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les perceptions et les valeurs sur lesquelles elles se font. Il sont au courant jusqu'au 21 frimaire an XIII.

Comptes généraux du trésor public. -Recettes et dépenses pendant l'an XII. 1 vol.'in-4°. de l'imprimerie Impériale.

Ce compte des recettes et dépenses faites par la caisse du trésor public à Paris, pendant l'an XII, rédigé par M. Barbé-Marbois, ministre du trésor public, est précédé d'un rapport lumineux fait par ce ministre à l'empereur. COMMERCE, NAVIGATION. Nouveau systême de tenue de livres adapté au commerce, par M. Martin Bataille. Seconde édition, augmentée et entièrement refondue. 1 vol. in-8°. A Bruxelles, chez Lemaire; à Paris, chez Lenormant. 2 fr. 50 c. -3 fr.

Cet ouvrage où les articles n'occupent communément qu'une ligne, offre en un tableau, 1) le montant des débiteurs; 2) le détail des opérations; 3) le montant des achats et des ventes; 4) le coût et le produit des effets en portefeuille; 5) l'entrée et la sortie des espèces; 6) les pertes et les profits. Ces diverses parties se balancent entr'elles, et servent mutuellement de contrôle au bas de chaque folio: une seconde blance assure l'exactitude du grand livre; et ce systême, quoique nouveau, se trouve fondé sur l'ancienne méthode, et en réduit les avantages à un tiers de travail. L'ouvrage contient en outre une instruction générale sur ce qui a rapport aux comptoirs de négocians.

Essai sur la comptabilité commerciale et toute autre tenue en parties doubles, selon une méthode nouvelle, facile, expéditive, sûre, et démontrée ri

goureusement par F. A. J. de B***. 1 vol. in-8°. Labitte, et Treuttel et Würtz. 6 fr. — 7 fr. 25 c.

Projet d'un canal de navigation intérieure entre le port de Brest et la Loire à Nantes, pour l'approvisionnement de la marine en tems de guerre, par Alexis Rochon, membre de l'Institut national; augmenté des Rapports de l'Académie des sciences, sur les canaux de Bretagne, de la Haute-Loire à la Seine, avec quelques observations nouvelles sur le projet de navigation à Quimper. Broch.in-4°. Courcier.

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ARTS ET MANUFACTURES.

L'art de conduire et de régler les pendules et les montres, à l'usage de ceux qui n'ont aucune connaissance d'horlogerie, par M. Ferdinand Berthoud, mécanicien de la marine, membre de l'Institut national de France et de la Société royale de Londres, membre de la Légion d'honneur Troisième édition, suivie de la notice des ouvrages publiés par l'auteur sur la me

sure du tems. I vol. in-16. avec 4 pl. Firmin Didot, Courcier, Treuttel et Würtz. 3 fr.-3 fr. 50 c.

Traité du blanchissage domestique à la vapeur, précédé d'une instruction populaire, par Antoine-Alexis Cadet-deVaux, membre de plusieurs sociétés. 1 vol. in-12. avec une planche, représentant l'appa

Broch. in-8°. Lenormant. I fr. les historiens grecs du moyen âge; 11)

20 C.- I fr. 50 c.

Examen critique des anciens historiens d'Alexandre-le-Grand. Seconde édition, considérablement augmentée. I vol. in-4°. de 950 pages; ouvrage orné de trois cartes gravées par MM. Tardieu le jeune et Doudan sur les dessins de M. Barbier du Bocage, et de gravures de plusieurs monumens inédits, tels que les plans de Thèbes et de Tyr, le bucher d'Ephestion, le char funèbre d'Alexandre, le bas-relief de la bataille d'Arbèle, etc. Dumesnil-Lesueur, rue de la Harpe. 30 fr. -35 fr. pap. carré fin. On en a tiré quelques exemplaires sur papier vélin, 54 fr. 60 fr.

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1) Introduction. 2) Première section: du caractère des anciens historiens, des sources dans lesquelles ceux d'Alexandre ont puisé, du degré d'autorité de chacun d'eux, de la décadence du genre historique, et des traditions orientales concernant le prince macédonien. 3) Deuxième section: du récit des historiens d'Alexandre depuis la naissance de ce prince jusqu'à la bataille d'Arbèle. 4) Troisième section: du récit des historiens d'Alexandre, depuis la bataille d'Arbèle jusqu'à la mort de ce prince. 5) Quatrième section: du témoignage de l'écriture et des historiens juifs sur Alexandre. 8) Cinquième section: de la chronologie des historiens d'Alexandre; 7) canon chronologique depuis l'avènement de Philippe au trône de Macédoine jusqu'à la mort d'Olympias. 8) Sixième section : de la géographie des historiens d'Alexandre; 9) appendice; 10) addition à la première section sur

explication d'un bas-relief en l'honneur d'Àlexandre; 12) notes sur quelques monumens concernant Alexandre ; 15) analyse de la carte des marches et de l'empire d'Alexandre-le-Grand; 14) additions et corrections; 15) table des auteurs corrigés, expliqués et inédits.

