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qui consistent dans l'effet simple de l'action d'un instrument tranchant. Dans le premier cas, assurément, la plaie peut être d'une assez faible étendue relativement à l'articulation pour n'être pas très-dangereuse. Il s'est présenté, toutefois, dans la campagne dont il vient d'être question, un cas de plaie par arme à feu de l'articulation du genou d'une nature extrêmement sérieuse, dans lequel le traitement par la glace a été suivi de succès. Le blessé (c'était un jeune homme) fut frappé d'un coup de feu au côté externe de la cuisse; la balle traversa obliquement le condyle externe du fémur, le genou de haut en bas, et vint sortir à travers la tubérosité interne du tibia. La glace fut appliquée assidûment pendant plusieurs semaines jusqu'à la cicatrisation presque complète de la plaie, et il y eut à la suite guérison complète sans ankylose. Langenbeck fut d'opinion que, suivant toute probabilité, les membranes synoviales avaient été épargnées et que c'était là ce qui avait favorisé ce résultat heureux; mais, en même temps, il attribua le succès pour une large part à l'application de la glace continuée sans interruption depuis le commencement.

Que la glace, toutefois, puisse être insuffisante à prévenir l'inflammation, même dans les cas où il s'agit d'une plaie simple par instrument tranchant, c'est ce qui n'est pas douteux et que montre notre deuxième exemple, dans lequel, du reste, c'est un point qui a été noté et dont il y a lieu de tenir compte, l'état constitutionnel du malade était loin d'être irréprochable. Ne serait-il pas intéressant de rechercher si, oui ou non, une température plus basse que celle produite par la glace ne pourrait pas être employée avec avantage dans certains cas où, par le fait soit d'une disposition particulière de la constitution, soit de la nature de la plaie, il y a une tendance à l'inflammation plus marquée que d'ordinaire? Nous ne savons pas encore quelle est la plus basse température à laquelle il soit possible de soumettre une partie du corps à l'état normal, au moyen du froid sec, sans qu'il en résulte de conséquences fâcheuses pour la nutrition; encore moins connaissons-nous jusqu'à quel degré de froid pourrait être abaissée sans inconvénient une partie affectée de plaie.

S'il était reconnu qu'une température plus basse que celle produite par la glace peut être supportée, il ne serait pas difficile de la réaliser, grâce à l'emploi des divers mélanges réfrigérants, gradués selon la température requise; et l'on arriverait tout aussi facilement à empêcher ces mélanges de se trouver au contact de la plaie, en les renfermant dans des sacs de gutta-percha à parois suffisamment

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épaisses, et en interposant entre le sac et la plaie une feuille de la même substance d'une dimension convenable.

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Quand on a recours aux applications de glace sur une plaie, il ne faut jamais se servir des vessies ordinaires, s'il est possible de se procurer de la gutta-percha, ces vessies ayant l'inconvénient de laisser filtrer le liquide au bout d'un temps très-court, et, malgré la basse température, d'entrer rapidement en décomposition. De plus, la gutta-percha n'est pas chère, et il est très-facile d'en faire des sacs : il suffit, pour cela, d'humecter avec du chloroforme les bords des feuilles de cette substance que l'on veut réunir, et de les maintenir juxtaposées jusqu'à ce que la dessiccation de ce liquide se soit opérée.

Dans l'extraction des corps mobiles de l'articulation du genou, soit par la méthode de l'incision sous-cutanée, soit par une incision directe et à ciel ouvert, il est probable que, si l'on faisait des applications de glace d'une manière continue, jusqu'à ce que toute tendance à l'inflammation eût disparu, les accidents graves, si fréquents jusqu'ici à la suite de ces opérations, pourraient être souvent évités. Peut-être aussi ce moyen serait-il capable de rendre des services après la section sous-cutanée des tendons et plusieurs autres opérations.

RÉPERTOIRE MÉDICAL.

REVUE DES JOURNAUX.

