Bondillent les troupeaux, et dansent les bergères. Ici l'on peint les fleurs; un autre, sur les eaux, Rival du Dieu des Mers, calme ou grossit les
flots,
A ces soins variés la Déesse préside: Tout s'anime à sa voix;, et sur ceux qu'elle
guide Répandant son esprit et ses dons précieux, Elle en dévoile ainsi l'origine à leurs yeux. Il est un mouvement que rien ne peut suspen-
dre, Facile à démêler, difficile à comprendre. Il vit dans chaque objet, cest par lui qu'à leur fin Les êtres entraînés remplissent leur destin. Par son secours, les corps de diverse nature Reçoivent, en croissant, leur forme, leur ftru- .
cure; Et par l'effet suivi de les combinaisons, Leur vie a des progrès, des ages, des faisons. C'est de son action, en tous lieux répandue, Le monient bien choisi, l'expression rendue, Qui d'un froid mechanisme, indigne du nom d'Art, Distingue les' travaux où l'ame a quelque part. C'est de ce mouvement la vive et juste image, Qui de l'ame feduite ose exiger l'hommage; Tandis que l'oeil content, aux formes arrêté, Approuve des contours l'exacte vérité.
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Voyez au sein des airs les mobiles nuages, Jouëts des vents, tracer la route des orages. L'air agité l'y peint; votre ésprit et vos yeux Sont inítruits à la fois du desordre des Cieux.
Ne mésurez-vous pas, dans sa rapide course, Ce torrent qu'un instant éloigne de fa fource? Ces débris, ce ravage étalé sur ses bords, Calculent la vitesse, et nombrent ses efforts.
Déjà vous démêlez, à travers son écorce, De ce chêne touffé la jeunesse et la force; Déjà ces fiers taureaux, sous fon ombre arrêtés, Vous peignent la fureur dans leurs yeux irrités.
Qu'un mouvement plus vif anime la Nature: Une lource nouvelle enrichit la Peinture Dans les êtres vivans, la crainte ou le desir Donne un corps à la peine et des traits au plaisir; L'instinct les fait agir, aimer, desirer, craindre: On voit dans tout leur corps l'intention fe peindre, Leurs regards f'enflammer, leurs traits l'épanouir; On les voit l'embellir du bonheur de jouir.
S. von ihm B. I. S. 26. Sein Gedicht, La Des clamation théatrale bestand anfänglid nur aus dem Esai sur la Declamation tragique, den er schon im J. 1758 bekannt machte, hernach aber umarbeitete, und mit drei andern Ges ! fången, über das Lustspiel, die Oper, und den theatralis Ichen Tanz, vermehrte. Der Dichter hat die Regeln der Sunft mit sehr wohl gewählten Beispielen, von den berühm: teften franzdfischen Stücken und Schauspielern entlehnt, glücklich zu verbinden, und den Vortrag durch das ange: nehmste stolorit zu beleben gewußt. S. eine Zcrgliede: rung dieses schönen Lehrgedichts in Durch's Briefen, neute Aufl. Th. I Br. 20. 21.
LA DECLAMATION THEATRALE.
Ch. II.
Vous n'avez rien encore, et vous devez tout crain
dre, Si vous ignorez l'art d'exprimer et de peindre, De prodaire au dehors ces orages du coeur, Ces mouvements secrets, ces instans de fureur, Ces rapides retours, cette brûlante ivrelle, Les transports de l'amour, et la délicatesse. Un rôle est à la fois, tendre, emporté, jaloux. Ces contrastes frappans, il faut les rendre tous. Paisible adorateur, là, bornez-vous à plaire: Ici: que
votre front l'enflamme de colère. Sachez surtout, sachez comment, d'un oeil serein, On vient rendre un portrait, que l'on reprend fou-
dain; Comme on traite un objet que l'on croit infidèle; De quel air on lui jure une haine immortelle; Avec quelle contrainte on feint d'autres amours; Et comment on le quitte, en revenant toujours.
Evitez cependant une chaleur factice Qui séduit quelquefois et vit par artifice, Tous ces trépignemens et des pieds et des mains, Convulsions de l'art, grimaces de Pantins. Dans ces vains mouvemens, qu'on prend pour de la
Aâme N'allez point sur la Scène éparpiller votre ame. Ces gestes embrouillés, toujours hors de saison, Ne font qu'un froid Dédale, où se perd la raison.
Un Acteur a paru plein d'ame et de finesse: Il fent avec chaleur, exprime avec justesse: Pour briller, pour séduire, il a mille secrets. Il créa des moyens, qu'on ne connut jamais. Transportant dans son jeu l'ivresse de fon âge, Il a sû des amans rajeunir le langage. Des Rôles langoureux anime la fadeur, Fait sourire l'esprit, et fait parler au coeur. Aimez vous mieux jouer et corriger ces êtres, Automates brillans, qu'on nomme Petits-Mai-
tres ? Portez la téte haute, ayez l'air éventé, La voix impérieuse, ou l'organe fluté? Que votre oeil clignotant et foible, en app&
rence, Sur les objets voisins tombe avec indolence: Que tout votre maintien semble nous annoncer Qu'au sexe inceffamment vous allez renoncer; Que chaque jour pour vous fait éclore une intri-
gue; Qu'un plaisir trop goûté dégénere en fatigue; Et parroissez enfin, excedé de vos noeuds, Accablé de faveurs, et bien las d'être heureux.
Mais ce ton, ces dehors éxigent de l'étude. Pour contrefaire un Fat, il faut de l'habitude. Voyez nos élégans, et nos gens du bel-air; C'est aux plaines du ciel que fe forme l'éclair, Allez, et parcourrez ce magique Théatre D'un monde qui se hait, et pourtant l'idolâtre.
Etudiez à fond l'art des frivolités, Le favant persifage et les mots usités; De vos cercles bourgeois franchisez les ténébres; Obtenez quelques mois de nos femmes célébres. Leur entretien, utile à vos fens rajeunis, Vous enluminera du moderne vernis. Instruisez-vous des soins, des égards que mérite La femme que l'on prend, et celle que l'on quitte. Dillertez fans objet, riez avec ennui; Le monde est vain et sot; soyez sot avec lui; Et revenez, tout fier de cent graces nouvelles, De leurs propres
travers amuler vos modèles. C'est ainsi que l'Abeille, aux approches du jour, Moissonne les Jardins et les Prés d'alentour; Et, disputant la Rose au jeune Amant de Flore, Lorsqu'elle a butiné les dons qu'il fait éclore, Revient dans son alyle obscur et parfumé, Deposer le trésor du miel qu'elle a formé.
Baron jeune et fêté, dans ce monde frivole, En sortant de la scène, aNoit jouer son Rôle. L'ardente vanité se disputoit ses voeux: C'etoit Agamemnon que l'on rendoit heureux. Il confervoit son rang aux pieds de ses Maîtresses; Et se donna les airs de tromper des Duchesles.
Mais craignez d'abuser d'un conseil imprudent. L'acteur n'est plus qu'un fot, l'il devient impudent. Notre foiblesse, à tort, le fiate et le ménage, Si la fatuité survit au Personnage. Votre état est de plaire, et non de protéger; Redoutez le Public; il aime à se venger. Lorsqu'on veut f'elever, il faut favoir descendre. D'un puérile orgueil que pouvez-vous attendre, Quand le premier Valet fe rit de vos hauteurs Et va pour son argent fiffler les protecteurs ? Toi, qui prétends briller dans les scènes burles-
ques, D'un monde moins poli consulte les grotesques;
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