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tritus des plantes potagères soient enfermés dans une caisse fermée et que chaque jour ils soient portés à l'endroit désigné par l'usage. Il fera fréquemment nettoyer les glaces et les vitres des fenêtres, celles-ci seront ouvertes chaque jour et des courants d'air largement établis.

Il fera faire du feu comme moyen de ventilation et de purification.

Il n'est pas besoin d'insister sur la nécessité d'une grande propreté, de porter des vêtements chauds en rapport avec la saison, et d'être ceint d'une ceinture de flanelle.

J'insiste pour que la nourriture reste ce qu'elle est pour chacun, cependant on évitera de faire abus des fruits, des crudités, des glaces, des liqueurs; les bons vins sont utiles, mais l'abus en serait désastreux.

Il faut éviter avec soin tout ce qui peut affaiblir, les excès en tout genre sont nuisibles, les privations comme les indigestions; les fatigues excessives, les refroidissements, sont autant de causes prédisposantes.

Je recommande comme prophylaxie, à part les règles d'hygiène générale, l'usage journalier de l'infusion de camomille et de cannelle. Dans le cas où l'on éprouverait un peu d'émotion intestinale, on ajouterait à l'infusion de cinq à dix gouttes rouges (Ann. thér. de Bouchardat, 1860, p. 10) (1).

A l'apogée de l'épidémie, je recommande l'usage, à la dose d'une à deux cuillerées à café par jour, de la potion suivante : quinquina calisaya, 15 grammes; faites un décocté de 200 grammes; ajoutez acide sulfurique dilué et teinture de musc, de chaque 1 gramme (Bull. gén. de Thérap., 1853, t. XLV, p. 313 et 481).

Dans le cas de malaises, tels que vertiges, douleurs musculaires, tendance syncopale, faiblesse générale, il sera convenable de consulter son médecin.

Les selles répétées exigent le lit, l'infusion chaude de camomille additionnée de dix gouttes rouges et la visite du médecin.

Les selles accompagnées de vomissements, de refroidissement, de faiblesse de la voix, imposent le lit dans une couverture de laine ; appliquer un sinapisme au creux de l'estomac, prendre de l'infusion chaude de camomille en y ajoutant par tasse une cuillerée à

(1) Composition des gouttes rouges: camomille, 60 grammes; opium, à 10 pour 100, 8 grammes; safran, 2 grammes; girofle, 1 gramme; cannelle, 1 gramme; alcool, 300 grammes. Faites macérer pendant huit jours dans l'alcool les substances convenablement divisées, exprimez fortement et filtrez..

café de bon rhum; les crampes demandent des frictions sur les endroits douloureux.

Et, sans tarder, d'envoyer chercher son médecin, seul juge des indications à remplir.

Là s'arrête l'instruction à donner à des étrangers à l'art de guérir, et là aussi commence le rôle du médecin, seul juge compétent, comme je l'ai dit, des indications à remplir.

Avant de passer sommairement en revue les diverses manifestations de la maladie, quelques mots encore non sur la manière d'envisager son étiologie, mais sur la conduite de l'organisme en présence de cet ennemi malin qui tend à sa destruction.

Le choléra, disais-je en 1853 (Bulletin de Thérapeutique), est une affection à électivité sur le système nerveux ganglionnaire; le choléra est une affection hyposthénisante; le choléra est une affection spécifique. Le choléra généralisé dans une localité, on peut affirmer que tous les habitants de cette localité en subissent du plus au moins l'influence; que si cette influence est lente, l'organisme ne fait que s'émouvoir, et que, réagissant suivant ses forces et ses aptitudes, il tend à provoquer des crises éliminatrices; mais, dans cette lutte, ses forces s'épuisent, et l'influence morbide finirait par prévaloir, si l'art n'intervenait à temps pour amoindrir les effets de l'infection et pour augmenter les forces de l'organisme.

Nous avons dit, dans notre instruction à nos clients, quelles étaient les précautions hygiéniques à prendre, quels étaient les premiers moyens à employer en cas de crise intestinale; nous allons maintenant parcourir rapidement les ressources que nous offre la thérapeutique pour répondre aux diverses manifestations morbides.