Traitement du choléra.Voici le traitement que conseille M. Foissac dans les violentes attaques de choléra:

Un des points essentiels, c'est de combattre le refroidissement et de rétablir la température vitale. Les bains chauds, employés presque comme remede unique par Hippocrate dans le choléra sporadique, n'ont pas bien réussi; nous en dirons autant des bains de vapeur et des bains généraux, dans lesquels on délaye 500 grammes de farine de moutarde. Il est préférable de pratiquer des frictions sur les membres avec une flanelle, soit sèche, soit humectée avec un liniment contenant une partie d'ammoniaque et quatre parties d'alcool de térébenthine. Dans l'intervalle des frictions, on entoure les membres de cruchons d'eau bouillante, de sachets de sable chaud ou de plantes aromatiques. Les siuapismes agissent trèsfavorablement, et doivent être pro

menés non-seulement sur les membres, mais encore sur la colonne ver→ tébrale, sur la région du cœur et de l'estomac; ils contribuent à rétablir la chaleur et la vitalité de la peau, et à calmer les crampes aussi bien que les vomissements. C'est sur la peau que peut s'exercer véritablement une dérivation de l'irritation sécrétoire de l'intestin, vers lequel s'épanche la sérosité du sang et les matières liquides de toutes les sécrétions. Si les frictions et les sinapismes, aidés des médicaments intérieurs dont nous allons parler, ne suffisent pas pour rétablir la température normale, il faut, pour les cas désespérés, recourir au moyen employé par Petit, médecin de l'Hôtel-Dieu, notre ancien maître On applique le long de la colonne vertébrale une flanelle, en quatre doubles, imbibée d'essence de térébenthine, sur laquelle on promène un fer à repasser suffisamment

chaud; l'effet est immanquable; on doit même craindre et éviter une chaleur trop forte.

Les cholériques sont tourmentés par une soif ardente et des vomissements répétés. Annesley préconisait, comme boisson spéciale, la limonade tartrique froide; elle peut être utile à petites doses, mais fréquemment répétées. On peut considérer comme une médication analogue la limonade sulfurique dont M. Worms forme la base de son traitement. Les médecins modernes ont reconnu l'efficacité du froid, déjà recommandé par Celse, Galien et Fréd. Hoffmann pour le choléra indigène. Nous avons employé avec succès, ainsi que plusieurs de nos confrères, une cuillerée à café de glace pilée, avec addition de deux gouttes d'alcool ou d'éther camphré, administrée tous les cinq minutes, jusqu'à la cessation des accidents. On a quelquefois donné avec moins d'avantage la potion de Rivière à doses rapprochées.

Les moyens précédents, la glace pilée avec l'esprit de camphre particulièrement, tout en diminuant et même en faisant cesser les vomissements, ne remédient pas toujours à des accidents plus graves encore: le refroidissement et la cyanose. Malheureusement, des expériences physiologiques répétées ont prouvé que, à la période asphyxique du choléra, l'absorption, phénomène essentiellement conservateur, était nulle ou à peu près nulle, tandis qu'une exhalation désordonnée, symptôme de décomposition, épuisait les malades. Dans ces circonstances, il faut recourir exclusivement aux stimulants diffusibles sous toutes les formes, et qu'on peut varier selon quelques indications individuelles. On prescrit les boissons chaudes, les infusions de camomille, de mélisse, de sauge, de menthe poivrée, de serpentaire de Virginie, avec ou sans alcooliques, dont on secondera l'effet en donnant la potion suivante, par cuillerée à bouche, de demi-heure en demi-heure ou de quart d'heure en quart d'heure, suivant l'imminence des accidents :

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Une cuillerée à bouche de demiheure en demi-heure. (Un. méd.)

De l'emploi des acides dans le traitement du choléra. M. Worms, médecin en chef de l'hôpital militaire du Gros-Caillou, recommande la limonade sulfurique dans les cas de diarrhée prodromique du choléra. Il emploie, selon le plus ou moins de gravité des cas, 3, 4, au plus 5 grammes d'acide sulfurique concentré dans un kilogramme de décoction de salep édulcorée à 150 grammes. Le malade prend d'heure en heure un verre de cette limonade, et se rince la bouche deux ou trois fois après l'avoir bue. Nous rappellerons à ce propos que le traitement de la diarrhée par les acides se retrouve dans les plus anciens auteurs, et lors de l'épidémie cholérique de 1832, on expérimenta avec succès en Allemagne le remède

suivant:

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En France, M. Lepetit, chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Poitiers; Aran, à l'hôpital Saint-Antoine, n'eurent qu'à se louer de cette médication. Nous sommes donc disposé à recommander dans le traitement de la diarrhée prodromique, et même du choléra, les acides dilués; nous disons les acides, car, dans notre opinion, il ne doit y avoir aucune différence entre les ef

fets obtenus des divers acides employés, et si nous penchons vers l'acide sulfurique, c'est que c'est celui dont le goût est le plus agréable et que les malades prennent le plus facilement.

