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TITRE III.

De l'Examen de Classement.

Matières de l'Examen.

CHAPITRE PREMIER.

Art. 31. L'examen de classement placé à l'issue du stage triennal portera, pour les attachés diplomatiques, sur les langues Allemande et Anglaise et l'Histoire diplomatique contemporaine, et, pour les attachés consulaires, sur les langues Anglaise et Espagnole ou Allemande, la Géographie commerciale et la Législation douanière de la France et des pays étrangers.

Art. 32.

Il se composera d'épreuves écrites et d'épreuves orales sur les diverses matières indiquées dans l'article précédent.

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Art. 33. Les épreuves sur les langues vivantes comprendront : à l'écrit, une version et un thème sans dictionnaire, et, à l'oral : 1o la lecture à haute voix et la traduction d'un document; 2o l'analyse immédiate d'un document lu aux candidats.

Art. 34. Il sera tenu compte, dans le classement des attachés, du zèle et des aptitudes dont ils auront fait preuve pendant leur stage, des langues vivantes supplémentaires qu'ils parleraient, ainsi que des diplômes dont ils seraient munis, indépendamment de celui de licencié en droit.

CHAPITRE II.

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Art. 35. Le jury d'examen sera présidé par le directeur du personnel et composé, sur la désignation du Ministre, d'un sous-directeur et d'examinateurs spéciaux pour les langues vivantes.

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Art. 36. Une fois les épreuves terminées, le jury statuera en se conformant aux règles prescrites par les articles 26, 29 et 30 du présent décret.

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Art. 37. Si, après avoir classé les attachés par ordre de mérite, le jury estimait qu'un ou plusieurs d'entre eux n'eussent pas atteint une moyenne suffisante, il en informerait le Ministre des Affaires étrangères. Ces attachés seront ajournés à l'examen de l'année suivante et prévenus qu'ils seraient frappés d'exclusion définitive s'ils ne subissaient pas avec succès cette nouvelle épreuve.

Art. 38 et 39. Dispositions transitoires.

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Rapport adressé, le 23 août 1888, au Président de la République par M. Goblet, Ministre des Affaires étrangères :

Un décret en date du 10 juillet 1880 a déterminé les conditions d'admission dans les carrières diplomatique et consulaire.

Les dispositions de ce décret, inspirées par une pensée démocratique, établissent le même programme de concours et les mêmes conditions pour tous les candidats à l'entrée des deux carrières dans lesquelles existent des règles précises d'assimilation par la classification et l'équivalence des grades.

Cet état de choses, consacré par l'expérience, ne saurait être, dans ma pensée, l'objet d'aucune modification essentielle; je crois, au contraire, qu'il convient

de le maintenir et de le consolider, en y introduisant seulement quelques dispositions nouvelles qui répondent à l'importance croissante des questions économiques dans les relations internationales.

A cet effet, il m'a paru tout d'abord qu'il convenait d'attribuer une part plus large que par le passé aux matières d'examen concernant le commerce, l'industrie, les finances et l'économie politique. Il y aurait lieu, en conséquence, d'ajouter au programme du concours les matières suivantes: 1° l'organisation financière de la France et des principaux Etats étrangers, comprenant les éléments essentiels des budgets, le système des impôts et les dettes publiques; 2o les premiers éléments du droit civil, à savoir les actes de l'état-civil ainsi que des notions sommaires sur le domicile et l'absence, le mariage, la tutelle, les successions, les donations, les testaments, les contrats et obligations, les privilèges et hypothèques ; 3° enfin la statistique commerciale, agricole et industrielle.

D'un autre côté, en vue de permettre l'accès du concours à des jeunes gens qui, sans être munis du diplôme de licencié en droit ou d'un titre de l'ordre littéraire ou scientifique équivalent à ce diplôme, posséderaient néanmoins une instruction générale suffisante et se seraient préparés plus particulièrement à des études économiques, je pense qu'au nombre des candidats à ce concours pourraient être admis les jeunes gens, bacheliers ès-lettres ou ès-sciences, qui seraient munis du diplôme de l'Ecole des hautes études commerciales, d'une Ecole de commerce agréée par le Gouvernement, de l'Ecole des sciences politiques, de l'Institut national agronomique.

