C'est pour cela que l'auteur s'est fixé et qu'il se fixe encore à l'époque du grand changement de la surface de notre globe. Cette époque est celle où nos continens étaient à sec, et la terre et la mer peuplées de végétaux et d'ani maux; l'époque où il y avait déjà du quartz, du feld-spath, du schoerl, des granits, des porphyres, de toutes les pierres que nous voyons à présent; l'époque enfin où la surface de la terre fut couverte d'eaux plus élevées que les cimes des montagnes les plus hantes.

L'auteur a recherché le temps où s'est opéré ce grand changement; mais bien persuadé que la géologie ne doit être que le résultat des faits, il n'a écrit que ce qu'ils lui ont dit; il a choisi, entre ces faits, les plus importans, les plus évidens, les plus incontestables qu'il avait été à portée d'observer. Pour rendre ses conclusions générales, il a ajouté à ses propres observations les principaux faits répandus sur la surface de toute la terre, tels qu'ils sont rapportés par les écrivains et les voyageurs les plus exacts. Voici les propositions auxquelles il s'est arrêté :

1o. La surface de la terre n'a pas toujours été arrangée comme nous la voyons. 2°. Il n'y a pas long-temps que la surface de la terre a été arrangée telle qu'elle est actuellement. 3°. Il a fallu une cause générale, uniforme, prompte et violente, pour arranger la surface de la terre comme elle est à

présent. 4°. Les volcans les trem

blemens de terre, les fleuves et les courans de la mer n'ont pas pu arranger la surface de la terre telle qu'elle L'offre à nos yeux. 5° Notre globe a

été recouvert d'eaux jusqu'au dessus des montagnes les plus élevées. Ce sont ces eaux qui ont changé sa surface. Les eaux de la mer y sont intervenues, non pas dans l'état de tranquillité où nous les voyons actuellement, mais dans une agitation assez violente pour en ébranler la masse entière jusqu'au fond de ses bassins, et pour en arracher les matières qui y reposaient. On ne connaît aucun agent naturel, dans l'ordre actuel des événemens, qui ait pu imprimer aux eaux une impulsion assez forte pour opérer de si grands effets.

Pour établir ces propositions, il a divisé son ouvrage en trois parties. La première contient, comme nous l'avons déjà remarqué, les observations qui lui sont propres. La seconde renferme celles de divers écrivains et voyageurs. La troisième traite de la cause et de l'application des phénomènes.

Les observations de l'auteur em

brassent la plus grande partie de la Suisse, les Alpes et quelques parties de la France. Parmi celles des géologistes et des voyageurs, on remarque celles de Dolomieu, sur la Lombardie et l'Egypte; celles de M. Ramond, sur les Pyrénées; celles de M. Deluc, sur une grande partie de l'Allemagne, sur le Brabant et sur la Hollande; celles de Buffon dans certains cantons de la France; celles, enfin, de M. Patrin dans la Sibérie. Avec de pareils guides, l'auteur ne pouvait pas s'égarer. Aussi la première classe de l'Institut, dans sa séance du 18 août 1806, d'après le missaires, du travail de M. André, rapport qui lui a été fait par ses comlaborieuses recherches de ce respeca-t-elle témoigné son estime pour les

table vieillard.

BOTANIQUE.

Histoire des végétaux recueillis

dans les îles australes de l'A

frique, par A. Aubert du PetitThouars. Première partie, con

Cet ouvrage sera publié par livraisons de six planches imprimées en couleur; le texte et les planches sur papier grand-raisin vélin. Čhez Tourneisen fils. Le prix de chaque livraison 12 fr. 13 fr.

Dans le discours préliminaire de la première livraison, l'auteur annonce que son histoire des végétaux des îles africaines australes sera composée des trois parties suivantes : 1o. une énumération, aussi exacte que possible, de toutes les plantes qui croissent dans les fles australes d'Afrique, avec les descriptions, synonymies et figures nécessaires pour les faire connaître; la flore, en un mot. 2°. Les usages auxquels on les fait servir habituellement, et ceux auxquels elles pourraient être appliquées. 3°. Des élémens de botanique destinés pour ces colonies africaines, mais qui seront exécutés de manière à pouvoir servir pour tous les pays semblablement situés.

La livraison que nous annonçons comprend, 1) le Didymeles, 2) le Ptelidium, 3) l'Hecatea, 4) le Dicoryphe, 5) le Bonamia, 6) la Calypso.

Les descriptions sont faites avec beaucoup de précision; les explications sont lumineuses les planches coloriées jouent exactement la nature.

Novae Hollandiae Plantarum specimen, auct. J. J. Labillardiere, Instituti nation. socio. En français: Description des plantes de la Nouvelle-Hollande, par J. J. Labillardière, membre de l'Institut national. Fascic. 23. Mad. Huzard. 8 fr. - 9 fr.

CHIMIE ET D'HISTOIRE NA-
TURELLE.