Sans admettre que le choléra soit toujours précédé de la diarrhée prémonitoire, nous devons cependant reconnaître que, dans la majorité des cas, le choléra est annoncé par des dérangements intestinaux. Il semble que l'appareil digestif est l'émonctoire essayé par l'organisme pour se débarrasser d'une substance étrangère, ou bien que ce soit le lieu d'élection de toute l'activité morbide.

Les mouvements intestinaux sans diarrhée avec la langue propre, le pouls normal, ne demandent que l'infusion de camomille additionnée de quelques gouttes de laudanum, ou mieux, de mes gouttes rouges.

Quelquefois, les mouvements intestinaux sans selles sont accompagnés de douleurs épigastriques, de crampes d'estomac; alors je prescris eau distillée de mélisse, de cannelle, de chaque 50 gramTOME LXIX. 8e LIVR.

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mes; éther sulfurique alcool., 50 centigrammes; sirop d'opium, 20 grammes; à prendre par cuillerée à café de demi-heure en demiheure jusqu'à cessation de la souffrance, puis d'heure en heure.

La cholérine, dans laquelle on ne veut souvent voir qu'une diarrhée, se présente accompagnée de divers symptômes ; quelquefois la langue reste nette, mais le malade se plaint de douleurs épigastriques et d'un léger sentiment de froid vers les extrémités. Nous exigeons le lit, et nous prescrivons un sinapisme au creux de l'estomac, et la potion suivante à prendre par cuillerée à café d'heure en heure eau distillée de mélisse, de cannelle, de chaque 50 grammes; teinture thébaïque, 1 gramme. Si à ces symptômes se joignent des envies de vomir, des fragments de glace dans la bouche.

La cholérine peut se présenter avec la langue plate, sale, et, sans le génie épidémique dominant, on ne verrait là qu'un état saburral. En cette occurrence, je prescris le sous-nitrate de bismuth et l'ipécacuanha, par prise de 20 centigrammes de l'un pour 2 centigram mes de l'autre, administrée d'heure en heure, et l'infusion de camomille et de cannelle. Dès que les selles se modifient, j'éloigne progressivement les doses du médicament.

Dans un petit nombre de cas, le choléra peut se déclarer chez des individus pléthoriques, à la face vultueuse, au pouls plein: je n'hésite pas alors à faire appliquer à l'anus un petit nombre de sang

sues.

Les phénomènes intestinaux calmés, les convalescents se conforment aux règles hygiéniques prescrites : si le sujet a peu perdu de sa résistance vitale, les infusions de camomille et de cannelle suffisent; si, au contraire, l'hyposthénisation est grande, je mets les convalescents aux préparations de quinquina.

Le choléra confirmé, comme la cholérine, se présente sous plusieurs formes :

<< Forme phlegmorrhagique je fais envelopper le malade dans une couverture de laine; on l'entoure de corps chauds, et je prescris des sinapismes sur les parties atteintes de crampes, un vésicatoire à la région épigastrique ; ipécacuanha à la dose de 2 à 4 grammes, jusqu'à cessation des vomissements. Lavement de séné et d'aloès, jusqu'à rétablissement des selles non spécifiques; potion ammoniacale: élever la dose de l'acétate d'ammoniaque jusqu'à 100 grammes, dans les quarante-huit heures, infusé de camomille et glace dans la bouche. Si le hoquet persiste, soulever l'épiderme du vésicatoire et appliquer de la morphine.

« Quand la réaction se produit, donner le décocté de quinquina,

d'é

Quelquefois, j'ai vu survenir, au début de la réaction, un peu pistaxis; les paupières tombaient, et le malade semblait en somnolence. Dans ce cas, j'ai fait appliquer quelques sangsues derrière les oreilles (quatre): la réaction devient alors franche. Quelques cuillerées d'eau rougie, d'eau et de sirop de groseille et un peu de bouillon, suffisent au convalescent.

« J'ai retrouvé quelquefois la forme congestive que j'ai observée dans les deux premiers degrés de la maladie. La réaction est alors violente, impétueuse, et quoique le sujet accuse encore un peu de froid vers les extrémités inférieures, il faut se hâter de débarrasser le cerveau par une application de sangsues derrière les oreilles (douze å vingt), et donner des lavements de séné et d'aloès.

