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deméterai bien du reste. J'espère qu'il ne prendra pas si sérieusement l'enlèvement de mademoiselle de Murray, et qu'il consentira qu'elle demeure avec moi jusqu'à ce qu'elle soit en åge de dire sa volonte. » Voy, encore sur cet enlevement et sur madame de Fontmort, la lettre de madame de Maintenon à M. de Villette, du 5 avril 1681.)

VII.

P. 12, Matha de Bourdeille.

Matha est le même dont il est parlé dans les Mémoires de Grammont. Le dernier éditeur de ces mémoires, M. J. Brunet, a remarqué que Matha est porté pour une somme de sept mille écus dans les Demandes des princes et scigneurs qui ont pris les armes avec le parlement et le peuple de Paris, document important publié par M. C. Moreau, dans son edition des Courriers de la Fronde.

Madame de Motteville ne dit que trois mots de Matha, qui nous le représentent tel qu'il devoit être sous la Fronde, tapageur, étourdi, plus ami de la table et du bruit que de la galanterie. Il s'appeloit Charles de Bourdeille, comte de Matha, ou Matta, et mourut en 1674; madame de Maintenon dit, dans une de ses lettres, qu'il mourut sans confession. Il est encore question de Matha dans les Mémoires de Mademoiselle. Voy. t. II de la dernière édit. Charpentier, 1859.

La maison de Matha a été principalement illustrée par saint Jean de Matha, fondateur de l'ordre des Trinitaires, au x11° siècle.

VIII.

P. 33, le nom de Maintenon.

L'acte est du 27 septembre 1674. Madame de Maintenon fit l'acquisition elle-même au prix de deux cent quarante mille livres, provenant des gratifications du Roi (voy. Noailles, Histoire de Madame de Maintenon, tome Ier, chap. 1x). Madame de Maintenon étoit fort mal avec madame de Montespan, comme il appert de cette lettre, où elle fait part à madame de Saint-Géran d'une gratification de cent mille francs, qu'elle vient de recevoir du Roi : « On croit que je dois ce présent à madame de Montespan; je le dois à mon petit prince (le duc du Maine): le Roi, jouant avec lui, et content de la manière dont il répondoit à ses questions, lui dit qu'il étoit bien raisonnable. `« Il faut bien que je le sois, répondit « l'enfant, car j'ai auprès de moi une dame qui « est la raison même. Allez lui dire, reprit le « Roi, que vous lui donnerez ce soir cent mille << francs pour vos dragées.» La mère me brouille avec le Roi, son fils me réconcilie avec lui. Je

ne suis pas deux jours de suite dans la même situation; et je ne m'accoutume point à cette vie, moi qui me croyois capable de m'habituer à tout. » Dans une lettre à l'abbé Gobelin, du 16 septembre 1674, elle se plaint des mauvais traitemens que madame de Montespan lui fait subir : « Madame de Richelieu est présentement avec madame de Montespan, pour tâcher de la faire expliquer sur ce que je puis espérer. Si, par la mauvaise humeur où l'on est pour moi, on s'en tient aux cent mille francs, je ne crois pas devoir les mettre à une terre; nous verrons ce que nous ferons. » Peu de temps après, elle reçut encore cent mille francs du Roi. « Il ne faut point dire ce nouveau bienfait, écrit-elle à Gobelin, j'ai des raisons pour le taire. Madame de Richelieu et l'abbé le savent. Maintenant je suis résolue d'acheter une terre auprès de Paris. J'attends des nouvelles de M. Viette pour en aller visiter, car je ne change pas sur l'envie de me retirer. » Tout cela contredit le dire de Saint-Simon, qui prétend que c'est madame de Montespan qui tourmenta le Roi pour lui faire faire cadeau de Maintenon à madame Scarron, et que le Roi n'y consentit que pour s'en débarrasser. C'est peu de temps après que le Roi, en lui parlant, l'appela devant plusieurs personnes madame de Maintenon; elle l'apprend à madame de Coulanges (lettre du 5 février

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1695) en lui avouant qu'elle avoit eu l'imbécillité d'en rougir. Elle ajoute : « Les amis de mon mari ont tort de m'accuser d'avoir concerté avec le Roi ce changement de nom. Ce ne sont pas ses amis qui le disent; ce sont mes ennemis ou mes envieux : peu de bonheur en attire beaucoup. » Ce n'est qu'en 1687 que Louis XIV érigea en marquisat la terre et seigneurie de Maintenon, à laquelle il ajouta celle de Grogneul, située dans le voisinage, qu'il acquit au prix de trois cent mille livres, (Voy. Noailles, Histoire de madame de Maintenon, tome II, chap.n.) Il y avoit alors à peu près deux ans que le Roi avoit épousé madame de Maintenon.

IX.

P. 62, mot de madame Cornuel.

Le mot se trouve confirmé dans ce passage des Mémoires de Saint-Simon: « Il y avoit une vieille bourgeoise au Marais, chez qui son esprit et la mode avoit toujours attiré la meilleure compagnie de la cour et de la ville; elle s'appeloit madame Cornuel, et M. de Soubise étoit son ami. Il alla donc lui apprendre le mariage qu'il venoit de conclure, tout engoué de la naissance et des grands biens qui s'y trouvoient joints. « Ho! monsieur, lui répondit la bonne femme,

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qui se mouroit et qui mourut deux curs après,

ne sia an grind e jon narage pear dans & souzante du patre-vingts uns ei. La date de la mort de madame Cornuel ixe celle de ce mariage: eile mourut, suivant Tailemant, en 1694.

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Variante de l'edition Monmerque : « Ma dame de Trianges avoit pourtant de l'esprit et de l'elocution; bonne et compatissante, quoique denigrante et railleuse, eile condamnoit souvent les injustices et la durete de sa sœur; et j'ai ouí dire à madame de Maintenon qu'elle avoit trouve dans madame de Thianges de la meitation dans les demèles qu'elle avoit avec madame de Montespan. »

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« C'étoit un homme, dit Saint-Simon, dont l'esprit audacieux se plaisoit à des scènes eclatantes, et que sa figure, sa naissance et les bontes du Roi avoient solidement gàté. »

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