Bons effets du bromure de potassium dans un cas d'épilepsie. La question de l'efficacité du bromure de potassium dans l'épilepsie n'est pas résolue de même par les divers observateurs qui s'en sont occupés. Les uns refusent de reconnaître à cet agent toute espèce de valeur; d'autres semblent lui en trop accorder. Pour nous, en présence de ces affirmations contraires, nous continuons à examiner les faits qui se produisent, et tout en reconnaissant que beaucoup d'épileptiques n'obtiennent aucun soulagement de l'emploi du bromure potassique, nous en voyons d'autres qui en éprouvent une trèsconsidérable amélioration dans leur état, sinon une guérison complète, point sur lequel le temps seul peut permettre de prononcer. Nous inférons de là qu'il y a des épilepsies susceptibles de guérir ou tout au moins de s'améliorer très-grandement au moyen de ce médicament, et nous pensons qu'il faut s'attacher à discerner et à spécifier ces sortes de cas. Or, d'après le témoignage de plusieurs praticiens, et entre autres du docteur Mac Donnell, dont nous avons publié le mémoire l'an dernier, il en est une catégorie où le bromure de potassium s'est jusqu'ici montré plus particulièrement avantageux; ce sont ceux où l'affection convulsive paraît être sous la dépendance de troubles siégeant dans le système utérin. Voici un nouvel exemple, dû au docteur L. Demeurat, de Tournan, qui témoigne en faveur de cette donnée.

Il s'agit d'une jeune personne, maintenant âgée de vingt-quatre ans, d'une constitution assez forte et robuste. Tout ce qu'on sait de ses ascendants, c'est que son grand-père paternel est mort d'un cancer à la face, et que son père et sa mère, encore vivants, jouissent d'une bonne santé et n'ont jamais eu de maladie convulsive. Mais ses deux frères se sont suicidés, et il lui reste une sœur qui a eu une fille idiote et épileptique de naissance, et qui elle-même présente maintenant des symptômes d'épilepsie.

Cette jeune personne, après avoir été très-bien portante jusqu'à l'âge de dix-huit ans, eut son premier accès à

cet âge, à la suite d'une vive frayeur; il n'y eut pendant longtemps que le vertige avec perte de connaissance durant environ deux minutes, sans cri initial. Après divers traitements restés inefficaces, suspension des crises pendant huit mois, la suite de l'emploi du lactate de zinc à doses croissantes, conseillé par M. Herpin; mais cette guérison momentanée fut payée par une anémie avec aménorrhée résultant d'une véritable intoxication causée par le remède. Quand la jeune malade fut remise des effets de cette intoxication et que les règles se rétablirent, les attaques convulsives reparurent en même temps, et celle fois avec le cachet de l'épilepsie vraie : cri initial, chute, mouvements, écume aux lèvres, morsure de la langue, etc. La poudre de racine d'armoise à haute dose prescrite par M. Herpin, étant restée sans résultat, ce fut alors que M. Demeurat, frappé de la coïncidence de l'époque menstruelle avec le retour des accès, se détermina à tenter l'emploi du bromure. Il commença le 21 août 1863, à la dose de 18.50. Le 28 septembre, il y eut un accès; à la fin de novembre, un second accès. La dose fut, à ce moment, portée à 2 grammes, et depuis lors jusqu'au 1er août 1865, c'est-à-dire dans un laps de temps de vingt mois, il n'y a pas eu une seule altaque. Toutes les fonctions s'exécutent bien menstruation régulière, appétit, bonnes digestions, embonpoint, état moral excellent, etc. Depuis le commencement de cette année, le bromure n'est pris que pendant les quinze jours qui précèdent l'époque menstruelle, toujours à la dose de 2 grammes. (Gaz. des hôpitaux, 17 août 1865.)

Destruction d'une tumeur fibro-cellulaire du pharynx par l'électro - puncture. Le professeur Fischer rapporte un cas de tumeur fibreuse détruite au moyen de l'électricité, suivant la méthode mise en usage par M. Nélaton, dans un cas de polype nasal.