«Dans la forme syncopale du troisième degré, je fais environner le malade de corps chauds, et j'administre le sulfate de quinine, comme si j'avais affaire à une fièvre intermittente pernicieuse, Pendant la convalescence, je donne le décocté de quinquina. »

Voilà ce que j'écrivais, en 1853, sur le traitement du choléra. L'épidémie continua jusqu'en 1854, et, pendant une période de huit à neuf mois, je vis un grand nombre de cholérines et un certain nombre de choléras confirmés, et dans l'un et l'autre cas je n'ai eu qu'à me louer des règles de traitement que je m'étais posées. J'ajouterai maintenant quelques réflexions à ce que je viens de

dire.

Les moyens que je préconise comme prophylaxie, puis comme traitement, ne ressemblent en rien à ce que le public appelle un spécifique, c'est-à-dire un agent thérapeutique qui, se prenant corps à corps avec l'agent morbide, l'annihile, le détruit, et laisse après le combat l'organisme sain et sauf.

Un tel spécifique existe-t-il et peut-il exister? Généralisant la question, demandons-nous d'abord s'il en existe pour aucune maladie. Un seul exemple, et le plus considérable, nous servira de réponse.

La vaccine est-elle, dans le sens que nous venons de donner au mot spécifique, l'agent thérapeutique de la variole? Assurément non. Ne voyons-nous pas, chez le varioleux que l'on vaccine, la variole et la vaccine effectuer concurremment leur évolution sans se gêner en aucune façon ? Donc la vaccine n'est pas l'agent thérapeutique à opposer à l'agent variolique. Comment donc agit la vaccine, en tant que le sujet n'est pas encore varioleux, pour le préserver de la variole? Par quel mécanisme vital le met-elle à l'abri, pour un certain temps, de la manifestation morbide? C'est là une question

d'un autre ordre que je ne puis traiter en ce moment, et si j'ai choisi cet exemple, c'est uniquement pour poser cette proposition, que nous ne possédons pas de spécifique contre les maladies déclarées, du moins en laissant au mot spécifique l'acception que généralement le public lui donne.

Je n'ai donc pas cherché un spécifique du choléra, mais j'ai étudié le choléra dans ses manifestations diverses, depuis la simple influenza jusqu'au choléra confirmé ou algide, et je me suis convaincu de cette grande vérité, que c'est uniquement dans les armes de résistance que nous fournirons à l'organisme, que nous devons trouver nos moyens de salut.

Le choléra nous attaque à la manière des affections miasmatiques, opposons-lui, même avant ses manifestations, les lois générales de l'hygiène et les toniques par excellenee : un bon régime alimentaire, la camomille et le quinquina.

La première manifestation sensible, et sans contredit la plus commune, est celle qui se traduit par de l'émotion intestinale, par les troubles de l'appareil digestif; soignons-la, en remplissant les indications que présente chaque individu : débarrassons le phlétorique sans l'affaiblir; modifions la forme des sécrétions; tarissons les hypersécrétions trop abondantes.

Malgré nos soins, l'influence morbide est-elle si considérable chez l'individu, que nous n'ayons pu l'enrayer dans son développement; ne nous abandonnons pas, et puisons dans notre arsenal des armes plus puissantes encore; empêchons la déperdition du calorique humain, en enveloppant le malade d'une atmosphère de chaleur supérieure à la sienne propre; réveillons, par les moyens connus, les fonctions des centres nerveux du grand sympathique, et portons secours là surtout où l'organisme est menacé.

Pour remplir ces indications, nous trouvons dans notre matière médicale des agents précieux : l'esprit de Mindérérus comme diaphorétique, névrosthénique, et surtout par sa propriété d'élever la température animale (Union médicale, 21 et 25 octobre 1851) et de maintenir, à haute dose, la fluidité du sang.

L'ipécacuanha possède aussi cette rare propriété, à haute dose, d'élever la température animale, de modifier les sécrétions, de provoquer des contractions puissantes, et d'expulser les produits de sécrétions.

Je ne puis entrer dans la longue série de tous les agents thérapeutiques propres à remplir chaque indication; mais assurément il faudra avoir égard, dans le choix à faire, à leur action élective et

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