Ces mesures seraient, d'ailleurs, conformes aux vœux qu'a émis la commission extraparlementaire instituée par l'un de mes honorables prédécesseurs à l'effet d'étudier l'organisation consulaire française, et qui ont été exprimés également par plusieurs commissions du budget, notamment, l'année dernière, par l'organe de M, Gerville-Réache, rapporteur du budget du ministère des affaires étrangères.

Déjà, le décret du 24 juin 1886, qui a organisé le cadre des élèves-ehanceliers. avait répondu en partie aux vœux que je viens de rappeler; les modifications que je vous propose d'apporter au décret du 10 juillet 1880 auraient pour effet d'y donner une satisfaction encore plus complète, à partir du mois de janvier 1889, époque du prochain concours.

ARCH. DIPL. 1888. 2e SÉRIE, T. XXVIII (90)

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CHRONIQUE

ALLEMAGNE

Le Reichsanzeiger du 27 septembre a publié le rapport que le prince de Bismarck a adressé à l'empereur au sujet de la divulgation des Mémoires de Frédéric III. Voici le texte de ce document:

Le ministre président a, sur l'ordre de l'empereur, adressé la lettre suivante au ministre de la justice:

« Berlin, le 25 septembre.

« J'ai l'honneur de communiquer ci-joint à Votre Excellence la copie d'un rapport direct du 23 de ce mois, en vous faisant connaitre que Sa Majesté a approuvé la conclusion de mon rapport, et en a ordonné la publication, en me chargeant de vous inviter à exécuter les intentions de Sa Majesté.

Voici le texte du rapport direct:

Signé BISMARCK. »

Friedrichsruhe, le 23 septembre.

Sur l'ordre de S. M. l'empereur, j'ai l'honneur de faire le rapport suivant relatif à la publication dans la Deutsche Rundschau, du prétendu Journal de feu l'empereur Frédéric. Je ne considère pas le Journal en question, dans la forme dans laquelle il a été publié, comme authentique. L'empereur, alors prince impérial, était sans doute en 1870, en dehors des négociations politiques, et pouvait par conséquent être incomplètement ou mal renseigné sur certains faits.

Je n'avais pas la permission du roi de m'entretenir avec le kronprinz sur les questions plus intimes de notre politique, d'abord parce que, d'une part, Sa Majesté craignait les indiscrétions qui pourraient être commises avec la cour d'Angleterre, encore remplie de sympathie pour la France, et que, d'autre part, elle appréhendait un refroidissement dans les relations avec nos alliés allemands, à cause du but trop éloigné et des moyens violents qui étaient recommandés au kronprinz par des conseillers politiques d'une compétence douteuse.

Le kronprinz se trouvait donc en dehors de toutes les négociations d'affaires. Néanmoins, il n'est guère possible que, dans les notes quotidiennes des impressions reçues, il se soit glissé tant d'erreurs de faits et, notamment, d'erreurs chronologiques; il paraît plutôt que les notes journalières ellesmêmes ont été retouchées ou du moins complétées par quelqu'un de l'entourage du prince impérial.

Dès les premières lignes, il est dit que, le 13 juillet 1870, je tenais la paix pour assurée, et voulais retourner à Varzin.

Des documents établissent au contraire que Son Altesse royale savait déjà alors que je considérais la guerre comme nécessaire, et que je ne serais retourné à Varzin qu'en donnant ma démission si cette guerre avait été évitée.

Les documents prouvent que Son Altesse royale était d'accord avec moi sur ce point. De même que dans les prétendues notes journalières, sous date du 15, il est dit, en propres termes, que le kronprinz pensait absolument comme moi que la paix et les concessions n'étaient déjà plus possibles.

