Sivut kuvina
PDF
ePub

fut après l'emploi sans succès des injections iodées qu'on eut recours à la cautérisation, laquelle fut suivie du résultat le plus avantageux.

M. B***, quarante-huit ans, homme vigoureux, habituellement bien portant, avait au côté droit du cou une tumeur arrondie du volume d'une grosse orange, qui, ayant débuté en 1846, s'était depuis accrue d'une manière lente et progressive. Pris de pneumonie en mars 1863, il vit, pendant la durée de cette maladie, son goitre s'accroître et devenir douloureux; il se décida alors à en faire connaître l'existence, car jusque-là il était parvenu à le dissimuler au moyen de sa barbe. Réunis en consultation, MM. les docteurs Barrier, Bonnarie, Pioch et Pomies trouvèrent sur le côté droit du cou une tumeur arrondie, grosse comme deux poings, d'un rouge violacé, fluctuante, et sur laquelle, à raison du gonflement du tissu cellulaire et de la tension de la peau, il était impossible de distinguer les vaisseaux et les muscles; le larynx était dévié jusqu'au niveau de l'angle de la mâchoire du côté gauche; la carotide, que l'on sentait seulement en haut, audessous du maxillaire inférieur pas sait en arrière de la tumeur. Dans l'état des choses, et vu la gravité de l'état du malade, il fut décidé que l'on se bornerait pour le moment à ponctionner la tumeur et à l'évacuer en évitant l'introduction de l'air, afin de faire cesser la tension douloureuse de ses parois et la compression de la trachée et des vaisseaux; la ponction fut faite le lendemain avec un trocart et l'ouverture fermée avec un plumasseau de charpie imbibée de collodion. Le troisième jour la tension du kyste s'étant reproduite, et le cinquième un suintement purulent s'étant fait jour, M. Pomiès incisa la paroi antérieure de la poche dans une étendue de 7 centimètres environ, après quoi il put reconnaître au moyen du doigt que la cavité cystique se prolongeait au delà de la ligue médiane de 4 centimètres au moins, et en bas dépassait un peu le rebord supérieur du sternum; des rugosités donnant la sensation de lames cartilagineuses se reconnaissaient en certains points. Une injection fut faite deux fois par jour avec une solution de teinture d'iode iodurée. Tout alla bien pendant un mois. Mais à partir du 10 juin, le cou devint douloureux, la suppuration félide; une rougeur érysipélateuse se développa autour de la plaie, et un

abcès se forma en dehors du sterno -mastoïdien droit, abcès qui fut ouvert avec la potasse caustique. En même temps, le pouls, qui était tombé à mesure que la pleuro-pneumonie s'était à peu près résolue, remonta à 120, et la situation redevint grave.

Ce fut alors que la fétidité du pus et le mauvais aspect de la plaie persistant, M. Pomiès se décida à détruire par la cautérisation une portion de la paroi antérieure de la poche, et à cautériser ensuite l'intérieur. A raison de l'absence d'une collection de liquide dans l'intérieur du kyste, et à cause du contact des parois, il fallut procéder avec lenteur dans la première partie de cette opération la destruction de la paroi antérieure commencée avec la potasse caustique, puis continuée avec la pâte de Canquoin, ne fut complète qu'au bout de dix jours. Le 8 juillet une dernière application de quatre heures fut faite à l'intérieur, et l'eschare tomba cinq jours après. Une vive inflammation se développa d'abord et se propagea assez loin, mais heureusement fut réprimée par des applications émollientes. A partir de ce moment, la suppuration trouvant une issue facile, le pus cessa d'être fétide; quelques points durs et rugueux restés dans l'intérieur de la poche furent cautérisés à plusieurs reprises avec le nitrate d'argent. Dès lors la plaie marcha vers la cicatrisation. Elle se fit même avec une rapidité qui donnait lieu de craindre que l'orifice ne vint à se fermer avant que l'intérieur ne fût comblé, inconvénient qui fut prévenu au moyen de fragments de sondes œsophagiennes et uréthrales, puis de clous de plomb laissés dans la plaie, de manière à la maintenir ouverte. Enfin le fond de la plaie se combla, et la cicatrisation extérieure put être abandonnée à elle-même. La durée du traitement avait dépassé cinq mois. Revu plus d'un an après sa guérison, le malade ne présentait plus aucune trace de sa tumeur; le larynx est revenu à la partie moyenne du cou, sur le devant duquel on voit seulement trois cicatrices peu importantes. (Comptes rendus de la Soc. imp. de méd. de Lyon, in Gaz, méd. de Lyon, 16 mars 1865.)

Emploi de l'acide chlorhydrique dilué dans le traitement de la goutte chronique. Le docteur Duncan a récemment essayé, avec un très-grand

[ocr errors]

succès, l'acide chlorhydrique dilué dans le traitement de la goutte. Les observations de l'auteur faites à l'infirmerie de Dublin, portaient sur des cas de goutte chronique, et pour le plus grand nombre, de goutte atonique. Il n'y a plus, en Irlande comme dans le reste du Royaume-Uni, à invoquer comme étiologie de la goutte, l'alimentation très-azotée, l'abus des liqueurs fermentées. Comme le fait remarquer le docteur Duncan, la misère proverbiale en Irlande ne permet guère d'observer que la goutte des pauvres.

