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SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE DU DÉPARTEMENT DE SEINE ET MARNE.

Question proposée pour sujet du prix à décerner dans la séance publique du io vendémiaire an XI.

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LA navigation de la Marne, en fertilisant ce département, est un des canaux qui importent le plus à la consommation de Paris. Beaucoup de moulins avec pertuis ou vannes, sont établis sur cette rivière. On compte dans Ja partie inférieure de son cours, depuis Châlons jusqu'à Charenton, dix-huit pertuis établis près de vingt-cinq moulins.

Le but de ces pertuis, pour le commerce, doit être de rassembler les eaux répandues sur une trop grande surface, de les élever, de les diriger vers une passe facile, et assez profonde pour que les bateaux puissent franchir les bancs de sable qui les auraient arrêtés: remplissent-ils cet objet ?

Depuis 1747, des jugemens rendus sur les plaintes de la navigation en ont ordonné la démolition, et n'ont point été exécutés sans doute par quelque cause intimement liée à l'intérêt public.

La Société desirant, pour le bien général, parvenir à fixer les incertitudes sur un point aussi important, propose, pour sujet du prix, dont un de ses membres veut bien continuer à fournir les fouds, la question suivante :

L'avantage de la navigation de la Marne exige-t-il la conservation ou la destruction des pertuis existans auprès d'une partie des moulins établis sur le cours de cette rivière ? Dans " le premier cas, quels seraient les moyens d'en corriger les vices et de prévenir les malheurs qu'ils occasionnent? Dans " le second, quelles seraient les indemnités à accorder, et quel "pourrait en être le mode ?,,

Le prix est une médaille d'or de la valeur de 144 francs, et sera décerné dans la Séance publique du 10 vendémiaire an 11. Les mémoires seront adressés, francs de port, avant le 1er thermidor an 10, au C. Carangeot, secrétaire-perpétuel de la Société, à Meaux.

Les auteurs ne se ferout point connaître et mettront leurs noms dans un billet cacheté, sur lequel ils inscriront la même devise que sur leurs mémoires.

Les membres de la Société sont exclus du Concours.

De l'Imprimerie de la V PANCKOUCKE, rue de Grenelle, N° 321, F. C.

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LA DÉCADE

PHILOSOPHIQUE, LITTÉRAIRE

ET POLITIQUE.

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AN X de la République Française. Ier TRIMESTRE. 20 Frimaire.

GÉOLOGIE.

CONSIDERATIONS SUR LES ROCHES GLANDULEUSES; par Eugène-Melchior-Louis Patrin, membre associé de L'Institut national.

ON donne le nom de roches glanduleuses, ou d'amygdaloïdes (mandelstein des Allemands), à des pierres dont le fond ou la pâte est pour l'ordinaire une matière argileuse durcie, chargée d'oxide de fer et d'une couleur rembrunie, ayant plus ou moins de ressemblance avec le trapp ou la cornéenne.

Les glandes qui s'y trouvent disséminées sont ou des globules de stéatite ou de spath calcaire, ou des géodes quartzeuses tantôt vides, tantôt plus ou moins remplies de quelqu'autre substance. Quelques-unes des alvéoles sphéroïdales de la pierre sont par fois absolument vides.

Les naturalistes ne sont pas d'accord sur l'origine et le mode de formation de ces sortes de pierres : les uns les regardent comme un produit de la voie humide et les autres comme d'anciennes laves et il est probable que la nature en a formé par des voies différentes.

Parmi les variolites par exemple, les unes peuvent être regardées comme des roches primitives: les variolites de la Durance sont de ce nombre; mais d'autres semblent être formées d'une matière volcanique.

An X. 1er. Trimestre.

Ff

On peut dire en général que lorsque le globule est non-seulement très-adhérent à la pierre qui le contient, mais qu'on observe entr'eux une sorte de liaison et de transition, l'un et l'autre ont été formés en même tems, et que c'est une véritable pierre glanduleuse.

Mais quand le globule tranche nettement sur le fond, comme un galet dans un poudding, et surtout quand il paraît d'une nature fort différente du fonds de la pierre, il est très-probable que c'est une ancienne lave dont les soufflures ont été postérieurement remplies; comme cela est arrivé aux laves qui contiennent les agathes et notamment aux laves du Vicentin qui renferment des calcédoines enhydres, et dont personne ne conteste l'origine volcanique.

Il peut néanmoins arriver que les échantillons qu'on a sous les yeux laissent de l'incertitude sur leur origine : dans ce cas il n'y a que la vue des localités qui puisse fixer l'opinion à cet égard. Si, par exemple, la pierre dont il s'agit se trouvait dans un lieu voisin d'anciens volcans, et qu'en même tems elle offrit dans son intérieur quelques alvéoles vides, il serait infiniment probable que c'est une lave, car on ne connaît, à ce que je crois, aucune pierre ( bien décidément formée par la voie humide) qui offre dans son intérieur des alvéoles arrondies comme celles des laves.

