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de la Société, sur lequel notre souveraineté a été reconnue par la convention des Nouvelles-Hébrides.

GRANDE-BRETAGNE

CHAMBRE DES COMMUNES (Séance du 8 mars). — Le baron Henry de Worms, sous-secrétaire d'Etat pour les colonies, répondant à une question, dit que le tribut de Chypre est consacré, avec l'assentiment de la Porte, à rembourser aux gouvernements français et anglais la perte qui est résultée pour eux du non paiement des emprunts garantis par les deux pays. La France a ainsi reçu, depuis sept ans, 286,000 livres sterling. Il eut été contraire à l'équité qu'un des deux garants, entrant en possession d'un actif, refusat de le partager avec l'autre garant.

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Séance du 13 mars. Sir James Fergusson, sous-secrétaire d'Etat au Foreign-Office, répondant à une question de M. Hunter, a dit que, par le traité de Gandamak, les districts de Pishin et Sibi ont été assignés à l'Angleterre, les recettes, après déduction des frais d'administration, devant revenir à l'émir.

Mais, à la suite de l'assassinat de la mission anglaise à Caboul. le 3 septembre 1879, suivi de l'abdication de Eyoub-Pacha, ces districts restèrent sous la domination anglaise, et, en 1887, on considéra comme nécessaire pour la bonne administration de les incorporer d'une façon complète à l'empire indien, sous la direction du Beloutchistan. Lors de l'évacuation de 1880, la vallée de Kurram avait été remise au contrôle indépendant des tribus des Turri.

M. Slagg a proposé à la Chambre de voter une résolution déclarant que la politique peu sage suivie par le gouvernement indien à la frontière a produit de graves difficultés financières, a augmenté le fardeau des impôts et l'extension de la vente des boissons alcooliques dans le but d'augmenter les recettes du Trésor.

. Lord Randolph Churchill, parlant contre cette motion de M. Slagg, a approuvé hautement la politique suivie à la frontière nord-ouest. Il croit que cette politique et l'annexion de la Birmanie ont été poursuivies dans le but d'augmenter la prospérité des Indes; toutefois la situation financière est très grave. A son avis, il faut modérer les dépenses, mais il y a un rapport des plus étroits entre les dépenses et la politique européenne.

La politique qu'on est obligé de poursuivre aux Indes, a dit l'orateur, est le résultat de la politique suivie en Europe lors de la guerre de Crimée. Or, l'Angleterre doit examiner s'il vaut la peine de continuer en Europe une politique pouvant obliger le gouvernement à concentrer des troupes sur la frontière indienne aux frais des Indes et, dans le cas où nous insisterions pour faire prévaloir en Europe une politique pouvant imposer de lourdes charges aux Indes, la Chambre aurait à examiner s'il ne faut pas aider l'Inde de nos finances.

Sir John Gorst, sous-secrétaire d'Etat pour l'Inde, a déclaré que le gouvernement aurait commis un grand crime politique s'il ne s'était pas occupé avec persistance de rendre la frontière des Indes sûre, sans regarder à la dépense.

Les travaux de défense en voie de construction, a dit l'orateur, ont été indiqués par une commission compétente et ils ont été sanctionnés par le cabinet précédent. Quettah n'est pas en Afghanistan, mais sur le territoire anglais; les chemins de fer à travers les montagnes d'Amram n'iront pas au delà de ce territoire, car le but de ces chemins de fer est de fortifier l'Angleterre et de la mettre à même de défendre ces montagnes qui constituent la première ligne de défense, laquelle peut être protégée avec succès contre toute attaque.

L'effet probable de la politique adoptée sera d'enlever à toute puissance la tentation d'envahir les Indes. L'Angleterre est en relations cordiales avec toutes les tribus vivant sur les territoires situés entre l'Afghanistan et les Indes ses rapports avec la Chine sont satisfaisants, et il est probable qu'aucune difficulté surgisse avec cette puissance au sujet de la frontière de la Birmanie supérieure. L'orateur considère comme exagérées les craintes de lord Randolph Churchill au sujet de la situation financière.

La motion Slagg a été rejetée par 122 voix coutre 72.

Avant le scrutin, sir J. Fergusson a déclaré que la politique suivie sur les frontières des Indes n'était pas un défi aux puissances, mais une mesure défensive.

