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Les derniers documents annoncent la retraite du Négus.

L'Italie et la France.

M. Gromier, fondateur de l'Alliance arméno-gréco-latine, a reçu de M. le marquis Alfieri-Sortegno, sénateur d'Italie, la lettre suivante :

Cher monsieur Gromier,

Florence, 14 mai 1888.

Permettez-moi de vous dire très franchement que, malgré tout votre bon vouloir pour la réconciliation de la France et de l'Italie, vous vous trompez énormément en supposant un désaccord entre le gouvernement et le peuple italien.

Ceux-ci sont parfaitement d'accord, soit pour le maintien des institutions actuelles, soit pour éviter la guerre en Europe.

L'alliance avec l'Allemagne est très populaire d'abord, parce que l'on aime toujours se savoir l'allié du plus fort, ensuite, parce que le gros jugement de la masse, à tort ou à raison, se dit : « L'Allemagne veut la paix pour garder ce qu'elle a pris; la France veut la guerre pour reprendre ce qu'elle a perdu. » Et on ne sort pas de là.

Reste la question économique et commerciale.

Là, le public, ignorant et berné, est beaucoup plus protectionniste que le gouvernement. Il ne comprend pas les moyens termes, et, la seule idée à opposer aux protectionnistes, c'est celle de l'union douanière pure et simple, surtout agricole et plus particulièrement vinicole. Mais il faut faire une propagande exclusivement appuyée sur des démonstrations, les plus simples et les plus évidentes, d'ordre commercial et industriel, et laisser de côté les considérations ethnologiques, scientifiques, ainsi que l'appel sentimental aux fraternités latines et autres auxquelles les masses n'entendent rien.

Il est évident que les Italiens, moins que tous autres, peuvent demander aux Français de renoncer à la « reconquête de l'Alsace-Lorraine, et surtout de le déclarer.

Mais les Français doivent en finir de nous agacer (pour ne pas dire plus) et sur notre Constitution monarchique, et sur la formation de notre unité, et sur la possession définitive et irrévocable de Rome, notre capitale, et sur l'abolition du pouvoir temporel.

Tant que la presse française et la tribune française n'auront pas renoncé à ces questions, qui sont purement et exclusivement italiennes, l'Italie, peuple et gouvernement, resteront en défiance et ne croiront pas à la sincérité des paroles de réconciliation qui lui viennent de l'autre côté des Alpes.

En un mot, il faut nous laisser tranquilles chez nous.

La satisfaction unanime avec laquelle l'Italie a vu finir avec honneur, quoique sans gloire, l'entreprise sur les côtes de la mer Rouge, montre à quel point elle était modeste et sage dans ses ambitions et dans ses visées coloniales. Voilà la réalité sur laquelle on peut fonder une politique sérieuse : le reste est de la mauvaise fantaisie et ne produirait jamais que d'amères désillusions. Votre bien dévoué, CH. ALFIERI DE SOSTEGNO.

PAYS-BAS

Ouverture des Etats-Généraux, discours du chef du ministère.

Voici le discours prononcé par le chef du cabinet, M. le baron Mackay, à l'ouverture des Etats-Généraux, le 1er mai :

Messieurs,

Le Roi nous a chargé d'ouvrir cette session des Etats-Généraux.

Après la revision de la loi fondamentale, le cabinet précédent a cru devoir

considérer sa tâche comme terminée, et il a plu au Roi de nommer un autre cabinet, qui a l'honneur de rencontrer aujourd'hui pour la première fois les représentants de la nation.

Le grand intérêt qu'ont inspiré les élections rendues nécessaires par l'introduction de la nouvelle constitution, prouve que le droit électoral, accordé sur une échelle très large, est apprécié beaucoup aussi par les électeurs, appelés pour la première fois à participer au vote.

Le résultat des élections a de nouveau fait ressortir que le pays désire vivement que dans l'organisation de l'instruction populaire, on tienne compte du sentiment chrétien de la nation néerlandaise.

Le Gouvernement du Roi, considérant l'instruction publique comme un objet de sa sollicitude constante, s'efforcera, dans les limites tracées par la constitution, d'enlever autant que possible les entraves qui empêchent le développe ment de l'instruction libre.

