Sivut kuvina
PDF
ePub

prise des hostilités. Les navires belges seront même respectés avec leur nouveau pavillon.

Une émeute a éclaté, le 11, à l'Ecluse. Les ouvriers qui travaillent aux fortifications n'ayant pas reçu de salaire depuis quinze jours, se sont portés armés chez le receveur de la ville, et ont exigé de quoi acheter du pain. Le lendemain, on a publié au son du tambour un ordre qui erjoint à tous les habitans de la ville, sans distinction, de travailler aux fortifications. L'église catholique de l'Ecluse est convertie en caserne, de sorte que le curé s'est vu forcé d'aller dire la messe dans un local particulier.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 17, on continue la discussion des articles du projet de loi sur la garde nationale. Après quelques débats, on adopte successivement les articles 13 à 19, portant que le service de la garde nationale est incompatible avec les fonctions des magistrats et des officiers de police judiciaire qui ont le droit de requérir la force publique; que l'on n'appellera pas à ce service les ecclésiastiques engagés dans les ordres, les ministres des différens cultes, les élèves des grands séminaires et des facultés de théologie, les militaires en activité, les ouvriers des ports et des arsenaux organisés militairement, les préposés des douanes, des octrois et des forêts; les employés des prisons et les citoyens qui seroient privés de l'exercice des droits civils; que le conseil de recensement procédera immédiatement à la révision des listes et à l'établissement du registre matricule, et que chaque année, au mois de janvier, il rectifiera ces listes.

Une discussion s'est engagée sur le paragraphe relatif à l'exemp tion des ecclésiastiques, M. Pataille trouvoit ce nom vague, où qu'il formoit une redondance avec l'expression suivante, du ministre des cultes. M. Ch. Dupin, rapporteur, a insisté sur la nécessité d'exempter tous les ecclésiastiques, en disant que ce seroit un scandale pour le pays de voir des jennes gens engagés dans cette carrière se promener armés ou monter la garde, comme au temps de la liguë.

Le 18, on adopte successivement les articles 21, 22, 23 et 24 du titre III, avec un amendement portant que les domestiques en condition ne seront point portés sur le contrôle du service ordinaire.

MM. Sapey, Caumartin et Marchal font un rapport de pétitions. On passe à l'ordre du jour sur celles de plusieurs ouvriers imprimeurs de Paris, sollicitant la suppression des presses mécaniques; et celle d'un sieur Renard, officier en retraite, proposant certains travaux publics, dont on couvriroit la dépense en démolissan

t

l'église Notre-Dame, et en ne conservant que la tour qui contient le bourdon.

Le sieur Lepayen demande que l'ou confirme les décorations accordées aux militaires qui ont combattu à Waterloo, et qu'une amnistie soit accordée aux soldats qui se sont battus contre les citoyens dans les journées de juillet. La première partie est seulement renvoyée aux ministres des finances et de la guerre, sur la proposition de MM. Boissy-d'Anglas et Paixhans.

La commission proposoit l'ordre du jour sur une pétition tendante à ce que l'Etat payât, aux Français rappelés de l'exil, les arrérages de leurs pensions; mais M. Labbey de Pompières fait prononcer le renvoi aux ministres des finances et de la justice.

Un mémoire de plusieurs médecins de Paris, ayant pour objet que la mémoire de Manuel, jadis expulsé de la chambre, soit réhabilitée par une nouvelle délibération des représentans du peuple, est renvoyé à la commission chargée de l'examen du projet de loi relatif aux honneurs à rendre aux grands hommes.

Une pétition sollicitant l'abolition du monopole du tabac est seulement déposée au bureau des renseignemens, malgré les réclamations de M. Paixhans.

AU RÉDACTEur.

Monsieur, dans le n° 1725 de votre journal, intitulé : l'Ami de la Religion (mardi 11 décembre, pag. 294), où vous rendez compte du discours prononcé en Sorbonne pour l'ouverture des cours de théologie, vous me prêtez une assertion contre laquelle je dois réclamer. Vous dites, Monsieur : « N'est-ce pas une exagération un peu forte de supposer que la Sorbonne est aussi né» cessaire à la religion que la religion l'est à la société ? » Voici dans quels termes je me suis exprimé : Des intérêts aussi sacrés » permettent-ils de laisser tomber et s'anéantir un enseignement » aussi nécessaire à la religion que la religion est nécessaire à tout >> l'ordre social? » Vous appliquez à la Sorbonne ce qui ne concerne que l'étude générale de la théologie; ce que je n'ai pas fait, Vous avez, Monsieur, trop de sagacité pour ne pas sentir la différence, et trop de justice pour ne pas faire droit à ma récla

mation.

J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très-humble et très-obėjssant serviteur,

M. N. S. GUILLON, professeur d'éloquence sacrée, Faculté de théologie de Paris.

Sorbonne, 18 décembre.

Le Mois de la sainte Enfance, ou Elévations à Dieu sur les mystères de la sainte Enfance de notre Seigneur Jésus-Christ; par M. l'abbé Letourneur (1).

La dévotion à la divine enfance du Sauveur, disoit le Père Avrillon, n'est pas une dévotion nouvelle, elle est fondée sur l'Evangile; les Pères l'ont insinuée dans leurs sermons et leurs écrits, Eglise en a publiquement autorisé la pratique, et les fidèles qui l'ont embrassée solidement en ont tiré de merveilleux fruits. Avrillon a fait lui-même un écrit pour encourager cette dévotion, que le cardinal de Bérulle et le Père Amelotte, de l'Oratoire, ont aussi cherché à propager par leur exemple et par leurs écrits. M. l'abbé Letourneur cite des exemples plus anciens encore: c'est ce qui lui a fait concevoir l'idée d'un Mois de la sainte Enfance, sur le modèle du Mois de Marie. Ce mois commence la veille de Noël et dure jusqu'au 25 de janvier. Il y a, pour chaque jour, une élévation ou méditation, des résolutions et une prière. De plus, l'auteur y a joint des litanies en l'honneur de la sainte enfance, un chapelet, des hymnes et cantiques, etc. Il expose dans un avertissement la pratique de la dévotion et la manière d'en tirer du fruit.

