilà, du moins, la seule excuse Du flence de notre Mule; Depuis l'Hymen (Vous l'avez dit,) Phébus chez nous se refroidit; Vain prétexte de la paresse ! Le facré Mont, et le Permesse, Nobles et doux amusemens D'époux heureux, d'heureux amans, Ont de tout'tems été propices Aux Corinnes, aux Euridices, Ont toûjours animé la voix Des mortels soumis à leurs loix. Ce fut par galante élegie Qu'Ovide apprivoisa Julie
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