Les auteurs des trois discours rassemblés en ce volume, assignent deux causes principales des délits; la misère du peuple et la dépravation des moeurs. Les deux premiers sont de deux auteurs anonymes, et le troisième est du cit. Gillet, membre du tribunat. L'auteur du premier reconnaît pour sources des délits, l'ignorance qui favorise la dépravation des mœurs; la misère qui dispose à tout oser, et l'oisiveté qui alimente tous Jes vices. Il y oppose l'instruction particulière et l'éducation nationale, la censure des vivans et le jugement des morts; l'instruction d'un jury féminin pour tout ce qui a rapport à l'honneur; Ja répartition plus égale des propriétés territoriales, l'encouragement des travaux et de l'industrie, la punition graduée des crimes, et les lois rémunératives.

Le second discours présente à-peuprès les mêmes bases. L'auteur ajoute, aux moyens d'instruction, les lois protectrices de la liberté civile, de l'égalité des droits, de la propriété garantie et limitée, l'influence d'une religion raisonnable et philosophique, la surveillance d'une police active, sans être tyrannique, la modération des impôts, l'établissement d'atteliers, de manufactures, etc.

Le discours du cit. Gillet est divisé en deux parties, parce que l'auteur recherche dans les lois et dans les mœurs deux moyens principaux de prévenir les délits. Il est plus fécond en idées que les deux premiers, plus riche en images et d'un style pius orné. Il propose entr'autres moyens une instruction uniforme, une éducation commune, et veut que l'application des peines et des récompenses publiques soit dirigée de manière à produire une grande impulsion morale,

Lettres sur les études et leur rapport avec l'entendement humain et avec la morale, ou Conseils à un jeune homme qui veut perfectionner son éducation pour s'occuper avec avantage des affaires civiles; par Delpierre Dutremblaye. Vol. in-12, Desenne, 1 fr. 50 c. et 2 fr. fr. de port.

L'auteur démontre la nécessité de connaître la grammaire, l'histoire, les mathématiques, la physique, la logique, la rhétorique, la politique et la morale, même dans les emplois ordinaires de la vie civile. On trouve en même-tems, dans son ouvrage, l'indication et une courte analyse des bons ouvrages qui traitent de ces sciences; ce qui peut être utile aux jeunes gens, sur-tout à ceux qui veulent faire quelques études sans le secours de maîtres.

EDUCATION.

1.) Mémoire couronné par l'Institut national, sur cette question: l'Emulation est-elle un bon moyen d'éducation ? par L, Feuillet. 149 p. in-8. Renouard. I fr. 80 c.

2.) Question proposée par l'Institut national: l'Emulation estelle un bon moyen d'éducation? Mémoire qui a obtenu la première mention honorable dans la séance du 15 Messidor an Ix; par G. Petitain. 80 pag. gr. in-8. Chez le même. I fr. 20 c.

Le premier de ces mémoires a été pour l'affirmative. La question sur les avantages de l'émulation, a éprouvé beaucoup de variations, et il semble que l'Institut a voulu mettre un terme à toutes les opinions paradoxales. Le cit. Feuillet divise son discours en

tout principe d'émulation dans l'organisation d'une éducation publique et nationale, parce que les habitudes, les préjugés et mille autres circonstances s'y opposent, et qu'en dernière analyse ou trouvera, peut-être, qu'avec certains correctifs nécessaires, ce moyen tout dangereux qu'il est, peut cependaut, et doit même encore être mis en œuvre dans quelques parties de l'enseignement.

Mémoire sur cette question, proposée par l'Institut national l'Emulation est-elle un bon moyen d'éducation ? par J. B. Brun. Brochure in-8. Bernard. 2 fr. et 2 fr. 50 c. fr. de port.

L'auteur de ce mémoire se rapproche de l'opinion du cit. Petitain, en regardant l'émulation comme un moyen› funeste d'éducation, et en indiquant des moyens pour la remplacer.

BELLES-LETTRES. Vestiges de l'homme et de la nature ou Essais philosophiques; par le général Desdorides. 2 vol. in-12. de 578 pag. Metz, et Paris, chez Ch. Pougens et Levrault, 3 fr.

Cet ouvrage contient plusieurs morceaux à la manière de Sterne. Ce sont

des réflexions sur différens sujets, qui ne paraissent qu'effleurés au premier abord; mais bientôt ou reconnaît que l'auteur sait, en amusant, présenter des instructions solides.

Dans la seconde partie il s'occupe des diverses contrées de l'Italie, et cherche à faire valoir les beautés du sol qui ont été négligées jusqu'ici par presque tous les voyageurs, qui ne

CLASS E.

L. P. Couret-Villeneuve. 12 pag. gr. in-8. v Panckouke. 40 c. et 50 c. fr. de port.

Le Hameau de l'Agnelas, suivi de diverses Idylles; par un habitant des Alpes. 2 vol. in-12. figures. Lavillette et comp. 3 fr. et 4 fr. fr. de port.

Le hameau de l'Agnelas est situé dans le Voironnais au-dessous de la grande Chartreuse, et environné des paysages les plus romantiques. L'auteur

chante les beautés de cette retraite d'une manière simple et touchante; il ne s'adresse qu'à ses amis et à ses bons voisins. Il leur parle sans art et sans recherche; mais cette simplicité n'exclut pas une certaine élévation, et elle embellit encore les scènes charmantes qu'il présente, et donne plus de prix aux sentimens dont il anime ses descriptions.

Le hameau est suivi de plusieurs pièces de différens genres, dont les uns présentent des tableaux champêtres, où l'on trouve des détails naïfs et gracieux, et des leçons de bienfaisance et d'humanité; les autres sont des scènes domestiques, des caractères, des soliloques, etc. qui se distinguent pour la plupart par une touche philosophique. Nous avons remarqué, parmi les premiers, un joli conte, titulé: l'Oiseleur, et parmi les derniers, une autre pièce intitulée : le Silence.

in

De l'excellence et de la supériorité de la femme; ouvrage traduit du latin de C. Agrippa, avec les commentaires de Roetig. in-12. Louis,

Ceux de nos lecteurs qui connaissent le Traité de Cornelius Agrippa, de nobilitate et præcellentia faminei sexus, seront d'accord avec nous, que cette déclamation, car c'est ainsi que l'auteur l'appelle lui-même, ne

Les Quinze ou Histoire de la grande armée, ouvrage où sont retracés la naissance, le règne et la mort des principaux ennemis de la religion, des mœurs et de toute espèce de gouvernement; M. le curé N***. 98 pag. par in-8. Obré. 1 fr. 50 c. et 2 fr. fr. de port.

L'auteur de cette platte brochure dit qu'elle est destinée à écorcher la dernière queue des anarchistes. Quant à ce qu'il entend par les Quinze, le prétendu curé l'ignore, ou craint de s'expliquer. Nous croyons que les lecteurs ne perdront rien en ignorant ses quinze et sa brochure.