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Ce serait done, d'après le majer Hinze, un million de combattants de plus que la nouvelle loi ajouterait à l'effectif de guerre actuel de l'armée allemande et non pas 7 à 800,000 hommes, comme l'a prétendu le général Bronsart de Schellendorf.

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Bien plus toujours d'après le major Hinze quand la loi nouvelle pourra être pleinement appliquée, trois autres classes de la landwehr de 3o catégorie seront à ajouter encore avec 218,000 hommes.

De cette façon, l'armée de première ligne comptera, en chiffres ronds, 2 millions 960,000 combattants, ayant tous reçu une instruction militaire.

Arrivons aux troupes de seconde ligne. Elles sont plus nombreuses encore. La seconde ligne ne comprend que des hommes n'ayant pas reçu d'instruction militaire jusqu'à ce moment, bien que tous soient capables de porter les armes. Elle se décomposera, en aulomne 1888, de la façon suivante :

Hommes.

10 classes de ersatzreserve non exercées...

19 classes de landsturm (réserve de l'armée territoriale) fre catégorie de 1888 à 1876.....

3 classes de landsturm, 2e catégorie, de 1869 à 1867. 3 classes de recrues, de 1889 à 1891....

Total..........

750.000

1.308.000

252.000

885.000

3.255.000

Comme pour les troupes de première ligne, plus tard, trois autres classes de landsturm (2 catégorie), soit 225,000 hommes, viendront encore s'ajouter à ce total, qui sera alors de 3,480,000 hommes. L'armée allemande compterait done,

sur le papier du moins:

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Le Landtag a été ouvert le 14 janvier par un discours lu au nom du Roi. — En voici les principaux passages :

L'Empereur et la nation allemande n'ont pas encore cessé d'éprouver de l'inquiétude au sujet de l'état de santé du prince impérial; mais on espère toujours que le prince pourra être guéri.

La situation financière du royaume de Prusse est favorable au-delà de toute atteinte; au cours de l'exercice 1887-87, le chiffre des recettes a été supérieur de 32 millions de marcs aux évaluations budgétaires, et le résultat de l'exercice de 1887-88 paraît être encore meilleur.

Les projets de lois dont le Landtag sera saisi concernent l'amélioration de la situation des ecclésiastiques des différentes religions, la suppression des versements fails par les fonctionnaires à la caisse de secours des veuves et orphelins, la transmission à l'Etat d'une partie des dépenses affectées au traitement des instituteurs et la construction de quelques lignes de chemins de fer impor

tantes.

Le discours du Trône contient en outre le passage suivant:

« L'heureux développement des ressources de l'Etat et les bons résultats de

la continuation de la réforme des impôts, qui a pu enfin avoir lieu dans l'Empire en 1887, permettent de considérer comme certain que, si des événements imprévus ne viennent pas troubler l'état des choses, on pourra, à partir du prochain exercice, rétablir et maintenir l'équilibre du budget de l'Etat, tout en restreignaut les dépenses moins que précédemment.

- Le groupe polonais de la Chambre des députés, appuyé par les membres du centre, a déposé l'interpellation suivante:

Par arrêté ministériel des 7 septembre et 6 octobre 1887, l'enseignement en langue polonaise a été supprimé dans toutes les écoles primaires de la Posnanie et de la Prusse occidentale. Nous demandons au Gouvernement: Quels sont les motifs qui ont donné lieu à l'arrêté susdit et quels sont les buts pédagogiques et politiques qu'on vise en l'exécutant?

Elle a été développée, dans la séance du 25 janvier, par le député et prêtre Jazdzewski.

M. de Gossler, ministre de l'instruction publique et des cultes, a répondu au nom du gouvernement. Il a d'abord protesté contre l'expression « grand-duché de Posen, dont s'était servi l'orateur polonais. «Il n'y a plus de grand-duché, a dit le ministre; il n'y a plus qu'une province de Posen. »

M. de Gossler a dit ensuite que les arrêtés incriminés avaient pour but de familiariser avec la langue allemande les sujets prussiens parlant le polonais, de les faire sortir de l'isolement social et économique et de les mettre à même de prendre une plus grande part qu'ils ne l'ont fait jusqu'ici à la vie publique et économique de la Prusse et de l'Allemagne.

Alsace-Lorraine.

