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Miller, fondée en 1867. C'est là une politique semblable à celle qui se pratique en France.

En septembre 1907, l'assemblée générale de la Holsten Bank décide l'acquisition, à dater du 1er janvier 1908, de la Schleswiger Bank, avec son actif et passif, et en même temps l'augmentation de son capital de deux millions de marks à cinq millions et demi, l'émission des nouvelles actions ne devant avoir lieu qu'au cours de l'année 1908, en raison de la mauvaise tenue du marché monétaire.

La Hallescher Bankverein von Külisch, Kämpf et Cie attire à elle, en 1906, la Gewerbebank de Gera qui, en janvier 1908, augmente son capital pour pouvoir absorber elle-même la Weissenfelser Bankverein.

En janvier 1908, la Nurnberger Bank décide sa fusion avec la Bayerische Vereinsbank, de Munich.

Citons, enfin, un cas assez curieux de concentration par absorption. Une firme de banque de Goslar ayant en août 1907 été déclarée en faillite avec un passif de 150,000 marks et un actif de 38,900 marks, la Braunschweigische Bank und Creditanstalt offrit aux actionnaires 50 p. 0/0 de leurs créances, et les créanciers, en présence de ces offres, décidèrent la liquidation extrajudiciaire de la maison en faillite, par les soins de la Braunschweigische Bank, qui acquérait ainsi une nouvelle maison.

Cette concentration, qui se poursuit ainsi sous nos yeux, a des causes nombreuses que nous avons déjà mentionnées. Nous ne pouvons nous empêcher de constater que c'est grâce à cette puissance des banques berlinoises que la crise a pu se dénouer sans trop grands dommages.

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Les Instituts berlinois qui, dans les moments difficiles, ne peuvent pas compter autant sur la Reichsbank que nos établissements de crédit et nos banques locales sur la Banque de France, ont conscience du rôle qu'ils ont à remplir.

Leur puissance financière leur permet, avec des risques divisés, de faire face aux difficultés temporaires.

1. La Banque de France a une encaisse métallique de plus de 3 milliards et demi et peut mettre en circulation plus de 4 milliards et demi de billets; la Reichsbank n'a une encaisse que de 8 à 900 millions de marks et sa circulation fiduciaire n'atteint qu'un milliard et demi de marks.

Cette puissance, quelle est-elle? C'est ce que nous allons examiner en nous servant de quelques chiffres donnant leur état en 1906.

Les banques allemandes représentent un capital total de 3 milliards 700 millions environ, plus un milliard environ de réserves.

Dans ce chiffre, le capital-actions des quatre grands groupes et des trois groupes moins puissants est compris pour 2 milliards 200 millions environ plus 515 millions de réserves, ce qui fait que les Instituts berlinois représentent avec leurs ressortissants une force capitaliste de 2 milliards 700 millions de marks.

Trente-neuf banques hypothécaires représentent de leur côté 754 millions dans les 3 milliards 700 millions du total.

Quelle était la part détaillée des grandes banques berlinoises dans le total en 1906.

La Deutsche Bank groupait un capital de 747,04 millions de marks (capital-actions et réserves), la Diskontogesellschaft, 633,40 millions de marks, l'Association d'intérêts Dresdner Bank Schaffhausens'cher Bank, 558,66 millions de marks, la Bank für Handel und Industrie (Darmstädter Bank), 297,8 millions de marks, la Kommerz und Diskonto Bank, 105,84 millions de marks.

Puis viennent la Mitteldeutsche Kreditbank avec 61 millions de marks, la Nationalbank für Deutschland avec 92,02 millions de marks, la Berliner Handelsgesellschaft avec 129 millions.

Ces chiffres représentent pour 1906 une augmentation totale de 200 millions sur 1905.

Le nombre des banques allemandes va d'ailleurs en augmentant et il ne faudrait pas en faire un argument contre la concentration. Il était de 188 en 1906 (contre 182 en 1905) 1, dont 143 de crédit, 40 hypothécaires et 5 d'émission.

Il est à remarquer que le pourcentage des réserves par rapport au capital-actions augmente d'une manière régulière.

Il est de 27.4 p. 0/0 en 1906 contre 26.4 en 1095, 22.9 en 1900, 18.72 en 1890, 14 p. 0/0 en 1883.

Le dividende moyen des banques allemandes a été en 1906 de 7.91 p. 0/0 du capital actions contre 7.69 p. 0/0 en 1905, et 7.37 p.0/0 en 1904.

1. Pour les années de 1890 à 1904, cf. Depitre, op. cit.

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Soit en ressources personnelles ou fournies par des tiers, les banques avaient à la fin de 1906 l'administration d'une somme totale de 25 milliards, soit une augmentation de 2200 millions de marks sur 1905.

