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Il faut prévoir le jour où cette politique des Capitulations, cette politique consulaire, sans laquelle nulles relations n'eussent été possibles au moyen âge entre l'Occident et l'Orient, qui a si puissamment contribué au développement de nos intérêts politiques et commerciaux, qui nous a rendu tant de services, à nous et à toute l'Europe, qui nous en rend, qui nous en rendra encore, il faut, dis-je, prévoir le jour où cette politique pourrait, par la force des choses, disparaître en Orient comme elle a déjà disparu ailleurs, pour faire place à la politique nouvelle qui en sort et qui la brise, politique de réformes administratives, financières, judiciaires, qui a déjà prévalu sous des formes et à des degrés divers, soit en Europe, soit en Afrique, soit en Asie même; qui est en vigueur au Liban, qui a failli prévaloir en Syrie après notre intervention de 1860, quand lord Dufferin, qui représentait l'Angleterre dans la commission européenne, proposa de donner à cette province une administration autonome, analogue à celle du Liban, qui, enfin, est contenue virtuellement, en ce qui concerne l'Arménie, dans l'article 61 du traité de Berlin, et, par conséquent, pourrait y être appliquée d'un jour à l'autre, comme le voulait M. Gladstone

en 1883.

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Notre diplomatie se montrerait donc bien peu perspicace, si elle restait figée et comme pétrifiée dans la tradition; si elle ne se préparait pas aux inévitables transformations de la politique orientale; si, tout en continuant à se servir des Capitulations, elle ne prévoyait pas le jour où d'autres que nous, peut-être, les rendront insuffisantes. Et vous, Messieurs, qui tenez les cordons de la bourse, est-ce que votre devoir n'est pas de lui donner les moyens de se tenir prête et de s'assouplir aux exigences des temps nouveaux?

Ai-je besoin d'ajouter que, soit que cette politique des Capitulations dure longtemps encore, soit qu'elle doive disparaître plus tôt, par suite de circonslances indépendantes de notre volonté, dans l'un comme dans l'autre cas, nous ne saurions, nous ne voulons rien faire, quant à nous, sans l'assentiment et la coopération de la Turquie elle-même.

Le prince éclairé, laborieux et populaire qui gouverne aujourd'hui l'empire avec tant d'intelligence, de dévouement, de haute sagesse, le sultan AbdulHamid, sait que la France a toujours porté en Orient, non l'esprit de tyrannie el de conquête, mais l'esprit de désintéressement, de paix et de liberté; il sait qu'en répandant notre langue et notre commerce, nous l'aidons à développer la prospérité matérielle et morale de ses peuples; il sait enfin que, si nous tenons à garder notre place sur ces rivages, où nos aïeux ont joué un si grand et si noble rôle, sur ces mers qu'ils ont eu la gloire de conquérir à la civilisation, c'est parce que nous voulons continuer de défendre avec lui, à côté de lui, les droits internationaux, la liberté et la neutralité de ces passages, qui ne mènent pas seulement aux Indes, qui mènent aussi à l'Annam, à Java, à Batavia, aux Philippines; car c'est la grandeur de la France, que, défendant ses propres intérêts, elle défend par cela même la cause de la civilisation générale et de l'humanité.

Ah! si c'est là ce que lord Beaconsfield entendait par intérêts sentimentaux, soit! Nous acceptons sa définition! Nous ne sommes pas de ceux qui les dédaignent. Malheur à ceux qui n'ont de par le monde que des intérêts matériels ! Leur trace dans l'histoire est bientôt effacée. Malheur aux peuples, comme aux hommes, qui n'ont pas le sens de l'idéal !

N'est-ce donc rien, Messieurs, que de rester fidèle à soi même? N'est ce rien pour un peuple, comme pour un homme, que l'unité et la teneur de la vie? N'est-ce rien que de sauvegarder pour tous les peuples ces grandes positions politiques, commerciales, militaires qui sont au point de jonction de trois continents, au cœur du vieux monde, ces clefs du commerce universel? N'est-ce rien que de rayonner par l'héroïsme et par le génie? N'est-ce rien pour une nation, que de conquérir de telles sympathies et de les voir survivre à ses malheurs mêmes?

