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Boileau. Mais toi, qui ne crains point qu'un Rimeur te noir

ciffe,

Que fais-tu cependant feul en ton Bénéfice!
Attens-tu qu'un Fermier payant, quoi qu'un peu
tard,

De ton bien pour le moins daigne te faire part!
Vas-tu, grand défenfeur des droits de ton
Eglife,

De tes Moines mutins réprimer l'entreprise!
Croi-moi, dût Auzanet *) t'affurer du fuccès,
Abbé, n'entreprens point même un jufte procès.
N'imite point ces Fous, dont la fotte avarice.
Va de fes revenus en graiffer la Justice;
Qui toujours affignans, et toujours affignez,
Souvent demeurent gueux de vingt procès ga

gnez.

Soûtenons bien nos droits:

donne.

Sot eft celui qui

C'eft ainfi devers Caen que tout Normand rai
fonne.

Ce font là les leçons, dont un pere Manceau
Inftruit fon fils novice au fortir du berceau.
Mais pour toi, qui nourri bien en deça de l'Oife,
As fucé la vertu Picarde et Champenoise,
Non, non, tu n'iras point, ardent Bénéficier,
Faire enrouer pour toi Corbin ni le Mazier. **)
Toutefois, fi jamais quelque ardeur bilieuse
Allumoit dans ton coeur l'humeur litigieuse,
Confulte-moi d'abord, et pour la reprimer,
Retiens bien la leçon que je te vais rimer.

Un jour, dit un Auteur, n'importe en quel chapitre,

Deux Voyageurs à jeun rencontrèrent une hui

tre.

*) Célèbre Avocat du Parlement.

**) Deux Avocats criards.

Tous

Boileau.

Tous deux la contestoient, lorsque dans leur che

min

La Juftice pafla la balance à la main.

Devant elle à grand bruit ils expliquent la chofe.
Tous deux avec dépens veulent gagner leur caufe.
La Juftice, pefant ce droit ligitieux

Demande l'huître, l'ouvre, et l'avale à leurs
yeux;

Et par ce bel Arrêt terminant la bataille:

Tenez; voilà, dit-elle, à chacun une écaille.
Des fottifes d'autrui nous vivons au Palais :

Meffieurs, l'huitre etoit bonne. Adieu. Vivez en

paix.

どう

.B. Rous feau.

I. B. Rousseau.

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S. B. I. S. 256. Im Ganzen ist der Werth seiner poetischen Briefe, deren es zwei Bücher unter seinen Wers ken giebt, weder dem Werthe derer von Boileau, noch der häufigen Episteln der spåtern französischen Dichter, gleich zu schäzen. Sie haben weder den feinen, treffenden Spott der erstern, noch den leichten, und selbst durch seine Flüchtigkeit angenehmen Gang der leztern. Sie gehören aber doch im mer noch, auch ihres Inhalts wegen, zu den bessern Beis spielen dieser Gattung. Was man aus ihnen hinweg wüns schen möchte, ist ein gewisser gråmlicher Ton, der eine Folge von manchen Anfeindungen, welche dieser Dichter erfuhr, gewesen zu sein scheint, und der ihn zuweilen verhinderte, Wahrheit und Weisheit des Lebens aus dem rechten und ges fälligsten Gesichtspunkte anzusehen und darzustellen.

A M. DE BONNEVAL

Sur l'Education.

Oui, tout le monde en convient avec toi,
Cher BONNEVAL, et l'epreuve en fait foi.
Pour f'attirer le tribut unanime
D'une fincére et generale eftime,

Les hauts dégrés, la naiffance et les biens
Sont les plus prompts et les plus fûrs moyens:
Mais, fans mérite, un fi beau privilége,
N'eft qu'un filet, un invisible piége,
Que la fortune et nos mauvais Démons,
Le plus fouvent tendent aux plus grands noms.
Les Dignités n'éxigent à leur fuite
Que le refpe&t: l'Eftime eft gratuite.
Pour l'obtenir, il faut la meriter;
Pour l'acquérir, on la doit acheter.
Qui ne fait rien pour cet honneur infigne,
Plus il eft grand, plus il f'en montre indigne.

