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longueur de 2 verstes environ, et qui se bifurque avant de déboucher dans. la steppe. Cette description semble s'appliquer entièrement à la carte anglaise.

Point de départ de la frontière sur Hériroud pourrait être fixé à 2 verstes environ en aval de la tour mentionnée plus haut. En partant de ce point la frontière prendrait une direction est, suivrait la crête des hauteurs qui bordent au nord les deux défilés et couperait le second un peu à l'ouest de la bifurcation, de façon à nous laisser les deux débouchés orientaux, ce qui nous permettrait de fermer l'accès de notre territoire de ce côté.

Ensuite la frontière passerait au sud des puits, aujourd'hui comblés, se trouvant au sud-est de la montagne Tchakmakly, lesquels seront compris dans notre territoire, suivrait la direction sud-est à peu près parallèle à la route d'Ak-Rabat, qui nous reste, et passerait entre les lacs salės se trouvant au sud d'Ak-Rabat pour aboutir au Yegri-Gucuk.

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VLANGALY.

Le Conseiller privé de Vlanglay au Conseiller privé de Staal.

(Extrait)

Saint-Pétersbourg, le 7 août 1885.

Je me fais un devoir de transmettre ci-près à Votre Excellence les deux cartes du Zoulfagar, dressées par nos officiers topographes et une copie de la lettre qui vient de m'être adressée par notre Ministre de la Guerre, et qui contient une description de cette localité, ainsi qu'un exposé des conditions dans lesquelles la ligne frontière pourrait être tracée.

Les résultats de nos études, qui sont à peu près identiques avec ceux qui ont été obtenus par les officiers anglais, tendent à démontrer que nous sommes en mesure d'admettre une déviation dans la direction de l'est de la ligne frontière précédemment proposée par nous au Gouvernement Britannique sans porter atteinte à l'intégrité de nos communications. Cette circonstance n'exclut toutefois pas la nécessité d'aviser, autant que possible, aux moyens d'assurer la sécurité de notre territoire contre des incursions éventuelles des Afghans après que ceux-ci seront entrés en possession du défilé de Zoulfagar.

Conformément à la lettre de l'Aide de Camp Général Vannovsky, la ligne frontière partira d'uu point sur le Hériroud, qui devra être fixé dans les limites de l'espace compris entre la tour en ruines, qui fermait autrefois l'accès occidental des défilés de Zoulfagar, et le point où la ligne de rochers bordant la rivière à l'est forme un angle saillant à partir duquel la vallée du Hériroud va en s'élargissant dans la direction du nord. La distance entre ce dernier point et la tour en question est de dix verstes environ.

Ces conditions nous semblent de nature à écarter toute éventualité de divergence de vues entre nous et le Gouvernement Britannique quant au point de départ de la future frontière.

Après avoir suivi dans la direction de l'est l'arête de la chaîne rocheuse d'Agar, qui borde au nord le défilé de Zoulfagar, la frontière coupera ce défilé un peu à l'ouest de l'endroit où il se bifurque, de manière à laisser en notre possession les débouchés orientaux du Zoulfagar, ce qui nous permettra de fermer l'accès de notre territoire de ce côté.

Au sud-est du défilé de Zoulfagar, la ligne frontière prend une direction

à peu près parallèle à la route qui relie Koungrueli à Ak-Rabat et qui sera comprise dans notre territoire, et elle aboutit au Yegri-Gueuk.

Le Marquis de Salisbury Vous ayant à plus d'une reprise témoigné le désir d'arriver à une prompte solution des difficultés pendantes, nous aimons à espérer qu'il ne refusera pas de reconnaitre l'esprit de conciliation dont nos présentes propositions offrent une preuve éclatanto, et qu'il s'empressera de donner son adhésion à un tracé combiné dans les limites des conditions ci-dessus précisées.

Les deux Gouvernements étant déjà préalablement tombés d'accord sur la direction de la frontière à partir du point où elle aura rejoint la vallée du Yegri-Gueuk jusqu'à l'Amou-Daria, nous ne verrions pas d'inconvénient à ce que, aussitôt après le règlement de la question de Zoulfagar, Vous procédiez à la signature d'un protocole constatant l'accord intervenu entre les deux Cabinets, ainsi que cela a été convenu entre Vous et Lord Granville. Mais, ne possédant pas des études exécutées par nos propres officiers sur les territoires qui seront traversés par la ligne frontière en dehors de celui de Zoulfagar, nous croyons devoir Vous inviter à Vous borner à l'insertion de la description de la ligue dans le protocole et à Vous abstenir d'une indication du tracé convenu sur une carte.

Il nous semblerait qu'une entente définitive sur le tracé de la frontière devrait avoir pour conséquence logique l'adoption immédiate de mesures ayant pour but de mettre fin à l'état d'incertitude et de malaise qui règne dans ces contrées.

Suivant les avis qui nous parviennent d'Askhabad, les Afghans continuent à renforcer leurs troupes échelonnées sur la froutière. Désireux d'éviter des complications, nous nous sommes jusqu'à présent abstenus d'imiter leur exemple et de diriger des renforts vers les points extrêmes du territoire occupé par nous, mais nous ne saurions persister longtemps dans notre abstention, si, de leur côté, les Afghans continuent à pousser leurs préparatifs militaires. Nous serous forcément amenés à aviser à la sécurité de nos confins. Or, il est à craindre que la présence des deux côtés de la frontière de corps considérables, n'aboutisse à des malentendus et à des conflits qui pourraient neutraliser les effets des intentions pacifiques des deux Grandes Puissances.

Votre Excellence trouvera peut-être opportun de signaler à l'attention du Cabinet de Londres ces considérations qui ne nous sont suggérées que par le désir d'éviter tout ce qui paraît de nature à nuire au succès de nos négociations avec la Grande-Bretagne.