Mais c'est justement le plus pur de notre gloire, c'est I harmonie et l'originalité de notre magnifique histoire, d'avoir toujours vécu par les idées et pour les

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idées le jour où nous ferions fi de nos intérêts moraux, nous perdrions, avec nos titres de noblesse, l'intelligence des conditions de notre grande existence dans le monde et notre raison de vivre car un peuple ne mérite de durer que par l'ascendaut moral qu'il exerce sur le monde et par les services qu'il lui rend! (Applaudissements répétés. L'orateur, en retournant à son banc, reçoit les félicitations d'un certain nombre de ses collègues.)

M. le président.

M. Hanotaux.

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Messieurs, je désire poser une simple question à M. le Ministre des affaires étrangères. Il s'agit, d'ailleurs, d'un de nos établissements de l'Orient. M. Deschanel en a parlé lui-même dans le très beau discours que vous venez d'entendre; mais je désirerais obtenir de M. le Ministre des affaires étrangères une réponse précise à une question précise.

Je veux parler d'un de nos plus importants établissements hospitaliers en Orient, de l'hôpital français du Taxim à Constantinople.

Depuis très longtemps, Messieurs, c'est le vœu de notre colonie de voir procéder à la reconstruction d'un établissement ancien, qui a rendu de grands services, el qui vraiment ne peut plus en rendre aujourd'hui il tombe en ruines. Depuis plusieurs années, chaque fois que les représentants, les députés de la nation, comme on dit là-bas, se sont trouvés en relations officielles avec nos ambassadeurs près du sultan, ils ont réclamé une solution précise et prompte à celte question si urgente; chaque fois les ambassadeurs leur ont promis d'agir près du gouvernement français; mais cette affaire a trainé en longueur jusqu'ici. Cela est tout à fait regrettable.

Cet édifice remonte, je crois, au dix-septième siècle; il est mal aménagé ; il ne répond à aucune des nécessités des établissements hospitaliers modernes, et demande une complète réédification. Il s'agit, je crois, d'une dépense minime, car une des combinaisons qui ont été mises en avant, consisterait à vendre les terrains sur lesquels il est construit et qui ont acquis récemment une plus-value considérable et à tirer de cette ressource les nioyens de payer rapidement le nouvel établissement.

M. Deschanel vous rappelait tout à l'heure les progrès que fait en Orient l'influence des différentes puissances occidentales permettez-moi de vous dire, à ce sujet, que l'Allemagne et l'Italie ont construit récemment deux magnifiques hôpitaux à Constantinople et que, vraiment, notre situation si longtemps prépondérante, même à ce point de vue, demande des améliorations sérieuses si nous voulons être seulement à la hauteur de ce qu'ont fait nos rivaux.

Je sollicite donc de M. le Ministre une réponse précise à ce sujet, afin que la nombreuse colonie que nous avons à Constantinople et les nombreux passagers qui ont si souvent recours à l'hospitalité française, puissent compter sur les ressources et sur les secours qu'une nation comme la France doit à ceux qui se réclament de son nom.

Messieurs, puisque l'ordre de cette discussion m'amène à la tribune à la suite de M. Deschanel, permettez-moi de vous présenter quelques courtes observations sur le sujet même qu'il a traité et sur l'amendement qu'il vous a présenté.

Certes, Messieurs, je ne suis pas de ceux qui veulent, le moins du monde, négliger les intérêts du protectorat catholique en Orient. Il y a là, en effet, comme l'a démontré M. Deschanel, une tradition tout à fait respectable, qui contribue à l'extension de notre langue, de notre influence; et je crois, quant à moi, que M. le Ministre des affaires étrangères a toute raison de maintenir sur ce point ce qu'ont fait ses prédécesseurs.

Je ne pense pas que la Chambre soit non plus disposée à diminuer le crédit qui, jusqu'ici, à été affecté à ce protectorat.

Mais, Messieurs, autre chose est de maintenir dans la lettre et dans l'esprit les dispositions prises par les Chambres et par les gouvernements antérieurs, et autre chose est de songer à les modifier en étendant leur application.

