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paru

E titre de Mémoires, quoique de 'toutes les façons d'écrire la plus simple et la plus libre, m'a cepen

encore trop

sérieux pour ce que j'ai à dire, et pour la manière dont je le dis. J'écris des Souvenirs sans ordre, sans exactitude, et sans autre prétention que celle d'amuser mes amis, ou du moins de

leur donner une preuve de ma complaisance. Ils ont cru que je savois des choses particulières d'une cour que j'ai vue de près, et ils m'ont priée de les mettre par écrit. Je leur obéis; sûre de leur fidélité et de leur amitié, je ne puis craindre leur imprudence, et je m'expose volontiers à leur critique.

Je commencerai ces Souvenirs par madame de Maintenon, dont l'esprit, le mérite et les bontés qu'elle eut pour moi, ne s'effaceront jamais de ma mémoire. Mais ni la prévention que donne l'éducation, ni les mouvemens de ma reconnoissance, ne me feront rien dire de contraire à la vérité.

Madame de Maintenon étoit petite-fille de Théodore-Agrippa d'Aubigné, élevé auprès de Henri IV, dans la maison de Jeanne d'Albret, reine de Navarre, et connu surtout par ses écrits et son zèle pour la religion protestante, mais plus recommandable encore par une sincérité dont il parle luimême dans un manuscrit que j'ai vu de sa main, et dans lequel il dit que sa rude

probité le rendoit peu propre auprès des grands.

Il eut l'honneur de suivre Henri IV dans toutes les guerres qu'il eut à soutenir; et se retira, après la conversion de ce prince, dans sa petite maison de Mursay, près de Niort en Poitou 1.

Le zèle d'Agrippa d'Aubigné pour sa religion, et son attachement pour son maître, lui firent tenir un discours après l'assassinat de Jean Châtel, qui lui fit beaucoup d'honneur dans le parti des huguenots. Vous n'avez, dit-il à Henri IV, renié Jésus-Christ que de bouche, vous avez été blessé à la bouche; mais si vous le renoncez de cœur, Vous serez blessé au cœur2.

M. d'Aubigné s'occupa dans sa retraite à écrire l'histoire universelle de son temps, et, dans la préface de ce livre, il donne à

1. Il en fait la description dans le Baron de Fæneste, chap. v du livre I.

2. Ces paroles sont rapportées par d'Aubigné luimême dans ses Mémoires.

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Henri IV me unge qu'aujours paru si propre à lui et si belle, que je ne puis m empêcher de la rapporter id. Il appelle Henri IV le enaqueria ia sen, einge qui renferme, ce me semble, en deux mots, toute la justice de sa cause, et toute la gloire des autres conquerans.

Théodore-Agrippa d'Aubigné, doat je parle, épousa Suzanne de Lezay, de la maison de Lusignan. Il eut de ce mariage un fils et deux filles : l'ainée épousa M. de CaumonDadde, et l'autre M. de Villette, mon grandpere. Le fils fut malheureux, et mérita ses malheurs par sa conduite'. Il épousa, étant prisonnier dans le château Trompette de Bordeaux, Jeanne de Cardillac, fille de Pierre de Cardillac, lieutenant de M. le duc d'Épernon, et gouverneur, sous ses ordres, de cette place. Sa femme ne l'abandonna jamais dans ses malheurs, et ac

1. Il fut accusé d'avoir fait de la fausse monnoie. (Note de madame de Caylus.)

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