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cupations économiques et politiques tendent à prédominer sur les intérêts confessionnels: deux tendances se sont manifestées, la tendance dite « rhénane » vers l'admission d'ouvriers protestants à côté d'ouvriers catholiques dans les syndicats « chrétiens » et de l'autre la tendance dite « berlinoise » vers la constitution de syndicats spécifiquement catholiques. La lutte entre les deux tendances au Congrès de Würtzbourg s'est terminée à l'avantage de l'école de Berlin; mais l'école rhénane semble appelée à gagner de jour en jour de nouveaux partisans.

Signalons en France, comme un épisode de la lutte contre le modernisme, la condamnation de la revue catholique lyonnaise Demain, qui a cessé sa publication peu de jours après le décret du Saint-Office.

Projets de réforme dans l'organisation vaticane. Diverses réformes sont à l'étude en ce qui concerne l'organisation vaticane. Il s'agit d'un travail de simplification et de centralisation. On sait que, depuis le 28 janvier 1904, la congrégation des indulgences et reliques a été rattachée à celle des rites. Il est question de réunir à la secrétairerie d'État la congrégation des affaires ecclésiastiques extraordinaires, la secrétairerie palatine des Brefs et celle des ordres de chevalerie. D'autres réformes analogues seraient effectuées pour le plus grand bien des finances pontificales et aussi pour assurer d'une manière plus rigoureuse entre les mains du Pape ou de ses hommes de confiance, cette concentration qui paraît être visée en toutes choses par Pie X.

Le Vatican et le Quirinal. Les rapports entre le Vatican et le Quirinal n'ont donné lieu en 1906-1907 à aucun incident. Il semble que ces rapports soient excellents. L'entrée du cardinal Lorenzelli à Lucques avec le concours solonnel des troupes

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sur l'ordre

formel du ministre de la Guerre - n'est qu'un indice des bonnes dispositions du ministère Giolitti à l'égard des catholiques. Plus significatif est le fait très commenté en son temps

:

que

Msr Dario Mattei-Gentile, archevêque de Pérouse, soit allé officiellement porter ses hommages au Roi d'Italie le 28 avril, lors de la visite du souverain à l'exposition de cette ville. Ce n'est certes pas la première fois qu'un prince de l'Église vient saluer le Roi d'Italie ainsi fit jadis le cardinal Sarto à Venise. Mais l'intérêt de l'acte de Mg Mattei-Gentile réside dans ce fait qu'il était archevêque de Pérouse, c'est-à-dire d'une ville faisant partie des anciens États pontificaux que la thèse classique du Vatican considère comme usurpés par la maison de Savoie. Y voir une sanction formelle de l'« usurpation », une reconnaissance positive du fait accompli serait peut-être aller trop loin. Il n'en demeure pas moins que la démarche de l'archevêque de Pérouse, trop importante pour n'avoir pas été pesée par le Vatican, dépasse les limites de la courtoisie et atteste que les rapports entre la maison de Savoie et le Pontife vont chaque jour s'améliorant 1.

1. On peut noter dans un ordre d'idées analogue que, pour la première fois, ȧ Würtzbourg, la question du pouvoir temporel des Papes n'a pas été discutée à un congrès catholique allemand.

EMPIRE OTTOMAN ET ÉTATS BALKANIQUES

I. RAPPORTS ENTRE ÉTATS BALKANIQUES.

Roumanie et Bulgarie contre Grèce. Tension des rapports entre la Serbie et la Bulgarie et entre la Serbie et le Monténégro (p. 329).

-

II. ROUMANIE (p. 332). Le ministère Cantacuzène. Traités de commerce. Visite à Vienne. Projets de loi sur la magistrature et les universités (p. 332). La question agraire et la Jacquerie de mars (p. 334). Démission du ministère Cantacuzène, mars 1907; le ministère Stourdza (p. 338). Les élections de juin 1907 (p. 340). L'armée et la marine (p. 341).

III. BULGARIE (p. 341). La démission du ministère Pétroff; le ministère Pétkoff, novembre 1906 (p. 341). Voyage de M. Stancioff, ministre des Affaires étrangères, à Saint-Pétersbourg, Berlin et Vienne, janvier-février 1907 (p. 342). Grève des chemins de fer, inauguration du théâtre national et affaire de l'université (p. 343). L'assassinat de M. Pétkoff, 11 mars 1907 (p. 345). Le ministère Goudeff (p. 345). Le jubilé du prince Ferdinand, août (p. 347). Inauguration de la statue d'Alexandre II à Sofia et voyage du grand-duc Vladimir, septembre (p. 347).

IV. SERBIE (p. 348).

Le ministère Pachitch (p. 348). Rapports avec l'Autriche-Hongrie et crise économique (p. 348). L'emprunt en France (p. 350). Traités de commerce (p. 351). Remaniements ministériels (p. 351). Conflits à la Skoupchtina, obstruction (p. 352). Reconstitution du ministère Pachitch (p. 352). Echec des négociations avec l'Autriche (p. 352).

V. MONTÉNÉGRO (p. 353).

Chute du ministère Miouchkovitch (p. 354). Le ministère Radoulovitch, novembre 1906-janvier 1907 (p. 354). Le ministère Radovitch (janvier-avril 1807). Le ministère Tomanovitch, avril 1907 (p. 354). Prorogation (avril) et dissolution de la Skoupchtina, juillet (p. 355).