Physique mécanique, par E. G. Fischer, membre honoraire de l'Académie des sciences de Berlin, professeur de mathématiques et de physique dans un des colléges de la même ville, etc.; trad. de l'allemand, avec des notes de M. Biot, membre de l'Institut. I vol. in-8°. enrichi de 7 planches. Bernard. 6 fr. — 7 fr. 50 c.

M. Fischer était déjà très-avantageusement connu, dans le monde savant, mathématiques, d'astronomie, de phypar plusieurs excellens ouvrages de sique, de chimie, et par plusieurs tranous annonçons la traduction, ne peut ductions importantes. L'ouvrage dont qu'ajouter à sa réputation distinguée.

C'est un traité élémentaire, nonseulement d'une grande utilité pour les élèves, mais encore, par la manière dont il est rédigé, digne de fixer l'attention des hommes initiés dans la science.

M. Fischer a soigneusement circonserit l'objet de son ouvrage. Ce ne sont pas les élémens généraux de physique qu'il s'est proposé de publier, mais ceux seulement de la physique mécanique, en se réservant de publier deux nouveaux traités élémentaires aussi sur la physique chimique et organique, et sur la physique appliquée.

Dans celui-ci, son but est de considérer l'état extérieur des corps inorganiques, c'est-à-dire d'examiner les phénomènes de repos et de mouvement qui se remarquent dans les corps..

modifications des corps, et qu'on aper

çoit sans avoir une idée nette de leur cause motrice, tels que les effets de la chaleur, de la lumière, de l'électricité, etc., il en déduit que la physique mécanique se divise en deux parties, savoir l'étude des corps perceptibles, et l'étude des substances non perceptibles. On a divisé, dit-il, l'étude des corps perceptibles en quatre sections, qui traitent, r. des corps en général; 2o. des corps solides; 3°. des corps liquides; 4°. des corps élastiques et aeriformes. Dans l'état actuel de la science, continue-t-il, l'étude des substances non perceptibles a été partagée aussi en quatre sections, qui traitent, 1o de la chaleur; 2°. de l'électricité; 3. de la force magnétique; 4o. de la lumière.

En adoptant en grande partie cette division, M. Fischer remarque qu'il n'est ni utile, ni convenable d'exposer les principes de la physique mécanique rigoureusement d'après ce tableau systématique. Il a cru, en conséquence, devoir placer la section de la chaleur immédiatement après celle des corps solides, parce que, sans la connaissance des lois suivant lesquelles la chaleur agit, l'étude des fluides liquides et aëriformes ne peut être que très-imparfaitement présentée.

Dans la première section, où il est traité des corps en général, M. Fischer présente des considérations générales sur les propriétés qui appartiennent à tous les corps il s'occupe ensuite de l'état d'agrégation des corps, des variétés infinies de leurs propriétés matérielles, des diverses manières de considérer les corps; puis il expose les idées mathématiques sur les lois du mouvement, les lois physiques de ce mouvement, ou la connaissance des forces motrices. Il termine cette section, par un aperçu historique sur ce qui est connu de la pesanteur. En la considé rant comme la plus importante de toutes les forces naturelles mécaniques, il examine les rapports de la masse au volume ou la pesanteur spécifique, les changemens qui surviennent dans la pesanteur par ceux de la distance au

centre du globe, sa dépendance enfin de l'attraction réciproque que Newton a prouvé exister entre tous les corps de la nature.

Dans la seconde section, M. Fischer porte son examen sur les propriétés générales des corps solides; leur construction intérieure, à l'occasion de laquelle il rappelle les découvertes de M. Haüy sur la structure des cristaux ; l'équilibre des corps qui forme les premiers fondemens de la statique. Il arrive ensuite au centre de gravité des corps, à la chute libre des corps pesans, aux lois du mouvement uniformément accéléré, aux mouvemens libres eurvilignes, à ceux qui s'opèrent sur des lignes données, à la communication par le choc, aux mouvemens de vibration et au son qu'ils produisent, c'est-à-dire, aux premiers principes de l'acoustique.

Dans la troisième section, M. Fischer considère la chaleur en général, sa force de dilatation; les usages du thermomètre et du pyromètre; les changemens des états d'agrégation par la chaleur; sa propagation; la production de la chaleur et du froid.

Dans la quatrième section, M. Fischer traite d'aborddes liquides en général; puís il s'attache à déterminer le poids spécifique des corps liquides et solides, l'équi libre qu'observent les liquides pesans, ce qui forme les premiers principes de l'hydrostatique. Viennent ensuite la description et l'usage de la balance hydrostatique et des aréomètres. Il y fait succéder l'examen de l'influence de l'adhésion et de la cohésion sur les phénomènes hydrostatiques. Cette section est terminée par l'exposé des mouvemens des liquides ou premiers principes de l'hydrostatique.

La cinquième section est consacrée aux corps aëriformes. M. Fischer y traite d'abord des liquides élastiques en général. Il considère ensuite l'eau dans l'air atmosphérique, ce qui donne véritablement l'exposé des premiers principes de l'hygromètre. Après avoir décrit le baromètre, la machine pneumatique et leurs usages, il traite de l'équilibre de l'air ou des premiers fon