Ces considérations étaient néces. saires pour se rendre bien compte de l'action du médicament; ces cas de goutte atonique que l'on a à traiter sont bien évidemment liés à des troubles profonds de nutrition Ainsi en donnant l'acide chlorhydrique, on se propose non point de détruire l'acide urique, en excès dans le sang, mais de rétablir la nutrition, pour éviter qu'à l'avenir cet excès se reproduise.

Quelle que soit la manière dont survient cette diminution de l'acide urique préformé, elle est capitale, surtout si l'on admet, conformément aux

[merged small][merged small][ocr errors]

idées de Garrod, que l'essence même. de la goutte est dans le rein qui perd la propriété d'excréter l'acide urique, lequel s'accumule alors dans le sang et dans les organes. Il est bien évident que cet arrêt n'est que momentaué; c'est une suspension de la fonction, laquelle se rétablit après l'accès, et la meilleure preuve qu'on en puisse donner, c'est que la quantité d'acide urique secrétée par les urines diminue pendant l'accès.

L'acide chlorhydrique dilué, donné, comme l'indique le docteur Duncan, dans les cas de goutte chronique, nous paraît agir non-seulement en rétablissant la nutrition, les actes réguliers et normaux d'assimilation et de désassimilation, mais encore comme agent diurétique. On comprend que cet acide dilué, employé d'une façon continue, puisse être très-utile à ce double point de vue.

Il y a cependant des cas de goutte atonique avec dyspepsie gastralgique, et où l'emploi d'acides minéraux, même à très-faibles doses, est entièrement contre-indiqué. (Dublin quaterly medical journal, mai 1865, et Gazette médicale de Paris.)

ACADÉMIQUES.

CHARRIERE

mètre de long, faite avec deux tringles de fil de fer fixées parallèlement à six centimètres d'écartement l'une de l'autre, au moyen de deux branches

(Etats-Unis d'Amérique), et employé avec succès en France par MM. Shrimp. ton et Gantillon, qui ont bien voulu lui en confier la fabrication.

Cet appareil, très-simple, se compose d'une attelle (fig. 1) d'un

Fig. 1.

B

transversales. Après avoir ployé cette attelle à l'aide des pinces (fig. 2) pour lui faire prendre exactement la courbure qui convient au pli de l'aine, à

CHARRIERE

Fig. 2.

la flexion que l'on désire donner au genou et au cou-de-pied, on enveloppe le membre de tours de bande, ne

laissant passer que les parties BB (fig. 1), qui s'accrochent à la corde de suspension; l'attelle appliquée à la

[merged small][merged small][graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][merged small]

Le membre inférieur (ou supérieur) est suspendu comme dans un hamac (fig. 3) au moyen d'une corde D armée de deux crochets CC, qui s'agrafent avec deux anneaux de fil de fer BB (fig. 1) coulant sur l'attelle A.

Emporte-pièce histologique. M. J. Charrière présente à l'Académie un nouvel instrument qu'il a fabriqué sur les indications de M. le docteur Duchenne, de Boulogne, et auquel l'auteur a donné le nom d'emporte-piece histologique. Cet instrument est destiné à aller chercher isolément, dans la profondeur des tissus, un petit fragment que l'on veut soumettre à l'examen microscopique; ce que l'on ne peut faire aussi sûrement avec le harpon de M. Mideldorff. Il se compose d'une tige cylindrique ABC (fig. 1), divisée en deux moitiés, dont l'une best fixée sur un manche C par la vis B, et dont l'autre a est mise en mouvement sur la première b en poussant le bouton quadrillé A.

On fait pénétrer l'emporte - pièce fermé (fig. 2), puis on l'ouvre comme la figure 1. Le petit fragment de tissu, s'étant engagé au-dessous du crochet de la pointe C, est divisé par les bords tranchants de ce même crochet C et par l'extrémité libre de la moitié a. Il se trouve ainsi enfermé dans la cavité A (fig. 3). On retire alors l'emporte-pièce sans ac

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

VARIÉTÉS.

Le Moniteur du dimanche 6 août contient un rapport à l'Empereur sur la réorganisation du corps des officiers de santé de la marine. Suit un décret dont la longueur nous empêche de donner le texte en entier. Voici un extrait du décret Composition du corps de santé de la marine.

TITRE Ier.

Art 1er. Le cadre du personnel du corps de santé de la marine est fixé comme suit: Inspecteur général, 1.

Service médical.

[ocr errors]

Directeurs du service de santé, 3; inspecteur adjoint. 1; médecins en chef, 10; médecins professeurs, 12: 6 de 1re classe, 6 de 2e classe; - médecins principaux, 32: 16 de 1re classe, 16 de 2e classe; médecins de 1re classe, 125; médecins de 2e classe, 200; Aides-médecins, 120.

Service pharmaceutique.

