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du Gouvernement russe, qui fut reçue le 2 courant (1), ne semblait pas au Gouvernement de Sa Majesté mener les affaires à une conclusion.

Une communication ultérieure (2), cependant, qui semblait mettre la question en meilleure situation, avait été reçue dans les vingt-quatre heures.

Néanmoins, il était impossible de faire une nouvelle déclaration sur le progrès des négociations, dans l'état incomplet actuel des communications. entre les deux gouvernements, au sujet du grave événement qui vient d'être rapporté, et au sujet duquel le Gouvernement de Sa Majesté étudiera soigneusement ce qui est dû aux engagements pris avec l'Emir, aussi bien qu'à l'Angleterre elle-même.

Pour le gouvernement de Sa Majesté, l'attaque de Penjdeh a l'apparence d'une agression non provoquée.

Des explications ont été demandées au gouvernement russe, mais on n'a pas encore cu le temps de les recevoir.

Le Gouvernement de Sa Majesté essaiera d'arriver à de justes conclusions sur les faits. Même avant d'avoir reçu les demandes d'explications, M. de Giers exprima à Sir Edward Thornton son très sincère espoir et celui de Sa Majeste l'Empereur que ce malheureux incident ne pourrait pas empêcher la continuation des négociations. M. de Giers avait aussi déclaré que les troupes russes s'étaient retirées dans leurs premières positions et n'occupaient pas Penjdeh. M. Gladstone récapitula les allégations russes relatives à l'incident de Penjdeh.

10 Provocation de la part des Afghans;

2o Retraite des Russes après le combat;

3o Conduite des Afghans par des officiers anglais qui ne prirent pas part au combat présent;

4° Envoi d'une escorte russe pour protéger les officiers anglais, qu'elle trou va déjà partis.

M. Gladstone récapitula alors le récit de l'affaire de Sir Peter Lumsden.

No 81.

Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'État de Giers.

(Télégramme)

Londres, le 30 mars/11 avril 1885.

Il me revient de source sûre que d'après les dernières informations fournies par le Général Lumsden, les postes afghans se seraient trouvés sur la rive gauche du Kouschk précédemment à l'arrangement du 17 mars, et que les forces afghanes qui avaient passé la rivière après cette date, n'auraient pas franchi la ligne des vedettes. On cherche ici à prouver que le mouvement des troupes afghanes vers les postes sur le Kouschk corres pondrait à la marche de nos troupes de Sary-Yazy sur Pouli-Khischti. Il serait au plus haut point important d'obtenir du Général Komarow des renseignements quant à l'exactitude de ces données.

(1) Voir le document no 63. (2) Voir le document n° 71.

STAAL.

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Le Secrétaire d'État de Giers au Conseiller Privé de Staal.

Saint-Pétersbourg, le 31 mars 1885.

Le télégramme du Général Komarow, dont je viens de Vous transmettre la teneur, fournit les explications désirées sur les faits qui ont amené le dernier incident.

Nous n'avons rien à y ajouter. Mais nous faisons appel à la sagesse de M. Gladstone pour apprécier la situation dont cet incident révèle le caractère et les dangers.

Il nous est impossible de ne pas en faire remonter la cause à l'appareil militaire que le Gouvernement anglais a cru devoir donner à sa Commission démarcatrice.

Dès la première nouvelle que nous avons eue au sujet de l'escorte qui accompagnait cette Commission, j'en ai signalé les graves inconvénients à Sir Edward Thornton, et j'ai renouvelé ces observations à mesure que grossissait le chiffre primitivement modéré de cette escorte.

Nos remontrances amicales n'ont pas été écoutées.

Il était cependant facile de prévoir que les Afghans verraient dans l'apparition de cette mission militaire une promesse d'appui, un encouragement pour leurs prétentions et leurs convoitises.

Nous ne voulons pas rechercher de quelle nature a été l'activité du commissaire anglais, mais nous ne pouvons ne pas relever que quelques-uns des officiers de sa suite ont dirigé le mouvement des troupes afghanes, et que le retentissement donné à l'entrevue de l'Emir avec le Vice- roi des Indes, et le langage belliqueux qui y a été tenu, auront certainement contribué à euhardir les Afghans au point de se permettre des actes de provocation, que les représentants de l'autorité militaire russe ne pouvaient tolérer sans manquer à leurs devoirs.

Nous ne faisons ces observations que pour écarter toute apparence d'intentions agressives ou d'hostilité préméditée de la part de nos généraux. La seule conclusion que nous voulons en tirer, c'est l'urgence de mettre un terme à une situation équivoque, qui n'est pas sans danger.

