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explications au Conseil, qui siégeait encore, mais il en est revenu avec la réponse que ses collègues ne croyaient pas pouvoir renoncer à leur première appréciation. Le Ministre m'a prié de vous en référer le plus tôt possible, dans l'espoir d'une réponse offrant possibilité de continuer les négociations. Il a répondu négativement à ma demande s'il n'avait pas quelque contre-proposition à formuler. STAAL.

N° 71. Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller Privé de Staal. Saint-Pétersbourg, le 26 mars 1885.

Reçu télégramme du 23. Comme la zone d'investigation dressée par le . général Zélenoï n'a pas été acceptée par Lord Granville, et que, de notre côté, nous ne saurious accepter la zone décrite dans le memorandum anglais du 13 mars, vous êtes autorisé à proposer au Cabinet de SaintJames une zone qui aurait pour limites :

Au nord une ligne qui partirait du point sur le Héri-Roud, situé au sud de notre poste de Pouli-Khatoun, et so dirigerait vers Anak-Djary sur le Mourghab; et au sud une ligne qui partirait du point sur le Héri-Roud, où cette rivière coupe la chaine de montagnes Kargala-Barkhout, se dirigerait par Goulran vers Tchil-Doukhtar, descendrait ensuite le Kouschk jusqu'à Techmeni-Bid, d'où elle irait rejoindre Méroutchag qui resterait en dehors de la zone.

Les limites de la zone à l'est du Mourghab pourraient être empruntées au projet anglais du 13 mars.

Les Commissaires pourront procéder sans retard aux recherches sur les lieux dans le cas où cette base serait adoptée.

GIERS.

No. 72 Le Lieutenant-Général Komarow au Ministro do la Guerre.

(Télégramme.)

(Reçu le 26 mars 1885.)

Dasch Keupri, le 19 mars 1835.

L'audace des Afghans m'a obligé, pour maintenir l'honneur et la dignité de la Russie, d'attaquer le 18 mars leurs positions fortement retranchées sur les deux rives de la rivière Kouschk. Une victoire complète a encore une fois couvert de gloire les troupes de l'Empereur en Asie Centrale.

Un détachement afghan fort de 4,000 hommes avec 8 canons a été battu et dispersé après avoir perdu 500 tués, toute son artillerie, deux drapeaux, tout son camp, son convoi et ses approvisionnements. Les officiers anglais, qui avaient dirigé les opérations des Afghans, mais sans prendre part au combat, ont demandé notre protection. Malheureusement l'escorte envoyé par moi ne les a pas trouvés; ils avaient été emmenés à Bala-Mourghab par la cavalerie afghane en faite. Les Afghans se sont battus bravement, avec énergie et ténacité; ceux qui étaient restés dans les tranchées couvertes ne se sont pas rendus même après le combat. Tous leurs commandants sont blessés ou tués. Nous avons eu un officier tué, le Turcoman Seïd Nazar Youzbachi; un contusionné par deux balles, le colonel Niks chitch; deux blessés : le Sotnik Kobtzew et le lieutenant Khabalow; un contusionné à la tête, le sous-lieutenant Kosmine; parmi les subalternes,

cosaques et Turcomans, 10 tués et 29 blessés. Tout l'effort du combat a été soutenu par quatre compagnies des 30 et 6e bataillons de tirailleurs Transcaspiens sous le commandement du colonel Nikschitch, trois sotnias du régiment de cosaques du Caucase et la solnia temporaire de la milice Mervienne sous le commandement général du lieutenant-colonel Alikhanow. qui ont attaqué de front les retranchements; la colonne du colonel Nikschitch a pris un drapeau et un canon; celle du lieutenantcolonel Alikhanow 6 canons; le 3 bataillon de ligne du Turkestan et la division de la 6° batterie de montagne ayant pris à travers le flanc gauche des Afghans par un feu bien dirigé, et passé à l'offensive cn temps opportun, out déterminé la victoire. Le sang-froid, l'ordre et la bravoure déployés par les troupes durant le combat, sont au-dessus de tout éloge; la milice de l'arrondissement de Merv, armée seulement de sabres, s'est battue héroïquement au premier rang à côté des cosaques; après la fin du combat, j'ai repassé sur la rive gauche du Kouschk; aujourd'hui se présentera chez moi une députation des Saryks du Pendjdé, demandant la protection de la Russie. Le lieutenant-général KOMAROW.

No 73.

Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller Privé de Staal. (Télégramme.)

Saint-Pétersbourg, le 26 mars 1885. Mon télégramme de ce jour (1) était à peine expédié, lorsque nous apprimes qu'un conflit sérieux a eu lieu près d'Ak Tépé entre les Afghans troupes. Détails et motifs ne nous sont pas encore connus.

el nos

No 74.

GIERS.

Memorandum remis au Ministère Impérial des Affaires étrangères par l'Ambassadeur d'Angleterre.

(Reçu le 27 mars 1885.)

Sir Peter Lumsden a fait savoir à lord Granville, en date du 29 mars, que, malgré les assurances données par le Gouvernement Impérial, des Troupes russes se sont massées presqu'à portée des positions afghanes, à Penjdeh, quoique les Afghaus n'aient ni attaqué ni avancé et que Penjdeh soit parfaitement tranquille.