Les questions sociales réclament aussi toute l'attention du gouvernement. L'enquête commencée par l'ancienne seconde Chambre, offre, dès maintenant, une base suffisante pour prendre des mesures tendant à une amélioration de l'état de chose actuel.

La situation toujours défavorable de l'agriculture nous oblige à un examen continu des moyens destinés à développer et à favoriser cette source importante de notre bien-être national. Les intérêts du commerce et de l'industrie nationale ne seront pas non plus perdus de vue.

Les projets de loi nécessaires pour la mise à exécution des nouvelles dispositions fondamentales seront consécutivement pris en mains.

Un projet vous sera soumis pour le règlement de la jurisprudence administrative, et la loi prescrite par le second alinéa de l'article 181 de la constitution, relative à la défense nationale, sera préparée par une commission royale.

Bien que la situation financière du pays ne puisse pas être qualifiée comme défavorable, le gouvernement du Roi croit néanmoins de son devoir d'empêcher l'augmentation des dépenses et de tendre à des économies, afin de prévenir, si possible, l'augmentation des charges de la nation.

Quelques dispositions de la loi sur la contribution personnelle doivent être revisées aussi en rapport avec le règlement du droit électoral; on examinera sérieusement s'il sera possible de rendre les droits d'entrée plus profitables au fisc, et aussi en quelle mesure les charges de quelques accises pourront être réduites.

Un règlement nouveau sur les rapports entre les finances de l'Etat et des communes est d'une nécessité absolue. L'extension du terrain fiscal des communes doit les mettre à même de pourvoir, d'une manière plus indépendante, à leurs propres besoins.

Le court espace de temps qui nous sépare encore du jour où expirera la concession accordée à la Banque des Pays-Bas rend nécessaire une prompte décision sur le projet de loi, présenté l'année passée, pour prolonger ladite concession. A cet effet, l'autorisation royale est demandée pour présenter immédiatement le projet sans modification aucune.

Quant aux Indes néerlandaises orientales et occidentales, le gouvernement du Roi désire sérieusement que la domination de la Néerlande soit salutaire à ses possessions et que les progrès de l'agriculture, du commerce et de l'industrie contribuent à l'augmentation du bien-être général, tant pour les peuples des Indes que pour les habitants de la mère patrie..

La détresse, occasionnée par les récoltes peu favorables du café et par d'autres causes, sera adoucie, autant que possible par la modération dans la perception des impôts, par le dégrèvement de la population des corvées non payées, et par la construction de travaux publics, qui profiteront à la population indigène.

On s'efforcera d'arriver à l'amélioration de l'état de choses à Sumatra, afin d'amener, si possible, une solution pacifique du différend avec Atchin.

On prépare la revision de la loi sur la comptabilité coloniale, et l'on élabore une ordonnance générale sur l'exploitation des mines.

PORTUGAL

Possessions africaines.

Le 19 mai, à la Chambre des députés, M. de Vilhena, ancien ministre de la marine, a interpellé le ministre des affaires étrangères sur les paroles attribuées par le télégraphe à sir J. Fergusson, dans la séance de la Chambre des communes du 17 mai, sur les possessions portugaises en Afrique.

M. de Barros Gomès a répondu qu'il n'a pas reçu communication officielle du discours du sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la Grande-Bretagne. Toutefois, il peut assurer d'une façon générale que :

1° Aucune demande d'explication n'a été adressée par le Portugal à l'Angleterre au sujet des affaires coloniales, aucun refus n'a donc pu être fait au cabinet de Lisbonne;

2o Le Portugal, suivant en cela l'exemple de l'Angleterre, de l'Allemagne et de l'Etat libre du Congo, maintient le principe que, pour les territoires de l'intérieur de l'Afrique, une occupation effective ne constitue pas une condition sine qua non de possession:

30 Il résulte des décisions prises à la conférence de Berlin, lesquelles découlent des conventions passées avec la France et l'Allemagne, ainsi que des traités conclus avec l'Angleterre en 1879 et 1884, traités qui n'ont pas été ratifiés, que le Portugal entend conserver le droit de régler les conditions du commerce et de la navigation du Zambèze ;

4o Le Portugal consentirait à modifier la législation actuelle si on lui offrait des garanties que ces modifications ne porteraient pas atteinte aux intérêts vitaux du domaine portugais en Afrique.

