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l'échange des ratifications, les lois qui auront été rendues dans leurs Etats, relativement à l'objet de la présente convention.

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Art. 10. Les Etats qui n'ont point pris part à la présente convention sont admis à y adhérer, sur leur demande. Cette adhésion sera notifiée par la voie diplomatique au Gouvernement des Pays-Bas, et par celui-ci aux autres Gouvernements signalaires.

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Art. 11. La présente convention sera mise à exécution à partir du jour dont les Hautes Parties contractantes conviendront.

Elle restera en vigueur pendant cinq années à dater de ce jour, et, dans le cas où aucune des Hautes Parties Contractantes n'aurait notifié, douze mois avant l'expiration de la dite période de cinq années, son intention d'en faire cesser les effets, elle continuera à rester en vigueur une année, et ainsi de suite d'année en année.

Si la convention de la Haye du 6 mai 1882 sur la police de la pêche cessait d'être en vigueur, l'article 26 de la dite convention continuera à sortir ses effets pour l'objet du présent arrangement.

Art. 12.

La présente convention sera ratifiée; les ratifications en seront échangées à la Haye, le plus tôt possible, et, si faire se peut, dans le délai d'un

an.

DÉLIMITATION AFGHANE (1)

NÉGOCIATIONS ENTRE LA RUSSIE ET LA GRANDE-BRETAGNE (1872-1885)

Documents relatifs aux négociations entre la Russie et l'Angleterre concernant les affaires de l'Asie centrale.

No 115.

(Suite)

Rapport adressé par le Chef de la province Transcaspienne au Commandant des troupes de la circonscription militaire du Caucase.

(Reçu le 26 avril).

Dasch-Keupri, le 30 mars 1885.

J'avais pris sous mon commandement immédiat les troupes du détachement du Mourghab le 6 mars, après la concentration de ces troupes à Imam-Baba. Le 7 et le 8 mars, je fis passer tout le détachement à AïmakDjar, où les approvisionnements avaient été transportés et où l'on avait établi les fours à pain. Un petit détachement de 25 hommes fut laissé à Imam-Baba. Le 9 mars, deux officiers d'état-major furent envoyés d'Aïmak-Djar pour reconnaitre la position des troupes afghanes. Ces officiers, escortés de quatre cosaques, se rendirent à notre poste de miliciens de Kizil-Tépé, à deux verstes du camp afghan, et, après avoir étudié la position afghane, ils firent un rapport sur ce qu'ils avaient observé. Ce rapport confirmait toutes les informations déjà fournies par le chef du poste et par les éclaireurs. Les officiers d'état-major, déclarant qu'il devait y avoir plus de 2,500-3,000 hommes de troupes dans le camp afghan, décrivaient la position comme très forte par elle-même, bien que plus faible sur l'aile gauche. Le 10 mars, on n'avait vu sur la rive gauche du Kouschk, près de Dasch-Keupri, que des vedettes de quelques cavaliers et une cinquantaine de fantassins occupés à creuser des tranchées sur le mamelon.

Le 12 mars, le détachément passa la nuit à Ourousch-Douschan, qu'il quitta le lendemain pour établir son bivouac à deux verstes de notre poste de Kizil-Tépé, et, par conséquent, à quatre ou cinq verstes des troupes afghanes. J'avais choisi cet emplacement pour ne pas exciter de fausses alarmes parmi les Afghans, et dans l'espoir d'exécuter l'ordre que j'avais reçu d'occuper Dasch-Keupri par voie d'une entente à l'amiable, laissant les troupes afghanes occuper en paix leur camp de la rive droite du Kouschk. Il se trouva cependant qu'aussitôt après l'apparition des troupes russes dans la plaine au nord de Dasch-Keupri, les Afghans envoyèrent en toute hâte sur la rive gauche du Kouschk un fort détachement de cavalerie, auquel fut joint plus tard un petit corps d'infanterie et deux pièces d'artillerie. Je me vis alors dans la nécessité de prendre des mesures pour

(1) V. plus haut, p. 15.

la sécurité de mon bivouac, et j'envoyai tous les jours, jusqu'au 18 mars, aux avant-postes, une demi-compagnie d'infanterie et un peloton de cosaques. Nos postes n'ont d'ailleurs jamais été établis, pendant ce temps, au-delà de la position occupée par nos miliciens depuis le 5 février, c'està-dire de Kizil-Tépé.

Le 14 mars, dans la matinée, arriva une lettre du capitaine Yate, chargé par le général Lumsden, chef de la Commission anglaise de délimitation, d'observer la situation au Pendjdé. Dans cette lettre, adressée au commandant des troupes russes, le capitaine Yate annonçait que Naib Salar, chef des troupes afghanes, l'avait informé qu'un commandant russe désirait le voir et que l'entrevue était nécessaire pour bien éclaircir la situation mutuelle. Le lieutenant-colonel d'état-major Zakrjevsky répondit à cetto lettre, sur mon ordre, qu'aucun chef russe n'avait demandé d'entrevue, mais que, si on le désirait, il se rendrait, à cinq houres du soir, à la rencontre de ceux qui avaient à lui parler. L'entrevue eut lieu à l'heure fixée. Le capitaine Yale, le capitaine Lassoe, le docteur Owen et deux Hindous s'y trouvaient présents du côté des Anglais.