Il n'est pas non plus exact que, à cette époque, le roi n'aurait fait aucune objection sérieuse contre une mobilisation. Sa Majesté croyait encore pouvoir maintenir la paix, et épargner au pays la guerre, et le prince le savait.

Sa Majesté était dans le Brandebourg et, pendant tout le trajet de son retour à Berlin, je n'ai pas été à même de plaider près de lui la mobilisation. Mais aussitôt après la lecture des dépêches de France, qu'il considéra comme équivalant à une déclaration de guerre, le roi, proprio motu, décida sans plus discuter la mobilisation. Déjà la veille, le kronprinz était d'accord avec moi sur la nécessité d'une mobilisation complète. Il coupa court à toute tergiversation nouvelle en annonçant au public, c'est-à-dire aux officiers présents, la décision royale par les mots : Guerre, mobiliser!

D'après les entretiens que j'eus alors avec le kronprinz, il n'est pas admissible qu'il ait pu prévoir qu'à la suite de cette campagne on jouirait d'une période de repos. Son Altesse royale partageait l'opinion générale, et il exprimait que cette guerre, quelle qu'en fût l'issue, allait inaugurer une série de guerres, ouvrir une ère belliqueuse. Il constatait néanmoins que la campagne était inévitable.

Il semble impossible que le kronprinz ait dit qu'il avait eu de la peine à obtenir que la Croix de Fer fùt conférée à des non-Prussiens. Alors que j'étais encore à Versailles, et qu'au nom du roi je priais le kronprinz, à diverses reprises, de conférer cette croix à des non-Prussiens, Son Altesse royale ne me parut pas immédiatement très disposée à le faire. Il fallut les instances répétées de Sa Majesté pour qu'il procédât à cette mesure.

Particulièrement à noter, pour se rendre compte de l'authenticité du Journal, est celte erreur chronologique qu'une vive discussion avec moi sur l avenir de l'Allemagne et la position de l'empereur vis-à-vis des princes, aurait eu lieu lorsque nous étions déjà à Versailles. Cet entretien s'est en réalité passé quand nous n'étions qu'à Donchery. Même sujet avait été traité sommairement dans une entrevue qui dura plusieurs heures; je me souviens seulement que nous étions à cheval. Le fait s'est done probablement produit près de Beaumont ou de Sedan. A Versailles, il n'y a plus eu aucune discussion comportant des divergences de vues entre moi et Son Altesse royale sur la future constitution de L'Allemagne.

Je dois plutôt supposer que Son Altesse s'était convaincue de la justesse de mon opinion concernant ce que nous pouvions obtenir; en effet, depuis lors, dans les rares occasions où l'avenir de l'Allemagne et la question de l'empire ont été discutés en présence du roi et du kronprinz, j'ai toujours eu l'avantage d'avoir l'appui de ce dernier, contre les hésitatoins de Sa Majesté.

L'assertion du Journal portant que Son Altesse ait pu avoir l'intention d'employer la violence contre nos alliés, et éventuellement de rompre les traités fidèlement observés par eux et scellés de leur sang, est une calomnie à l'adresse de l'auguste défunt. Des coupables pensées de ce genre, coupables au point de vue de l'honneur comme à celui de la politique, ont pu trouver des représentants dans l'entourage de Son Altesse royale, mais elles étaient trop déloyales pour trouver asile dans son cœur et trop maladroites pour être approuvées par son sens d'homme d'Etat.

Ce qu'avance le Journal au sujet de mon attitude dans la question de l'empire en 1866, de l'infaillibilité du Pape, de la Chambre haute ou des ministères d'empire, répond tout aussi peu à la réalité des faits. Le kronprinz n'a jamais douté un instant qu'en 1866 la restauration de l'empire n'eût été ni possible ni utile, et qu'un «Kaiser » de l'Allemagne du Nord, mais non un « empereur » (dans le sens français du mot), pouvait seul être, de par l'histoire, Tinstrument propre à réaliser la renaissance nationale de l'Allemagne.

L'idée d'une Chambre haute a été également décidée entre nous à Donchery

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