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tous ses efforts pour obtenir l'adhésion de l'Emir Afghan aux conditions ci-dessus exposées, si elles étaient acceptées par nous.

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STAAL.

Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller privė

de Staal.
(Télégramme)

Saint-Pétersbourg, le 19 avril 1885.

Reçu Votre expédition du 14/26 avril (1).

Sa Majesté l'Empereur, après avoir pris connaissance des deux notes anglaises, a daigné confirmer ses décisions préalables telles qu'elles sont indiquées dans mon télégramme du 16 (2), c'est-à-dire d'écarter entièrement toute discussion ultérieure sur la question militaire. Quant au malentendu qui peut s'être produit dans l'interprétation de l'accord établi entre les deux Cabinets, s'il subsistait des doutes ou des divergences d'appréciation, l'Empereur ne refuserait pas d'en référer au jugement d'un Souverain étranger inspirant confiance aux deux Gouvernements. Sa Majesté se réserve, le cas échéant, de s'entendre avec le Cabinet de Londres sur le choix de ce Souverain. Si cette solution était acceptée par le Gouvernement Anglais, notre Auguste Maître n'hésitera plus à reprendre à Londres la négociation sur les points principaux de la ligne de délimitation, dont les détails seuls seraient examinés et tracés sur les lieux dans les conditions convenues par la Commission.

GIERS.

Traduction

No 107. Le Lieutenant Général Komarow à l'Aide de camp

Général Obroutchew.

(Télégramme)

(Reçu le 21 avril 1883.)

Sérakhs, le 19 avril 1883.

Les répliques du Général Lumsden ne réfutent pas l'essence des faits mentionnés dans mon télégramme, mais se bornent à en altérer la portée par des interprétations arbitraires. Pour compléter mon rapport envoyé par le Lieutenant-Colonel Zakrjevsky, je crois devoir faire observer que la position des Afghans sur la rive droite et dominante du Kouschk - posiLion couverte par les deux rivières les garantissait entièrement contre une attaque; les bords du Kouschk sont escarpés et il y avait crue d'eau. passage des Afghans sur la rive gauche et basse, en laissant sur leurs derrières une rivière praticable par un seul pont, ne saurait en aucun cas ètre considéré comme amené par le désir de renforcer leur position; au contraire, mis en regard de manoeuvres tendant à tourner nos deux flancs, il indiquait indubitablement l'intention de saisir la première occasion favorable pour tomber traitreusement sur notre petit détachement et l'exterminer. Cette intention m'a été signalée du reste par des rumeurs locales. Pour la mettre à exécution, les Afghans n'attendaient que l'arrivée, pour le

(1) V. le document no 103.
(2) V. le document no 101.

18 mars, de la cavalerie venant de Hérat et de mille Saryks armés qui avaient été embauchés à cet effet. Ces circonstances, jointes à d'autres déjà mentionnées dans mes rapports et mes explications, ne m'ont pas permis de perdre du temps en pourparlers stériles. Je me suis vu obligé d'adresser aux Afghans une sommation catégorique d'avoir à regagner leurs premières positions et de procéder ensuite en vue de son exécution.

Le Lieutenant-Général KOMAROW.

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Le Conseiller privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 21 avril 1885.

Reçu hier Votre télégramme du 19 (1). Ayant pris connaissance du contenu de ce télégramme, Lord Granville m'a dit devoir consulter ses collègues. Le Cabinet s'étant prononcé en faveur de nos propositions, Lord Granville se rend aujourd'hui à Windsor pour prendre les ordres de la Reine.

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STAAL.

Le Conseiller privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 22 avril 1885.

Je viens de recevoir de Lord Granville une note contenant acceptation par le Gouvernement de la Reine, dans des termes presque identiques, des propositions formulées dans Votre télégramme du 19 courant. Je Vous expédie cette note demain. STAAL.

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Le Conseiller privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 23 avril 1885.

A l'entrevue que je viens d'avoir avec Lord Granville, le Ministre Anglais m'a proposé de reprendre sans retard les négociations au sujet de la délimitation afghane. Me basant sur vos télégrammes antérieurs, je m'empressai de m'y prêter. Lord Granville m'a exprimé également le désir de convertir notre arrangement en convention, une fois que la ligne serait déterminée à Londres, et il m'a prié de sonder le Cabinet Impérial à ce sujet. Enfin, le Ministre Anglais m'a prévenu que le général Lumsden allait être rappelé, puisque la Commission n'aurait plus la même importance du moment où les décisions principales seraient arrêtées entre les deux Cabinets. C'est le Colonel Ridgeway, qui fait déjà partie de la Commission anglaise, qui sera appelé à la diriger.

