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du C. Ventenat, a paru dans ce trimestre. Elle ne cède en rien aux précédentes par la beauté des espèces qui y sont décrites, et par le fini des planches qui les repré

sentent.

PHYSIQUE VÉGÉTALE. Sur l'influence de l'air et de divers fluides aériformes dans la germination. - Ce nou vel ouvrage du C. Sennebier est un supplément à sa grande physiologie végétale, dont nous avons précédemment rendu compte les expériences ont été faites en plaçant des graines sur des flanelles humides, sous des cloches remplies des différens gaz dont on voulait éprouver l'influence. Elles ont toutes refusé de germer dans l'azote, dans l'acide carbonique et dans l'hydrogène pur : il a gé néralement fallu la présence de l'oxigène, et son emploi est en partie d'absorber le carbone des graines pour en former de l'acide carbonique. Ce qui est singulier, c'est que l'oxigène pur' n'est pas le gaz le plus favorable à la germination; il l'accélère, mais il la rend débile; il faut que son action soit adoucie par la présence d'une substance inactive par elle-même, et nous retrouvons ici ce fait admirable que nous offrent tant d'autres circonstances de l'économie organique ; c'est que le mélange le plus favorable à la germination est précisément celui qui forme l'atmosphère, environ trois quarts d'azote sur un quart d'oxigène, et la germination n'a pas lieu du tout, s'il n'y a au moins un huitième d'oxigène dans l'atmosphère dans laquelle elle vit.

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Mais la manière dont on introduit l'oxigène dans cette atmosphère n'est point indifférente il faut l'y verser tout d'un coup; si on ne l'y faisait entrer que petit à petit, les premières portions suffiraient à peine pour absorber le carbone des graines, et il n'en resterait plus pour les vivifier.

On peut aussi faire germer des graines en mêlant à l'oxigène de l'acide carbonique ou de l'hydrogène. Dans ce dernier cas, le carbone sorti des graines s'unit inti

mément à l'hydrogène. Trop d'acide carbonique dans l'air nuit plus aux graines que trop d'azote, et trop d'azote plus que trop d'hydrogène. Plusieurs vapeurs peuvent aussi altérer l'air, au point d'anéantir la germination. Telles sont celles de l'éther sulfurique, du camphre, de l'huile de térébenthine, du vinaigre de l'ammoniaque, etc.

Cependant cette nécessité de l'oxigène en nature est sujette à quelques exceptions. Il y a des graines qui ont une force telle, qu'elles décomposent l'eau pour en séparer l'oxigène, si même elles ne peuvent pas s'en passer tout à fait. Tels sont les pois. Ils germent dans de l'eau privée d'air, dans toute sorte de gaz, et même dans l'huile, pourvu qu'ils aient été auparavant bien imbibés d'eau.

AGRICULTURE.

Progrès de l'amélioration des laines. Les CC. Tessier et Huzard ont rendu compte de la vente des laines et des bêtes à laine du troupeau de Rambouillet en l'an 9, ainsi que des progrès de l'amélioration des laines en France, dans le même espace de tems. L'expérience la plus intéressante dont ils aient parlé, a été celle de laisser pendant deux ans la laine sur quelques moutons; elle a acquis le double de longueur et donné le double de poids, sans qu'il en soit résulté aucun inconvénient pour les animaux, et cette laine est devenue par là trèspropre à la fabrication des étoffes rases, au point qu'on l'a employée à faire des casimirs qui ont été présentés à la classe, et qui rivalisent avec ce que les fabriques anglaises produisent de plus beau en ce genre.

CHIMIE APPLIQUÉE AUX ARTS.

OBSERVATIONS sur la peinture au lait.

EN lisant les différens articles de la Décade philosophique, où il est question de la peinture au lait, en examinant la théorie que le C. Cadet-de-Vaux a développée

au sujet de cette utile application de nos connaissances chimiques, je sentis de quelle importance il était de pouvoir substituer la matière caséeuse que nous possédons chez nous en grande quantité, à la colle dont se servent ordinairement les peintres en bâtiment, et de rendre ainsi cette substance à la papeterie et aux autres arts, pour lesquels elle est de nécessité première. Je crus entrevoir que le procédé de cette nouvelle peinture était susceptible de simplification, et je tâchai d'en étudier les différens phénomènes, afin de reconnaître quelles étaient les substances qu'on pourrait en retrancher, en partie, ou même entièrement, sans altérer la bonté de la couleur. C'est cet examen qui m'a mis à portée de faire les observations qui suivent, et qui peuvent servir de supplément au mémoire qui a été publié sur ce sujet.

Je ne discuterai pas la question de savoir si la peinture au lait a été connue des anciens; la solution, peut-être impossible, de ce problême, n'a rien qui puisse nous intéresser ; je dirai seulement que les Indiens qui se servent du lait pour délayer les couleurs dont ils veulent couvrir les parois de leurs cabanes, me paraissent avoir pu donner la première idée de l'application du mélange naturel de la partie caséeuse seule avec la partie séreuse, à l'encollage des substances colorantes (1).