Mais si au contraire la pierre glanduleuse se trouvait encaissée dans des couches primitives, et qu'elle fût d'une nature analogue à ces roches, il serait hors de doute que c'est une véritable pierre glanduleuse, et que les globules lui sont contemporains, et ont été formés par crystallisation et par un jeu particulier des affinités, comme dans le granit de Corse, qu'on peut regarder comme la roche glanduleuse par excellence.

Si la roche qui contient les globules était schisteuse, ce serait encore une preuve de plus qu'elle n'a rien de commun avec les volcans: tels sont les schistes micacés observés par Saussure au mont Saint-Gothard.

En redescendant au pont de Trémola, dit-il, je passai sur les tranches de couches à peu près verticales de roches micacies quartzeuses qui renferment des nauds ou des glandes de

que

, quartz. Je réfléchis alors vraisemblablement ces nœuds ,, ont été déterminés par une plus grande facilité ou une plus "grande promptitude dans la crystallisation de la pierre qui les , forme. Un crystal commencé dans un point est un aimant, ,, un centre d'attraction qui détermine les élémens du même , genre à se rassembler autour de ce point; et si ce crystal est de nature à se former plus promptement que les autres pierres " qui entrent dans la composition du même rocher, il y gros,, sira plus vîte, et il se formera un crystal ou lenticulaire ou • autre, qui aura peut-être un pouce d'épaisseur, tandis que les autres élémens, ceux du mica par exemple, plus lents à se rassembler; n'auront peut-être pris qu'une ligne d'accrois

sement.

,, On voit par-là, ajoute-t-il, que je regarde les glandes ou rognons de forme lenticulaire, comme des crystaux, et c'est ,, aussi le sentiment de plusieurs autres minéralogistes (§. 1825). "

Quand les roches qui contiennent ces glandes sont de nature à se décomposer, il arrive que les glandes elles-mêmes, qui conservent et leur forme arrondie et toute leur dureté, ressem-. blent à des corps étrangers qui auraient été empâtés dans un gluten; et l'on est tenté de prendre ces roches pour des pouddings.

L'illustre Saussure paraît, si j'ose le dire , у avoir été trompé lui-même, notamment à Valorsine (§. 687 et suiv.), et sur la montagne des Fours (§. 769 jusqu'à 781 ).

Il est vrai que ces deux observations se trouvent dans la première partie de ses voyages: il suivait alors le systême de Buffon, qui lui faisait regarder comme montagnes secondaires toutes celles qui contenaient de la pierre calcaire, même celles où les couches calcaires sont mêlées de schistes quartzeux et micacés, et dans une situation approchante de la verticale, que tous les naturalistes regardent aujourd'hui comme primitives, et que Saussure lui-même reconnaît pour telles, dans la seconde partie de ses voyages.

S'il n'eût pas été prévenu par sa première opinion, quand il a vu les schistes glanduleux de Valorsine, il n'eût pas pensé sans doute qu'on dit les regarder comme des pouddings, puis

qu'ils sont surmontés par des couches calcaires et schisteuses évidemment primitives, et dont l'assemblage a plus de 3000 pieds d'épaisseur. La montagne en a plus de 7000 d'élévation, et c'est au milieu de sa hauteur que les schistes glanduleux dont il s'agit présentent leur tranche.

Pour mettre à même les géologues de décider cette grande question, il suffit, ce me semble, de suivre la description que Saussure donne de cette montagne.

la vallée

Pour la bien saisir, il faut remarquer d'abord que qui en borde le pied s'étend du nord au sud, et que généralement toutes les couches dont la montagne est composée, regardent l'ouest comme si elles tendaient à couvrir la vallée. Quelquesunes sont dans une situation à peu près, verticale, mais quand elles penchent, c'est toujours du côté de l'ouest ; et telle est la situation des bancs, schisteux et glanduleux de 600 pieds d'épaisseur sur plus d'une lieue de longueur, composés de couches qui n'ont souvent qu'un demi-pouce d'épaisseur qui sont parfaitement régulières dans toute leur longueur, et que Saussure regarde comme des pouddings, à cause des corps arrondis qu'on y voit.

La base de cette montagne (dit-il, §. 688) est un vrai , granit gris, dont la structure n'a rien de distinct. Au-dessus de ce granit on trouve des roches feuilletées quartzeuses mê,, langées de quartz et de feld-spath. Leurs couches courent du ,, nord au sud comme la vallée de Valorsine, et font avec ,, l'horizon nn angle de 60 degrés, en s'appuyant au couchant contre cette même vallée.

,, Ces roches continuent dans la même situation, jusqu'à ce ,, qu'après une demi-heure de marche (en gravissant la montagne) on les perd de vue sous la verdure. ",

Après avoir monté encore quelque tems, Saussure rencontra le schiste-poudding dont il s'agit. La description qu'il en donne et surtout de la pâte qui en fait le fond, commencera, je crois, à jeter du doute sur leur qualité de poudding.

Le tissu de cette pâte, dit-il (§. 691 ), est d'une régularité ,, et d'une finesse admirables; c'est un schiste dont les feuillets " élémentaires sont excessivement minces, mêlés de mica, et

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