Le 26 mars, le capitaine Yate rencontra officiellement le général Zakrschevsky, chef de l'Etat-Major, et reçut l'assurance qu'il n'était venu aucune nouvelle d'un accord conclu entre les deux Gouvernements pour éviter soit d'attaquer, soit d'avancer. Le général refusa de donner l'assurance que les Afghans ne seraient pas attaqués sans avis préalable, et réclama le droit de faire partir les postes Afghans aussitôt qu'ils gèneraient les Russes, sans en référer à une tierce partie.

On nous fait encore savoir de Penjdeh que, le 27 mars, le colonel Alıkhanoff, avec trois cents chevaux, malgré des remontrances, poussa au-délà des piquets afghans, dans l'intention de s'avancer vers Penjdeh en tournant par le flanc gauche de la position. En même temps, trois compagnies d'infanterie russe traversèrent la rivière et tournèrent le flanc droit des

(1) V. le document, no 00.

positions aux environs de Penjdeh, mais se retirèrent aussi devant les forces afghanes.

-

No 75. Le Lieutenant-Général Komarow au Ministre de la guerre. (Télégramme.)

(Reçu le 28 mars 1885.)

Dasch-Keupri, le 20 mars 1885. Le 13 mars, notre détachement s'est approché de Dasch-Keupri sur notre rive du Kouschk. Près du pont, je trouvai un retranchement occupé par les Afghans. Afin de prévenir un conflit, je disposai mes troupes à 5 verstes de la position afghane. Le 1 í, commencèrent les pourparlers avec le capitaine Yate. Lorsque les Afghans se furent convaincus que nous n'avions pas l'intention de les attaquer, ils commencèrent à se rapprocher, de jour en jour, de notre camp. Le 15 mars, ils envoyèrent contre notre compagnie, chargée de couvrir une reconnaissance, trois compagnies avec une pièce de canon et de la cavalerie. Leur audace et leur arrogance allaient peu à peu en croissant. Le 16, ils occupèrent une hauteur qui commandait le flanc gauche de notre camp, commencèrent à y élever des retranchements, établirent un poste de cavalerie en arrière de notre ligne, et mirent un piquet à une portés de fusil de notre gué; ces actes, en exaltant l'esprit des Afghans, exerçaient une fâcheuse influence sur les Turcomans, représentants des diverses tribus de cette contrée, qui se trouvaient auprès de moi.

Le 17 mars, j'envoyai au Commandant du détachement afghan une sommation énergique d'avoir à évacuer jusqu'au soir la rive gauche du Kouschk et la rive droite du Mourghab jusqu'à l'embouchure du Kouschk. Je reçus pour réponse que, d'après le conseil des Anglais, il refusait de se retirer derrière le Kouschk. Je lui adressai encore une lettre particulière conçue en termes amicaux. Le 18 mars, pour appuyer mes réclamations, je marchai avec mon détachement contre la position afghane, comptant encore sur une issue pacifique, mais le feu de l'artillerie et une attaque de la cavalerie m'obligèrent à accepter le combat dont les résultats sont déjà

connus.

Hier, j'ai reçu une députation de Saryks, et j'ai institué une administration provisoire. Le lieutenant-général KOMAROW.

No 76.

Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller privé de Staal. (Télégramme.)

Saint-Pétersbourg, le 28 mars 1885.

Nos troupes n'ont attaqué les positions des Afghans qu'après y avoir été provoquées par des actes d'hostilité de leur part. Les ayant mis en déroute, fe général Komarow s'est retiré sur la rive gauche du Kouschk. Les officiers anglais qui avaient dirigé les troupes afghanes, mais sans prendre de part active au combat, se sont vus obligés de réclamer, à la suite de la déroute, la protection du général Komarow; mais, ayant été entrainés dans la fuite, le détachement russe envoyé à leur secours n'a pu les rejoindre. Ai communiqué ces faits à Sir E Thornton. GIERS.

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Memorandum remis au Ministère Impérial des Affaires étrangères par l'Ambassadeur d'Angleterre.

Saint-Pétersbourg, 28 mars (9 avril) 1885.

Le comte Granville a enjoint à Sir Edward Thornton d'informer Son Excellence M. de Giers qu'il n'y a pas de concentration des troupes afghanes sur les frontières de Boukhara.

Il lui a en outre donné ordre de déclarer qu'aucun officier ou escorte armée britannique n'a traversé l'Amou-Daria pour entrer dans le Boukhara, que les officiers anglais n'ont pas inspecté les troupes afghanes dans le Turkestan afghan, et qu'ils n'ont conseillé la fortification d'aucun point sur la rive gauche de l'Amou-Daria.

N⚫ 78.

Memorandum remis au Ministère Impérial des Affaires étrangères par l'Ambassadeur d'Angleterre.

Saint-Pétersbourg, 28 mars (9 avril) 1885.