Premier extrait.

Alexandre ne mit point de bornes à ses vues ambitieuses; mais il justifia d'abord son insatiable fureur pour les

conquêtes, en se déclarant le vengeur de la Grèce. L'excursion qu'il fit dans l'Inde n'avait aucun prétexte équitable, et l'exposait lui et son armée à de grands dangers; mais il se fit pardonner l'injustice et l'imprudence de cette entreprise par sa générosité envers Porus, et par l'exploration du cours de l'Indus qu'il confia à Néarque. Sa reconnaissance pour Aristote son maitre, son respect pour Olympias sa mère, font presque oublier ses eruautés envers plusieurs de ses capitaines et de ses amis. On lui pardonne en quelque sorte ses débauches avec quelques courtisanes, lorsqu'on y oppose sa respectueuse réserve envers les princesses de la famille de Darius. La détresse et la famine qu'il supporta sans impatience dans quelques-unes de ses expéditions demandent grace pour ses excès de table dans des tems plus calmes. Enfin cette réunion de grandes vertus et de grands vices recommandera toujours sa mémoire à la postérité la plus reculée. Mais ce qui principalement immortalisera à jamais ce prince, c'est cette sagacité qui détermina son choix pour l'emplacement de la ville à laquelle il donna son nom, c'est ce pressentiment presque divin qui lui fit voir dans l'avenir à quel degré de grandeur et d'opulence pouvait s'élever Alexandrie en devenant l'entrepôt par lequel les précieuses productions de l'Inde s'écouleraient en Europe.

Faut-il d'après cela s'étonner que tant de plumes se soient exercées à nous transmettre les actions d'Alexandre ?

Mais

Mais plus elles portent un caractère qu'éloquente par M. de Sainte-Croix. extraordinaire, plus les historiens de Leurs successeurs qui forment la troi.. ce prince peuvent être soupçonnés sième époque, et parmi lesquels il d'exagération dans leurs récits, plus siguale Philiste, Ephore et Théopompe, il devenait intéressant de constater par dont les ouvrages sont perdus, avec le raprochement de leurs narrations, moins de talens que leurs devanciers, avec le secours d'une saine critique, eurent encore beaucoup de célébrité. ce qu'il y avait d'authentique ou de sus- La quatrième période est celle du règne pect dans ces narrations. d'Alexandre,, sous lequel l'enthousiasme pour ce prince produisit un grand nombre d'historiens. Mais il ne nous reste de leurs ouvrages que quelques fragmens épars peu considérables. Après la mort d'Alexandre, l'art historique déclina sensiblement. M. de SainteCroix nous indique plusieurs historiens de ce tems dont les ouvrages ne nous sont pas parvenus, mais qui d'après Dion d'Halicarnasse, Longin, etc., ne sont pas tous regrettables. Il passe de suite à Polybe, auquel il accorde un grand sens, une plus grande perspicacité et l'assemblage au plus haut degré de toutes les connaissances qu'un militaire et un politique pouvaient alors réunir. Cet historien, dit-il, manque rarement d'impartialité, et ne sacrifie point la vérité aux préjugés de ses compatriotes. Ces éloges sont un peu balancés par le reproche qu'il fait à Polybe de se jetter dans des digressions, de multiplier sans mesure les réflexions, et de négliger l'arrangement des mots qui fait la beauté et le charme du style.

L'Examen critique des historiens d'Alexandre fut donc mis, en 1770, au concours pour sujet du prix que l'ancienne académie des inscriptions et belles-lettres décernait chaque année au mémoire qui discutait le plus lumineusement quelque point important de l'histoire. Aucun des mémoires n'ayant rempli cette année-là les vues de l'académie, elle remit à sa séance publique d'après Pâques 1772, ce prix qui fut décerné à M. de Sainte-Croix. Il publia son ouvrage en 1775 avec des corrections et des additions qui lui parurent nécessaires; mais, dit-il avec modestie, les éloges qu'on voulut bien donner à cet examen critique ne lui firent point illusion. Une étude plus approfondie et plus étendue des monumens historiques, la lecture assidue des grands maîtres de l'antiquité, et des réflexions, résultat du tems et de l'expérience, lui firent découvrir plusieurs erreurs, plusieurs défectuosités dans son ouvrage, qui ne lui parut plus qu'une ébauche. Après en avoir changé et réformé le plan, il a approfondi davantage la matière, et il a discuté beaucoup de points qu'il avait négligés. C'est donc moins une nouvelle édition, qu'un nouvel ouvrage sur le même sujet qu'il publie aujourd'hui.

