Sivut kuvina
PDF
ePub

la nuit. La seule chose que nous pûmes nous. procurer dans le misérable hospice où nous nous trouvâmes alors, ce fut du lait, que les Hottentots nous portèrent en échange contre du tabac que nous leur donnâmes. Le lendemain, de grand matin; nous traversâmes la contrée aride située entre Rogge - Veld et la montagne

Stantum.

A midi, nous passâmes Rhinoceros rivier, où nous vîmes des troupeaux nombreux de suagga, ou ânes sauvages; nous prîmes, le même soir, notre quartier dans une maison très-bien construite, où nous fûmes cordialement accueillis; cette maison est située proche les frontières du pays des Bashis, et a été souvent attaquée par cette peuplade.

Comme nous avions beaucoup souffert pendant ce voyage, par le mauvais temps et l'impossibilité de nous procurer, tous les jours, un abri, nous résolûmes de rester ici pendant quelques jours, pour visiter la montagne de Stantum, et quelques cantons voisins.

Au pied de cette montagne, se trouve une très bonne maison, appartenant au père de mon compagnon de voyage. J'exécutai mon dessein le lendemain au matin; en faisant quelques excursions à pied, je laissai reposer mon

attelage; ce pays me paroissoit d'ailleurs trèscurieux, il offre à l'observateur un grand nombre d'objets neufs et intéressans.

On m'a dit que dans ce pays, les chevaux étoient annuellement attaqués d'une maladie dont on n'a pu me donner raison. Il est certain que les plus grands soins qu'on en a pris, en les tenant enfermés dans les étables, éloignés, autant que possible, de l'air, et leur fournissant du bled pour nourriture, n'ont pas agi comme des préservatifs; le seul moyen qui reste alors aux propriétaires qui possèdent des fermes éloignées d'ici, c'est d'y envoyer leurs bestiaux jusqu'à la fin de la mauvaise saison.

Les bêtes à cornes du canton, sont également exposées à périr., en mangeant l'amaryllis distycha, ou oignon venimeux ; toute la campagne en est couverte, et ces animaux recherchent beaucoup les feuilles de cette plante dangereuse, qui leur occasionne presque toujours la mort.

Je recueillis au pied de la montagne, beaucoup de plantes pour ma collection; la hauteur me fournissoit également plusieurs arbustes qui étoient alors en fleur. Le sommet de la montagne est très élevé, et lorsque je le visitai, il étoit couvert de neige, qui ne présentoit qu'une

masse solide de glace. Le thermomètre que j'y portois, montroit une différence de 30 degrés entre la température que j'avois observée au bas de la montagne, avec celle que j'éprouvois sur le sommet : à l'ombre le mercure étoit descendu à 26 degrés.

Le g, nous avançâmes vers le Bokke-land, situé ouest-sud de la montagne de Stantum; après deux jours de marche, nous arrivâmes à une place qui porte le nom de Tom; c'est une colline de figure pyramidale : nous y. passâmes la nuit.

Le 11, nous traversâmes la colline de Baboans; là, les chemins furent si mauvais, que nous eûmes bien de la peine à faire avancer notre chariot; l'endroit fut très-favorable pour mon herbier; beaucoup de ces plantes me parurent neuves. Nous fumes obligés de camper, cette nuit, près d'une rivière d'eau saumâtre; le lendemain, notre séjour y fut retardé jusqu'à midi, nos bœufs s'étant égarés. Je visitai un Kraal des Hottentots, à un mille de distance de notre gîte; ayant conçu le dessein de passer Klein nimaquas land, je louai ici un des Hottentots qui parloit hollandais, pour me servir d'interprète.

Dans l'après - dînée du même jour, nous

prolongeâmes notre chemin jusqu'à la rivière nommée Doorn rivier (rivière des Épines); comme ce canton abonde en lions, nous nous vîmes dans la nécessité d'attacher nos boeufs pendant la nuit, et d'entretenir un feu continuel.

En descendant, le 12, la montagne de Bokke Veld, dont la descente est assez rapide, mais de peu de longueur, nous parvînmes à une ferme appartenant au père de mon compagnon de voyage.

Nous arrivâmes, le lendemain, à l'extrémiténord de la montagne, qui est presque toute plate de ce côté, et élevée de plus de deux mille pieds. Le sol consiste en sable blanc, entre-mêlé de fragmens de grès : les environs ne produisent que très-peu de bled, mais les pâtures sont excellentes pour les bestiaux ; en été, lorsqu'il ne tombe pas de pluie, ils ont de la peine à se procurer de l'eau; nous fûmes reçus avec beaucoup d'affabilité par les habitans; un d'entr'eux, Jacob Rycke, m'accompagna jusqu'à la Graat rivier.

Le 8, nous accompagnâmes notre chariot qui descendit, ce jour, de la montagne; cette descente fut très-dangereuse pour nous, à cause de sa grande rapidité. Après dix heures du matin,

nous nous trouvâmes dans un pays plat et uni, couvert de plantes succulentes; le geranium spinosum s'y trouvoit en abondance. Nous tuâmes, ce jour, une espèce de gazelle, que les Hollandais du Cap désignent par le nom de gams-bocke (chamois). Parmi les différentes gazelles du Cap, cette espèce est une des plus grasses; la chair en est excellente et généralement estimée.

Nous couchâmes, cette nuit, à l'ombre d'un très-grand mimosa; dans la matinée, nous poursuivîmes notre voyage vers le nord. Après neuf beures, dans la matinée, nous nous trouvâmes sur le bord de Graat-Doorn rivier, où nous nous reposâmes durant la chaleur. Les bords de cette rivière sont très - fréquentés par les lions et autres bêtes féroces; il y a cependant peu d'exemples que ces animaux aient attaqué et tué des hommes. Dans l'après-dînée, nous continuâmes notre route, toujours dans la même direction, à travers un pays plat, ayant à notre droite Bashmins land, ou pays des Bashis, et Karo-Berg à notre gauche; chemin faisant, nous rencontrâmes plusieurs troupeaux d'élan et autres gazelles.

Je trouvai, dans cet endroit, la terre couverte d'une mine de fer cubique; en la fouillant

« EdellinenJatka »