(1) V. le document sub no 106.

STAAL.

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Le Secrétaire d'Etat de Giers au Conseiller privé
de Staal.
(Télégramme)

Reçu télégramme du 23.

Saint-Pétersbourg, le 23 avril 1885.

Malgré notre désir d'arriver un moment plus tôt à un arrangement stable de la question frontière, pensons que la signature d'uae convention serait prématurée vu les considérations suivantes. La Commission anglaise a été en mesure d'étudier en détail la zone frontière depuis le Hériroud jusqu'à l'Amou-Daria, tandis que nos études se sont arrêtées à la ligne de nos postes entre le Hériroud et le Mourghab. L'arrangement à négocier à Londres ne pourra donc avoir pour objet que les principaux point de la frontière, dont les détails devront être réglés ultérieurement par les Commissaires sur les lieux. Nous ne pouvons non plus perdre de vue que la divergence d'opinions qui s'est produite entre les deux Cabinets au sujet de la ligne de démarcation depuis le lac de Sarikoul jusqu'à Khodja-Saleh pourrait également nécessiter l'envoi d'une Commission. Une convention devrait avoir pour objet d'écarter définitivement tout motif de malentendu et de contestation entre les deux pays, et il nous semblerait par conséquent plus pratique d'en ajourner la conclusion. La signature d'un protocole suffirait en attendant pour constater l'accord qui se sera établi à Londres sur les principaux points de la frontière entre le Hériroud

et l'Amou-Daria.

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GIERS.

Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'Etat

de Giers.
(Télégramme)

Londres, le 25 avril 1885.

A l'entrevue que je viens d'avoir avec Lord Granville et Lord Kimberley, et à laquelle assistait M. Lessar, les Ministres Anglais m'ont proposé le tracé suivant:

La ligne frontière partirait d'un point sur le Hériroud un peu au nord de Zoulfagar, fixé de manière à assurer aux Afghans la passe de Zoulfagar. De là, elle passerait entre Ak-Rabat et Soumé-Kehryz et se dirigerait sur Islim, où elle passerait la rive droite de l'Egri-Gueuk, en laissant Islim en dehors du territoire afghan. Elle suivrait ensuite les crêtes des collines qui bordent la rive droite de l'Egri-Gucuk et laisserait Tehemeni-Bid en dehors de la frontière afghane. Elle suivrait de la même manière les crêtes des collines qui bordent sur la rive droite du Kouschk jusqu'à Haouzi-Khan. De là, la frontière suivrait une ligne presque droite jusqu'à Bendi-Nadiri, qui est situé à 12 verstes en aval de Méroutchak et qui resterait à la Russie. Quant au tracé à l'est du Pendjdé jusqu'à Khodja-Saleh, vu l'insuffisance de renseignements précis sur cette contrée, les Ministres Anglais proposent de faire tracer la ligne par la Commission dans une zone limitée au Lord par une ligne distante de 30 verstes du tracé proposé par nous. Il est entendu que la ligne frontière serait tracée de manière à laisser aux Afghans les territoires cultivés et à fixer d'une manière équitable les limites des pâturages appartenant aux peuplades placées respectivement sous la souveraineté de la Russie et de l'Afghanistan. La limite septentrionale de la zone passerait au nord de Dukchi et se dirigerait de là directement sur Khodja-Saleh.

STAAL.

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Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'Etat de Giers.

(Reçu le 27 avril)

Londres, le 23 avril (5 mai) 1885.

Me conformant aux directions du Ministère Impérial, j'ai fait part à Lord Granville du contenu du télégramme de Votre Excellence en date du 16 (28) avril (1). J'ai relevé expressément que cette communication était confidentielle, les décisions définitives de Sa Majesté l'Empereur ne pouvant être arrêtées qu'après la réception des notes anglaises qui étaient

encore en route.

Ayant reçu le surlendem in le télégramme de Votre Excellence du 19 avril (1er mai) (2), me transmettant les ordres définitifs du Cabinet Impérial, je m'enpressai de retourner chez Lord Granville pour lui en donner connaissance.

