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nomènes très-prononcés, de sorte qu'on est rarement obligé d'élever la dose à 4 ou 5 centigrammes (Hirtz). Mais les effets curatifs sont bien moins marqués que ceux des diverses espèces de datura.

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b. Des diverses espèces de datura. De tous les poisons cardiacovasculaires, c'est le genre datura qui jouit de l'efficacité la plus incontestée.

Préparations fumigatoires et extractives. C'est surtout sous la forme fumigatoire que ces plantes ont été prescrites, ce qui semble faire croire qu'elles contiennent des corps volatils doués d'une activité physiologique; cependant, il n'en est rien: contrairement à la nicotine qui est volatile, les alcaloïdes qui représentent les propriétés des autres solanées, ainsi l'atropine, la daturine, ne se vaporisent que très-difficilement; la chaleur en transforme la majeure partie en corps indéterminés; l'analyse chimique elle-même ne donne que des produits de dérivation et de transition mal définis. Tout ce qu'on peut affirmer, c'est l'identité chimique de ces deux bases organiques (Planta) et l'analogie de leur action physiologique.

Ordinairement on fume les feuilles de datura desséchées ou mêlées avec de la sauge, dans une pipe ou en cigarette; les feuilles peuvent aussi être incorporées dans le carton nitré.

Mais il est des malades qui ne supportent pas les produits de combustion, quel que soit le procédé de fumigation; le datura devra alors être administré par les voies digestives sous la forme d'extrait, soit en pilules, soit en potion. L'effet est plus tardif, mais n'en présente pas moins des avantages réels.

Les diverses espèces de datura ont été utilisées tour à tour. Le datura métel était le remède populaire dans les Indes Orientales, lorsque le docteur Anderson, médecin à Madras, en recommanda l'usage; il en remit au général Gent, qui, en 1802, l'importa en Europe et en abusa. Depuis les expériences de Sims, Christie, Gooch, Anderson, Scripton, c'est le datura stramonium qui a été vulgarisé dans le traitement de l'asthme. Enfin, récemment, on a appelé l'attention sur les propriétés du datura tatula, que Meagh considère cependant comme doué de propriétés moins narcotiques.

De même que pour le tabac, la dose de datura doit être sévèrement indiquée. Le malade qui est sans cesse tenté d'abuser de ces remèdes, au risque même d'en voir les effets s'épuiser promptement, ne devra pas fumer plus de deux à trois cigarettes, et cela seulement au moment de l'accès. Plus tard, comme la tolérance tend à s'établir, une dose un peu plus élevée ne produira cependant pas les effets toxiques de la deuxième période.

Une autre question se présente relativement à l'accoutumance du tabac ; Trousseau prétend que le datura ne soulage pas les fumeurs; mais rien ne démontre que de ces deux principes, à savoir la nicotine et la daturine, l'un puisse neutraliser l'action de l'autre. Dans les recherches de Traube, je n'ai trouvé que l'acide carbonique qui puisse contre-balancer l'effet de la nicotine sur les nerfs modérateurs du cœur.

Indications et résultats thérapeutiques du datura. De tous les remèdes antiasthmatiques, c'est celui qui réussit habituellement le mieux (Trousseau), mais ce n'est pas là une règle absolue. Robert Bree, sur quatre-vingt-deux essais, compte quarante-huit améliorations et trente-quatre insuccès.

C'est pendant les prodromes de l'accès qu'il faut surtout y avoir recours; la dyspnée diminue alors rapidement d'intensité, souvent elle cesse entièrement; dans l'intervalle des paroxysmes, son action est beaucoup moins certaine.

c. Jusquiame. Haschisch. Aconit. La jusquiame peut, jusqu'à un certain point, remplir les mêmes offices que le datura, et tel malade qui ne bénéficie pas de la stramoine ou de la belladone se trouve bien de les remplacer par la jusquiame ou l'aconit. L'hyosciamine se retrouve surtout dans les semences.