Le Gouvernement de Sa Majesté a reçu l'information que le capitaine Yate, qui est attaché à la Commission anglaise de délimitation, et qui était lui-même à Penjdeh le 30 mars, a rapporté que les forces russes attaquèrent et défirent les Afghans ce jour-là, et occupèrent Penjdeh.

Les Afghans, dit-on, ont combattu vaillamment et ont éprouvé de grosses pertes, ayant eu deux compagnies tuées jusqu'au dernier homme dans les retranchements. Les survivants se retirèrent le long de la route de Maruchak.

Les officiers anglais qui restèrent neutres, quittèrent Penjdeh parce qu'on rapporta que le colonel Alikanoff avait pressé les Sariks de les attaquer, et avait offert mille kraus par tête. Néanmoins, quelques chefs Sariks restèrent près des officiers anglais et les escortèreni jusqu'au sortir de la vallée.

les

Le capitaine Yate avait un jour auparavant spécialement expliqué au Chef d'Etat-Major russe que Pul-i Khisti avait toujours été tenu par Afghans et n'avait jamais été occupé par les troupes russes.

Malgré cela, le général Komaroff avait ordonné que le piquet afghan quittat Pul-i-Khisti, bien que cette ville fût occupée par les Afghans avant l'arrivée des Russes à Kizil-Tépé, ceux-ci n'ayant jamais tenu un poste plus avancé que Kizil-Tépé, qui est à un mille de Pul-i-Khisti.

Cette nouvelle est de la plus extrême gravité et, en conséquence des faits ci-dessus mentionnés et de ceux exposés dans le Memorandum remis à M. de Giers hier, Sir Edward Thornton a reçu pour instructions du comte Granville de demander une explication de cette désobéissance en apparence absolue aux ordres de Sa Majesté Impériale.

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Le Conseiller privé de Staal au Secrétaire d'Etat de Giers. (Reçu le 28 mars 1885.)

Londres, le 23 mars (6 avril) 1885.

Mon télégramme d'avant-hier (1) ayant rendu compte à Votre Excel

(1) Voir le document no 70.

40

lence de mon entretien du même jour avec lord Granville, je n'ai que quelques détails à y ajouter aujourd'hui.

Le Gouvernement anglais rend justice à la forme courtoise de notre communication du 15 mars, mais il ne croit pas pouvoir en accepter le fond. Il y voit le rejet des propositions anglaises et le retour pur et simple à notre demande antérieure. Selon les Ministres de la Reine, ce serait établir une inégalité de position entre les deux Puissances contendantes, dont l'une se reconnaîtrait le droit exclusif de trancher le différend sans tenir compte des objections de l'autre. Ne pouvant admettre un pareil principe, le Cabinet britannique serait obligé de décliner notre proposition, si elle constituait le dernier mot du Gouvernement Impérial. Mais il espère qu'il n'en est pas ainsi, et que de nouvelles propositions de notre pari offriront la possibilité de reprendre le fil de la négociation.

Je répondis à lord Granville que je ne partageais pas sa manière de voir à cet égard; que le Cabinet Impérial était loin de vouloir s'attribuer une position privilégiée dans la discussion; que son seul but était d'arriver à un arrangement équitable, et qu'à cette fin il tenait à aller au plus pressé, en tâchant d'accélérer la marche d'une négociation que les deux Puissances avaient le même intérêt à ne pas laisser s'envenimer sous la pression des événements. J'ajoutai que notre dernière proposition n'était pas identique, d'ailleurs, à la précédente, qu'elle n'exigeait pas une ratification inconditionnelle et immédiate de notre ligne de démarcation; mais qu'en déterminant une base d'investigation, elle laissait à la Commission la faculté d'en discuter les détails sur les lieux.

Sans émettre d'avis définitif sur mes observations, lord Granville me dit qu'il allait retourner au Conseil qui siégeait encore, afin de consulter à nouveau ses collègues.

Il revint peu de temps après en m'informant que ces derniers n'avaient pas cru pouvoir se désister de leur opinion, qu'il était du même avis et me priait, par conséquent, d'en référer au Cabinet Impérial dans l'espoir qu'un nouvel examen ouvrirait la voie à une issue acceptable.

Sur ma demande, si le Gouvernement Britannique n'avait pas quelque contre-proposition à formuler, le Ministère anglais répondit négativement. Lord Granville nota l'avis additionnel du Cabinet, et me passa sa rédaction, dont je crois devoir placer ici une copie sous les yeux de Votre Excellence.

Veuillez, etc.

ANNEXE

STAAL.

Note de Lord Granville du 4 avril/23 mars 1885.

J'ai exprimé mes regrets que les explications de M. de Staal n'écartassent pas les objections qui, je le déclarais, seraient faites par mes collègues, mais j'ai promis de transmettre ses observations et, en conséquence, j'ai informé M. de Staal que le Cabinet adhérait aux observations que j'avais adressées à Son Excellence; qu'il espérait qu'il les transmettrait à son Gouvernement dont j'espérais recevoir une réponse.

No 80.

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Notice remise au Ministère Impérial des Affaires étrangères
par l'Ambassadeur d'Angleterre.

(Reçu le 29 mars 1885.)

M. Gladstone a déclaré hier à la Chambre des Communes que la réponse

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