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Il a de la faiblesse, du sopor, il se sent mal, est forcé de se coucher. S'il veut se lever il trébuche et tombe. Les plaies s'élargissent et deviennent livides, sanieuses, le pied et la jambe droite se gonflent. L'état typhoïde continue, la plaie devient gangréneuse, le chien meurt dix jours après la deuxième injection. A l'autopsie, poumons normaux, foie et cœur de même, muqueuse de l'estomac colorée en rouge vineux vers le pylore. Muqueuse du duodénum enflammée, on trouve de petits ulcères; l'un d'eux, plus grand que les autres, ayant 1 centimètre de diamètre, situé plus près du pylore, a des bords élevés et profonds, il a détruit toutes les tuniques de l'intestin moins le péritoine, qui, en ce point, est violacé. Le gros intestin contient une matière pulpeuse, rouge brune, et présente beaucoup de points de couleur ardoisée dont quelques-uns sont suppurés au centre.

Le chien de l'Expérience XXI, qui, sous la protection des sulfites, a parfaitement supporté l'injection, se trouvant bien et ne prenant plus rien depuis cinq jours, est soumis à une nouvelle expérience. Le docteur Polli lui fait une injection de 1 gramme de pus, et deux jours après en fait une semblable. Peu de minutes après la première injection le chien est abattu, vomit, a la diarrhée, et reste couché toute la journée. Le lendemain, il reprend un peu de forces, mais après la seconde injection il s'affaiblit considérablement et reste couché jusqu'au jour suivant, où il prend un peu de nourriture. Le jour d'après, le chien qui, jusque-là avait été trèsvif, paraît abattu, il reste couché, mange peu et de mauvaise grâce, il boit au contraire beaucoup, et quand il cherche à se lever il trébuche. La plaie s'élargit, devient sanieuse et fétide. Après six jours d'une maladie de forme typhoïde, il se relève peu à peu et recommence à manger. La plaie se remplit et se cicatrise, et le douzième jour après la seconde injection il peut être considéré comme guéri. A cette époque, on le tue et l'on trouve l'intestin avec des traces de phlogose et de l'injection. Il y a des arborisations dans le duodénum et le reste de l'intestin grêle. Les autres viscères sont sains.

Après cet essai satisfaisant on varie l'expérience pour voir quelle est la dose de sulfite nécessaire. Deux chiens reçoivent, l'un 3 grammes de pus pourri en une seule fois, et l'autre 6 grammes en deux fois, tous deux meurent avec des symptômes typhoïdes ; un troisième, traité par le sulfite, mais à la dose de 4 grammes seulement en trois jours, et recevant 3 grammes du même pus que les deux autres, meurt trente heures après l'injection. On suppose dans ce cas, et je partage l'avis du professeur Polli, que ce chien ne meurt que parce que la dose du sulfite a été trop faible.

Exp. XXIV. A un chien du poids de 5 kilogrammes, on fait prendre en huit jours 21 grammes de sulfite de soude, alors on injecte 3 grammes de pus pourri, et deux jours après on fait une injection semblable. Ce chien meurt le lendemain de la deuxième injection. A l'autopsie violente gastro-entérite.

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Exp. XXV. A un chien du poids de 5 kilogrammes, qui en trois jours avait pris 4 grammes de sulfite de soude, on injecte 3 grammes de pus putréfié. Le chien meurt trente heures après l'injection. - A l'autopsie forte gastro-entérite.

Exp. XXVI. A un chien du poids de 4 kilogrammes, on injecte 3 grammes de pus pourri. Cinq jours après le chien meurt avec des symptômes typhoïdes et une gangrène de la plaie.

Le professeur Polli recommence donc la même expérience avec du sulfite donné à la dose de 15 à 20 grammes avant l'expérience. Quatre chiens servent à cette épreuve. Ceux qui ont été sulfités ré– sistent beaucoup mieux à une dose de pus qui va à 2 et 3 grammes. Mais dans une cinquième injection, où l'on fait pénétrer 4 grammes de pus à la fois, le chien ne résiste plus, malgré le sulfite donné à la dose de 13 grammes, et meurt au bout de six jours. L'avantage des sulfites se montre donc encore de la manière la plus claire, alors qu'on emploie du pus pourri et qu'on en injecte la dose de 3 grammes à un chien.

Exp. XXVII. A un chien de 5 kilogrammes, on donne en trois jours 14 grammes de sulfite de soude, puis on lui injecte 3 grammes de pus putréfié, et on continue pendant six jours l'administration de 6 grammes de sulfite par jour. Après cinq jours de malaise sans sopor le chien se rétablit, et huit jours après l'injection, il est en pleine santé; sa plaie est cicatrisée.

Exp. XXVIII. A un chien du poids de 4 kilogrammes, on injecte 2 grammes du même pus employé dans l'expérience précédente et le même jour. Après l'opération, le chien refuse toute nourriture et devient somnolent, la plaie présente un aspect livide et ne guérit qu'au bout de dix jours de maladie.