Ces chiffres donnent une idée de la puissance financière des banques allemandes et de son développement.

Y a-t-il lieu d'envisager une continuation de cet accroissement? Nous y croyons pour notre part. L'Allemagne vient de traverser une crise financière. Ses banques ont résisté fort bien à une secousse assez forte. On n'a pas eu à observer les défaillances auxquelles certains s'attendaient peut-être.

La crise, il est vrai, ne pourra être jugée qu'avec le recul du temps, qui seul permettra d'avoir des renseignements exacts sur l'intensité des difficultés rencontrées par les banques allemandes. Les grandes banques se sont soutenues entre elles et le public allemand a fait preuve, somme toute, d'assez de sang-froid.

Mais peut-être peut-on se demander si cette aide mutuelle et cette attitude des capitalistes allemands auraient suffi sans l'appui prêté aux banques allemandes par la finance étrangère.

Quelle a été l'importance de cet appui, et est-ce principalement la France qui a secouru l'Allemagne de ses capitaux. Ce sont là des questions très controversées, qui ne peuvent obtenir de réponse aujourd'hui.

Quoi qu'il en soit, la crise de 1907 a eu cet excellent résultat de faire apparaître en pleine lumière les vices du système et elle a incité à une certaine prudence.

L'Allemagne ne possède pas un capital monétaire aussi considérable que la France et n'a pas pour compenser cette infériorité une règlementation rationnelle du chèque et la pratique des virements qui font la force du crédit en Angleterre.

Ce sont là des inconvénients' qui sont apparus, et il est mené en ce moment même une grande campagne de presse en Allemagne en vue d'obtenir une législation du chèque appropriée aux besoins de la circulation 2.

1. Raffalovich, Le Marché des Capitaux en Allemagne, Économiste français, 4 janvier 1908.

2. Cf. Dr Siegfried Buff, Zur Populariesierung des Schukverkehrs in Deutschland, Münchner Neueste Nachrichten, 7 août 1907.

D'autre part, la législation sur les marchés à terme a paru trop restrictive et un projet de loi actuellement déposé par le gouvernenement au Reichstag va donner plus de libéralité à la spéculation.

La crise actuelle aura eu cet excellent résultat de faire apparaître certaines réformes nécessaires, et leur exécution sera saluée avec satisfaction par tous les économistes.

Est-ce à dire que l'avenir s'annonce radieux! Certes non. Nous allons entrer dans une période de liquidation et déjà les banques d'émission ont abaissé leurs taux d'escompte.

Mais dans un pays comme l'Allemagne, où le développement industriel s'est fait d'une façon extrêmement rapide, où l'audace des capitaux est extrême, où les banques sont très actives, il faut s'attendre de temps à autre à quelques secousses.

Ges crises partielles sont d'ailleurs nécessaires, elles donnent de salutaires avertissements et constituent des soupapes de sûreté contre l'éclatement que serait une crise considérable.

LEON BARETY.

CHRONIQUE DES QUESTIONS OUVRIÈRES

(1907)

Suivant notre plan ordinaire, nous diviserons la présente Chronique en deux parties principales: 1° Mouvement ouvrier proprement dit; 2° Action des pouvoirs législatif et réglementaire en ce qui concerne les ouvriers.

I

Les faits relatifs au mouvement ouvrier proprement dit feront l'objet de quatre chapitres: 1o Statistique des organisations syndicales ouvrières; 2° Grèves en 1906; 3° Mouvement ouvrier en 1907 (A. Grèves; B. Agitation pour l'application de la loi du 13 juillet 1906, sur le repos hebdomadaire; C. Les syndicats de fonctionnaires; D. Le mouvement syndical, les congrès socialistes (Nancy et Stuttgart) et le congrès anarchiste (Amsterdam); E. Relations syndicales internationales); 4° Associations ouvrières de production.

I. STATISTIQUE DES ORGANISATIONS SYNDICALES OUVRIÈRES.

La Direction du travail n'a pas publié, en 1907, une nouvelle édition de son Annuaire des syndicats professionnels; mais le Bulletin de l'Office du travail a donné, dans son numéro de novembre, un résumé général de la situation des syndicats professionnels à la date du 1er janvier. Nous extrayons de ce document les renseignements suivants :

Le 1er janvier 1907, il existait 5,322 syndicats ouvriers, comptant 896,012 membres, soit une augmentation de 465 syndicats et de 60,878 membres par rapport à l'année précédente. Le total ci-dessus comprenait 79,260 femmes, dont 25,145 dans le département de la Seine.

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