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des Souvenirs collationné sur le manuscrit original du comte de Caylus, que Marin, son secrétaire, avoit bien voulu lui communiquer. Cette prétention lui a été contestée par M. de Monmerqué, qui, en réimprimant dans sa Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France (1822), les Souvenirs de madame de Caylus, croyoit avoir retrouvé le texte authentique rétabli, par fragmens il est vrai, dans les Mémoires inédits d'une autre élève de Saint-Cyr, fort avant dans l'intimité de madame de Maintenon et de sa nièce, mademoiselle d'Aumale. Selon M. de Monmerqué, mademoiselle d'Aumale, qui avoit voué une sorte de culte à la mémoire de son institutrice, se seroit imposé le devoir de réunir après sa mort tous les documens propres à la faire bien connoitre, et à perpétuer dans la maison

les sentimens de reconnoissance et de vénération qu'elle-même éprouvoit pour la fondatrice. Dans ce but, elle fil prendre des copies des lettres de madame de Maintenon et d'une partie des pièces qui font partie des archives de Saint-Cyr. Elle écrivit même une relation de l'histoire de la maison et des bienfaits qui lui ont été accordés par Louis XIV et par madame de Main

tenon.

C'est dans le cours de cet ouvrage, resté manuscrit, que, toujours suivant M. de Monmerqué, mademoiselle d' Aumale déclare avoir reçu de madame de Caylus ses mémoires écrits de sa main, et que, ne pouvant mieux dire, elle a encadré dans son récit des morceaux entiers de l'ouvrage de madame de Caylus'.

1. Préface de M. de Monmerqué.

Quelque respect qui soit dú au temorgnage d'un homme aussi éclairé que M. de Monmerqué sur l'histoire du XVIIe siècle, nous avouons n'avoir profité dans une certaine mesure des corrections qu'il indique, et qu'il a pratiquées lui-même dans son édition des Souvenirs.

que

Les variantes introduites d'après le texte des mémoires inédits de mademoiselle d'Aumale, nous ont d'abord paru généralement peu heureuses; et M. Sainte-Beuve, dans l'article que nous avons déjà cité, ajoute à notre sentiment l'appui de son autorité1.

En outre, dans l'exposé méme des

1. « Le texte de Petitot, dans la Collection des Mémoires, sous prétexte de plus de correction, est parfois moins attique que le texte des éditions précédentes je dis cela pour ceux qui y regarderoient de près. »

D

faits, nous croyons voir des raisons, non pas de suspecter le témoignage du savant éditeur, mais de nous tenir sur la réserve à l'égard de mademoiselle d'Aumale. Je veux bien que le comte de Caylus, dans la prévision d'une publication, ait malheureusement corrigé, c'est-à-dire altéré en quelques endroits le texte dicté par sa mère; je conviens que le texte jusqu'ici adopté des Souvenirs n'a pas également partout l'abondance, le laisser-aller d'une dictée; mais, dans les leçons fournies par le manuscrit de mademoiselle d'Aumale, je ne vois ni plus de vivacite, ni plus d'abandon; moins de correction tout au plus. « Loin de nous, s'écrie M. de Monnerqué, de suspecter la bonne foi de l'éditeur de 1806! Il peut n'avoir pas bien connu le caractère de l'écriture de madame de Caylus....» Mais, dans la lettre de Ma

rin, croyable sur ce point, puisqu'il s'agit d'un manuscrit longtemps confié à ses soins, il n'est nulle part question d'un ouvrage écrit de la main de madame de Caylus. Il y est dit, au contraire, expressément que c'est pendant une maladie qui la retenoit au lit qu'elle fut sollicitée par son fils d'écrire ses souvenirs, et que c'est au pied de ce lit qu'il les écrivit sous sa dictée. Nous objectera-t-on que madame de Caylus dit au début de ses mémoires : J'écris sans ordre? L'argument ne nous paroi troit pas de conséquence. Si mademoiselle d'Aumale a possédé un manuscrit autographe des Souvenirs de madame de Caylus, il faudroit donc supposer que madame de Caylus eût recopié de sa main le manuscrit dicté à son

fils, pour en faire présent à son amie? Quelle fatigue! N'est-il pas plus simple

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