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ne savait mieux faire les hommeurs de sa maison; elle mettait tout son monde a sa place, et chacun etait content de la sienne. Elle avait un grand usage du monde, et l'espèce de politesse la plus aimable, celle qui a le ton de l'interet, Ce ton lui était facile: son ame était singulièrement aimante, et attirait tout ce qui avait en ce genre des rapports avec elle. Elle inspirait tant de confiance, qu'il n'y avait per sonne qui au bout de quinze jours de connaissance, ne fût. prêt à lui conter l'histoire de sa vie; aussi personne n'a ja mais eu tant d'amis, et chacun d'eux en etait aimé comme s'il eût eté seul à l'être. On n'a jamais eu plus d'activité et plus de plaisir à obliger; mais plusieurs de ses affections furent malheureuses. Elle avait aimé tendrement un jeune seigneur espagnol, le comte de Mora, dont la sensibilite paraissait égale à la sienne, et qui mourut à la fleur de son âge. Cette bles sure, la derniere qu'elle ait reçue, saigna long-temps. Sa santé était déjà tres- mauvaise et se détruisit de plus en plus. Dans les derniers temps de sa

meurèrent toujours attaqués. Į Personne Mme. Dudeffant fondait en larmes auprès de son lit: Il n'est plus temps, madame, lui disait me, de Lespinasse qui croyait n'en pas revenir. Cependant l'argent qu'elle reçut la suite, de la succession de sa mère, et une pension du roi qu'on obtint pour elle, la mirent en état de vivre libre. Elle se sépara de mme. Dudeffant, conservant pour elle une reconnaissance respectueuse que rien n'avait pu étouffer, et ne parlant jamais d'elle qu'avec la plus grande réserve. D'Alembert, qui avait conçu pour elle le plus fort attachement,la suivit, se logea dans la même maison, et ne vit plus mme. Dudeffant. Me, de Lespinasse s'étail fait d'autres amis aussi distingués le célèbre président Hainault l'aimait au point de vouloir l'épouser, quoiqu'il eut 70 ans, ou peutêtre parce qu'il les avait. Bientôt la maison de mlle, de Lespinasse rassembla la société la plus choisie et la plus agreable en tout genre; depuis cinq heures du soir jusqu'à dix, on était sûr d'y trouver l'élite de tous les états, hommes de cour, hommes de lettres, ambassadeurs, sei-vie, elle ne voyait pius que gneurs étrangers, femmes de ses amis intimes; ils etaient qualité ;c'était presqu'un titre tous dans sa chambre la nuit de considération d'être reçu de sa mort, et tous pleuraient. dans cette société. Mademoi-Elle passa les trois derniers selle de L'Espinasse en fai-jours dans un affaissement sait le principal agrément. I qui lui permettait a peine quelques

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quelques paroles. On la fit revenir un peu avec des cordiaux, on la souleva: Est-ce que je vis encore? dit-elle; ce furent ses derniers mots. D'Alembert fut inconsolable de sa perte, et c'en fut une pour les gens de lettres dont elle augmentait la considération par la société qu'elle recevait avec eux. Madame Dudeffant dit, en apprenant sa mort « Elle aurait bien dû mourir quinze ans plutôt, je n'aurais pas perdu d'Alembert».

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chés, avec des formules d'ac tes in-8°., Garnery.

LEVEILLE (J. F.

Membre des sociétés de médecine, médicale d'émulation, d'histoire_natur. et philomatique de Paris et de celle de médecine, chirurgie et pharmacie de Bruxelles, aj. Manuel pour servir à l'histoire naturelle des oiseaux des poissons, des insectes et des plantes, où sont expliqués les termes employés dans leur description et suivant la méthode de Linné. traduit du latin de J. Rh. Forster, augmenté d'un mémoire de Murray sur la conchyologie, traduit de la même langue, et de plusieurs additions considé rables, 1799, in-8°. — Disser tations physiologiques sur la nutrition du foetus considéré dans les mammifères et dans les oiseaux, 1799, in-8°. Mémoire dans le recueil pé riodique de la société médi cale de Paris. Traité pra tique des maladies des yeux, ou expériences et observations sur les maladies qui affectent ces organes, par A. Scarpa, traduit de l'italien sur le manuscrit de l'auteur, et augmenté de notes, 2 vol. in-8°.