L'Association patriotique arménienne avait adressé à lord Salisbury un memorandum pour lui signaler la négligence que, selon elle, la Porte met à opérer les réformes promises au peuple arménien par le traité de Berlin. L'Association exprimait l'espoir que le cabinet anglais ferait à ce sujet des représentations au gouvernement ottoman.

Lord Salisbury a chargé son secrétaire, M. Pauncefote, de répondre par la lettre suivante au délégué arménien, qui avait communiqué au chef du cabinet le memorandum en question :

Monsieur,

Je suis chargé par le marquis de Salisbury d'accuser réception de votre lettre du 15 mars, que vous lui avez adressée au nom du comité des résidents arméniens à Londres, et dans laquelle vous signalez l'absence de toutes mesures efficaces de la part de la Porte pour introduire, dans les provinces turques habitées par les Arméniens, les réformes stipulées dans le 61° article du traité de Berlin.

Je puis vous dire qu'une copie de votre lettre et du memorandum qui l'accompagne sera communiquée à l'ambassadeur de la reine à Constantinople, avec prière de présenter un rapport à ce sujet, pour que le gouvernement de la reine soit en mesure de juger si les réclamations formulées peuvent être utilement soumises aux ministres ottomans.

Mais je dois vous faire observer que, dans une question qui touche, à proprement parler, à l'exécution du traité de Berlin, on ne saurait espérer que les conseils et les représentations de la Grande-Bretagne seule produisent leur effet, tant que les autres puissances signataires du traité ne viendront pas se joindre à elles.

J'ai à ajouter que le ministre de Turquie à Londres a demandé la communication d'une copie du memorandum dont il a entendu parler indirectement. Lord Salisbury désirerait savoir si le comité aurait quelque objection à faire relativement à la communication de ce document à Rustem-Pacha. Agréez, etc.

PAUNCEFOTE.

(Avril 1888) Voici le texte de la circulaire du Saint-Siège, qui notifie aux évèques irlandais le bref du pape, relatif au « plan de campagne » :

A diverses reprises, le Siège apostolique a donné à l'Irlande pour laquelle il a constamment professé une bienveillance spéciale, des avertissements et des conseils appropriés aux circonstances, sur la manière de défendre ses droits sans porter atteinte à la justice et à la tranquillité publique. Notre saint-père Léon XIII, dans la crainte de voir le véritable sentiment de ce qui est juste et charitable dénaturé par l'espèce de guerre appelée « plan de campagne », pratiquée par le peuple irlandais dans les différends entre les landlords et les tenanciers, ainsi que par l'espèce d'interdit social appelé boycotting», motivé par les mèmes différends, a ordonné à la suprème congregation de l'Inquisition d'examiner sérieusement et soigneusement cette affaire.

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En conséquence, la question suivante a été soumise à LL. EE. les cardi

naux de la congrégation: «Peut-il être permis, dans les contestations entre propriétaires territoriaux et tenanciers en Irlande, de faire usage des procédés connus sous le nom de « plan de campagne » et de «< boycotting >> ? Après en avoir longuement et mûrement délibéré, Leurs Eminences ont répondu négativement, et cette décision a été confirmée par le Saint-Père, le mercredi du présent mois. La justice de cette décision sera facilement reconnue par tous ceux qui s'appliquent à considérer qu'un fermage fixé par consentement mutuel ne saurait être, sans violation du contrat, diminué à la seule demande du tenancier, surtout quand il y a des tribunaux désignés pour régler les contestations de ce genre, et qui réduisent dans de justes limites les fermages injustes, après avoir pris en considération les causes qui ont diminué la valeur des terres.

Il ne saurait non plus être permis que des redevances soient obtenues des fermiers par extorsion et déposées entre les mains des personnes inconnues, au préjudice des propriétaires territoriaux. Enfin, il est contraire à la justice et à la charité de persécuter, par un interdit social, ceux qui consentent à payer les redevances qu'ils ont acceptées ou ceux qui, ainsi qu'ils en ont le droit, prennent à bail des fermes vacantes. Il est, par conséquent, du devoir de votre seigneurie d'exhorter prudemment, mais fermement, le clergé ainsi que les laïques à ne pas transgresser les préceptes de la charité chrétienne et de la justice, en s'efforçant de remédier à leur triste condition.