Le lieutenant-colonel Zakrjevsky, après les présentations mutuelles et les compliments de bienvenue, offrit aux Anglais une collation et répéta ensuite qu'aucun chef russe n'avait demandé d'entrevue, et qu'il devait y avoir un malentendu. Les Anglais s'empressèrent de répondre que, si tel était le cas, ils se félicitaient d'une méprise qui leur procurait le plaisir d'une aussi agréable connaissance. Les Anglais mentionuèrent ensuite l'entente intervenue entre le gouvernement russe et le gouvernement britannique, ajoutant qu'en vue de cette entente, ils prenaient la résolution de déclarer sincèrement qu'ils se trouvaient dans une situation très épineuse, vu que, chargés de maintenir le statu quo parmi la population saryke du Pendjdé, cette tâche ardue leur devenait de plus en plus difficile, surtout en prévision de la possibilité d'une collision entre les troupes afghanes et les troupes russes. Ils mettaient une insistance touto particulière à obtenir des informations sur ce dernier point, c'est-à-dire sur les intentions des Russes. Le lieutenant-colonel Zakrjevsky répondit qu'il n'était pas investi des pleins pouvoirs de ses chefs et qu'il ignorait leurs intentions, mais qu'il était tout prêt à exposer son opinion personnelle sur toutes les questions qui intéressaient ses interlocuteurs. Il se référa en outre à l'évidence des faits et de la situation actuelle pour prouver que les Russes n'avaient aucune intention d'attaquer les Afghans, car si cette intention avait existé, rien n'aurait empêché les Russes de la mettre à exécution dès le premier quart d'heure de leur arrivée au bivouac. D'autre part, il était impossible de garder le silence sur le fait que les Afghans avaient, sans aucun motif, commencé à pousser leurs postes en avant, sur leur front et sur les deux flancs, et à y établir des retranchements. Les Anglais répondirent qu'ils ne doutaient nullement de l'issue d'une collision, répétant seulement que leur situation était extrêmement difficile, et qu'ils seraient bien reconnaissants si on voulait les prévenir de complications éventuelles. La réponse fut que l'on était tout prêt à leur être agréable et à leur faire les communications compatibles avec les devoirs d'un officier

russe.

Le lendemain, 15 mars, le capitaine Yate envoya au lieutenant-colonel Zakrjevsky une seconde lettre, accompagnée d'une copie du télégramme de lord Granville au général Lumsden, relatif à l'entente entre les cabinets

russe et britannique. Je donnai l'ordre au lieutenant-colonel Zakrjevsky de répondre que je n'avais pas la moindre intention de prendre l'offensive contre les Afghans, mais que précisément, pour éviter toute collision, il était indispensable de faire retirer les postes afghane qui s'étaient trop avancés ces derniers jours. Le capitaine Yate répondit, le 16 mars, par la demande d'une nouvelle entrevue dans le but de causer de la manière d'arranger la question des avant-postes. Je donnai l'ordre au dit officier d'état-major de répondre qu'il se rendrait à l'entrevue demandée. Il était, en effet, urgent de résoudre immédiatement la question des avant-postes. Depuis l'arrivée du détachement du Mourghab à Kizil-Tépé, les Afghans avaient commencé à pousser leurs postes vers le front et sur les flancs du bivouac russe, à porter en avant des masses de cavalerie pour des journées entières, et à exécuter activement des travaux de retranchement, surtout sur la rive gauche du Kouschk. Cela me mit dans la nécessité d'expédier, le 14 mars, en reconnaissance sur la rive droite du Mourghab, le capitaine d'état-major Prassalow, avec cinq djighites, et d'envoyer de rechef ce même officier, le lendemain 15 mars, à la tête d'une compagnie de tirailleurs. J'envoyai également, le 15 mars, une sotnia de Turcomans de la milice de Merv opérer une reconnaissance sur la rive gauche du Kouschk, dans la direction de Kala-i-Mor.

Les Afghans répondirent à l'envoi de la compagnie sur la rive droite du Mourghab en renforçant de deux compagnies leur poste d'une cinquantaine d'hommes, établi sur cette rive. S'approchant à 800 pas de notre détachement, ils exigèrent sa retraite immédiate, s'emparèrent d'un caporal de la milice, qui se trouvait avec nos troupes à titre d'interprète, le retinrent pendant plus d'une heure le couvrant d'insultes et le renvoyèrent ensuite, en lui intimant l'ordre de dire qu'ils étaient prêts à recevoir les Russes les armes à la main.