B". MOYENS DÉPRESSIFS DE L'action cardiaque et vascULAIRE. →→→ a. Émétique. -Indications thérapeutiques. -L'émétique au début de l'accès peut, en déterminant des vomissements ou l'état nauséeux, enrayer ou diminuer l'accès ; il est des malades qui recourent à ce moyen avec succès. Quel est son mode d'action? Ce ne peut être en débarrassant les bronches des mucosités, car celles-ci ne sont pas encore fluidifiées; c'est donc en agissant sur le système

nerveux,

Effets physiologiques du tartre stibié. Le tartre stibié, dont les effets physiologiques ont été si bien étudiés par Pécholier, en France, et par Akerman, en Allemagne, détermine constamment, après une période d'excitation qui ne dépasse pas quinze à vingt minutes, une série de phénomènes dépressifs caractérisés par le ralentissement du pouls, qui tombe de vingt à vingt-cinq pulsations, par une dose de 0,05 à 0,10, et quelquefois de plus de cent pulsations après une dose de 1 gramme. La pression du sang diminue sensiblement (Akerman); l'action du cœur s'affaiblit, les respirations se ralentissent d'une manière proportionnée aux contractions du cœur (Pécholier); la chaleur animale s'abaisse de 1 à 2 et même 3 degrés (Demarquay); enfin, il survient un collapsus évident

dans les fonctions du système nerveux. C'est cet état, qui dure trois à quatre heures, qu'on utilise le plus souvent en médecine; il est suivi d'une période de réaction fébrile, souvent grave. b. Ipéca. - Effets physiologiques.

L'ipécacuanha produit

comme l'émétique un collapsus musculaire, mais qui se manifeste plus vite, s'étend plus sûrement aux nerfs sensitifs, et disparaît plus rapidement, sans donner lieu d'ailleurs ni à la période réactive si dangereuse, ni aux lésions si graves des intestins, ni à la congestion du poumon, qu'on observe à la suite de l'empoisonnement antimonial; mais, d'une autre part, la racine du Brésil lèse plus profondément la fonction glycogénique du foie.

Effets thérapeutiques.

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Moins dangereux que l'émétique, l'ipéca semble donc, au point de vue thérapeutique, devoir être préférable; mais il faut se rappeler l'influence fâcheuse de la poudre d'ipéca sur certains malades.

C. EXCITANTS DES GANGLIONS NERVO-MOTEurs. Café. Effets physiologiques du café et de la caféine. - Le café doit son action à la caféine, au tannin qui diminue par la torréfaction, et à une substance aromatique qui se développe alors en proportion inverse du tannin.

La caféine, d'après Lehmann, Lichtenfels, Frölich, Voït, etc., agit sur l'organisme de deux façons en augmentant l'activité du système nerveux et vasculaire, en ralentissant le mouvement de décomposition des éléments organiques..

1° Excitation du système nerveux. Un des premiers effets de l'infusion du café, ou bien de l'injection de la caféine (0,20 à 0,40) dans le tissu cellulaire des animaux, c'est la surexcitation générale. Les battements du cœur, après quelques minutes, sont déjà notablement augmentés; le pouls chez le lapin monte de 160 à 180 et même 240, et cette accélération dure plusieurs heures.

Chez l'homme, la circulation s'active, que le café soit pris à jeun ou après le repas; après 20 à 30 minutes, le pouls augmente de 9 à 10 pulsations; un peu moins cependant lorsqu'on prend l'infusion le soir. Au bout de trois à quatre heures, le cours du sang redevient normal (Lichtenfels). Mais auparavant, la température s'est élevée de trois dixièmes. La respiration augmente légèrement ou conserve son type normal, à moins que la dose ne soit considérable; on la voit alors se ralentir sensiblement. En même temps l'activité cérébrale est augmentée et le sommeil interrompu ou retardé; le système musculaire devient le siége de tremblements; les fibres de l'intestin et le sphincter de la vessie se contractent plus fré

quemment; à dose plus élevée, il survient des convulsions violentes.

2o Le mouvement moléculaire de décomposition se ralentit manifestement ce qui le prouve, c'est que l'urée qui présente les déchets des tissus diminue constamment (Voït). Si l'acide carbonique est exhalé en plus grande quantité, ce n'est pas là le signe d'une transformation plus rapide des tissus; mais, grâce à l'énergie de la respiration, le gaz carbonique du sang s'élimine plus facilement. Le café doit donc être considéré comme un moyen d'épargne des tissus, et non comme un aliment.

Indications thérapeutiques.

L'infusion forte de café jouit de la propriété d'abréger les accès; c'est là une opinion très-accréditée, et Salter la confirme jusqu'à un certain point.