Le Ministre Britannique se félicita vivement de voir se confirmer les résolutions premières de Sa Majesté l'Empereur, et me promit d'employer tous ses efforts pour voir ses Collègues encore le même jour et me donner l'avis du Conseil le plus tôt possible. Eu effet, m'ayant aperçu dans la soirée au banquet de l'Académie Royale des beaux-arts, Lord Granville vint à moi pour me dire qu'étant parvenu à réunir le Conseil de Cabinet, il s'était assuré de son adhésion et qu'il ne lui restait plus qu'à se rendre auprès de la Reine, qui venait d'arriver à Windsor, afin de prendre les ordres de Sa Majesté en lui rendant compte de la situation. Il espérait dès lors être en mesure de me donner une réponse officielle le lundi suivant au retour du Château.

Ayant pris rendez-vous pour ce jour avec le Ministre des Affaires Etrangères, je reçus de ses mains la note que je me fais un devoir de joindre ici en copie. Ainsi que j'ai eu l'honneur d'en informer Votre Excellence par le télégramme, elle contient l'acceptation complète de notre proposition. Veuillez agréer, etc. STAAL.

ANNEXE AU N° 113.

Le comte Granville au Conseiller privé de Staal.

Foreign-Office, 4 mai 1885.

J'ai soumis à la Reine et à mes collègues le télégramme de M. de Giers que Votre Excellence m'a fait l'honneur de me communiquer le 2 courant (3), relatif à la façon de traiter les questions concernant le conflit des troupes russe et afghanes à Ak-Tépé.

Ce n'a jamais été le désir du Gouvernement de Sa Majesté de voir de vaillants officiers des deux côtés soutenir leur procès; mais les différends qui s'élevèrent entre les deux gouvernements à la suite de l'engagement de AkTépé ont rendu cela nécessaire pour arriver à un règlement compatible avec l'honneur des deux pays. Le gouvernement de Sa Majesté a maintenant, au reçu de la dépêche télégraphique du 1er courant de Saint-Pétersbourg, la satisfaction de se trouver à même d'adopter l'arrangement accepté par Sa Majesté l'Empereur de Russie, à savoir qu'en perspective d'un malentendu quelconque

(1) V. le document no 101. (2) V. le document no 106. (3) V. le document 106.

qui aurait pu s'élever dans l'interprétation de l'accord entre les deux Cabinets, s'ils se trouve encore subsister des doutes et des divergences d'appréciation, le cas sera soumis au jugement d'un Souverain qui jouit de la confiance des deux gouvernements.

Le gouvernement de Sa Majesté consent, en conséquence, à prendre le texte de la dépêche comme base de sa conduite future, et à reprendre sur le champ à Londres la négociation sur les principaux points de la ligne de délimitation de la frontière, dont les détails seulement seraient examinés et tracés par la Commission sur les lieux, aux conditions convenues.

J'ai, etc.

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GRANVILLE.

Le Conseiller Privé de Staal au Secrétaire d'Etat
de Giers.
(Reçu le 27 avril)

Londres, le 23 avril (5 mai) 1885.

Pour compléter mon télégramme du 18 (30) avril (1), j'ai l'honneur de placer ci-joint, sous les yeux de Votre Excellence, la lettre que Lord Granville m'a adressée le 19 avril (1er mai) pour m'informer de l'adhésion du Cabinet Britannique à la proposition de neutraliser temporairement le territoire de Pendjdé.

Veuillez agréer, etc.

ANNEXE AU No 114

STAAL.

Le comte Granville au Conseiller privé de Staal.

Foreign Office, 1er mai 1885.

Cher Monsieur de Staal, J'ai reçu votre note d'hier me transmettant un télégramme de M. de Giers trict de Pendjeh. proposant un arrangement provisoire pour garantir la tranquillité dans le dis

M. de Giers suggère l'idée que les deux gouvernements devraient s'accorder sur la neutralisation du district jusqu'à l'époque où la question de la frontière aura été réglée.

Nous serons heureux d'accepter la proposition de M. de Giers, étant une fois entendu que pendant la délimitation les officiers et soldats afghans et russes ne pourront entrer ou rester dans le Pendjeh, et que les limites du Pendjed seront entendues s'étendre seulement jusqu'à la partie nord Méruchak, où le gouvernement russe proposait que la ligne frontière dût traverser la vallée. Si ces points sont acceptés par le gouvernement russe, nous nous engagerons de notre côté à faire tous nos efforts pour faire s'engager l'Emir.

Croyez-moi, etc.

GRANVILLE,

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