M. l'abbé Letourneur, aujourd'hui doyen du chapitre de Soissons, et grand vicaire du diocèse, avoit publié il y a quelques années un mois de Marie, dont nons avons rendu compte. Il a paru avec succès dans la chaire, à Paris et en province. Sa piété est d'un heureux augure pour le succès de son livre, qui est d'ailleurs revêtu d'une approbation de M. l'évêque de Soissons, en date du 10 octobre. Le prélat y fait l'éloge de ces méditations, remplies, dit-il, des considérations les plus touchantes, et il souhaite qu'elles rencontrent beaucoup d'ames capables de les goûter et de s'en rendre propres les pratiques.

(1) In-18. A Paris, chez Rusand, rue du Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 20 décembre 1830.

Trois p. 100, jouiss. du 22 décemb., ouv. à 56 fr. 5o c., et fermé à 56 fr. 90 c. cing p. 100, jouiss. du 22 sept., ouvert à 86 fr. oo c., et fermé à 86 fr. 90 c.

Sur une Lettre de M. l'archevêque de Malines.

[graphic]

M. de Méan, archevêque de Malines, qui a si souvent plaidé la cause de la religion et de l'Eglise auprès du précédent gouvernement des Pays-Bas, et qui avoit réclamé contre les mesures vexatoires et oppressives adoptées par le ministère du roi Guillaume, ne montre pas moins de zeie pour les intérêts de la religion sous le nouveau gouvernement. Il vient d'adresser au congrès une Lettre, qui a été lue dans la séance du 18 décembre, et renvoyée à la commission des pétitions. Cette Lettre, qui a été distribuée à tous les membres du congrès, n'est pas seulement intéressante pour les Belges; elle pourroit aussi s'appliquer à ce qui se passe chez nous, et offrir une réclamation contre un système d'oppression qui se manifeste de plus en plus. Voici les termes de cette Lettre :

Malines, le 13 décembre.

« Messieurs, je croirois manquer à un des devoirs les plus essentiels de mon ministère, si, au moment où vous allez décréter la constitution qui doit régir notre intéressante patrie, je ne m'adressois à vous, Messieurs, pour vous engager à garantir à la religion catholique cette pleine et entière liberté, qui seule peut assurer son repos et sa prospérité.

» Les divers projets de constitution qui ont été publiés jusqu'à ce jour sont loin d'avoir suffisamment assuré cette liberté. L'expérience d'un demi-siècle a appris aux Belges qu'il ne suffit point de leur donner en général l'assurance qu'ils pourront exercer librement leur culte; en effet, cette assurance leur étoit donnée dans l'ancienne constitution bra bançonne, elle leur étoit donnée dans le concordat de 1801; elle l'étoit encore dans la loi fondamentale publiée en 1815, et cependant que d'entraves leur culte n'eut-il pas à subir, que de vexations n'eut-il pas à essuyer sous les différens gouvernemens qui se sont succédés pendant cet espace de temps ! Tome LXVI. L'Ami de la Religion.

» J'ai la ferme confiance que le congrès, composé des mandataires d'une nation éminemment religieuse, après avoir donné à différentes reprises des preuves non équivoques de son respect pour la religion, saura empêcher à jamais le retour de ces maux, qui doivent d'ailleurs être écartés avec d'autant plus de soin, qu'ils ne manquent jamais d'amener des crises dans l'Etat.

Les catholiques forment la presque totalité de la nation que vous êtes appelés, messieurs, à représenter et à rendre heureuse; ils se sont constamment distingués par un dévouement sincère au bonheur de leur patrie, et c'est à ce double titre que je réclame en leur faveur la protection et la bienveillance de votre assemblée. En vous exposant leurs besoins et leurs droits, je n'entends demander pour eux aucun privilége; une parfaite liberté avec toutes ses conséquences, tel est l'unique objet de leurs vœux, tel est l'avantage qu'ils veulent partager avec tous leurs concitoyens.

>> Bien que, par ses deux arrêtés du 19 octobre dernier, le gouvernement provisoire ait affranchi le culte catholique de toutes les entraves mises à son exercice, et lui ait accordé cette liberté dans toute son étendue, il est cependant indispensable de la consacrer de nouveau dans la constitution, afin d'en assurer aux catholiques la paisible et perpétuelle jouissance.

>> Les stipulations qui devroient y être consignées à cet effet me paroissent pouvoir se réduire aux suivantes :

» D'abord il est nécessaire d'y établir que l'exercice public du culte catholique ne pourra jamais être empêché ni restreint. Faute de cette stipulation, on ferma sous le gouvernement précédent des églises et des chapelles, où l'exercice public du culte étoit nécessaire, et où certes il n'entraînoit ni inconvé nient ni danger pour la tranquillité publique. Si, à l'occasion ou au moyen du culte, des abus se commettent, les tribunaux doivent en poursuivre les auteurs; mais il seroit injuste d'interdire le culte même, puisque la peine réjailliroit toujours sur les innocens, et bien souvent n'atteindroit pas les coupables.

Mais la condition essentielle et vitale, sans laquelle la liberté du culte catholique ne seroit qu'illusoire, c'est qu'il soit parfaitement libre et indépendant dans son régime, et particulièrement dans la nomination et l'installation de ses

[graphic]
« EdellinenJatka »