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ne put se sauver que par la fuite. Arrivé à Seta (Chi thian), petite ville de la province d'Oomi, il s'y noya de désespoir.

Depuis ce temps, l'impératrice gouverna tranquillement; elle occupa le palais d'Iwaré-no miya (Phan yu koung), dans le Yamato, et y fit les funérailles de son époux. Son fils fut déclaré Taïsi ou successeur.

Deux fois elle envoya des ambassadeurs avec des présens à l'empereur de la Chine de la dynastie de Ghi (Wei) 1, et elle reçut souvent des ambassadeurs et des présens de ce monarque.

Zon ken (Sun khiuan) 2, de la dynastie des Go (Ou), qui régna alors dans la Chine méridionale, conçut le projet de se rendre maître du Japon, et y envoya une armée de plusieurs dixaines de mille hommes. La plus grande partie mourut en mer par la peste, ce qui fit échouer l'expédition.

Il est question de cette impératrice dans plusieurs auteurs chinois. Elle régna 69 ans, et mourut à l'âge de 100 ans ".

XVI. DARI 皇天神應 O SIN TEN O.

(De 270 à 312 de J. C.)

O SIN TEN O (Yng chin thian houang) était fils de Tsiou aï. Sa mère Singou kwo gou se trouvant enceinte de lui à la mort de son époux, il était déjà, avant sa naissance, considéré comme le successeur du Daïri, et c'est pour cette raison qu'on le nomma TAÏ TSIOU TEN O (Taï tchoung thian houang, ou l'empereur dans le ventre de sa mère). Il naquit avec une loupe sur le bras, de la forme d'un carquois, anciennement nommé fonda ou tomo, à présent yébira, ce qui lui fit donner aussi le nom de FONDA-NO TEN 0.

Il parvint au trône à la mort de sa mère, et occupa le palais d'Aké-no miya (Ming koung), à Karou-no sima (King tao), dans la province de Yamato. Il fit venir beaucoup de Yemisi ou habitans de leso et de gens du San kan (San han); il employa les premiers à construire une chaussée qui conduisit à ses écuries,

(1) L'histoire de la Chine parle d'une de ces

ambassades; on y lit: «La seconde des années

aking thsou (238 de J. C.), sous l'empereur

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du pays de Wo (ou Japon), envoya à la ca

pitale un de ses grands, qui apporta le tribut.

« Cette ambassade fit que les Wei furent en

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les autres à creuser un étang; voulant prouver par-là sa souveraineté sur tous ces peuples. Les trois royaumes de San kan lui envoyèrent des présens, et se conformèrent à la manière de gouverner du Japon.

Le premier ministre Také outsi-no soukouné vint en Tsoukouzi pour saluer le Daïri. Son frère Oumasi outsi-no soukouné l'accusa, après son départ de Yamato, d'avoir conspiré avec les peuples de San kan pour se révolter, ce qui irrita le Daïri au point qu'il envoya après lui pour le faire mettre à mort; mais son innocence ayant été reconuue, un de ses serviteurs, nommé Iki-no Atafi-no Maneko (I khi Tchy tching Ken tsu), qui avait répandu le bruit de la rebellion, subit le sort destiné à son maître. Také outsi-no soukouné se rendit en secret chez le Daïri pour lui prouver son innocence; les deux frères eurent l'ordre de se justifier devant les dieux, en plongeant la main dans de l'eau bouillante. Cette épreuve démontra pleinement l'innocence du premier, qui fut rétabli dans ses emplois. C'est de cette époque que date l'oukisiyoo (thang khi thsing) ou la justification par l'eau bouillante.

A cette époque, Wo nin (Wang jin), grand philosophe, arriva du royaume de Fiaksaï; il apporta le Ron go (Lun yu) et d'autres livres1, qu'il présenta à l'empereur; il enseigna aussi à lire et à écrire 2 à Oudzi-no Wakaï Ratsou go (Wen tao Tchi Lang tsu), fils du Daïri. Alors furent aussi introduits l'art de

(1) Le Lun yu est le troisième des Szu chou, ou quatre livres de Confucius et de Mencius. La

grande histoire du Japon,史本日大

Daï ni fon si, dit que Wo nin apporta un Lun yu en dix volumes ou cahiers, et le

文字千

Thsian tsu wen, ou l'Écrit en mille caractères, en un volume. Ce dernier ouvrage est un livre élémentaire dans lequel les enfans chinois apprennent les mille caractères les plus nécessaires. Il se compose, en effet, de mille signes idéographiques chinois, dont aucun ne revient une seconde fois, et qui sont disposés de manière que deux fois quatre forment toujours une phrase ou un sens complet. Ce traité a été composé sous Wou ti, fondateur de la dynastie de Liang, lequel régna de 502 jusqu'en 549 de J. C. Ce prince aimait beaucoup la calligraphie, et avait fait une collection des autographes du célèbre calligraphe Wang hi; il ordonna à un de ses écrivains, nommé Tcheou hing szu, d'en extraire mille caractères, et de les disposer de