VI. EMPIRE OTTOMAN (p. 355). — Rapports avec les grandes puissances (p.355). Les Protectorats (p. 357). Armée, finances, ordre public (p. 358). Chemins de fer (p. 359). Macédoine (p. 360). Crète, Samos (p. 362). Liban, Erzeroum, frontière persane, Yémen (p. 363).

VII. GRÈCE (p. 364).- Voyage du Roi d'Italie (p. 361). La Chambre et les partis politiques. L'œuvre législative (p. 365). Les élections municipales (p. 365). L'armée (p. 366). Installation en Thessalie des Grecs fugitifs de Roumanie, de Bulgarie et de Macédoine (p. 366). La marine marchande (p. 366).

I

RAPPORTS ENTRE ÉTATS BALKANIQUES

La péninsule des Balkans et l'Asie occidentale, l'Empire Ottoman et les États qui s'en sont détachés complètement,

royaume de

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Grèce, principauté de Monténégro, royaume de Serbie, royaume de Roumanie, - ou presque complètement, principauté de Bulgarie, forment parmi les autres États de la planète, aux confins de l'Europe et de l'Asie, une sorte de société singulièrement divisée, agitée et instable. Le croissant et la croix, des Églises chrétiennes trop souvent acharnées les unes contre les autres, des nationalités enchevêtrées, sur bien des points encore à peine conscientes, toutes morcelées par des frontières, des États aux politiques trop souvent âpres, mégalomanes et contradictoires y sont en perpétuel conflit. Un avenir qui peut être splendide, prospère, juste et pacifique dans le fédéralisme, - - s'y élabore dans la douleur.

Il est possible d'étudier, en même temps que la politique intérieure de chaque État balkanique, les rapports de cet État avec les grandes puissances européennes. Mais, auparavant, il est nécessaire de connaître les relations qui existent entre les différents États de la péninsule1.

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A la fin de 1906, les États balkaniques n'étaient plus groupés en deux coalitions opposées d'une part, l'Empire Ottoman et la Roumanie - par Berlin - et la Grèce - par Vienne rattachés à la Triple Alliance des puissances de l'Europe centrale et, d'autre part, les trois États slaves cherchant à s'entendre et tournés vers la Double Alliance franco-russe.

Roumanie et Bulgarie contre Grèce. La Roumanie et la Bulgarie étaient au plus mal avec le royaume de Grèce et le patriarchat de Constantinople. Toutes deux reprochaient au royaume de Grèce de laisser se former sur son territoire des bandes dont certaines étaient commandées par des officiers grecs et dont la plupart des consuls et des évêques patriarchistes de Macédoine favorisaient l'action. La Roumanie voulait obtenir du patriarchat de Constantinople au besoin par pression exercée d'Athènes l'emploi, à l'église, de leur langue par les Koutzo-Valaques qui, exaspérés de se voir imposer la langue grecque comme langue religieuse avaient fini par se tourner vers les bandes bulgares. Une rup

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1. Sur la politique des Nations et Etats balkaniques avant octobre 1906, voir Questions d'Autriche-Hongrie et Question d'Orient, 2o partie (3o édition), et Des monts de Bohème au golfe Persique 2o partie (3° édition).

ture avait eu lieu entre Bucarest et Athènes (été de 1905), accompagnée d'une insulte au drapeau grec, d'une scène scandaleuse à la chapelle de la légation grecque et d'expulsions de Grecs résidant en Roumanie. En Bulgarie aussi, les Grecs avaient été traqués; des maisons détruites. En octobre 1906, des troubles anti-grecs se produisirent à Varna; le gouvernement de Sofia rappela et appliqua ses sévères prescriptions antérieures sur le clergé grec et l'article 10 de la loi scolaire de 1891, qui rend impossible l'existence d'écoles primaires grecques en Bulgarie. Vainement la Grèce invoqua le traité de Berlin et le statut organique de la Roumélie orientale. L'Empire Ottoman et les Détroits séparaient les adversaires; mais la guerre douanière fit rage. En décembre, la Turquie tenta vainement d'obtenir que le patriarche de Constantinople donnât satisfaction aux Koutzo-Valaques. En juillet, le gouvernement grec donna à ses consuls des instructions les invitant à se montrer plus modérés ; la sortie des bandes fut entravée; la liste des officiers absents fut dressée ceux qui ne reviendraient pas seraient considérés comme déserteurs. Entre Athènes, Sofia et Bucarest la détente se produisit.

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Bulgarie et Serbie. Les rapports serbo-bulgares, excellents en 1905 (projet de création d'un territoire douanier commun que Vienne fit échouer), se gâtèrent en 1906. Les difficultés, nées au sujet du conflit austro-serbe, se développèrent en fonction de ce conflit. Mais la véritable cause et la solution doivent en être cherchées moins à Vienne1 qu'en Macédoine; tant que les Slaves de Macédoine seront trop malheureux et tant que le sort indécis et la situation provisoire de la Macédoine laisseront le champ libre à toutes les ambitions, l'entente entre Belgrade et Sofia sera fragile 2.

Serbie et Monténégro. -Entre la Serbie et le Monténégro, les deux États serbes, les rapports se tendirent également. Le

1. Et encore moins à Budapest: les Hongrois, tant qu'ils furent en conflit avec le roi, cherchèrent à jouer un rôle de conciliateurs. Il est vrai qu'aujourd'hui les agrariens magyars, de plus en plus influents, s'unissent aux agrariens autrichiens plus puissants depuis les élections de 1907.

2. Voir à ce sujet : Des monts de Bohème au golfe Persique, notamment p. 452 et 468 et, sur l'histoire des rapports serbo-bulgares en 1907, p. 474.

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