L'introduction renferme un rapide tableau de l'état de la Grèce avant le règne d'Alexandre.

Le commencement de la première section est consacré à tracer les divers caractères des anciens historiens grecs, qu'il range sous trois époques différentes. La seconde, où écrivirent Hérodote, Thucydide et Xénophon, est la plus brillante. Le rare mérite de ces historiens, avec ses différentes nuances, est apprécié d'une manière aussi judicieuse

Après ce recensement des historiens grecs qui ont précédé les grands historiens latins, M. de Sainte-Croix arrive à ceux-ci. Malgré la supériorité qu'il paraît attribuer aux premiers, il convient « que Jules-César surpasse quel

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quefois Xénophon, que personne ne » marre mieux que ce grand capitaine, » et ne fait un choix plus judicieux des » faits. Salluste, dit-il, excelle dans les

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portraits dont il a introduit l'usage et dont on a tant abusé. Tite-Live lui paraît s'être formé à l'école des anciens historiens grecs, surtout à » celle d'Hérodote, et avoir beaucoup » profité de ce dernier; mais plus » habile narrateur que lui, il raconte » avec autant de facilité que d'agré

Journal général, huitième année. No. 1.

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1

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M. de Sainte-Croix rend à Appien la justice que plusieurs critiques lui ont refusée. Le style de cet écrivain lui paraît en général clair et rapide. Ses harangues, courtes et bien écrites, ne manquent ni de sens ni de convenance. On regrette la perte de la plus grande partie de ses vingt-quatre livres.

M. de Sainte-Croix termine ce tableau des historiens grecs et latins, par Denys d'Halicarnasse, auquel il reproche des contradictions frappantes, et même des erreurs. Il l'accuse aussi de manquer fréquemment de critique; et en lui accordant un style pur et agréable, il remarque que nul historien n'a tant abusé de l'usage des harangues directes, où il n'a égard ni aux tems, ni aux mœurs, ni aux caractères. Il ajoute que ces harangues sont d'ailleurs peu supportables par leur prolixité et le ton de rhéteur qui y règuent. Malgré ces défauts, M. de Sainte-Croix regrette qu'il ne nous ait été transmis que les onze premiers livres de l'histoire de Denys et quelques fragmens des autres. Peut-être, dit-il, si cet ouvrage était entier, l'on y trouverait des éclaircissemens importans qui nous manquent.

Ces observations préliminaires ont paru nécessaires à M. de Sainte-Croix, soit pour faire connaître les principes qui le dirigent, soit pour apprécier les écrivains de la vie d'Alexandre, en les comparant à ceux qui les ont précédés dans la carrière de l'histoire.

Diodore de Sicile, Plutarque, Ar

rien, Quinte-Curce et Justin, sent les historiens principaux qui nous ont conservé avec quelqu'étendue les événemens du règne d'Alexandre. Avant que de discuter leur récit, de le comparer avec tout ce que l'antiquité nous a transmis sur ce prince, de peser leur d'examiner témoignage particulier leur caractère distinctif, il faut, dit M. de Sainte-Croix, connaître les sources où ils ont puisé, y ayant une nécessité absolue de remonter aux premiers témoins. Ils ont été sans doute nombreux, Alexandre ayant à sa suite beaucoup d'écrivains chargés de composer son histoire.

En se livrant aux plus savantes recherches, M. de Sainte-Croix fait le dénombrement de ces historiens dont les ouvrages, à l'exception de quelques minces fragmens, ne nous sont pas parvenus, sur lesquels même on ne trouve que des renseignemens fugitifs dans divers auteurs, et dont il détermine d'après ces autorités le caractère. Les bornes de notre journal ne nous permettent pas de le suivre dans cette curieuse énumération; nous nous contenterons d'en citer les noms. Ce sont: Anaximène, de Lampsaque; Callisthène, d'Olynthe; Onesicrite d'Egine; Charès, de Mitylène; Jérôme de Candie; Clitarque, d'Eolie; Aristobule, de Cassandrée; Ptolomée, fils de Lagus; Marsyas, de Pella; Ephippus, d'Olynthe; Diodote, d'Erythree; Eumènes, de Candie; Beton, Diognète, Patrocle.