ITALIE

A la Chambre des députés, dans la séance du 12 mars, répondant à une interpellation de M. Louis Ferrari, député radical, sur l'action diplomatique de l'Italie dans la question bulgare. M. Crispi a déclaré ne pouvoir fournir fournir des renseignements précis, parce que cette question n'est pas encore résolue.

M. Ferrari, a-t-il ajouté, a fait observer que, dans cette affaire, l'Allemagne ne partage pas les vues de l'Italie. Cela prouve que nos alliances ne nous réduisent pas au servilisme. Les liens d'amitié qui nous unissent aux puissances centrales n'ont d'autre but que le maintien de la paix. Dans toutes les autres questions l'Italie suit une politique à elle.

M. Ferrari se trompe donc en disant que nous subissons des influences étrangères. Peu nous importe qui sera prince de Bulgarie. Nous avons seulelement à cœur d'appuyer dans tout pays les revendications nationales. Nous ne pouvons pas oublier l'origine plébiscitaire de notre monarchie. Je n'ai pas autre chose à dire.

Dans la séance du 18 mars, M. Crispi, président du conseil, a défendu les alliances faites par l'Italie. Il a déclaré qu'il avait toujours maintenu que l'Italie devait agir de concert avec l'Allemagne et l'Autriche pour les questions européennes et avec l'Angleterre pour toues les questions maritimes.

En 1877, a-t-il ajouté, le gouvernement apprit que le maréchal de MacMahon, qui était alors président de la République française, avait l'intention de rétablir le pouvoir temporel du pape. A cette époque l'orateur fut chargé d'une mission en Allemagne, mais il se rendit d'abord en France où il vit M. Gambetta qui était alors favorable à un arrangement avec l'Allemagne. A Gastein, les bases des traités qui ont été conclus ensuite furent posées. Ces traités n'ont d'autre but que le maintien de la paix.

La guerre ne sera jamais provoquée. Il n'y avait rien à désirer de plus. L'Autriche devrait soutenir l'Italie et l'aider à réorganiser ses affaires intérieures. L'Italie ne peut pas manifester plus d'amitié pour la France qu'elle ne le fait maintenant, En ce qui concerne l'Afrique, M. Crispi a dit que le gouvernement n'avait jamais eu l'intention de conquérir l'Abyssinie. Son but était d'obtenir simplement une bonne ligne défense.

ROUMANIE

A la suite de troubles survenus à Bucarest, le ministre Bratiano a donné sa démission qui a été acceptée par le Roi.

M. Th. Rosetti, président du conseil, a, le 4 avril, au nom du nouveau ministère, donné lecture à la Chambre des députés et au Sénat de la déclaration suivante :

Appelés au gouvernement par la confiance de Sa Majesté, nous avons cru remplir un devoir envers le Trône et le pays en acceptant sans hésitation la mission dont nous a honorés Sa Majesté dans les circonstances actuelles.

Pénétrés, comme nous le sommes du respect de la constitution, nous savons que nous ne pouvons rester à cette place, si nous n'avons pas la confiance du pays.

Cette confiance, nous nous efforcerons de l'acquérir par une stricte légalité dans toutes les branches de l'administration publique.

En procédant ainsi, nous pourrons répondre au besoin de tranquillité que ressent le pays, tranquillité qui sera d'autant mieux assurée que chaque citoyen se sentira mis en état d'exercer ses droits dans les limites de la loi.

Le 9 avril, à la Chambre des députés, M. Carp, ministre des affaires étran gères, répondant à plusieurs membres de l'opposition, a fait les déclarations suivantes :

Il a commencé par dire que le roi avait choisi les ministres actuels pour qu'ils observent la neutralité avec les partis.

« On nous reproche d'être un petit groupe. En effet nous le sommes parce que nous n'avons pas voulu de coalition.

« On nous dit que nous sommes autoritaires.

« J'ai toujours été surpris de voir se former des légendes dans ce pays avec une étonnante facilité. J'ai dit que l'indépendance de la Roumanie à été formée par le Roi et par le soldat (dorobantsul); (on a changé le sens de mes paroles.

« Nous ne sommes pas des courtisans; mais s'il y a des courtisans qui peuvent être dépassés par d'autres courtisans, il y a des agitateurs qui peuvent être dépassés pas d'autres, par des promesses fallacieuses.

