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pièce nouvelle a été malheureuse. La Tête à Callot, ou la Prison pour rire, n'a fait rire ni le public ni ses auteurs. Vers la moitié de la pièce on a fait baisser la toile, THEATRE DU VAUDEVILLE,

Le Mai des jeunes Filles,

Ce divertissement n'a pas beaucoup amusé. La pièce roule sur un foible quiproquo. Un amant veut planter le mai devant la porte de sa maîtresse. Il vient dès le matin et trouve la place occupée par un autre arbre; il croit que c'est son rival qui l'a mis là, se fàche; mais on découvre que ce mai a été planté par la jeune fille pour son oncle. MM. Barré, Radet et Desfontaines peuvent se consoler par leurs autres ouvrages du peu de succès de celui-ci.

La Ligue des Femmes, ou le Roman de la Rose,

Jean de Meun, surnommé Clopinel, parce qu'il étoit boîteux, fut, comme on sait, le continuateur du Roman de la Rose, commencé par Guillaume de Loris. On connoît l'aventure dont il fut le héros : il avoit fait sur les dames de la Cour une épigramme sanglante;

Toutes êtes, serez ou fûtes

De fait ou de volonté p....

On résolut de se venger, et l'on saisit Clopinel, qui fut enfermé dans une chambre où il ne pouvoit se défendre contre la quantité de femmes qui l'entouroit. Chacune d'elle tenoit déjà sa pantoufle, et il alloit recevoir la punition que redoutent tant les petits écoliers, lorsque le rusé Clopinel s'avisa de dire : « Mesdames que celle d'entre vous qui se croit le plus offensée de mes vers, me donne le premier coup. » Aucune ne vou

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lut frapper la première, toutes remettoient à leur pied la pantoufle, qui avoit pensé lui être si fatale, et il s'en tira pour cette fois.

Les auteurs ont fondé leur pièce sur cette historiette un peu scandaleuse; ils ont fait l'épigramme avec le mot coquette, dont les femmes ne devroient pas tant se fàcher. Quant à la punition, il n'est question que de tenir assemblée pour la décider. Le roman de la pièce roule sur l'amour de Jean de Meun pour la fille d'une dame que l'on eroyoit moins coquette que toutes les autres, et qui a été secrétement mariée à Guillaume de Loris. On découvre que ce poète l'a léguée à Jean de Meun, ainsi que son Roman de la Rose, et la Ligue des Femmes ne tourne point contre le satyrique. Cette pièce est un peu froide on y a remarqué quelques couplets. Elle est de MM. Ourry et Chazet.

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L'Isle de la Mégalantropogénésie, ou les Savans de naissance.

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« Si ce titre ne remplit pas votre espoir, il remplit bien l'affiche », a dit arlequin au public dans le couplet d'annonce. Au fait, ce mot si long n'est pas comme celui dont se plaignoit Horace, et qui ne peut entrer dans un vers. Il le remplit tout entier. C'est un mot précieux, et s'il y en avoit beaucoup comme cela dans la langue, nos auteurs seroient souvent moins embarassés pour faire leurs couplets.

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Venons à la pièce nouvelle. Il y a une île, située on ne sait pas trop à quel degré de latitude et de longitude, dans lequel le livre de la Mégalantropogénésie a eu tant de succès, qu'on ne s'y est pas servi d'autre procédé pour faire des enfans, et que la génération actuelle n'est composée que de grands hommes en tout genres. Cette île n'est peuplée que de