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LEVIS. Oraison funèbre de Louis XVI., 1793, et de Marie Antoinette, reine de France, 1793, in-8°.

LEVIZAC, (l'abbé) - Discours sur l'Article, 1797, in 8°. L'art de parler et d'é

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admis chez les jésuites, qu voulurent se l'attacher. Dès l'âge de quinze ans, il porta leur habit. Une dévotion ardente fit alors fermenter son imagination, et l'on assure que l'idée des supplices éternels troublait souvent sa raison. Il passa plusieurs années dans cet état de crainte et de perplexité; mais il se fit bien

crire correctement la langue | française, on nouvelle grammaire raisonnée de cette langue à l'usage des étrangers, Londres, 1797, in-8°. 2°. édition, 1800, grand in-8°. Abrégé de la grammaire française, ib., 1798, in-12. Fables de la Fontaine, ib.. 1798, 2 vol. in-8°, - Lettres choisies de madame de Sévigné et de madame de Main-tôt une révolution totale dans tenon avec des notes, ib. 1798, in-12.—Traité des sons de la langue française, suivi du traite de l'orthographe et de celui de la ponctuation, ib. 1800, grand in-8°.

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LEYRE, (Alex. de ) aj.naquit à Porlets près de Bordeaux, au mois de janvier 1726, et mourut à Paris le 20 ventose de l'an 5, 1797, à l'âge de 71 ans. Cet écrivain a acquis moins de célébrité par ses ouvrages que par ses rapports avec plusieurs écrivains du 18e siècle, qui ont eu une grande renommée tels que J. J. Rousseau, Thomas, d'Alembert, Duclos le baron d'Holbach, Bailly, etc. Deleyre avait reçu de la nature un tempérament mélancolique qui fut pour lui une source inépuisable d'inquiétudeset de chagrins.Il passa les premièress années de sa jeunesse dans une pension de Bordeaux, où un maître dur punissait ses moindres fautes par des châtimens cruels. Lorsqu'il fut en état d'entrer au collége, il fut

son être : Deleyre quitta les
jésuites et vint à Paris pour
cultiver les lettres. Les dis-
positions qu'il annonçait lui
méritèrent la bienveillance
de Montesquieu. Ce grand
homme lui procura la connais
sance de plusieurs gens de
lettres, dont les conseils ser-
virent à le guider dans ses tra-
vaux littéraires. Après avoir
employé plusieurs années à
méditer la philosophie du
chancelier Bacon, il en pu-
blia une analyse à l'âge de
vingt-neuf ans. Cette produc-
tion médiocre n'est pas digne
d'un sujet aussi grand que la
philosophie de l'illustre chan-
celier d'Angleterre ;
malgré sa faiblesse et ses dé-
fauts, elle procura à l'auteur
la connaissance des éditeurs
de

mais

l'Encyclopédie,qui le char gèrent de rédiger plusieurs articles, entr'autres celui Fanatisme. La réputation que Deleyre avait acquise par son analyse de la philosophie de Bacon, lui fit obtenir la protection du duc de Nivernois, qui le fit nommer secrétaire

mises en musique. On les trouve dans l'édition des œuvres du philosophe de Genève pub.par Poinçot,tomes 37 et 38. Il a laissé plusieurs ma