M. de Sainte-Croix suit la même marche relativement à des historiens moins importans que les précédens. Ce sont ceux qui n'ont écrit qu'après la mort d'Alexandre, et dont les ouvrages ont fourni des matériaux aux cinq historiens d'Alexandre cités plus haut. Le nombre en est assez considérable. Proxagoras en termine la liste : c'est le dernier écrivain de l'antiquité, dont le nom soit parvenu jusqu'à nous, qui ait eu connaissance des mémoires originaux sur Alexandre et des premiers historiens de sa vie. C'est à lui en quelque sorte que la

véritable tradition finit; elle a été si altérée depuis, qu'à peine en reconnait-on quelques traces. Elle était appuyée non-seulement des témoignages des auteurs dont on a donné l'énumération, mais encore de celui de plusieurs autres qui sont absolument ignorés, et dont on ne connaît que les noms. Nous avons cru inutile de les transcrire ici. L'ouvrage qu'on doit le plus regretter, dit M. de Sainte-Croix, est sans doute l'histoire d'Alexandre composée par Strabon, dans laquelle ce judicieux écrivain exerçait sa critique sur tous ceux qui avaient raconté avant lui les actions de ce prince.

Après avoir déploré cette perte et celle de tous les écrits originaux concernant Alexandre, M. de Sainte-Croix revient à Diodore de Sicile et aux quatre autres historiens d'Alexandre qui nous restent, quoiqu'ils soient interposés parmi les écrivains dont les ouvrages sont perdus, il a cru devoir les réunir ici pour pouvoir plus facilement les comparer ensemble.

Des quarante livres dont était composé l'ouvrage de Diodore, nous n'en avons plus que quinze, et des fragmens plus ou moins considérables des autres. Le dix-septième renferme l'histoire d'Alexandre, et a été divisé par les éditeurs en deux parties. La première est consacrée au récit des événemens qui ont précédé la bataille d'Arbèle: elle a paru à M. de SainteCroix plus travaillée que la seconde, qui finit à la mort de ce prince. Celle-ci est plus négligée; on y saisit difficilement l'enchainement des faits on a peine à y suivre les différentes expéditions de l'armée macédonienne. L'ordre des tems n'y est pas exactement observé, et la lacune qui s'y trouve augmente la confusion. A ces observations, M. de Sainte-Croix en ajoute plusieurs sur le peu de critique qu'exerce Diodore dans le choix et la disposition de ses matériaux. Il ne lui refuse pas néanmoins un jugement sain, de l'impartialité dans ses jugemens, du bon sens et de la probité

dans ses réflexions, assez communes d'ailleurs. Quant au style, celui de Diodore paraît à M. de Sainte-Croix lâche et diffus. Sa narration est embarrassée; on n'y trouve ni liaison, ni ordre; elle n'est jamais animée par des formes dramatiques. Les harangues enfin, dont il est fort sobre, sont absolument dénuées d'éloquence.

Plutarque, dans ses vies des hommes illustres, et particulièrement dans celle d'Alexandre, offre à M. de SainteCroix la réunion de plusieurs qualités attachantes mêlées de plusieurs défauts qu'elles font pardonner. Cet écrivain, dit-il, doit ses avantages moins à l'art d'arranger les mots qu'au choix des faits. Diffus et embarrassé dans plus d'un endroit, il ne manque ni de clarté ni d'agrément dans beaucoup d'autres. Il est plein d'images et de comparaisons, la plupart très-justes, mais dont quelques-unes paraissent amenées trop brusquement. Îl emploi● assez indifféremment des termes consacrés à la prose et des expressions poétiques. Les expressions qu'il emprunte d'Homère, d'Euripide ou de quelques autres poètes, donnent plus de vivacité et de force à son récit.

Sa prédilection pour la Grèce et pour ses grands hommes, le rend partial envers Alexandre. On sait combien il en coûte à son cœur de raconter les mauvaises actions de ce prince, et d'avouer le changement que fit en lui la prospérité. En un mot, tout est arrangé dans cette vie, à dessein que le bon l'emporte sur le mauvais, et qu'Alexandre devienne par-là un objet perpétuel d'admiration.

M. de Sainte-Croix s'étend beaucoup sur Arrien, comme celui des historiens d'Alexandre auquel nous devons les notions les plus certaines sur ce prince, principalement quant à ses expéditions militaires. Il passe en revue tous les ouvrages de ce laborieux écrivain: nous nous bornerons à donner un aperçu des observations de M. de Sainte-Croix, sur celui de ces ouvrages qui renferme les expéditions d'Alexan-, dre..

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