« Nous ne sommes pas populaires. Nous voulons devenir populaires, et non, comme tant d'autres, sortir impopulaires après avoir pris le pouvoir au sommet de la popularité.

«On nous dit que nous ne ferons pas des élections libres. Nous affirmons qu'elles seront plus libres qu'elles n'ont jamais été dans ce pays.

«Qu'entendez-vous par un ministère neutre? N'est-ce pas un ministère qui n'appartient à aucun parti politique ? Nous le sommes précisément.

« On nous dit que nous sommes un gouvernement personnel et l'on cite comme preuves le gouvernement Ion Ghica, Kretzulesco, Lascar Catargi, J. Bratiano. Tous personnels ! Permettez-moi d'en douter.

«Si vous pensez qu'à chaque renversement d'un cabinet il faille faire la part des responsabilités et mettre les ministères sur le banc des accusés, vous jetteriez le pays dans des convulsions permanentes....

M. Carp, abordant la politique extérieure, a ajouté:

«Quelle est cette légende de l'alliance allemande ? Mais l'Allemagne est le pays qui fait le moins de politique extérieure car toutes les guerres du prince de Bismarck n'ont été faites que pour des raisons de politique intérieure. Si donc par politique allemande on entend la politique qui a trait à l'amélioration intérieure du pays, le gouvernement est partisan de la politique alle

mande.

«Nous sommes un pays qui pourrait nourrir dix millions d'habitants, et nous ne cherchons qu'à nous développer....

Le ministre a terminé en exposant le programme du nouveau ministère :

<< Nous voulons l'inamovibilité de la magistrature. En matière de finances nous voulons une réorganisation de la valuta (circulation monétaire).

« Nous voulons une loi qui devra garantir la situation du travailleur d'après les principes modernes; une loi sur la petite propriété; une loi communale dans un sens décentralisateur, des principes sérieux dans l'instruction publique, que M. Majoresco vous soumettra.

«Par une politique d'affaires nous provoquerons de nouvelles formations politiques.

« Il faut des partis politiques séparés par la manière dont ils envisagent les réformes économiques.

« J'arrive à la dissolution. Je suis convaincu qu'avec le parlement actuel ce gouvernement ne pourra pas vivre longtemps. L'un où l'autre devra se retirer. Mais est-ce bien le moment opportun de procéder aux élections, lorsque les esprits sont tellement surexcités?

«Nous prions donc la majorité aussi bien que la minorité de voter le budget. Nous ne le considérons pas comme un vote de confiance, mais comme l'accomplissement d'un devoir patriotique que vous devez au pays. »>

La session a été close, le 14 avril, par un message royal adressé aux Chambres, dont voici la partie essentielle :

Grâce à votre patriotisme la situation financière a été réglée à temps et les services publics pourront suivre leur marche normale.

A la suite de la démission du cabinet précédent, il s'impose au nouveau ministère le devoir constitutionnel de faire appel au pays dans le délai le plus rapproché possible afin que les électeurs manifestent librement leur volonté.

Je suis persuadé que par son respect de l'ordre et par sa modération, le pays prouvera cette fois encore la pleine maturité à laquelle il est parvenu et le prix qu'il attache à un juste usage des libertés publiques.

Vu la situation intérieure actuelle, le gouvernement prendra sans retard et de la façon la plus énergique les mesures réclamées par les circonstances.

Sous ce rapport, je suis en droit de compter sur le concours de tous les hommes de bien et j'en appelle à l'esprit de concorde et de prudence que la Roumanie a toujours manifesté avec la plus grande vigueur dans les moments importants.

Messieurs les Députés, avant de nous séparer retrouvons-nous encore une fois unis dans le plus cher désir que nous avons tous de voir la Roumanie vivre et prospérer.

SALVADOR

La Chambre des députés de la République du Salvador est entrée en session le 15 février dernier.

A cette occasion, le président général Francisco Menendez a adressé à la Chambre le message suivant que nous reproduisons d'après le Mémorial diplomatique :

Messieurs les Députés,

C'est une grande satisfaction pour moi de me trouver au milieu de vous au moment où, obéissant à votre auguste mandat, vous êtes assemblés pour prendre connaissance de la tâche qui est confiée au pouvoir exécutif, et pour prescrire ce qui convient au bien-être et à la prospérité de la patrie. Per

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