Votre nobleffe, enfans de la grandeur,
Eft un flambeau rayonnant de fplendeur,
Qui, f'il n'étend fes lumieres propices
Sur vos vertus, éclaire tous vos vices.
Voulez-vous donc, honorables Vainqueurs
Vous aflervir notre eftime et nos coeurs?
Propofez-vous pour régle favorite,
De diftinguer le vrai du faux merite;
Et ce pas fait, fongez, pour fecond point:
Qu'on ne lui plait qu'en ne fe plaifant point
En foumettant, par des efforts extrêmes,
La vanité qui nous cache à nous mêmes;
En confultant ce qu'on doit confulter,
En imitant ce qu'on doit imiter;
Des paffions reprimant l'incendie,
Et fubjuguant la pareffe engourdie,
Lâche tyran, qui n'entraine après lui
Que l'ignorance et le ftupide ennui.
Grands de nos jours, cherchez donc vos modéles.
Chez des amis éclairés et fidéles,

De qui le nom, l'exemple et les confeils
Puiffent fervir de phare à vos pareils.
Aimez en eux, quoi qu'elle vous prefcrive,
La verité fimple, pure et naïve;

Et loin de vous chaffez tout corrupteur,
Tout complaifant, tout ftérile flatteur,
Qui le premier en fecret prêt à rire
De vos excès et de votre délire,
Approbateur folâtre et decevant,
Vous y replonge encore plus avant.
De l'honnête-homme en qui le vrai réfide,
La flatterie inhumaine et perfide
Eft l'eternelle et capitale horreur.
Quelque dégoût que l'orgeilleufe erreur
Puiffe donner de ces fiéres maximes,
Ce font pourtant ces fiertés magnanimes,
Qui du Public, ami de la vigueur,
Gagnent pour lui le respect et le coeur.
La verité foutenant fa querelle,

Combat pour lui, comme il combat pour elle.

En

J.B. Rouf seau.

JB. Rouf feau.

En l'honorant dans les àpres difcours,
Affurez-vous auffi de fon fecours;
Et fans chercher une amitié folide
Dans un mérite indulgent et timide,
Attachez-vous, jaloux d'être honorés,
Aux feuls drapeaux du Pubic révérés.

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29

,,Mon fils, difoit un Maréchal illuftre,
Vous achevez votre troifieme luftre
Mais pour pouvoir noblement figurer
Dans la carriére où vous allez entrer,
Souvenez-vous, quoi que le coeur vous dise,
De ne jamais former nulle hantile

"Qu'avec des gens dans le monde approuvés
Chez des amis fages et cultivés

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"

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Appliquez-vous fur-tout, c'est le grand livre
A vous former dans l'art de favoir vivre.
Dans ce qu'enfeigne un commerce épuré,
L'efprit toujours trouve un fond afluré.
"Quant au furplus, fuivez votre génie :
„Mais ne marchez qu'en bonne compagnie,
„Souvenez-vous que de toute action
"L'autorité fait l'estimation.

„J'aime mieux voir en compagnie exquife
,,Mon fils au bat, qu'en mauvaise à l'Eglife.
"Je ne veux point d'un jeune homme occupé
Faire un Pédant, un Docte anticipé
"Afin qu'un jour l'epée ou bien la caroffe
Trouvent un fot dans un Caton précoce:
Mais je prétens qu'un Cavalier bien-né
En fache affés, pour n'être point berné
Par l'impudence, et l'air de dictature
"Des charlatans de la Littérature.

"

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Si quelque goût par bonheur vous à lui
Pour la lecture, etudiez celui

„D'un Ami fage, et qui puiffe vous dire,
"Quand et comment, et quoi vous devez lire.
Mille Savans jeunes ne favoient rien:

"

Mais qui fait mal, n'apprendra jamais bien. "Que vos devoirs foient votre grande étude. "Tel, pour tout fruit de fa follicitude,

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