Il y a dans la proposition de relèvement du crédit telle que l'a faite M. Des

chanel, le fait même d'une augmentation de dépense, je le reconnais, peu considérable; mais il y a aussi le signal d'une politique nouvelle, qu'il s'agit de dégager, et qui ne me parait pas répondre tout à fait aux nécessités de notre protectorat actuel en Orient, et non plus, i me semble, à la véritable connaissance de nos intérêts et de notre situation dans ces régions.

J'oserai dire que le discours si brillant de M. Deschanel repose sur une confusion.

Il a dit et répété le protectorat catholique et l'influence française en Orient sont une scule et même chose.

Il a confondu ainsi, par le jeu même de son argumentation, le secours que nous pouvons donner à ce protectorat, et l'extension même de notre influence.

Je ne crois pas que ce point de vue soit exact; ce n'est pas du moins l'impression que j'ai recueillie de ma propre expérience en ces matières.

A vrai dire, il m'a paru que l'influence française accrue souvent, je le veux bien, par l'étroite relation qui l'unit au progrès de la religion catholique en Orient, se soutient cependant parfaitement d'elle-même. (Très bien! très bien!)

Et même j'irai jusqu'à dire, avec des hommes qui ont une connaissance approfondie de l'Orient, qui y ont vécu longtemps, que si la religion catholique a des chance de réussir, de s'étendre dans ces contrées, c'est surtout à l'appui de l'influence française qu'elle le doit.

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Je rappellerai même le mot d'un de nos consuls généraux, d'un homme qui a résidé longtemps à Smyrne; au cours d'un très beau rapport qu'il avait adressé à M. le Ministre des affaires étrangères, sur la question des écoles en Orient, M. Champoiseau disait, retenez bien ceci : « En somme les chances du succès des établissements d'enseignement en Orient sont en raison directe de la qualité du français qu'on y enseigne. » El, en effet, l'histoire prouve qu'à diverses reprises des tentatives ont été faites par différentes puissances pour constituer dans ces régions une influence catholique officielle différente de celle de la France, mais toujours ces tentatives ont échoué; il a fallu que des couvents, des écoles, fondés par l'italie, par l'Autriche, se résignassent à enrôler en quelque sorte des religieux français ou parlant la langue française afin d'enseigner notre langue, sous peine de voir les élèves les déserter.

M. Deschanel prévoyait tout à l'heure une époque, peut-être éloignée, peutêtre plus rapprochée, nous ne savons, où le régime des capitulations ne serait plus applicable en Orient; il disait qu'il fallait préparer cette évolution et faire en sorte que le caractère de notre action se transformât en raison de ces nécessités nouvelles.

Eh bien, je ne crois pas, quant à moi, que ce soit par un retour vers le passé analogue à celui qu'il vous propose, qu'on puisse préparer cet avenir. En suivant et en reprenant avec plus de vigueur et d'acuité cette propagande catholique, qui a aussi, comme je vais essayer de vous l'indiquer, ses inconvénients et ses charges, je dis que ce n'est pas ainsi qu'on préparerait cet avenir, à quelque époque qu'il doive se présenter.

En effet, Messieurs, ce n'est pas une petite affaire d'avoir en Orient, outre les responsabilités de nos propres intérêts, celles d'une religion particulière, de la religion catholique.

M. Deschanel nous disait tout à l'heure, avec une bien juste raison, que l'Orient c'est le pays des religions, que là le citoyen est si altaché à son culte particulier, et pour ainsi dire, si bien fondu dans le croyant, qu'il est difficile et même impossible de l'en distinguer. Cela est vrai, Messieurs; mais de là même il résulte que si vous vous présentez à ce pays avec l'aspect, non pas seulement d'un citoyen de l'Occident, d'un Français, mais aussi d'un homme attaché à une croyance particulière, vous portez immédiatement la responsabilité de cette attitude.