Apprenant ce qui s'était passé, le 14 mars, sur la rive droite du Mourghab, je donnai l'ordre d'envoyer à l'officier, chargé de la reconnaissance, deux billets l'invitant catégoriquement à rentrer au bivouac. Dans le premier de ces billets. il était dit, en outre, que je ne voulais établir aucun poste permanent sur la rive droite, mais ce billet fut intercepté par les Afghans et ne m'a pas été restitué jusqu'à présent; le djighite qui en était porteur fut retenu toute la nuit au camp afghan. La compagnie, envoyée le 15 mars sur la rive droite du Mourghab, revint à la même date, vers le mème soir, obéissant à un ordre général que j'avais donné à mes troupes d'éviter toute collision avec les Afghans, saus même riposter à leur feu sans mon ordre. La sotnia de la milice de Merv qui, sous le commandement du lieutenant-colonel Alikhanow, était allée reconnaitre le flanc droit de la position afghane, fut rejointe par le djarnéil Goss-Eddin-Khan, à la tête de plusieurs centaines de cavaliers. La rencontre fut pacifique ce te fois. Le lieutenant-colonel Alikhanow entama une conversation amicale avec le djarnéil et chevaucha à ses côtés presque jusqu'à Dasch-Keupri, où cependant le djarnéil le pria de rebrousser chemin, faute de quoi il parlait d'avoir à recourir aux armes.

La situation des petits postes était surtout difficile. Les Afghans, forts de leur nombreuse cavalerie, prodiguaient les envois aux avant-postes et avançaient toujours, de sorte que, le 16 mars, ils tournaient, non seulement la ligne de nos avant-postes, mais notre bivouac même. Leur audace et leur effronteric allaient toujours croissant. Ils profitaient de toute occa

sion pour nous faire dire « Allez-vous-en. Vous n'avez pas affaire à des Merviens, à des Turcomans, mais bien à des Afghans. Nous avons battu maintes fois les Anglais et nous vous battrons aussi, si vous ne vous retirez pas. » Le 16 mars, des éclaireurs afghans, se croyant assurés d'une complète impunité, arrivèrent jusqu'au passage que j'avais organisé sur le Mourghab à l'aide d'un petit bac. Ils n'étaient donc qu'à quelques dizaines de pas de notre bivouac. Interrogés sur ce qu'ils voulaient et invités à se retirer, ils répondirent qu'ils étaient venus seulement pour voir quels étaient nos moyens de passage. Ils ne reculèrent de quelques centaines de pas qu'après plusieurs sommations et ne s'en allèrent tout à fait que plusieurs heures après.

Voyant que l'audace des Afghans, par l'impunité, s'accroissait de jour en jour et que, si cela continuait, je finirais par être attaqué moi-même (suppositions que vinrent confirmer plus tard certaines circonstances), constatant en outre la surexcitation de tout le détachement et une certaine agitation allant jusqu'à l'amoindrissemeut de notre prestige parmi les khans, les notables et les miliciens turcomans qui m'entouraient, je me dis que cette situation ne pouvait pas durer plus longtemps et qu'il était urgent de prendre une mesure extrême. Le 17 mars, j'envoyai, dans la matinée, avec une patrouille commandée par le lieutenant cosaque Kobtsew, une lettre au Naïb-Salar-Teiïmour-Shah, chef des troupes afghanes, pour exiger catégoriquement la retraite dans le courant d'une seule journée de tous les postes de la rive gauche du Kouschk et de la rive droite du Mourghab en aval du confluent avec le Kouschk. Bien qu'on n'eût répondu à cette lettre de la part des Afghans que par l'envoi de nouveaux renforts sur la rive gauche du Kouschk et le redoublement des travaux de retranchement, je ne perdis pas encore tout espoir d'une issue pacifique et je donnai au lieutenant-colonel Zakrjevsky l'ordre de se rendre, à l'heure fixée, à l'entrevue demandée par les Anglais, en lui répétant toutefois que ma résolution d'exiger le retrait de tous les postes afghans de la rive gauche du Kouschk demeurait inébranlable.

Le lieutenant-colonel Zakrjevsky écrivit, sur mon ordre, qu'il consentait au rendez-vous, mais qu'il serait peut-être utile d'y convier un des chefs afghans. Ayant rejoint le capitaine Yate, le lieutenant-colonel Zakrjevsky lui demanda si le Naïb-Salar lui avait communiqué le contenu de ma lettre et, sur une réponse affirmative, si l'invitation d'un des chefs afghans à l'entrevue avait été transmise à Teïmour-Shah. Le capitaine Yate déclara que, partageant ce désir, il s'était empressé de le transmettre au Naïb Salar, mais que ce dernier avait répondu qu'il trouvait nécessaire que ce jour-là tous les chefs afghans demeurassent à leur poste. Aux observations faites au sujet du mouvement systématiquement progressif des postes afghans, qui rendait intenable la position des troupes russes, le capitaine Yate répondit que certains postes pourraient être changés, mais que leur retraite définitive sur la rive droite du Kouschk équivaudrait à l'abandon complet de positions que les Afghans avaient le droit d'occuper en vertu de l'entente intervenue entre les cabinets intéressés. Il pria le lieutenant-colonel Zakrjevsky de lui dire où se trouvaient les postes afghans le jour de l'arrangement, c'est-à-dire le 5 (17) mars. Notre officier déclara qu'effectivement, le jour en question, des postes afghans se trouvaient déjà sur la rive gauche du Kouschk, mais qu'ils n'étaient composés que de quelques hommes, que les éclaireurs avaient, eux aussi, poussé jusqu'au Kouschk

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