Cette application est due au C. Cadet-de-Vaux, qui a rendu par-là un véritable service, en utilisant une matière, qui dans bien des endroits, n'avait, à proprement paler, aucune valeur, sans toutefois distraire de l'usage ordinaire la partie butyreuse, qui à elle seule

(1) Nos peintres en bâtiment connaissent aussi l'avantage de l'emploi du lait dans la peinture de l'intérieur des appartemens; ils se servent depuis long-tems du mélange du lait et de la chaux bien lavée, pour donner un blanc plus vif aux moulures les plus déliées, et pour les faire ressortir du plafond qu'ils peignent avec la détrempe ordinaire.

représente presque toute la valeur qu'a le lait avant sa décomposition. Il a en même tems perfectionné la peinture d'impression, en rendant son procédé assez simple, pour pouvoir procurer à un prix modique des couleurs solides et presque inodores.

Ces qualités, dont jouit réellement la peinture au lait, paraissent la rendre peu susceptible d'amélioration. Je hasarderai pourtant d'en proposer une qui m'a réussi, et dont les essais ont été faits assez en grand (2), pour que je puisse assurer la bonté des résultats que j'ai obtenus.

Après avoir rendu compte des observations qui m'y ont conduit, je parlerai des matières que j'emploie, de leurs quantités respectives, de la meilleure manière de les combiner entre elles, ou en un mot, du procédé auquel on pourrait appliquer à juste titre le nom de peinture au fromage (3).

Le C. Cadet-de-Vaux a donné, dans son mémoire sur la peinture au lait, deux procédés qui me paraissent n’en devoir réellement former qu'un seul, puisque le premier qu'il annonce comme analogue à la détrempe ordinaire, ne diffère du second, qu'il donne comme propre à remplacer la peinture à l'huile, que par la poix de Bourgogne, qui entre dans ce dernier. A la vérité la poix de Bourgogne rend la couleur plus solide, mais elle est bien loin de la rendre susceptible d'être lavée, comme

(2) J'ai fait peindre une chambre entière avec la couleur dont je parlerai plus bas; les personnes qui y ont couché le jour même de l'opération, n'ont été aucunement incommodées de l'odeur de cette peinture quoiqu'elles aient laissé toute la nuit la porte et la fenêtre fermées.

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(3) On trouve dans le dictionnaire de peinture de Pernety, une note où il est parlé d'un pamphlet intitulé : la Peinture au fromage, ou au ramekin; il fut fait contre la peinture à l'encaustique, dont le C. Bachelier a pour ainsi dire recréé le procédé: je n'ai pas pu me procurer cette brochure ; j'en ai été d'autant plus fâché, qu'elle pourrait bien contenir quelques données sur la peinture dont nous parlons aujourd'hui d'une manière plus sérieuse.

la peinture à l'huile, propriété que l'on sait être vraiment caractéristique de cette peinture, et qui seule suffit pour la distinguer de celle en détrempe. Je n'examinerai donc pas séparément ces deux procédés, et je croirai avoir atteint mon but, si celui que je propose peut fournir une couleur aussi bonne que celle qu'on obtient en suivant le procédé de la peinture au lait résineuse.

On lit, page 5 du mémoire dont j'ai parlé, que l'huile, ajoutée au mêlange de la chaux éteinte et du lait écrêmé, est dissoute par la chaux et forme alors avec elle un savon calcaire.

En examinant avec soin ce qui se passe dans cette opération, j'ai cru remarquer que la chaux ne se sépare pas de la partie caséeuse, pour se combiner avec l'huile ; mais que l'huile ajoutée dans le mêlange forme avec lui une combinaison triple, peu soluble à la vérité, mais parfaitement délayable dans l'eau. On sait au contraire que le savon calcaire est insoluble et entièremeut immiscible à l'eau, et j'ai reconnu que l'addition du lait écrémé ne changeait rien à ces propriétés. J'ai remarqué de plus que la combinaison triple n'avait lieu que dans l'ordre indiqué par le C. Cadet-de-Vaux, car la chaux ne se combine pas entièrement au mélange d'huile et de lait écrêmé; il se forme seulement alors du savon calcaire, qui reste en grumeau, suspendu à la surface du liquide.

Le C. Cadet - de - Vaux annonce, même page de son mémoire, que le lait aigri n'est plus propre à la composition de sa couleur ; il observe que la partie séreuse du lait, étant convertie, par la fermentation, à l'état d'acide acéteux, peut former alors un sel (l'acétite calcaire) qui par sa déliquescence, doit contribuer à détruire la couleur à laquelle il est mêlé.

J'ai vérifié ce fait, et je pense que la partie séreuse ne peut étre utile dans la composition de la peinture qu'avant que l'acescence ait converti le sucre de lait qu'elle contient en acide acéteux, car elle peut alors lui

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