Nous continuons à penser que le dernier incident ne doit pas arrêter la marche des négociations qui ont pour but de consolider les bonnes relations des deux Empires.

Agréez, etc.

GIERS.

No 83.

Memorandum remis par le Ministère Impérial des Affaires
Etrangères à l'Ambassadeur d'Angleterre.

Saint-Pétersbourg, le 3 avril 1885. Le Ministèro Impérial des Affaires Étrangères a pris connaissance des deux memorandums que M. l'Ambassadeur de Sa Majesté Britannique a cru devoir lui remettre à la date du 26 et du 28 mars.

La première de ces deux pièces se rapporte à une entrevue que le capitaine Yate a cue le 14/26 mars avec le Licutenant-Colonel d'Etat-Major Zakrjevsky. Ce dernier aurait déclaré à l'officier anglais n'avoir aucune connaissance de l'arrangement convenu entre les deux Gouvernements, et qui avait pour objet d'empêcher le mouvement ultérieur des troupes russes et afghanes. Ayant refusé de donner au capitaine Yate l'assurance que les

troupes afghanes ne seraient point attaquées sans avis préalable, ie Lieutenant-Colonel Zakrjevsky aurait en outre prétendu que les commandants des troupes russes se réserveraient le droit d'attaquer les postes afghans dès que la présence de ceux-ci leur paraîtrait gênante.

Le Cabinet Impérial se fait un devoir d'informer Son Excellence Sir Edward Thornton que le Ministère de la Guerre, ayant pris connaissance de l'arrangement dont il est fait mention plus haut, n'avait pas manqué d'adresser des instructions dans ce sens au général Komarow, mais qu'il n'y a point lieu d'être surpris, si ce dernier n'a pas jugé nécessaire d'initier des officiers placés sous son commandement à des ordres qu'il avait reçus, et à l'exécution desquels il s'était réservé de veiller personnellement.

Le memorandum de Son Excellence Sir Edward Thornton du 28 mars/9 avril a pour objet le combat qui a eu lieu le 18/30 mars entre les troupes russes et afghanes, et qui, selon l'avis du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, paraitrait avoir été engagé contrairement aux ordres adressés aux commandants des troupes russes.

D'ail

M. l'Ambassadeur d'Angleterre a déjà été à même de relever du télégramme du général Komarow du 20 mars, dont une traduction a été transmise à Son Excellence par M. de Giers, les circonstances qui avaient placé le général russe dans la nécessité d'attaquer les positions des Afghans. Non contents d'occuper Pendjdé, ces derniers avaient franchi le Kouschk, élevé des retranchements sur la rive gauche de cette rivière, et, sans tenir compte des avertissements qui leur avaient été adressés par le général Komarow, s'étaient livrés à des actes d'hostilité contre les troupes russes. leurs, rien que le fait de la concentration de troupes afghanes considérables à Pendjdé ne pouvait manquer de donner lieu à des malentendus et à des complications, vu l'absence de discipline, qui distingue généralement les armées asiatiques, et leur ignorance complète des usages militaires. Cette concentration était en outre d'autant plus superflue que, fidèle aux ordres qu'il avait reçus, le général Komarow n'avait point l'intention d'envahir Pendjdé, ce qui est confirmé entre autres par le fait qu'après avoir châtié l'insolence des Afghans, le général a repassé sur la rive gauche du Kouschk et a réoccupé ses premières positions.

Le Cabinet Impérial ne peut que repousser avec indignation l'imputation dirigée contre le Lieutenant-Colonel Alikhanow qui est accusé d'avoir mis à prix les têtes des officiers anglais qui se trouvaient à Pendjdé. Les procédés de ce genre sont complètement inconnus dans l'armée russe, et, d'ailleurs, à peine informé par les officiers anglais de la position critique dans laquelle ceux-ci s'étaient vus placés à la suite de la déroute des Afghans, le général Komarow s'est empressé d'envoyer une escorte dont le chef reçut l'ordre de se mettre à la disposition des officiers en question. Ce n'est qu'à la suite de circonstances complètement indépendantes de la volonté du commandant des troupes russes que cette escorte n'a pu arriver à temps à destination.

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Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 2 avril 1885.

