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surtout qu'il est possible de faire des piles galvaniques efficaces, dans lesquelles il n'entre aucune substance métallique. Ces expériences confirment celles que MM. Pfaff et Humboldt avaient faites autrefois, lorsqu'on n'essayait le galvanisme que sur des animaux.

Enfin, pendant que ces recherches avaient lieu en France, les Anglais en faisaient de leur côté d'une espèce particulière et décisive. Ils sont parvenus à imiter les effets les plus singuliers du galvanisme par l'électricité ordinaire, en amincissant et en alongeant beaucoup les conducteurs. Nous ne parlons de leurs travaux que pour rendre notre notice plus complette. Le public peut en voir le détail dans la Bibliothèque britannique et dans d'autres journaux.

moyen

ARTS CHIMIQUES. Nouveau de blanchir le linge. Ce moyen, imaginé par le C. Séguin, ayant déjà été communiqué au public dans la dernière séance, nous n'en parlons ici que pour ne point laisser de lacune dans la série de nos rapports.

Elle consiste dans l'emploi d'un mélange d'une partie d'acide sulfurique sur cinq cents parties d'eau.

Nouveau moyen de blanchir la pâte dont on fait le papier. L'art de blanchir presque subitement les toiles écrues, au moyen de l'acide muriatique oxigéné, est une création du C. Berthollet: le C. Chaptal en a fait une application heureuse pour rétablir la blancheur des estampes et des livres salis; mais il restait à l'employer pour blanchir d'avance la pâte dont on fait le papier. C'est ce qu'a tenté le C. Loysel, en l'an 2, pour concourir à rendre les assignats inimitables par la perfection même de leur fabrication. Ce papier-monnaie, considéré en politique, peut être jugé de plusieurs manières; mais, comme objet d'art, il est certain qu'il a occasionné une foule d'inventions ingénieuses qui resteront utiles longtems après que les assignats auront été oubliés. Ces divers procédés se publient petit à petit, aujourd'hui qu'ils ne

font plus partie du secret de l'Etat ; le public jouit déjà pleinement de celui du stéréotypage, et voici celui de la fabrication du papier, qui n'est guère moins intéressant. Il réunit le double avantage de la beauté et de l'économie.

Au moyen de cette méthode, tous les chiffons peuvent donner une pâte d'un blanc éclatant; mais ils ne sont pas tous propres à former un papier nerveux ou difficile à rompre, quoique mince, qualité essentielle aux papiers de banque et autres semblables. Ce sont les chiffons neufs blancs ou écrus, les cordages et les autres tissus dont le chanvre ou lin n'est pas usé, qu'il faut choisir pour cet objet les vieux chiffons suffisent pour les papiers épais, ou qui n'exigent pas une grande ténacité.

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Lorsque les chiffons ont été triés et découpés en petits morceaux, on les met au pourrissoir, où ils subissent une fermentation qui change la nature de leur matière colorante en la rendant comme savonneuse, et susceptible d'être enlevée par l'eau, dans les lavages et battages subséquens. Il ne faut pas laisser monter la chaleur de la fermentation à plus de 30 ou 35 degrés de Réaumur, ce qui a lieu ordinairement en quinze jours.

Le moment de soumettre les chiffons à l'action de l'acide n'est pas indifférent. Si on les blanchissait entiers, l'intérieur de chaque fil n'éprouvant point d'action, altérerait ensuite le blanc de la pâte ; si on attendait qu'ils fussent absolument réduits en pâte, cette pâte ferait corps, et il serait difficile d'y bien mêler l'acide. Il faut donc prendre la matière dans un état moyen entre celui du chiffon et celui de pâte complettement triturée. Pour cet effet, on passe le chiffon sous un premier cylindre, pour an séparer les fibres, ce qui s'appelle effilocher, en terme de papeterie. On le soumet alors au blanchiment, et puis on le convertit en pâte au moyen du cylindre affineur. Si le chiffon est écru, on emploie communément deux bains d'acide muriatique oxigéné ou de liqueur blanchis

sante, et d'un d'acide sulfurique; s'il est blanc, il suffit d'un bain de liqueur et d'un d'acide.

L'acide muriatique oxigéné se prépare, soit avec de l'acide muriatique ordinaire et de l'oxide de manganèse, soit par le moyen de l'acide sulfurique avec l'oxide de manganèse et le muriate de soude ou sel de cuisine. Cette dernière méthode est la plus économique.

25 kilogrammes d'oxide de manganèse ;

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120 d'acide sulfurique, à 31 degrés de densité, suffisent pour charger un récipient de mille livres d'eau ; et chaque litre de liqueur blanchissante ainsi préparée, ne coûte, tout au plus, que huit ou neuf centimes.