Dans les deux tiers des cas, il en résulte un soulagement notable, et quelquefois même définitif; mais souvent l'effet n'est que transitoire ou peu marqué. Il s'agit donc de préciser l'indication des circonstances qui doivent en favoriser l'action. J'ai remarqué que l'asthme catarrhal n'en éprouve aucune modification, que l'élément dyspnéique seul semble être influencé d'une manière avantageuse dans l'asthme simple, mais à la condition que le café soit pris loin de l'accès, à jeun, et à dose concentrée. Mais comment un excitant si énergique peut-il modérer ou régler les mouvements respiratoires? Salter en donne l'explication suivante : « Les accès, dit-il, apparaissent pendant la nuit, c'est-à-dire quand l'excitabilité réflexe est très-augmentée; le café, qui empêche le sommeil et augmente l'activité de l'encéphale, diminue par cela même les accès réflexes et, par conséquent, l'asthme, qui résulte, en général, d'une impression de ce genre. » S'il en était ainsi, l'accès devrait manquer pendant la veille, tandis que souvent il se manifeste ou pendant le jour, ou dans la soirée, et quelles que soient les tentatives du malade pour vaincre le sommeil.

Le ralentissement de la nutrition semble mieux expliquer les effets curatifs et surtout préventifs du café; si les centres nerveux éprouvent moins de changements moléculaires que dans l'état normal, les agents excitants des muqueuses et des nerfs respiratoires, c'est-à-dire les causes des accès, produisent une impression moins vive sur ces organes, épuisés par une surexcitation toxique, émoussés par une nutrition moins active. C'est pourquoi le café agit surtout comme moyen préventif; administré immédiatement avant l'accès ou le soir, il perd toute son utilité, et sur ce point je suis d'accord avec Salter, tandis que, d'après sa théorie, le moyen de

vrait être administré le plus tard possible dans la nuit pour éviter le sommeil.

Thé et alcool. L'alcool et le thé présentent des effets physiologiques et thérapeutiques analogues à ceux du café; l'alcool n'empêche pas le sommeil et ne diminue, par conséquent, pas l'excitabilité réflexe; de même que le café, il empêche la nutrition, et c'est à ce titre qu'il agit sur les centres nerveux de manière à prévenir parfois les accès.

Le défaut d'espace nous empêche d'insister sur l'étude physiologique des autres médications de l'asthme. Nous renvoyons à l'article original; voici, du reste, le résumé du traitement.

Résumé du traitement. - Voici les moyens dont l'expérience m'a démontré l'utilité.

Pendant l'accès : fu

I. ASTHME SIMPLE. — 1° Accès directs. migations de papier nitré simple; si l'accès se renouvelle avec intensité, le carton nitré doit être imprégné ou rempli de datura strumonium; chez d'autres malades, le tabac seul ou mêlé avec la belladone réussit mieux; - le lendemain de l'accès: bromure de potassium, à la dose de 2 grammes par jour.

Lors de l'imminence des accès suivants, s'il y a des prodromes, on doit tenter l'emploi du tartre stibié et commencer les fumigations.

Traitement dans l'intervalle des accès: arsenic à doses progressivement croissantes; café à haute dose prise dans la première partie du jour. Le sulfate de quinine trouve rarement son emploi. Traitement dans l'intervalle des attaques émigration vers une localité dont l'air soit calme, condensé et brumeux; eaux du mont Dore.

2o Accès directs spécifiques. Éviter les émanations insalubres, les poussières d'ipéca, de foin, etc.

3° Accès réflexes. -- Si l'action réflexe a son point de départ dans les fonctions digestives, on devra modifier l'heure des repas, diminuer la quantité des aliments, éviter les boissons alcooliques. Si l'impression part de la périphérie, on prescrira d'éviter le froid, et de préserver la peau à l'aide de vêtements de flanelle.

II. ASTHME AVEC EMPHYSÈME ET OPPRESSION CONTINUE, EXACERBANTE. Opium; arsenic; bromure de potassium.

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III. ASTHME CATARRHAL. Pendant et avant les accès préparations antimoniées. Entre les accès eaux alcalines ou sulfureuses; térébenthine. Entre les attaques émigration vers les pays chauds, principalement le littoral de la Méditerranée.

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