Inspecteur-adjoint, 1; pharmaciens en chef, 3;

--

[ocr errors]

pharmaciens profes

seurs, 6: 3 de 1re classe, 3 de 2e classe; pharmaciens principaux, 2:1 de 1re classe, 1 de 2e classe; - pharmaciens de 1re classe, 9; - pharmaciens

de 2e classe, 18; Aides-pharmaciens, 15.

Art. 2. Les nominations à ces grades sont faites par l'Empereur.

Les officiers du corps de santé demeurent placés sous le régime de la loi du 19 mai 1834, concernant l'état des officiers. - Le passage de la 2e à la 1re classe du grade de médecin ou pharmacien professeur, et de médecin ou pharmacien principal, a lieu à l'ancienneté, par décision ministérielle.

Art. 3. Les emplois du service de santé aux colonies sont remplis par des médecins et par des pharmaciens de la marine. Le nombre de ces emplois est fixé par des décisions spéciales.

[blocks in formation]

Art. 4. La solde des médecins et des pharmaciens de la marine est fixée comme suit: directeurs - Inspecteur général du service de santé, 12,000; de 1re classe, 10,000; de 2 classe, 8,000; inspecteurs adjoints, 8,000; médecins et pharmaciens en chef, 5,000 ; — médecins et pharmaciens professeurs, et médecins principaux de 1re classe, 4,000; - de 2 classe, 5,500; médecins et pharmaciens de 1re classe, 3,000; - médecins et pharmaciens de 2e classe, 2,000; Aides-médecins et aides-pharmaciens, 1,200.

Les médecins embarqués, les médecins attachés aux divisions des équipages et les médecins attachés aux divers établissements hors des ports, continuent à recevoir les suppléments déterminés par les tarifs en vigueur et afférents à ces différentes positions.

TITRE III. De l'admission et de l'avancement.

Art. 5. Les aides-médecins, les médecins de deuxième classe et les médecins professeurs de deuxième classe sont nommés au concours, suivant l'ordre de classement établi par les jurys médicaux.

Les médecins de première classe sont nommés au concours et au choix. Les nominations au choix ne peuvent avoir lieu que pour moitié seulement des va

cances.

Les médecins principaux sont nommés moitié à l'ancienneté et moitié au choix. Les médecins en chef sont nommés au choix.

Les médecins principaux et les médecins en chef sont choisis sur un tableau d'avancement dressé par le conseil d'amirauté.

Notre distingué collaborateur, M. le docteur Fonssagrives, vient d'être nommé membre correspondant de l'Académie de médecine.

Par suite de la retraite de MM. F. Voisin et Mitivier, les changements suivants ont lieu dans les services d'aliénés des hôpitaux de Paris :

M. Delasiauve passe à l'hospice de la Salpêtrière, en remplacement de M. Mitivier;

M. A. Voisin est nommé à l'hospice de Bicêtre, en remplacement de M. Delasiauve;

M. Berthier est nommé au même hospice, en remplacement de M. F. Voisin. Pour les articles non signés, F. BRICHETEAU.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.

De l'action physiologique et thérapeutique des sulfites
et des hyposulfites. (1er article).

Par M. le docteur Constantin PAUL.

INTRODUCTION.

Le travail que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui au public médical n'est point original, il a seulement pour but de soumettre à son appréciation la valeur thérapeutique de médicaments sur lesquels de nombreuses expériences ont été faites en Italie il y a cinq ans, et dont l'usage, devenu presque général en ce pays, s'est répandu depuis en Allemagne et en Angleterre. Les sulfites étaient employés de temps immémorial comme antiputrides, mais il vingt ans la préoccupation de conserver les cadavres en fit étudier y a avec soin les propriétés. On essaya surtout dans ce but les préparations arsenicales et sulfitiques; les sulfites furent préférés par leur prix peu élevé et leur absence de propriétés toxiques, aussi depuis cette époque, la conservation des pièces anatomiques et l'embaumement des cadavres devinrent d'un usage journalier, sans créer de difficulté pécuniaire ou légale. Personne n'ignore qu'aujourd'hui tous les cadavres de nos amphithéâtres de dissection sont conservés par l'injection dans les artères d'une solution d'hyposulfite de soude, procédé qu'on doit à M. Sucquet.

Dans l'industrie, les sulfites sont très-employés, et les usages qu'on en fait sont toujours des applications de leurs propriétés réductrices. On les emploie pour enlever aux tissus ou à la pâte de papier l'odeur de chlore contractée par le blanchiment. Comme agents désoxydants, ils empêchent les vins blancs de se brunir. Dans les fabriques de sucre de betterave, on lave tous les sacs et les ustensiles avec des solutions sulfitiques, pour enlever tout germe de fermentation. Le suc de betterave additionné d'une petite quantité de sulfite de soude peut se conserver un certain temps sans fermenter, et la pulpe traitée de la même manière ne se colore pas à l'air. Enfin les sultites partagent encore les propriétés parasiticides de l'acide sulfureux.

On aurait pu se demander si cette propriété éminemment désoxydante et antifermentative des sulfites, qui peut arrêter pendant plusieurs mois la putréfaction des cadavres, ne pourrait pas être utilisée

TOME LXIX. 4e LIVR.

10

« EdellinenJatka »