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(2) Jusqu'au temps du Daïri O ZIN TEN O, les Japonais n'avaient pas d'écriture; les ordonnances et les proclamations étaient publiées de vive voix. Ce ne fut que sous le règne de ce prince que l'on commença à se servir des caractères chinois nommés Sin zi, et plus tard Kan zi, c'est-à-dire lettres de Thsin et de Han. O ZIN TEN O envoya aussi, en 284 (le 6o jour de la 8 lune), une ambassade dans le royaume de Fiaksaï (Pě tsi) en Corée, pour y chercher des hommes instruits et en état de répandre la civilisation et la littérature de la Chine dans son pays. Cette ambassade ramena avec elle le cé

filer, celui de travailler au métier et celui de coudre; ils vinrent du San kan et du royaume de Go (Ou), dans la Chine méridionale.

Les descendans des empereurs de la Chine Sin si kwo (Thsin chi houang) et ceux de la dynastie des Go kan (Heou han) 1 vinrent à la cour du Daïri.

Le Daïri s'amusant à la chasse sur le mont Yosi no (Kỹ yě), et y ayant pénétré jusqu'à l'endroit nommé Kousou (Kouě tsao), un homme qui y demeurait lui offrit pour se rafraîchir du ko zaki (li) ou vin doux; c'est pour cette raison que tous les habitans de Yosi no-no Kousou ont encore la libre entrée chez le Daïri.

O sin ten o mourut après un règne de 41 ans, il en avait vécu 110. Après son décès, on l'honora comme un dieu, parce que sa mère, étant enceinte de lui, avait vaincu les peuples du San kan; on lui bâtit, dans la province de Bouzen, un temple nommé Ousaï-no miya (Yu tso koung) : à la construction de cet édifice, huit pavillons blancs descendirent du ciel; c'est pourquoi on donna à la divinité qu'on y révère le nom de Fatsman daï Bosats (På fan taï Phou sa) 2, le grand Bodhisattwa aux huit drapeaux 3.

lèbre Wo nin, qui remplit parfaitement l'objet que le Daïri se proposait.

Voici ce que les annales japonaises intitulées Sio nitso pon gi nous apprennent sur ce personnage : « Wo nin était de la famille de l'empereur a Kao tsu, de la dynastie des Han. Ce monarque « avait un descendant nommé Ran (Louan); Wo a kou (Wang keou) était de la postérité de ce der« nier; il se retira dans le Fiaksai. Dans le temps a que Ko sou wo (Kieou sou vang) régnait dans « ce pays, O ZIN TEN O lui fit demander, par une « ambassade, un homme lettré. Ko sou wo choisit alors Wo nin, fils de Wo kou, et l'envoya pré«senter ses hommages à l'empereur. Wo nin ar« riva à la cour, dans la seconde lune de l'an 285, et fut nommé instituteur des princes impériaux. » C'est de lui que date l'introduction de la littérature au Japon. Ses descendans ont rempli de hautes dignités militaires sous le règne de KWAN MOU TEN O, Le Daïri, entre 781 et 805 de J. C.

a

a

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Le mérite de Wo nin a paru si éminent aux Japonais, qu'ils lui ont accordé des honneurs divins. Son temple principal est dans la province d'Idzoumi, et s'appelle Too wara daï mioo in. Wo nin y est adoré conjointement avec Giou

to ten o (Nicou theou thian houang), c'est-à-dire, l'empereur céleste à tête de bœuf.

Depuis le temps de Wo nin jusqu'à nos jours, les signes idéographiques de la Chine sont restés en usage chez les Japonais : ainsi que la langue chinoise, ils sont principalement employés dans les ouvrages savans; mais cela n'empêche pas que leur connaissance ne soit répandue dans tout le Japon. Cependant, comme la construction de la langue japonaise diffère sensiblement de celle des Chinois, et comme les mêmes caractères chinois ont souvent plusieurs significations, on s'aperçut bientôt qu'on manquait d'un moyen de parer à cet inconvénient; on inventa donc, dans la première moitié du vi siècle, les syllabaires kata-kana et fira-kana. KL.

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XVII. DAÏRININ TOK TEN O.
皇天德仁

(De 313 à 399 de J. C.