RUSSIE

Enseignement professionnel.

Le 7/19 mars dernier a été publié un ukase impérial relatif aux écoles professionnelle; il contient 41 articles dont le Nouveau Temps fait ainsi l'analyse; Le nouveau règlement permet d'espérer qu'on a fini par se rendre compte de la portée de l'enseignement professionnel et qu'on est décidé à combler une lacune sensible de notre système scolaire. Les bienfaits de la réforme se feront bientôt sentir tant dans les familles que dans les établissements industriels. Jusqu'ici notre haute administration scolaire ne vouait sa sollicitude qu'aux écoles d'humanités. Les écoles techniques, là où il en existait, poursuivaient généralement des buts spéciaux, relevaient même de ressorts autres que le ministère de l'instruction publique.

On a si souvent démontré l'utilité pratique des écoles professionnelles, tant moyennes que primaires, qu'il est superflu de revenir encore sur le fond de la question envisagée au point de vue du principe abstrait. Il n'est pas inutile, par contre, d'examiner les bases adoptées par le législateur pour l'introduction de la réforme qui vient d'être décrétée.

Il y aura trois catégories d'écoles professionnelles écoles de métiers, écoles techniques primaires et écoles techniques moyennes. Ces écoles peuvent exister séparément ou être réunies dans un établissement mixte ou bien être annexées à des écoles préparatoires d'humanités. Le règlement n'établit pas les conditions qui sépareraient les écoles du nouveau type de celles qui existent déjà. De cette façon, les écoles pratiques peuvent naître dans les combinaisons les

plus diverses, d'accord avec les nécessités locales, tout en étant directement rattachées à celles du type ancien, de même qu'aux hautes écoles spéciales.

Ainsi, l'on peut passer directement de la cinquième classe d'une école réale ou d'une autre de même catégorie dans un collège technique d'instruction secondaire et, après y avoir achevé le cours de quatre ans, entrer dans une haute école technique de même spécialité. On peut également passer par toute l'échelle de l'enseignement pratique en entrant dans une école professionnelle primaire ou en sortant d'une école de district ou d'une école villageoise à deux classes. Il est permis aussi aux élèves des écoles professionnelles de choisir telle ou telle spécialité et de ne suivre que l'enseignement donné dans une école pratique spéciale, ce qui suffit pour le préparer à la carrière qui a été choisie par lui.

Rien de plus commode que cette organisation de l'enseignement professionnel. Etant, dans toute la force du terme. à la portée du plus grand nombre, l'école pratique est au niveau de toutes les intelligences et de tous les besoins. Elle sera fréquentée aussi bien par les enfants et les jeunes gens de familles d'artisans et de gens du peuple, que par des séminaristes et élèves des gymnases classiques n'ayant pas réussi dans ces établissements, ainsi que par ceux qui visent à une carrière technique supérieure ou veulent tout bonnement apprendre tel ou tel métier, être en posssession de connaissances techniques qui pourront leur être utiles dans la vie. Et malgré cela, les jeunes gens de talent qui s'y révèleront pourront, en persévérant dans la même voie, arriver à une situation élevée dans le service de l'Etat.

En prenant en considération que ces écoles pratiques assurent des droits importants par rapport au service militaire et à l'entrée au service de l'Etat (les mêmes droits que donnent les écoles d'humanités de même catégorie), on peut prédire beaucoup de succès aux écoles du nouveau type. Il faut seulement que ces écoles soient en nombre suffisant et que l'enseignement y soit donné à bon marché. Plus il y aura d'écoles professionnelles, mieux cela vaudra, car les hommes ayant une instruction spéciale sont rares dans notre pays et il n'y a pas à craindre qu'ils ne trouvent pas d'application à leurs connaissances, étant préparés à des occupations d'un genre défini. Ils ne pourront que donner de l'essor à notre industrie qui souffre beaucoup de la stagnation, de la routine et du manque d'initiative.

