Sivut kuvina
PDF
ePub

P. 119, Périgny.

XX.

Le président de Périgny, personnage trèspeu ou très-mal connu jusqu'aujourd'hui et que M. Charles Dreyss vient de mettre en lumière, dans son excellente édition des Mémoires de Louis XIV pour l'instruction du Dauphin, à laquelle nous renvoyons le lecteur pour les détails. Périgny, d'abord président aux enquêtes, puis conseiller d'État et lecteur du Roi, fut nommé précepteur du Dauphin en 1666. M. Ch. Dreyss nous le montre tenant la plume pour le Roi dans la rédaction du journal secret qui servit de base aux Mémoires. Il mourut en 1670, âgé de quarante-cinq ans. Périgny étoit bel esprit et composa des épigrammes, des madrigaux et même un ballet intitulé les Amours déguisés, dansé sur le petit théâtre du Palais-Royal en 1664 et qui lui valut une épigramme de Benserade. Le couplet rapporté par madame de Caylus donne la juste mesure du talent poétique de Périgny, talent purement de société, et que M. Dreyss a le bon goût de ne pas respecter tout en citant de lui deux ou trois épigrammes et une paraphrase des psaumes. M. Dreyss cite comme témoignages historiques sur Périgny les

lettres de Guy-Patin, la Gazette de France, la Correspondance administrative de Louis XIV, publiée par Depping, M. Floquet, Études sur la vie de Bossuet, Tallemant, Vie de Benserude, etc. On lit d'autre part dans le Segraisiana: « Monseigneur (l'élève de M. de Montausier) ne savoit pas encore les principes de la langue latine, qu'il étoit en colère de ce qu'il ne savoit pas le grec. Il a été cause de la mort de M. de Peregny (Périgny), lequel étudia le grec avec tant d'application qu'il devint malade et mɔurut. Il avoit beaucoup d'esprit et de génie, et il apprit à lire à Monseigneur avec des lettres de filigrane qu'il avoit faites lui-même. »

XXI.

P. 121, 122, Clermont-Chatte.

Saint-Simon confirme, en le développant, le récit de madame de Caylus. Il ajoute que le Roi ayant reçu les lettres manda un soir madame de Conti dans son cabinet; et, malgré ses larmes et son évanouissement, l'obligea à lire, l'une après l'autre, toutes les lettres que contenoit le paquet. Sa conclusion fut le renvoi de mademoiselle Chouin et l'exil de Clermont, qui eut ordre de se défaire de sa charge d'enseigne des gendarmes de la garde.

On sait ce qu'est devenue mademoiselle Chouin. Quant à Clermont, qui etoit de la branche de

Chaste en Roussillon, il reparut à la cour après ⚫ la mort du Roi, et fut fait, en 1715, capitaine des Suisses du Régent. « C'etoit, dit Saint-Simon, un grand homme, parfaitement bien fait, qui n'avoit rien que beaucoup d'honneur, de valeur, avec un esprit assez propre à l'intrigue.......... »

P. 137, du Charmel.

XXII.

Saint-Simon, ami très-particulier de du Charmel, et qui fait plus d'une fois mention de lui dans ses Mémoires, ne parle nullement d'une vision. Il dit que touché par la lecture du livre d'Abbadie sur la Vérité de la religion chrétienne, il quitta brusquement la cour, et se retira dans une maison, « joignant l'institution de l'Oratoire. » — M. de Monmerqué, qui, ‘dans son édition des Souvenirs, relève avec raison le jugement du premier éditeur (Voltaire?) qui présente du Charmel comme un fat à prétendues bonnes fortunes et de l'esprit le plus mince.

Du Charmel, gentilhomme de Champagne, et non Lorrain, comme le dit madame de Caylus, passa la moitié de sa vie à la cour, en qualité de capitaine d'une des deux compagnies des becs à

corbin. Quelques années après sa retraite, il fut exilé de Paris, comme s'étant mêlé des affaires du jansénisme. Après huit ans de cet exil, il sollicita la permission de venir à Paris pour se faire opérer de la pierre; elle lui fut refusée, et la façon dont il fut taillé, par un chirurgien malhabile, fut cause qu'il mourut au bout de trois jours. « C'étoit, dit Saint-Simon, un homme d'une grande dureté pour soi, d'un esprit audessus du médiocre, qui s'entêtoit aisément et qui ne revenoit pas de même, de beaucoup de zèle, qui n'étoit pas toujours réglé, mais d'une grande fidélité à sa pénitence, à ses œuvres, et qui se jetoit la tête la première dans tout ce qu'il croyoit le meilleur; avant sa retraite, fort honnête homme et fort sûr, très-capable d'amitié, doux et bon homme. » Voy. Mémoires de SaintSimon, tomes II, V et XI de la dernière édition (1856).

Du Charmel étoit ami de l'abbé de Rancé, et se retira avec lui à la Trappe. On voit, par la lettre de Saint-Simon, placée en tête des Mémoires, qu'il y étoit en 1669, et que ce fut lui qu'il chargea de porter à Rancé les fragments de ses Mémoires qu'il vouloit soumettre à son approbation.

XXIII.

P. 135, la princesse d'Harcourt.

Le témoignage de Saint-Simon appuie ici encore et en l'aggravant celui de madame de Caylus. Il dit nettement que Brancas, père de madame d'Harcourt, avoit été plus que bien avec madame de Maintenon, et qu'il falloit à celle-ci une raison aussi forte pour prendre en faveur: une personne qui en étoit aussi peu digne. Le portrait que Saint-Simon a laissé de madame d'Harcourt prendroit trop de place dans ces notes; nous préférons y renvoyer le lecteur (tome IVe de la dernière édition) : joueuse, voleuse, avare, gourmande, malpropre, intrigante, basse, cagote, hypocrite, tel est en deux lignes le résumé de ce portrait, assaisonné du récit des tribulations les plus bouffonnes et les plus extravagantes.

XXIV.

P. 136, 137, madame de Gramont.

Saint-Simon, très-particulièrement lié avec du Charmel, comme on vient de le voir, et avec la comtesse de Gramont, et qui parle souvent

« EdellinenJatka »