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Qui ne fonge qu'a vivre, et ne vit que pour foi;
Oublia quelque tems fon rabat, la figure

1

Pour ne f'occuper que de moi.

Ce Marquis, autrefois mon ami de collége,
Me reconnût enfin, et du premier coup d'oeil
Il m'accorda par privilége

Un tendre embraflement, qu'approuvoit fon orgueil,
Ce qu'une liaifon dès l'enfance établie,

Ma probité des moeurs que rien ne dérégla,
N'euflent obtenu de ma vie

Votre afpect feul me l'attira
Ah! mon habit, que je vous remercie!
C'est vous qui me valez cela!
Mais ma furprise fut extrême:
Je m'apperçûs que fur moi-même
Le charme fans doute opéroit.
J'entrois jadis d'un air difcret;
Enfuite fufpendu fur le bord de ma chaife,
J'ecoutois en filence, et ne me permettois
Le moindre Si, le moindre Mais;
Avec moi tout le monde étoit fort à fon aise
Et moi je ne l'etois jamais;

Un rien auroit pû me confondre
Un regard, tout m'etoit fatal;
Je ne parlois que pour répondre;
Je parlois bas, je parlois mal.

Un fot Provincial arrivé par le coche,

Eût été moins que moi tourmenté dans fa peau;
Je me mouchois presqu'au bord de ma pochę
J'eternuois dans mon chapeau;

On pouvoit me priver, fans aucune indécence,
De ce falut que l'ufage introduit

Il n'en coûtoit de révérence

Qu'à quelqu'un trompé par le bruit:
Mais à prefént, mon cher habit

Tout eft de mon reffort, les airs, la fuffifance,
Et ces tons décidés qu'on prend pour de l'aifance
Deviennent mes tons favoris:

Eft-ce ma faute, à moi, puisqu'ils font applaudis?
Dieu! quel bonheur pour moi, pour cette étoffe,

Beisp. Samml. 3. B.

De

Se'daine.

Se'daine. De ne point habiter ces pays limitrophes
Des conquêtes de notre Roi:

Dans la Hollande il eft une autre loi
En vain j'étalerois ce galon qu'on renomme,
En vain j'éxalterois fa valeur, fon debit
Ici, l'habit fait valoir l'homme;

Là, l'homme fait valoir l'habit.

Mais chez nous (Peuple aimable!) où les graces, réfprit,

Brillent à préfent dans leur force,

L'arbre n'eft point jugé fur fes fleurs, fur fon fruit;
On le juge fur fon écorce.

De

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Auch dem Marquis von Peʼzay, der im J. 1777 ftarb, verdankt die neuere französische Poesie einen Theil des Vorzuges, der ihr in den leichtern und tändelnden Dichtungsarten noch immer blieb, indeß ihr andre Nationen in den hdhern und ernstern voreilten. Man hat von ihm ein reizendes mahlerisches und erzählendes Gedicht, Zélis au Bain, und außerdem vermischte Poesien, unter denen sich einige schöne Episteln befinden, worunter die hier mitgetheilte eine der glücklichsten ist. Etwas zu viel Geschwäßigkeit, die seinen Versen überhaupt eigen ist, wird doch durch das einnehmende Kolorit des Ganzen, und durch manche fein empfundene Züge vergütet.

A LA MAITRESSE QUE J'AURAI

A Zulmé, Zélis et Lifette
Je ne confacre plus mies fons:
Faut-il toujours, fur la mufette,
Redire les mêmes chanfons?
Ma Zulmé, toujours raifonnable,
M'attrifte par fa dignité;
Elle croit trop que la beauté
N'a jamais befoin d'être aimable.

Dans le moment fait pour jouir

Zélis ou plaifante, ou raifonne;

Elle n'a jamais de plaifir,

Comment voulez-vous qu'elle en donne?

Lifette, il faut en convenir,

Eft aimable, et jeune, et jolie;

Sans art, elle fait réunir

La tendreffe avec la folie.

Ses grands yeux noirs font pleins de feu;

Ils annoncent la plus belle ame;

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De Pezay.

De Pezay.

L'amour femble y puifer fa flame;
Mais, hélas!... j'ai tant vû ses yeux!
De la rofe qui vient d'éclore
Sa bouche a les vives couleurs;
Son haleine eft plus pure encore
Que celle dont l'amant de Flore
Careffe la-tige des fleurs;

Près de fes levres raviffantes,
Trente-deux perles éclatantes,
Que polit la main de l'amour,
Reflemblent aux pleurs que l'aurore
Sur la rofe qu'elle colore,

Repand au matin d'un beau jour!
Rien n'eft fi doux que fon fourire;
Mais, hélas!... je l'ai tant vû rire!
Sur fon fein l'Amour repofé
Avec la volupté refpire;

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Mais enfin je l'ai tant baifé!
Lifette eft volage et coquette;

Ses yeux font grands, fans être beaux;
J'ai fi long-tems... aimé Lifette!
Oui, Lifette a mille défauts.

O toi, ma future maitreffe,

Toi, qui, fans doute, as mille appas;
Objet de toute ma tendrefle,
O toi que je ne connois pas;
O toi! des belles la plus belle,
Toi feule es digne de mes chants;
Tu m'as toujours été cruelle;
Tes défauts mêmes font charmans.
Oui, je te confacre ma lyre;
Je veux célébrer tes attraits;
C'est l'Amour même qui m'infpire..
Mais comment tes yeux font-ils faits.
Ce font les yeux même de Flore. . .
Qu'ils foient petits, grands, noirs ou bleus:
Ils ne m'ont point dit: je t'adore;
Fut-il jamais des plus beaux yeux?
Ma maitreffe, es-tu brune ou blonde?

Après

Après tout, qu'importe à mes feux?
Jamais ta treffe, vagabonde

Par mille replis amoureux

Ne forma nos chiffres heureux.
Non... ma maitrefle, tes cheveux

Sont les plus beaux cheveux du monde.
Mais enfin tes feules rigueurs
Ne feront point mon feul partage:
Satisfaite de mon hommage,
Un jour tu tariras mes pleurs.
D'un amant efluyer les larmes,
C'est vouloir deffiller les yeux:
Aux regards de l'amour heureux,
Les défauts ne font plus de charmes;
Dès que les amours font contens,
On ne les retient qu' avec peine:
Souvent, au bout de la femaine
Ils ont déja les cheveux blancs:
On voit que ces enfans volages
Sont toujours prêts à fommeiller;
Plus de folie et plus d'orages,
Et lorsque les amours font fages,
Ils ont bien l'air de f'ennuyer,
Quand il fend la voûte azurée,
Pour venir habiter nos bois,
L'aimable fils de Cytherée

A deux chars comme deux carquois.
Semblable à celui de fa mere
L'un trainé par des tourtereaux,
Sans bruit, fans indifcrets flambeaux,

Tant que la Dryade eft févere,

Parmi les ombres du myftere
Elcorte l'enfant de Paphos:
Mais fi la bergere abufée

Aux transports du Faune amoureux
Accorde une victoire aisée,
Dans le défordre de fes feux,
Soudain les papillons volages
De l'amour font les conducteurs,
Et plus brillans que ces nuages,
Dont Iris a peint les couleurs,

De Pezay.

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