Il ne faut pas oublier non plus que, d'après le règlement que nous examinons, les écoles professionnelles peuvent être instituées tant aux frais de l'Etat qu'à ceux du zemstvo, des villes, des corporations et des particuliers, et toutes ces écoles, de quelque source qu'elles proviennent, jouiront des mêmes droits et prérogatives. Cette circonstance a une portée pratique considérable, en ce qu'elle assurera à l'Etat le concours efficace de l'initiative privée.

L'époque de la fondation des nouvelles écoles n'est pas encore fixée, une commission spéciale composée de délégués des ministères de l'instruction publique, des finances, de l'intérieur et des domaines devant élaborer un projet qui indiquerait les localités où ces écoles professionnelles devraient être établies, ainsi que les programmes de l'enseignement; à la suite de quoi ce projet serait soumis à la sanction du conseil de l'Empire

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Revue des Deux-Mondes.

1er mai. Etat politique et moral de la Grèce avant la domination macedonienne, par Victor Duruy. des sectes, par Anatole Leroy-Beaulieu.

La religion en Russie : l'évolution du Raskol et

Les grandes fortunes aux Etats

Un Gaulois de la

Unis, par C. de Varigny (beaucoup de détails curieux).
Renaissance, Etienne Pasquier, par le comte Guy de Bremon d'Ars.

Nouvelle Revue.

1er mai. Le comte de Falloux, par le marquis de Castellane. L'expérience du scrutin de liste, par E. Masseras (article hostile). Le Saint-Simon de l'Angleterre (2° article), par Marie-Anne de Bovet. - Le budget de la guerre en 1888, par G. G. (l'auteur dit qu'il ne conçoit pas un ministre civil de la guerre sous un commandant en chef et un chef d'état-major permanent de l'armée.) Les Ecoles socialistes contemporaines, par L. de Bretonne.

15.

Le Correspondant.

10 mai. Le Directoire et Bonaparte, par le baron Hyde de Neuville (extrait des mémoires de l'ancien ministre de la Restauration qui sont sur le point de paraitre). La morale de la crise agricole d'après les Anglais, par Anatole Langlois. Correspondance de Me Dupanloup (lettres de diverses époques). Entre deux Révolutions, par Ed. Frémy (à propos d'une histoire de la seconde République française).

Mai.

-

Bibliothèque universelle et Revue Suisse.

La région des Amazones, par V. de Floriat. Souvenirs d'un séjour en Russie: Moscou, par E. Julliand.

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1er mai.

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La Propriété industrielle.

(Organe du bureau international de Berne.)

-

Modifications législatives proposées par le commissaire des brevets des Etats-Unis. Statistique de la propriété industrielle pour 1887 en Belgique, aux Etats-Unis (plus de 35,000 brevets demandés et 21,000 délivrés), en Italie, en Serbie). Jurisprudence décision des Tribunaux belges réprimant l'usurpation de l'enseigne d'une maison française. diverses tendant à modifier la loi américaine sur les brevets. en Suisse sur les dessins et modèles industriels. promulgués dans l'Inde britannique.

Avril.

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Bulletin de la Société de législation comparée.

Observations de M. Bufnoir sur la législation de la faillite en Allemagne et en Autriche; observation sur le même sujet de MM. J. Challamel et Ch. Lyon-Caen. (Cette discussion offre une grande importance à raison des réformes ou des modifications projetées en France, qui sont peut-être plus inspirées par la politique que par le sentiment du droit et le souci des intérêts du commerce honnête.) Compte-rendu par H. Le Fort de la session de la Société suisse des juristes. (Il s'agit de la session qui s'est tenue à Bellinzona en septembre 1887; deux sujets intéressants y ont été traités, le divorce des étrangers en Suisse et l'extradition dans les rapports entre cantons). Chronique législative Reichstag allemand (15 février-15 mars 1888).

Mai-juin.

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Etudes sur l'histoire de Marie Stuart, par Martin Philippson (les historiens contemporains). Le duc d'Enghien, gouverneur de Champagne, par Albert Babeau. (Il s'agit du Grand Condé; le Roi raconte la bataille de Rocroy dans les lettres-patentes de nomination pour expliquer le choix qu'il a fait.) La diplomatic russe à Stockholm en décembre 1810, par Arvède Anhfelt. (A cette époque Alexandre et Napoléon se disputèrent le concours de

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