Un homme de quarante ans, qui avait toujours joui d'une bonne santé, éprouvant depuis quelque temps des douleurs en avalant, reconnut, au mois de novembre 1864, qu'il avait une tumeur au côté gauche du pharynx. Cette tumeur croissait avec rapidité, ce qui détermina le malade à entrer à l'hôpital, le 25 février dernier. A ce moment il était pâle, amaigri, sa physionomie et toute son habitude

extérieure exprimaient la souffrance. La cavité pharyngienne était occupée par une tumeur solide, attachée à sa paroi gauche et qui repoussait en avant le voile du palais, ainsi que l'amygdale du même côté, portée en dedans vers la luette déviée. L'orifice posté→ rieur gauche des fosses nasales était obstrué également. Non sans difficulté et en faisant saigner la tumeur, le doigt pouvait arriver sur le larynx, qui se trouvait aussi repoussé vers le côté droit. La tumeur était visible extérieurement, de l'angle du maxillaire inférieure au cartilage cricoïde. Il y avait une dyspnée et une aphonie considérables, dysphagie incomplète des liquides, presque absolue, des aliments solides. Souffrances augmentant de jour en jour, mais ganglions correspondants intacts. La tumeur fut regardée comme de nature fibro-cellulaire.

L'extirpation paraissant impossible, le professeur Fischer prit le parti d'essayer de détruire la tumeur sur place au moyen de l'électro-puncture. La première application eut lieu le 26 février, au moyen d'une pile de Grove. Deux aiguilles en rapport, l'une avec le pôle zinc, l'autre avec le pôle pla tine, furent, à travers le voile du palais, enfoncées profondément dans la tumeur; après le passage d'un courant d'environ six minutes, les aiguilles furent implantées dans d'autres points, et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les parties de la tumeur qui pouvaient être atteintes eussent été soumises à l'influence de l'électricité. Il se produisait, pendant la durée de l'action électrique, une écume blanchâtre avec une espèce de sifflement au point où était implantée l'aiguille correspondant au pôle zinc, mais aucune modification appréciable du côté du pôle opposé. L'opération dura environ vingt minutes, elle ne fut pas trèsdouloureuse outre la piqûre produite par les aiguilles, le malade éprouvait seulement une sensation de brûlure modérée pendant le passage du courant. Toutefois, la nuit suivante, il y eut de vives douleurs dans la tumeur avec augmentation de la dyspnée; le lendemain la tumeur était augmentée de volume et il y avait de l'ulcération aux points où les aiguilles avaient été enfoncées.

Le 3 mars, répétition de l'opération il se manifesta à la suite une telle augmentation de la douleur, de la dyspnée et de la dysphagie, que M. Fischer n'osait plus y revenir Du

5 au 27 mars, l'ulcération des piqûres alla s'élargissant; l'odeur qui s'exhalait de la bouche était intolérable; les ganglions du cou s'engorgèrent; il y eut une fièvre intense. La tumeur, malgré sa gangrène partielle, continuait à s'accroître, en sorte qu'à la fin de mars, la déglutition était devenue à peu près impossible.

Mais l'état du malade, qui s'affaiblissait de plus en plus, ne permettait pas de rester inactif. Le 29 mars, une houvelle application de l'électro-puncture fut pratiquée. A partir de ce moment, le volume de la tumeur commença à décroître, les ulcérations gagnant de plus en plus. Le malade, qui avait été réduit à un amaigrissement presque squelettique, reprit peu à peu des forces, en même temps que la dyspnée et la dysphagie diminuaient graduellement. De nouvelles séances d'électricité eurent lieu les 6 et 25 avril et le 17 mai, et à la fin de ce mois le malade pouvait être considéré comme guéri. Examiné le 2 juin, le pharynx ne présentait plus de tumeur, mais seulement un épaississement cicatriciel siégeant sur sa paroi gauche. Le voile du palais et la luette avaient repris leur place; la parole, la déglutition et la respiration étaient redevenues parfaitement libres. (Wien. med. Wochenschrift, et Brit. med. Journ., septembre 1865.)

Du massage dans la colique néphrétique. Dans un cas de colique néphrétique, contre lequel M. Calmarza avait vu échouer les ressources de la thérapeutique, et surtout le grand bain, la nécessité de faire quelque chose pour son malade lui suggéra l'idée d'exercer des pressions sur l'urefere; il lui sembla que des manœuvres de ce genre aideraient l'urine à surmonter l'obstacle qu'elle rencontrait dans le spasme des parois du conduit et dans la présence des graviers. Ses espérances se réalisèrent; le malade fut entièrement soulagé.

Le malade est couché du côté sain et courbé un peu en avant, si le massage doit se pratiquer sur la partie` supérieure de l'uretère. Le médecin enduit la paume de sa main de pommade belladonée, ou d'un autre corps gras quelconque, qui puisse en faciliter le glissement sur la peau. Il opère de la main droite sur le côté gauche du malade, et vice versa, et fait parcourir incessamment à sa main la partie comprise entre le rein

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