NIN TOK TEN O (Jin tě thian houang) était fils d'Osin : sa mère Naka fimé (Tchoung ki) était petite-fille du prince impérial Yo ki iri fiko-no osi (Ou pě tching jy yan houang tsu). A sa naissance, un kisou (moŭ wen) ou hibou entra dans la chambre, et se plaça sur le fauteuil de l'accouchée. Také outsi-no soukouné eut le même jour un fils, qui naquit à l'instant où un sazagi (tsiao fiao)1 ou tarin vola dans la chambre de l'accouchée. Le Daïri O sin, surpris de cet événement, résolut de changer les noms de ces enfans, puisque le hibou est regardé comme un oiseau de mauvais augure, et le tarin, au contraire, comme un oiseau d'heureux présage. Il nomma donc son fils O sazagi, ou le Grand tarin, et celui de Také outsi-no soukouné, Kisou-no soukouné.

O sin ten o avait chargé pendant son règne son fils cadet Oudzi-no Wakaï Ratsou go (Wen tao Tchi Lang tsu) du gouvernement, et lui avait donné O sazagi pour l'aider. Après sa mort, Ratsou go s'efforça de persuader à son frère aîné O sazagi de monter sur le trône; celui-ci le refusa constamment, en disant : « L'empereur vous a confié le gouvernement; si vous l'abdiquez « et que je l'accepte, nous enfreindrons les ordres de notre père. » Ce conflit dura trois ans ; pendant ce temps, il n'y eut point de Daïri. Ratsou go demeura à Oudzi (Wen tao) et O sazagi à Naniwa (Nan pho). Lorsqu'il y arrivait des présens pour le Daïri, ils étaient portés de l'une à l'autre de ces villes; les deux princes les refusaient. Pour mettre un terme à cet état d'incertitude, Ratsòu go se donna la mort. O sazagi, apprenant que son frère était grièvement blessé, accourut vers lui; Ratsou go, qui respirait encore, lui parla et mourut. C'est alors qu'O sazagi monta sur le trône, et régna sous le nom de Nin tok ten o.

Il établit sa résidence près de Naniwa, ville de la province de Sets, dans le

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palais de Taka tsou-no miya (Kao tsin koung), qui était très-simple et dépourvu de tout ornement. Il vécut avec une sobriété extrême; Wo nin, le philosophe de Fiaksaï, fit des vers sur son séjour à Naniwa et sur son avénement au trône.

La quatrième année de son règne (316 de J. C.), voyant que le pays n'était pas assez habité et que le peuple se trouvait dans le besoin, le Daïri ne voulut accepter d'autres dons que les impôts ordinaires des terres : ses vêtemens étaient-ils sales, il les faisait nettoyer et n'en voulait point changer; son palais était-il endommagé par la pluie ou le vent, il le laissait dans cet état. Ses repas étaient de même d'une grande frugalité. On donne pour raison de cette conduite, que, montant à son avénement au trône sur un bâtiment élevé, il n'aperçut dans les environs que peu de fumée s'élever des maisons, et en conclut que la misère empêchait les habitans de faire cuire des alimens. Trois ans après, étant monté de nouveau sur le même édifice, il vit que les plus petites cabanes avaient bonne apparence, et que la fumée sortait de toutes les cheminées, ce qui le satisfit beaucoup; ces trois années avaient été très-fertiles, et le peuple était riche et à son aise.

Quoique le peuple vînt le prier de rebâtir son palais, il ne le fit

que trois

ans plus tard: alors les artisans, jeunes et âgés, accoururent de tout côté; l'oufut entrepris avec tant d'ardeur, qu'il fut bientôt achevé. Tout le monde appela ce Daïri Zeï sin (Ching jin) ou l'homme saint.

vrage

On lui envoya du Kóraï (Kao li) un grand bouclier de fer. Il fit venir l'ambassadeur, et ordonna au chef des troupes à boucliers de le percer d'un coup de flèche, ce qui fut exécuté au grand étonnement de l'envoyé coréen.

Il arriva du Fiaksaï un homme nommé Zaki-no kimi (le Prince du vin) avec un faucon, pour apprendre cette chasse au Daïri, qui prit le premier une perdrix de cette manière. Depuis ce temps, il y a eu des fauconniers au Japon 1.

Také outsi-no soukouné mourut en ce temps, suivant les uns à l'âge de 317 ans, suivant d'autres à l'âge de 330, ayant été pendant 240 ans premier ministre de six Daïris. Il laissa beaucoup d'enfans; tous ses descendans furent heureux 2.

Nouka da-no osi (Nge thian houang tsu), l'un des fils du Daïri, étant à la

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