Exp. XXIX. A un chien du poids de 6 kilogrammes, on fait prendre en trois jours 18 grammes de sulfite de soude, puis on lui injecte dans les veines 3 grammes de pus putréfié. Au bout de trois jours de malaise, mais sans somnolence, le chien commence à se remettre, si bien que le huitième jour après l'injection il est complétement convalescent.

Exp. XXX. A un chien du poids de 7 kilogrammes, qui n'a pris aucun remède, on injecte dans la fémorale 3 grammes de pus corrompu employé dans l'expérience précédente et le même jour. Le chien reste lourd et somnolent, il refuse de manger pendant cinq jours, la plaie de l'opération devient livide. Au bout de ce temps le chien commence à se rétablir. Ce n'est qu'au bout de quatorze jours que le chien peut être considéré comme guéri.

Exp. XXXI. Un chien du poids de 5 kilogrammes prend en

quatre jours 13 grammes d'hyposulfite de soude, puis on injecte dans sa fémorale 4 grammes de pus pourri. Le chien refuse toute nourriture, il devient somnolent et se plaint des flanes. Il meurt au bout de six jours. A l'autopsie, on trouve les poumons gorgés de sang noir, l'estomac et les intestins phlogosés et la plaie de l'opération gangréneuse.

Le professeur Polli tirait donc de là une première conclusion, c'est que les sulfites devaient être un médicament précieux à employer dans le cas d'injection purulente et de pyohémie. Nous verrons plus tard, dans la seconde partie de ce travail, si ces espérances ont été réalisées. Poursuivant ses recherches, le professeur Polli voulut tenter la même chose sur l'injection putride engendrée par des produits normaux putréfiés.

Il choisit le sang, et prit pour ses expériences du sang de bœuf défibriné par le battage et laissé à l'air pendant tout le mois de novembre 1860. Ce sang ne tarda pas à se putréfier, il avait au moment de son emploi une couleur violacée, une odeur extrêmement fétide, ammoniacale; mais au microscope on reconnaissait encore les globules rouges du sang, quoiqu'ils eussent subi cette déformation que Richardson a décrite comme propre au sang ammoniacal. Si, au contraire, on prenait du sang frais et qu'on le traitât sous le champ du microscope par les sels sulfitiques, on trouvait qu'il s'y établissait une forte exosmose, au détriment des globules.

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4e SÉRIE. EXPERIENCES AVEC LE SANG PUTRÉFIÉ. Les désordres produits par l'injection de sang putréfié sont plus terribles encore que ceux que produit le pus. Sur huit chiens auxquels on a injecté de 1 à 2 grammes de sang putride, cinq sont morts dans un espace de temps qui a varié entre trois et douze heures, et cinq autres auxquels on a injecté de 3 à 8 grammes de sang, sont morts sans exception. Au contraire, chez les animaux traités à diverses doses par les sulfites, on trouve que sur onze expériences où l'on a injecté de 1 à 2 grammes de sang, il y a eu huit guérisons, et que chez les trois animaux morts, le sulfite n'a été donné que le dernier jour. En outre, dans la seconde série comprenant les six chiens auxquels on a injecté de 3 à 5 grammes de sang, après traitement plus ou moins énergique par les sulfites, il n'y a eu que quatre morts; deux chiens ont donc pu recevoir l'un 3 grammes et l'autre 4 grammes de sang putréfié et guérir. Si l'on fait le total, on trouve chez les chiens non sulfités dix morts sur treize, et chez les chiens sulfités sept morts sur dix-sept expériences.

Ces résultats favorables des sulfites se trouvent, du reste, déve

loppés dans le résumé qui suit, résumé dans lequel on peut pourtant retrouver très-clairement toutes les précautions prises pour mettre les animaux dans des situations autant que possible identiques.

Il faut remarquer, en outre, que dans un certain nombre de cas de mort, les chiens n'avaient pris que de très-petites doses de sulfite, de 1 à 4 grammes par exemple dans les expériences XXXIII, XXXIV et XXXVI.

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Exp. XXXII. A un chien du poids de 10 kilogrammes on injecte grammes de sang de boeuf pourri. Le chien meurt au bout de douze heures, avec une très-violente gastro-entérite et des noyaux apoplectiques dans le poumon.

Exp. XXXIII. Un autre chien, du poids de 6 kilogrammes, prend, trois heures avant l'expérience, 3 grammes 1/2 d'hyposulfite de soude, on lui injecte 5 grammes de sang putride employé dans l'expérience précédente. Ce chien meurt vingt heures seulement après l'injection. On lui trouve une violente gastro-entérite, mais les poumons presque normaux.