La force de cette liqueur s'apprécie par le moyen d'une dissolution d'indigo que l'on prépare en faisant dissoudre une partie (en poids) d'indigo dans sept parties d'acide sulfurique concentré à 66 degrés, et que l'on étend ensuite dans 992 parties d'eau, suivant la méthode du C. Descroizilles:

Lorsqu'une mesure (en volume) de liqueur blanchissante anéantit la couleur de neuf parties de cette dernière dissolution d'indigo, alors le bain propre à blanchir 50 kilogrammes de chiffon effiloché est composé de go litres de liqueur blanchissante étendus dans 450 litres d'eau pure.

Au sortir de ce bain, la pâte est lavée et passée dans un bain d'acide sulfurique, composé de trois kilogrammes d'acide à 50 degrés, étendus dans 200 litres d'eau ; on lave ensuite et l'on passe, ce chiffon effiloché et blanchi sous le cylindre affineur pour y être réduit en pâte ; enfin on convertit la pâte en papier.

Les frais de ces diverses opérations ne s'élèvent qu'à 26 ou 27 centimes par kilogramme de papier, lorsqu'on ne donne qu'un bain de liqueur blanchissante et un bain d'acide sulfurique, ce qui est le cas le plus ordinaire ; mais la beauté de ce papier est telle qu'il se vend, dans le commerce, 3 et 4 francs par kilogramme plus cher que

le papier ordinaire. Il est donc hors de doute que ce prix ne doive considérablement diminuer lorsque la méthode que nous venons d'exposer sera connue et mise en pratique dans nos différentes manufactures.

Sur la fixité qu'acquiert l'antimoine par son alliage avec l'étain. - Lorsqu'on voulut rendre au commerce cette quantité prodigieuse de matières métalliques qui avaient été employées à faire des cloches, on sentit que la première opération à faire était de séparer le cuivre et l'étain qui en faisaient les principales parties constituantes. On parvint assez aisément à obtenir le cuivre en faisant calciner une partie du métal des cloches, qu'on répandit ensuite sur une autre partie de ce métal en fusion, mais on perdait les scories produites pendant cette réduction.

Des chimistes plus intelligens, et particulièrement le C. Anfry, ont trouvé des moyens de réduire ces scories et de rendre au commerce plus de quinze cents milliers d'étain et plus de deux millions de cuivre. Cependant l'étain qu'on obtient en dernier résultat a des qualités particulières qui ont frappé le C. Sage: sa cassure est différente de celle de l'étain du commerce; il est plus dur et se rompt plus aisément.

Le C. Sage est parvenu à imiter cet étain retiré des cloches, en y mêlant un peu d'antimoine, et il résulte de ses expériences que ce dernier métal, allié à l'étain, à la dose d'un sixième, s'y unit d'une manière si intime, qu'il est presque impossible de l'en séparer. Le C. Sage ne doute donc pas que l'étain des cloches n'en contienne une certaine quantité; elle ne l'empêchera pas cependant de servir à faire du fer blanc et même à étamer : c'est ce dont le C. Sage s'est assuré par plusieurs essais.

(La suite au numéro prochain.)

BOTANIQUE.

DESCRIPTION des plantes nouvelles et peu connues cultivées dans le jardin de J. M. Cels, avec figures, par E. P. Ventenat, de l'Institut national de France, l'un des conservateurs de la bibliothèque du Panthéon. A Paris, chez l'auteur, à la bibliothèque du Panthéon, Cinq livraisons, chacune de 5 feuilles et de dix planches. Il y en a des exemplaires in-folio, et d'autres in-4o, en papier velin et en papier ordinaire.

TANT que les botanistes n'ont eu qu'un petit nombre de plantes à faire connaître, ils n'ont eu besoin que de descriptions abrégées et de figures grossières; les objets qu'ils avaient à rendre, différaient assez les uns des autres pour être distingués par quelques caractères frappans; mais à mesure que nos connaissances se sont étendues, que des végétaux nouveaux sont venus s'intercaler dans la série de ceux que nous possédions, les intervalles qui séparaient les genres et les espèces se sont comblés par degrés, et les différences qui les distinguent se sont réduites à des nuances légères que tout l'art du peintre et du descripteur ont souvent peine à bien rendre.

Ainsi nous ne voyons dans les anciens que quelques traits ébauchés, qui ne suffiraient plus pour reconnaitre les espèces dont ils ont parlé, si une certaine tradition n'avait conservé jusqu'à nous les noms de quelques-unes. A la renaissance des lettres, les descriptions et les figures nous indiquent seulement les caractères les plus faits pour frapper la vue, le port général, les formes principales des parties; mais à mesure qu'on arrive vers le tems actuel, on trouve que les botanistes approfondissent davantage les détails. Ceux du commencement du dix-huitième siècle comptent déjà les pétales, les loges des semences, les semences elles-mêmes; ceux du milieu, les étamines et

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