des Carabiniers, dont le comte | mances, que J. J. Rousseau a de Gisors était colonel; mais la mort de ce dernier rendit sa nomination infructueuse. Peu de temps après, il fut attaché à l'ambassadeur de Vienne en qualité de secré-nuscrits, entr'autres une tra taire particulier; mais son sé- duct.en vers du poème de Lujour à Vienne ne fut pas long. crèce, et un roman politique. Des tracasseries le forcèrent à Deleyre avait été membre de revenir à Paris, d'où il fut la Convention. Quoiqu'il fût envoyé à Parme pour être le un des députés de la Gironde bibliothécaire de l'Infant sous qui excitèrent la jalousie de la direction de Condillac, qui Robespierre, et la rage de était le précepteur de ce Marat, il fut assez heureux prince. A la fin de l'éducation pour ne pas partager la prosDeleyre revint à Paris avec cription et la fin deplorable une pension de 2000 livres. Il de ses malheureux collègues. s'occupa alors de la continua- Lorsqu'il sortit de la Convention de l'histoire générale des tion, il fut du nombre des Voyages, et il en publia le premiers membres de l'Insti19. volume. Depuis, Deleyre tut national; mais il ne jouit a fait paraître un essai sur la pas long temps de cet honvie et les ouvrages de Tho- neur littéraire. On cite de Demas; c'est sa dernière produc- leyre plusieurs traits de mition. En voulant élever un santropie, qui prouvent que monument à la mémoire de sa raison n'était pas toujours son ami, il s'est permis des calme. On cite sur-tout un déclamations qui rendent la testament qu'il fit en Italie lecture de ce panégyrique fa- dans un accès de melancolie, tiguante et insipide. L'inten- dans lequel il s'exprimait en tion de l'ami était louable ; ces termes : « Au sentiment mais les moyens de l'écrivain » des maux publics, se joint n'offraient que de l'exagéra-» dans mon ame une rais tion et une privation entière » puissante de désirer la an de goût. Au reste, cet ou- » de mes peines secrètes. Tout vrage n'a point eu de succès,» ce que j'ai vu dans mon et quoiqu'il ait été prôné dans » siècle serait capable de me le temps qu'il parut, par quel» faire mépriser les hommes, ques amis de l'auteur, leurs » si je ne craignais de rejetter éloges ne l'ont pas empêché de tomber dans l'oubli, Deleyre aimait beaucoup la poésie. On a de lui quelques ro

sur eux les torts de mon ca»ractère, qui sont ceux de » la nature. Enfin, que ce soi » ma faute ou celle d'autruit

tout entier ; ce qu'il fit aussi tôt, il n'avait alors que vingtquatre ans. Deux ans après. il fut nommé bibliothécaire de l'abbaye de Saint Germain-des-Près. Il contribua

je ne puis plus supporter » mon existence, etc. ». Ce testament, qui fut fait en 1772, se trouve cité dans les mémoires de l'Institut. Ainsi l'existence de cet acte bisarre ne peut être révoquée en doute.beaucoup à l'enrichir et à la Il suffit pour prouver que la raison de Deleyre n'était pas toujours calme. Au reste, c'était un homme d'une pro-jours, sans jamais prendre de bité intacte et sévère, d'une rare pureté de mours; il étoit ami chaud, et la plus forte passion qu'il ait eue, est celle de l'indépendance.

rendre plus utile encore aux savans et au public, en l'ouvrant cinq heures tous les.

vacances. Après avoir été exposé à toute sorte de désagrémens et de dangers, au commencement de la révolution, pour sauver du pillage. ce monument confié à sa garde, voyant les nouveaux périls dont on l'environnait, les fourneaux d'atteliers qu'on

LEZERMES, (M.)- Catalogue alphabétique des arbres et arbrisseaux qui croissent naturellement dans les EtatsUnis de l'Amérique septen-y adossait, la rafinerie génétrionale, trad. de l'anglais de M. Humphry Marshall, in8. an 9.

Théorie

LIBES (A.) aj. de l'élasticité appuyée sur des faits, confirmée par le calcul, 1800, in-4°.

LIEBLE, (Philippe-Louis) aj.-Il fit ses études dansl'U-niversité, et fut reçu dès l'âge le plus tendre dans la ci-devant congrégation de SaintMaur. Après les études ordinaires, et un cours de langues anciennes, il fut chargé d'enseigner la rhétorique et la philosophie à ses confrères; mais, comme il avait toujours montré un goût particulier pour les belles-lettres, on ne tarda pas à le faire revenir à Paris, pour lui faciliter les moyens de s'y livrer

rale du salpêtre que l'on éta-
blissait au-dessous, il crut de-
voir faire à ce sujet des ob
servations écrites et verbales
aux différentes autorités cons-
tituées. Elles furent inutiles
et le firent regarder de mau-
vais ceil, Malheureusement
ses craintes ne tardèrent pas
à se réaliser. Le 2 fructidor
an 2 vers neuf heures du
soir, le feu prit à ce qu'on
appellait le séchoir du sal-
pêtre, gagna rapidement les
combles et consuma,
moins de six heures, une des
plus riches bibliothèques de
l'Europe. Le bibliothécaire
Liéble demeura à sou poste,
tant qu'il crut pouvoir sauver
quelques parties de cette pro-
priété publique. Ce ne fut que
lorsqu'il la jugea perdue sans

en

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