Hier et aujourd'hui j'ai eu deux entrevues avec Lord Granville. Lord Kimberley a assisté à celle d'aujourd'hui ; j'étais accompagné de M. Les

sar. J'ai relevé de mes entretiens confidentiels avec les deux Ministres anglais que, suivant leur avis, condition essentielle pour arriver à un arrangement était retrait des troupes russes du territoire contesté contre l'engagement que prendrait l'Angleterre d'employer tous ses efforts pour empêcher les troupes afghanes d'y rentrer. Pareille mesure émanant de l'initiative du Gouvernement Impérial contribuerait puissamment à faciliter les négociations. Pour ce qui est de la frontière, Lord Kimberley m'a dit que Zoulfagar est le point auquel l'Angleterre attache une grande importance stratégique, et dont le maintien pour l'Afghanistan constitue le sine qua non de négociations. En échange ou serait disposé ici à entrer en composition sur Pendidé. Il me semblerait que l'échange de Zoulfagar contre Pendjdé ne serait as contraire à nos intérêts; la ligne à proposer au Cabinet Britannique pourrait partir du Hériroud un peu au nord de Zulfagar en passant au sud d'Ak-Rabat pour rejoindre sur Yegri-Gueuk, ligne proposée précédemment par nous. Les Ministres Anglais ont formulé des réserves quant au caractère non officiel de nos entretiens. Dans l'intérêt de la cause je sollicite une réponse accélérée.

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STAAL.

Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller Privé
de Staal.
(Télégramme)

Saint Pétersbourg, le 4/16 avril 1885.

Reçu télégramme du 2. Vous êtes autorisé par l'Empereur à répondre aux ouvertures de Lord Granville et Lord Kimberley:

1. Retrait de nos troupes de la ligne occupée par elles pouvant occasionner anarchie, ne saurions y souscrire; mais, pour faciliter travaux de délimitation, pourrions consentir au déplacement de nos avant postes lors de l'arrivée des Commissaires sur les lieux.

2. Ne verrions pas d'inconvénient à admettre échange du Peudjdé contre Zoulfagar, dans quel cas la frontière partirait d'un point sur le Ilériroud un peu au nord de Zoulfagar, passerait au sud d'Ak-Rabat et rejoindiait Yegri-Gueuk près de Kehrisi-Soumé, d'où sa direction coïnciderait avec notre projet précédent.

3. A mesure de l'avancement des travaux de délimitation, les parties respectives seront tenues d'établir des postes sur la frontière, et elles seront dorénavant responsables du maintien de l'ordre dans les territoires qui leur seront adjugés.

4. L'escorte des Commissaires serait ré luite à 100 hommes au plus de chaque côté, et aucune augmentation ne saurait être admise, sauf entente entre les Commissaires.

Abstention de l'occupation du Pendidé est une preuve palpable de nos égards pour l'Angleterre et du désir d'éviter froissements.

No 86.

GIERS.

Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 4 avril 1885.

En vue d'explications avec les Ministres anglais, il me serait très important de connaître au juste le temps que mettent les communications télé

graphiques entre Saint-Pétersbourg et Dasch-Keupri, ainsi que de savoir jusqu'à quel point notre ligne télégraphique est ouverte. STAAL

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Le Conseiller privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 5 avril 1885.

Reçu votre télégramme du 4. Suivant l'avis de Lord Granville, exposé dans sa notice que je vous ai transmise par ma lettre du 3, l'arrangement du 17 mars (1) doit être reconnu obligatoire par les deux Gouvernements depuis la date de sa conclusion, et pour leurs officiers depuis celle de sa réception; tous les efforts seront employés de part et d'autre pour élucider les faits relatifs au conflit du 18/30 mars, et, les investigations terminées, ces faits seront examinés sur la base de l'arrangement du 17 mars, et droit sera fait en conséquence. Lord Granville, que je viens de voir, dit se trouver dans l'impossibilité absolue d'entrer en pourparlers sur les points. compris dans votre télégramme d'hier avant d'avoir notre réponse à la proposition ci-dessus exposée.

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Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller Privé
de Staal.
(Télégramme)

Saint-Pétersbourg, le 6 avril 1883.

Notre ligne télégraphique ne fonctionnait avant le 27 mars que jusqu'à Askhabad; depuis lors elle a rejoint Baba-Dourmaz. Les télégrammes partant de Dasch-Keupri mettent de 8 à 10 jours pour arriver à SaintPétersbourg. Les télégrammes adressés au général Komarow mettent probablement le même temps, à moins que le général ne soit en tournée, dans quel cas des retards sont inévitables.

GIERS.

No 89. Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller Privé

de Staal.
(Télégramme)

Saint-Pétersbourg, le 6 avril 1885. Reçu télégramme du 5 (2), mémoire responsif remis avant-hier à Sir E. Thornton, ainsi que télégramme du général Komarow, que je vous ai transmis in extenso, fournissent les explications désirées par le Gouvernement Anglais. Les faits étant suffisamment élucidés, ne voyous pas de raison de ne pas continuer les pourparlers entamés.

(1) V. les documents sub nos 57 et 59.

(2) V. le document sub no 87.

GIERS.

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