ARCH. DIPL. 1888. 2e SÉRIE, T. XXV (87)

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Même au point de vue de l'exercice de ce protectorat catholique dans ce qui touche, si je puis dire, à son régime intérieur, nous nous trouvons fréquemment en présence de difficultés très réelles, et je suis sûr que Mgr Freppel luimème ne me désavouerait pas si j'affirmais ici qu'il est quelquefois bien difficile de mener ensemble, de diriger, de conduire, de soutenir et de maintenir à la fois toutes les séries des ordres religieux et des clergés divers qui se partagent les populations catholiques de l'Orient.

C'est un diocèse, si je puis dire, dont la charge est lourde. Jésuites, lazaristes et capucins, latins, melchites et autres, tous ceux qui se trouvent également placés sous notre protectorat, nous donnent quelquefois, Messieurs, de très sérieux embarras.

Ils ne s'arrangent pas toujours entre eux et s'ils nous apportent une part d'influence, ils nous apportent aussi fréquemment une part de responsabilités et de difficultés.

Ce que je dis, dans ces courtes observations, c'est qu'il ne faut pas voir uniquement le côté avantageux d'une politique, et qu'au moment où il s'agit de lui donner un caractère nouveau et de l'étendre, il convient de réfléchir sur ses conséquences et sur ses dangers.

Je n'attaque pas le crédit en discussion, je suis, au contraire, prêt à le défendre; mais, je crois, quant à moi, qu'il y a de certaines considérations qui peuvent vous arrêter et vous empêcher de l'augmenter, voilà tout.

Non seulement au point de vue de son régime intérieur, mais au point de vue de nos relations extérieures, notre protectorat a ses difficultés, Messieurs, et à ce point de vue encore nous ne sommes pas toujours maitres de modérer l'action de ce clergé qui se réclame de nous.

Ainsi, Messieurs, on le rappelait tout à l'heure, le seul point sur lequel nos intérêts dans le monde entier se trouvent à l'état de confiit, conflit pacifique, fort heureusemeut, avec la Russic, c'est justement sur cette question de notre protectorat des catholiques de Terre-Sainte. Il suffit d'avoir séjourné si peu que ce soit en Orient pour savoir que non seulemement la question des lieux saints, la question du Saint-Sépulere, mais aussi le conflit entre les deux religions, grecque et latine, sont précisément les seuls points sur lesquels nous voyons quelquefois certaines difficultés s'élever entre la France et la Russie. La politique de la défense de notre protectorat nous a conduits dans ce sens, vous le savez, beaucoup plus loin que nous ne l'aurions voulu.

Il est beaucoup plus facile, en effet, de déchaîner des moines que de les retenir et de les modérer, et chacun sait qu'au Saint-Sépulcre même, dans l'église qui devrait être un objet de vénération pour les fidèles du monde entier, à quelque rite ou à quelque culte qu'ils appartiennent, dans cette église même, il se passe trop souvent des scènes pénibles, déplorables, parfois sauglantes.

Permettez-moi d'ajouter qu'il y a certaines circonstances où des hommes politiques, des patriotes ont pu regretter que dans cette question d'Orient, nos intérêts, qui sont souvent en conformité avec ceux de la Russie, se trouvent mis en conflit par des actes où la défense des deux religions peut entraîner naturellement l'une et l'autre de ces deux puissances.

Messieurs, ce n'est pas seulement avec la Russie ou avec ces autres puissances catholiques auxquelles faisait tout à l'heure allusion M. Deschanel, que nous pouvons sur ce point nous trouver parfois en rivalité, et, en passant, que M. Deschanel me permette de le lui dire, je ne vois pas les choses aussi en noir qu'il les voit. Je les ai vues de près, j'en ai eu jusqu'à un certain point le maniement. Ce que j'ai pu constater, c'est que notre protectorat, dans ce qu'il a de traditionnel et d'historique, est parfaitement reconnu et respecté par les autres puissances catholiques, que l'enseignement de notre langue, loin d'être en décroissance, va, au contraire, fort heureusement toujours en augmentant.

J'ai eu l'occasion de visiter personnellement, notamment des établissements de filles, et je dois dire, à l'éloge des religieuses qui y enseignent, qu'elles y

font faire de grands progrès à notre influence et à notre langue et que si nous nous en tenons uniquement à ce qui existe actuellement, il y a là, sans escompter même le juste progrès qui tient à la nature même des choses, des résultats qui peuvent parfaitement nous satisfaire.