Exp. XXXIV. A un chien du poids de 10 kilogrammes on injecte par la fémorale 5 grammes de sang putréfié, mêlé à 1 gramme d'hyposulfite de soude et dissous dans un peu d'eau. Le chien meurt au bout de douze heures environ de gastro-entérite et de pneumonie; mais ces lésions sont moins graves que dans l'expérience XXXII.

Exp. XXXV. A un chien de 6 kilogrammes on injecte 5 grammes de sang putride. Dix heures après environ le chien meurt avec des vomissements de sang. Toute la muqueuse gastro-entérique est fortement rougie, les poumons sont pleins d'ecchymoses.

Exp. XXXVI. A un chien du poids de 6 kilogrammes on donne en vingt-quatre heures 4 grammes d'hyposulfite de soude, puis on lui injecte 5 grammes de sang putride. Le chien vit dix jours. A l'autopsie, les poumons sont normaux, mais il y a une gastro-entérite passée à l'état purulent.

Ces résultats, bien que peu satisfaisants, montraient déjà qu'une faible dose de sulfite pouvait éloigner la mort. Le professeur Polli recommença donc immédiatement les mêmes recherches, mais en augmentant la dose du médicament, qui de 1 à 4 grammes fut portée à une dose variant de 6 à 40 grammes. En outre, à mesure qu'un chien résistait à une certaine dose de sang putride lorsqu'il prenait du sulfite, on renouvelait l'expérience sur le même animal sans préparation aucune, et il mourait alors presque fatalement, démontrant ainsi que la dose qu'il avait supportée l'aurait tué infailliblement sans l'usage des sulfites.

Exp. XXXVII. A un chien du poids de 8 kilogrammes on fait prendre dans les douze heures 6 grammes d'hyposulfite de soude, puis on lui injecte 4 grammes de sang putride. Après

deux jours d'un léger sopor et de malaise, le chien se rétablit en pleine santé.

Exp. XXXVIII. Au même chien de l'expérience précédente, déjà complétement rétabli, on injecte 2 grammes de sang putride sans l'avoir préparé par aucun remède. Le chien devient malade : sopor, inappétence, plaie livide; ce n'est qu'au bout de six jours. qu'il reprend sa vivacité, et peu de temps après il est guéri.

Exp. XXXIX. A un chien de 8 kilogrammes on fait prendre dans les quarante-huit dernières heures qui précèdent l'opération, 16 grammes d'byposulfite de soude, puis on lui injecte 3 grammes de sang putride. Deux jours après, ce chien est convalescent, et trois jours plus tard, il est rétabli en pleine santé.

Exp. XL. A un chien du poids de 7 kilogrammes on injecte 3 grammes du même sang putride employé dans l'expérience précédente et le même jour. Au bout de quatre heures, le chien meurt. A l'autopsie, rougeur intense de toute la muqueuse gastro-entérique et foyers ecchymotiques dans les poumons.

Exp. L. A un chien de 7 kilogrammes on injecte 3 grammes du même sang putride. Au bout de cinq jours d'une affection de forme typhoïde, le chien meurt. A l'autopsie, rougeur intense de toute la muqueuse gastro-entérique; ecchymoses suppurées dans les poumons.

Exp. LI. A un chien de 7 kilogrammes on injecte dans la fémorale 1 gramme de sang putride. Ce chien prend des symptômes de gastro-entérite qui durent seize jours, puis guérissent.

Exp. LII. A un chien de 6 kilogrammes on injecte 1 gramme du sang de l'expérienee précédente, mais mélangé avec 3 grammes d'une solution saturée de bisulfite de soude. Le chien est indisposé pendant huit jours; mais il n'a pas de coma, et il guérit.

Exp. LIII. A un chien de 5 kilogrammes on injecte 1 gramme du même sang putride, mêlé à 3 grammes de sulfite de soude neutre en solution. Le chien reste légèrement malade pendant six jours, puis guérit.

Exp. LIV. A un chien de 7 kilogrammes on injecte par la fémorale 2 grammes de sang putride, et aussitôt après 4 grammes d'une solution saturée de bisulfite de soude. Le chien meurt au bout de dix heures avec les poumons légèrement congestionnés, mais avec une inflammation gastro-entérique très-intense.

Exp. LV. A un chien de 5 kilogrammes 1/2 on injecte par la fémorale 1 gramme 1/2 de sang humain pourri (extrait depuis deux mois environ). Au bout de huit heures, le chien meurt avec beaucoup d'ecchymoses dans les poumons et une violente gastro

entérite.

Exp. LVI. A un chien de 9 kilogrammes, auquel on a administré, dans les trente-six dernières heures, 14 grammes de sulfite de soude, on injecte 2 grammes du sang de l'expérience précédente. Au bout de quatre jours de malaise, le chien est guéri.

Exp. LVII. A un chien de 9 kilogrammes, auquel, dans les trente-six dernières heures qui précèdent l'expérience, on a fait prendre 14 grammes de sulfite de soude, on injecte dans la fémo

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