La délégation d'Alsace-Lorraine a été ouverte le 26 janvier par le prince de Hohenlohe, qui a dit que l'assemblée aura d'abord à discuter le budget. Elle constatera que la situation financière est très favorable, ce qui a permis d'inscrire des credits importants pour les améliorations aux écoles, à l'agriculture, aux voies de communication et pour la création d'un fonds d'amortissement de la dette publique.

Elle aura à disculer aussi les lois concernant les cautionnements, l'enregistrement et le timbre, les partages judiciaires et les ventes immobilières.

Le Code pénal forestier, la création d'une institution de secours pour les fonctionnaires invalides, le Code de police rurale et d'autres lois encore sont en préparation.

Le statthalter espère que, par son activité consciencieuse et en s'inspirant seulement du bien-être et des intérêts de l'empire et du pays, la délégation réussira, d'accord avec le gouvernement, à accomplir fructueusement sa tâche.

L'assemblée a élu MM. Jean Schlumberger président; le baron de Bulach père et Jaunez, vice-présidents; le baron Charpentier, Wehrung et Raeis secrétaires.

Le président a proposé d'envoyer une adresse de sympathie à l'Empereur au sujet du kronprinz. Cette proposition a été adoptée.

- Dans la séance du 31 janvier, MM. Grad et Winterer ont blâmé les mesures de rigueur prises depuis quelque temps par l'administration allemande contre les Alsaciens.

Le sous-secrétaire d'Etat a déclaré que les mesures dont il s'agit ont été provoquées par les événements de l'année dernière, par le sourd travail d'hostilité à l'Allemagne qui se poursuit sans cesse, sous des prétextes en apparence inoffensifs. Ces mesures ont été limitées à l'indispensable. En ce qui concerne les inscriptions en français, on n'a fait que mettre à exécution ce qui était décidé depuis longtemps, mais que l'on avait différé. Rien n'a été ordonné ab irato.

Toutes les mesures ont été prises mûrement et consciencieusement au point de vue de la justice et de l'opportunité. Le gouvernement continuera de prendre, sans se laisser influencer, toutes les mesures que nécessitera l'intérêt de l'Alsace-Lorraine, en tenant compte surtout des intérêts supérieurs de l'empire. Le gouvernement ne consentira pas à la suppression des présidences de district.

AUTRICHE-HONGRIE

A la Chambre des députés de Hongrie, M. Helfy a, le 12 janvier, développé une interpellation sur le conflit austro-russe. En voici le texte :

1o Le ministre président est-il disposé à dire à la Chambre s'il a connaissance des armements russes et de leur importance, notamment des concentrations de troupes opérées par la Russic depuis quelque temps le long des frontières du nord-est de la monarchie austro-hongroise?

2 Notre ministère des affaires étrangères a-t-il fait des démarches pour apprendre quels sont la cause et le but de ces armements inattendus?

30 L'attitude menaçante de l'Etat voisin est-elle causée par des événements survenus dans la presqu'ile balkanique, notamment en Bulgarie, et l'Etat voisin poursuit-il le but de mettre ce pays directement ou indirectement sous son influence? Je demande si le gouvernement est décidé à maintenir d'une façon inébranlable la politique adoptée par le ministère et approuvée par toute la nation, politique que le ministre président, dans la séance de cette Chambre du 30 septembre, formula dans ce sens que les peuples habitant la presqu'ile balkanique pourront se développer en Etats indépendants, conformément à leur individualité, et qu'aucune puissance étrangère ne pourra y établir un protectorat quelconque, contrairement au sens des traités, ni y exercer une influence permanente?

4o Le gouvernement ne croit il pas le moment venu de provoquer la réunion d'une conférence internationale en vue de régler définitivement les affaires de la Bulgarie dans le sens susindiqué?

5° Si les efforts sincères du gouvernement pour le maintien de la paix n'aboutissaient pas et que la guerre devint inévitable, la nation et la monarchie peuvent-elles compter avec sûreté sur l'alliance désignée depuis des années comme base de notre politique et à laquelle l'Italie s'est jointe récemment ?

En développant son interpellation, M. Helfy s'est exprimé en ces termes : >> Les conférences des généraux avec l'Empereur ne sauraient, vu leur nature même, être l'objet d'une discussion parlementaire, et assurément je garderais le silence à cet égard si, lors de ces conférences, les organes de la presse n'avaient mentionné, à plusieurs reprises, le bruit de divergences d'opinions qui se seraient produites entre le ministre des affaires étrangères et un personnage occupant un poste militaire des plus importants. (L'orateur fail sans doule allusion à l'archiduc Albert.)