Mais, Messieurs, je vous le disais, il y a un autre point sur lequel la responsabilité de notre protectorat est parfois lourde, et nous avons encore autre chose à considérer que la rivalité des diverses puissances catholiques ou chrétiennes.

Il s'agit précisément de l'autorité du sultan, de l'autorité de ce gouvernement ottoman dont M. Deschanel parlait tout à l'heure en si bons termes. Je ne puis que m'associer à l'éloge si vif qu'il faisait des qualités du sultan actuel. J'ai vu ce prince parer avec une sagesse, une hauteur de vues et un esprit de tolérance que certaines puissances chrétiennes pourraient imiter, aux difficultés que traverse son empire.

Mais ici encore, Messieurs, notre politique, si naturellement associée à la sienne, ne trouve, pour ainsi dire, d'occasion de conflit avec la Sublime-Porte que dans cette question sans cesse renaissante des sanctuaires et des populations catholiques. L'Orient voit naître incessamment une foule de rivalités infiniment petites, dont le détail lui-même vous lasserait, mais qui parfois grandissent et deviennent aiguës, irritantes: c'est une question d'échelle déplacée dans le Saint-Sépulcre; c'est une question de dalle enlevée; c'est une question de clous sur un mur... Oui, Messieurs, je n'exagère pas. Eh bien, ces questions, qui, de si loin, nous paraissent peu de chose, deviennent à chaque instant des occasions d'aigreur entre les Latins et les Grecs et entre les deux ambassades qui défendent les uns et les autres.

Quel est le juge, Messieurs? Le juge, c'est celui dont Chateaubriand, je crois, a dit, dans des termes aussi spirituels que justes, que c'était comme un décret de la Providence qui avait placé le Turc à la garde du Saint-Sépulcre pour maintenir la paix, sinon la concorde, entre les religions chrétiennes qui s'en disputent la possession.

C'est le sultan, Messieurs, avec sa haute autorité, c'est le soldat turc avec son allure paisible et douce, qui font la police des religions dans ce grand capharnaum des religions qui s'appelle l'Orient.

Mais cela non plus ne va pas sans difficultés. La Russie n'est pas toujours contente, et nous-mêmes nous ne sommes pas toujours satisfaits. En Orient, de même qu'en Occident, on a toujours huit jours pour maudire ses juges; on en prend quelquefois davantage, Vous le voyez, des conflits presque toujours regrettables, quelquesfois graves, peuvent être entre la Turquie et nous la suite naturelle des revendieations qu'entraîne notre protectorat.

J'attire donc votre attention sur ces réflexions. Messieurs, songez à la répercussion que peut avoir un vote analogue à celui que vous demande l'honorable M. Deschanel. Ce n'est pas seulement 100,000 fr. que vous votez, c'est un encou ragement que vous donnez à l'esprit de prosélytisme, de propagande, je ne dirai pas au fanatisme religieux... (Très bien! très bien! à gauche. Réclamations à droite)... Ah! Messieurs, c'est qu'en Orient tout comme ailleurs - le point de limite, la ligne de démarcation est bien difficile à établir. On ne sait pas au juste où le zèle finit et où le fanatisme commence. C'est ainsi que Vous voyez des questions minimes prendre tout à coup un caractère sérieux, parfois menaçant.

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Je vous dis Messieurs, prenez garde! le Gouvernement est satisfait de co qui se fait actuellement, il ne vous demande rien. Je dirai plus, le pape luimême est également satisfait. Lui, non plus, ne vous demande rien. J'ai eu, quant à moi, l'occasion de connaître certaines circonstances où des luttes se se sont élevées entre tels ou tels ordres et même entre des rites particuliers; je puis affirmer que le Souverain-Pontife lui-même, par l'intermédiaire de son délégué apostolique à Constantinople, Mgr Rotelli, actuellement nonce à Paris, dont on ne peut que louer l'esprit de prudence et de parfaite modération, que le pape, dis-je, était toujours prêt à calmer les ardeurs de cer

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