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géomètres, de poèles, d'astronomes, etc., etc. En conséquence, les maisons tombent en ruine, les moulins sont encombrés, et comme dit le premier ministre, à quoi nous serviroit-il! tous les jours on voit de nouveaux astres dans les cieux, et pas un épi sur la terre ! Le premier ministre et le gouverneur de l'île, sont les seuls qui aient survécu à leur génération; ce sont de bonnes gens qui ont fait leurs enfans par les procédés ordinaires; aussi gémissent-ils des malheurs de l'île, dont les habitans seroient tout nuds, si le hasard n'avoit fait échouer un vaisseau sur ses côtes. On est prêt à mourir de faim 1; le gouverneur expose l'urgence d'apporter un remède à tant de maux; mais les savans ne font que des plans et des projets, et il faudroit des bras pour labourer et bâtir. Heureusement qu'Azolin, le fils du premier ministre, a prévu les malheurs de son pays. Sans avertir personne, il est parti un beau jour dans un canot qu'il a ravitaillé, et il revient avec des ouvriers de toute espèce, qui ramènent dans l'ile l'activité et l'abondance. Les voisins proposent un arrangement, et on envoie des savans chez eux en échange de leurs artistes. Le tout se termine par un refrein très-gai. Cette pièce est du vrai vaudeville; la raison et l'esprit y sont réunis on y rit de bon coeur, et la foule s'y portera long-temps. Madame Hervey s'est distinguée dans le rôle de la fille du neur, qu'elle a joué avec grace et finesse. Hypolyte, Chapelle et tous les autres acteurs de la pièce ont contribué à son ensemble.

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Les auteurs sont MM. Barré, Radet, Desfontaines et Dieu-Lafoi.

THEATRE DE L'OPERA Buffa:

La Griselda:

Cet opéra attire maintenant la foule aux Bonffons,

On l'a déjà joué trois fois, et Madame Barilli, qui a débuté il y a peu de temps, y mérite, comme cantatrice, les plus grands éloges. Elle a une pureté de sons, une flexibilité de gosier qui surprennent sa voix est peu forte; mais peut-être même cette douceur y ajoute-t-elle un charme. Il faut maintenant qu'elle étudie la scène et qu'elle tâche d'animer sa figure; car il est cruel pour un spectateur français de voir un acteur se mettre en colère ou se pâmer en faisant un gracieux sourire et des roulades. On voit avec plaisir dans la même pièce Mademoiselle Lorenzetti, qui joue la soubrette. Elle a bien plus de jeu et d'expression, mais moins de voix. Elle a aussi débuté dernièrement dans la Locandiera scaltra, mauvaise imitation de notre Belle Hôtesse. On ne revient pas du Décousu, de l'Insignifiance, de ces opéra bouffe italiens. C'est toujours l'enfance de la comédie. Même en imitant nos pièces, ils en dérangent tellement la marche et l'ensemble, qu'ils ne font jamais que des promenades et des conversations.

La Griselda étoit en deux actes: on n'a pas eu le moindre scrupule d'en faire trois pour la commodité des acteurs, en faisant baisser la toile, sans changer un mot à la pièce.

T. D.'

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JOURNAL de Physique, de Chimie, d'Histoire naturelle et des Arts, par J. C. DELAMÉTHERIE, Mai 1807. Pachez Courcier, quai des Augustins, n.° 57.

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On trouve dans ce numéro les articles suivans: Obser-vations chimiques sur les procédés à suivre dans l'art de faire le vin rouge, surtout lorsque le raisin ne parvient pas à parfaite maturité; par M. DE SAMPAYO. Expériences électriques sur le verre, considéré comme bouteille -de Leyde et sur le carreau garni. ➡ Traité élémentaire de Minéralogie; par ALEX. BRONGNIART. Extrait ; par J. C. DELAMÉTHERIE, Troisième suite d'Expériences 3sur une substance artificielle, renfermant les principales propriétés caractéristiques du Tan, etc; par CHARLES HATCHETT, Art de la Teinture du coton en rouge; par M, J. A. CHAPTAL. Extrait; par M. THENARD, bleaux météorologiques; par Bouvard,

PHYSIQUE,

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MÉLANGES d'Histoire naturelle de Physique et de Chimie; Mémoires sur l'Aérologie et l'Electrologie; ouvrage divisé en deux parties: la première servant de complément au Traité sur le climat d'Italie; la seconde devant servir d'introduction au Traité sur la Minéralogie des Alpes et de l'Apennin; par M. P. Tн***, D. M. de l'université de Montpellier, ancien inspecteur des eaux minérales et des hôpitaux militaires de France, etc. A Paris, chez Arthus Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, au coin de celle des Cordeliers. 1806, 3 vol. in-8.°

(1) Les articles marqués d'une * sont ceux dont on donnera un extrait.

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