«Ce personnage, disait-on, aurait déclaré au ministre responsable qu'il était plus sage, afin d'éviter la guerre, de faire des concessions dans l'affaire bulgare.

« J'espère que ce bruit était faux; mais, puisqu'il a été répandu, je crois de mon devoir, tout en repoussant la possibilité d'une pareille intervention inconstitutionnelle d'un personnage militaire, quelle que soit sa haute position, de demander à ce sujet des explications au ministre président.

«Vient ensuite la question de savoir quels étaient les motifs qui ont poussé la Russie à procéder à ses armements. Tout le monde se pose cette question, car tout le monde sait que l'Autriche-Hongrie n'a fourni à la Russie ni motif sérieux ni prétexte pour provoquer de sa part un déploiement de forces hostile à notre pays.

« D'autre part, il est bien naturel que tout le monde attribue les procédés du gouvernement russe aux complications des affaires bulgares, et c'est pourquoi l'opinion publique accueille la situation créée par ces procédés avec calme et fermeté, tout en persistant dans son désir d'éviter la guerre. Nous savons tous combien le maintien de la paix nous est nécessaire; mais nous savons aussi qu'aucun de nos concitoyens ne désire la paix à tout prix. En politique, on ne peut endurer une situation défavorable uniquement pour éviter une guerre, car, en agissant ainsi, on ne fait que reculer l'explosion des hostilités et ajourner la guerre à une époque plus favorable pour l'adversaire.

La nation hongroise a donc accueilli avec calme la nouvelle des armements de la Russie. Elle lui a fait cet accueil d'abord parce qu'elle a pleine confiance dans ses propres forces. confiance basée sur l'expérience du passé, et ensuite parce que le gouvernement, par l'entremise du ministre président, le 30 septembre 1886, et plus tard par celle du ministre des affaires étrangères, avait constaté officiellement, au sein des Délégations, que le but de la politique austro-hongroise en Orient était de poursuivre le développement de l'autonomie des Etats des Balkans et d'empêcher qu'une puissance quelconque ne puisse les placer sous son protectorat.

La nation hongroise espère que le gouvernement maintient ce programme et qu'il ne s'en écartera pas, car tout écart pourrait créer, aussi bien pour nous que pour toute la monarchie, les dangers les plus graves.

«Nos intérêts vitaux sont liés à la solution de la question bulgare. Une fois que la Russie lèverait en Bulgarie le drapeau du slavisme, nous pourrions nous altendre à ce qu'elle le lèverait aussi dans notre monarchie et, en premier lieu, sur le territoire de la Hongrie. C'est pourquoi on ne saurait permettre qu'un danger aussi grave se rapprochât de nos frontières.

«Mais le calme dont fait preuve notre opinion publique a encore une troisième cause. C'est la triple alliance dont nous faisons partie.

<«< Avant de passer à ce sujet, je dois toutefois m'occuper de la question de savoir si le ministre des affaires étrangères a fait des démarches pour avoir, de la part du gouvernement russe, des explications sur le but et les motifs de ses préparatifs militaires. En effet, aucun Etat ne peut rester sans inquiétude en présence de concentrations de troupes près de ses frontières.

Je ne doute pas que notre gouvernement n'ait fait, pour le maintien de la paix, tout ce qui est possible, suivant les limites que lui impose son programme; mais la situation actuelle, qui ne s'est nullement améliorée, nous oblige à poser la question si le gouvernement ne croit pas le moment opportun pour prendre l'initiative d'une solution définitive internationale sur les bases mêmes de son programme politique.

Une pareille démarche paraît d'antant plus nécessaire qu'on a pu remarquer, dans la dernière session des Délégations, qu'une divergence d'opinions existait parmi nos hommes politiques. Le comte Kalnoky n'apprécie pas la situation du prince Ferdinand en Bulgarie comme le comte Andrassy, et pourtant personne ne saurait nier la compétence du comte Andrassy, qui a assisté comme représentant de l'Autriche à là conférence de Berlin.

Plus important et plus délicat encore est le dernier point de mon interpellation relatif aux alliances. Il y aura certainement des gens qui traiteront ma question d'indiscrète, et le président du conseil, M. Tisza, ne manquera pas de répondre qu'en ces matières le gouvernement ne peut faire de communications à la Chambre. Je suis d'un avis tout contraire. Il y a des situations où une déclaration publique est le meilleur moyen de conjurer un danger ou de le vaincre. Depuis quelques années, chaque fois qu'au Parlement ou dans les Délégations il a été question de la politique extérieure, nos hommes d'Etat ont cité l'alliance de l'Autriche avec l'Allemagne, à laquelle a accédé récemment l'Italie, comme la base de notre politique, sans cependant expliquer en quoi consistait cette alliance, quels en étaient les points précis et quelle en était la durée.

« Plus grave devient encore ma question si l'on se rappelle les déclarations

du comte Kalnoky en septembre 1886 devant les Délégations. Il disait alors que chaque allié avait ses intérêts particuliers, que l'Allemagne n'avait aucun intérêt spécial en Bulgarie, et que l'alliance se bornait à garantir les intérêts généraux des contractants Il est donc permis de conclure de ces paroles que l'Autriche se trouvera seule vis-à-vis de la Russie pour le réglement de la question bulgare, que l'Allemagne et l'Italie, qui n'ont pas d'intérêts en Bulgarie, s'abstiendront. A quoi bon une alliance? En ce moment, la question bulgare seule est un danger pour notre monarchie, et, si nous ne pouvons compter sur nos alliés pour écarter ce danger, je me demande pourquoi nous avons des alliés ?

« Avons-nous simplement conclu cette alliance pour garantir à l'Allemagne la possession de l'Alsace et de la Lorraine? (Applaudissements à gauche). Que dirait M. de Bismarck si M. Tisza déclarait ici que la question de l'Alsace et de la Lorraine nous touche peu? Et cependant, l'Alsace et la Lorraine n'ont pas pour l'Allemagne l'importance qu'à pour nous la Bulgarie, d'où l'influence russe peut rayonner sur toute la presqu'ile des Balkans et menacer l'existence de notre monarchie. » (Vifs applaudissements à gauche.)

Un second interpellant, M. Perczel, a aussi demandé que le gouvernement s'expliquât sur le but et la portée de la triple alliance, et a insisté pour qu'on demandat compte à la Russie de ses armements. Il s'est fait rappeler à l'ordre pour la violence de son langage à l'égard de la Russie.

M. Tisza était absent. Il n'a répondu qu'à la séance du 28 janvier. Voici, d'après la Revue de l'Orient du 29 janvier, le texte authentique de la Déclaration faite par lui :

Messieurs,

-

Deux interpellations m'ont été adressées au sujet de la situation extérieure. Je ne veux pas juger la question de savoir s'il a été opportun de me les adresser, mais dans ma conviction il est incontestable quand nous voyous à quel point les hommes de gouvernement sont réservés dans tous les pays, même en Angleterre, quand ils parlent de la situation politique et à quel point ils se gardent de se prononcer sur leur action actuelle ou future chacun doit comprendre que cette réserve est une nécessité imposée par la situation à tout gouvernement. (Approbation).

Telle étant ma conviction, je ne m'occuperai pas en détail des questions posées par MM. les interpellateurs et je ne ferai qu'une courte déclaration générale. (Ecoutez! écoutez!)

Avant de la faire, je préviens le public qu'il doit se garder de donner créance aux dépêches et aux nouvelles des journaux qui se succèdent et qui se contredisent souvent en tous points.

Je ne veux pas examiner si ces nouvelles sont lancées pour favoriser des manœuvres de Bourse, par avidité de sensation, à titre de ballons d'essai, ou même avec l'intention de provoquer l'inquiétude ou le dissentiment dans tel Etat ou dans tel autre, ou bien afin d'ébranler la confiance mutuelle des puissances alliées. L'un peut avoir telle intention, l'autre peut poursuivre un autre but, mais tout homme politique sérieux a la tâche de ne pas se laisser troubler par ces nouvelles et, notamment, de ne pas en déduire des conséquences qui, étant fondées sur des prémisses fausses, doivent être erronées. (Approbation.)

C'est de celle façon qu'on se laisse troubler quand comme l'a fait M. le député Helfy on se laisse aller aux plus graves conséquences en se basant sur de prétendues immixtions et conflits contre lesquels notre ministre des affaires étrangères aurait à lutter quand il prend ses résolutions politiques. On a fait savoir dans les journaux aussi de la façon la plus authentique qu'il n'y avait pas un mot de vrai dans tout cela.

Il en est de même quand on demande s'il est vrai comme cela avait été dit dans les journaux que, lors de mon dernier séjour à Vienne, M. le minis

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