Veuillez, etc.

ANNEXE AU N° 147

VLANGALY.

Extrait d'une lettre du Ministre de la Guerre au Conseiller privé de Vlangaly. (Traduction.)

Saint-Pétersbourg, le 3 août 1885.

Toute la contrée située entre les monts Barkhouts au sud, le Mourghab à l'est, et à l'ouest. le Tédjène, peut être figurée, pour plus de clarté, sous l'aspect général d'un plateau incliné dont la pente est dirigée vers le nord. — plateau sillonné et hérissé d'une rangée de collines qui forment des chaines irrégulières s'étendant de l'ouest à l'est. Leurs extrémités occidentales, ainsi

que la vallée du Tédjène, présentent le produit du travail de forces volcaniques souterraines, dont l'action s'est anciennement exercée ici. La vallée du Tédjène est, par endroits, resserrée dans des gorges rocheuses. Toute une file de rochers, coupée par des crevasses transversales plus ou moins accusées, se détache de la rive droite du Tédjène et, courant vers le sud, aboutit à la vallée de Hérat. L'une de ces crevasses, et la plus importante, sort de la vallée du Tédjène pour déboucher au centre dudit plateau incliné et accidenté, connu sous l'appellation de Turcomanie Sud-Occidentale, et porte elle-même le nom de défilé de Zoulfagar.

En amont de Khodja-Sameddin, la chaîne rocheuse de Gueuk-Guédouk se rapproche du Tédjène et, sur les dernières 12 verstes jusqu'à Zoulfagar, ses derniers versants viennent s'adosser à la rivière même; ici passe un sentier de mulets. De notre poste établi à l'issue du défilé de Zoulfagar jusqu'à KéhrizIlias, au sud, il existe une route très satisfaisante qui s'écarte graduellement de la rivière à l'est; une autre route conduit directement à l'est par le passage désigné sous le nom de Zoulfagar-Derbend. Les deux défilés présentent, par endroits, l'aspect de couloirs formés par des rochers à pic; la région qui s'étend au nord et au sud de ces passes est absolument inaccessible. Le défilé de Guédouk a plusieurs embranchements, mais un seul est praticable. Sa longueur est de cinq verstes; sa largeur, vers la moitié du parcours à peu près, ne dépasse pas trois sagènes; à cet endroit les Persans avaient construit un mur de barrage, qui offrait une garantie tout à fait suffisante contre le passage d'alamans par cette voie. Sur la distance de cinq verstes, qui sépare les chaines, la route traverse un pays ondulé et s'engage dans le second défilé formant, dans la chaine d'Agar, une crevasse en tout semblable à la première. Après l'avoir suivi sur une distance de deux verstes, la route débouche dans la steppe à proximité de la hauteur isolée de Tchakmakly, et elle se divise en quatre branches, les deux voies moyennes conduisant à Koungrueli et Ak-Rabat, la voie septentrionale à Adam-lelan, et la route méridionale à Kéhriz-Elias.

La masse d'eau qui s'engorge dans les deux défilés à la saison des pluies rend la circulation très difficile. Il est presque impossible, même au prix d'énormes dépenses, d'établir ici une route carrossable. Depuis le point culminant du défilé jusqu'au pied du mont Tchakmakly, on rencontre les ruines d'anciens kehrizs, de remparts et d'habitations. Il est à supposer que le rétablissement des kehrizs ne présentera pas de difficultés. Du côté sud de l'issue du défilé vers le Tédjène, se trouve une colline isolée à pentes très raides et anciennement forlifiée; c'est là qu'est établi notre poste.

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Le Conseiller privé de Staal au Conseiller privé
de Vlangaly.
(Télégramme)

Saint-Pétersbourg, le 17 août 1885.

Reçu expédition du 7 août. J'ai proposé au Marquis de Salisbury la ligne de frontière, marquée sur notre carte, en la faisant aboutir sur le Hériroud à un point distant de 2 verstes de la tour de Zoulfagar. Lord Salisbury n'a pas objecté à ce tracé, mais, sur l'avis télégraphique de Lord Dufferin, a demandé d'en référer au Colonel Ridgeway. Lord Randolph Churchill et MM. Lessar et Currie assistaient à cet entretien. Lord Salisbury part ce soir pour Dieppe, mais dirigera de là la négociation. En cas d'un accord, il serait utile de savoir où les Commissaires auraient à se rencontrer et à quelle époque. STAAL.

No 149. Le Conseiller privé de Vlangaly au Conseiller privé de Staal. (Télégramme.)

Saint-Pétersbourg, le 17 août 1885.

Il serait à désirer que la réunion des Commissaires eût lieu sur le Mourghab au point extrême que nous occupons. Les Commissaires auraient d'abord à fixer la frontière du Pendjdé, et continueraient ensuite les travaux de bornage dans la direction de Zoulfagar. L'organisation de la section russe de la Commission exigera environ un mois ou six semaines, et presque autant faudra-t-il pour qu'elle se transporte sur les lieux. Daus le cas où les négociations ne tarderaient pas à êire closes à Londres, le Prince Dondoukow Korsakow est d'avis que travaux de délimitation pourraient commencer vers la mi-octobre. Notre section sera composée du Colonel Koulberg, d'un officier d'Etat-major et de M. Lessar.

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VLANGALY.

Le Conseiller privé de Staal au Conseiller privé
de Vlangaly.
(Télégramme.)

Londres, le 23 août 1885.

Sauf quelques changements de rédaction, le Cabinet de Londres a accédé à notre proposition relative à la délimitation du Zoulfagar. N'ayant pas eu carte sous les yeux, le Colonel Ridgeway a émis l'avis que le nouveau tracé ne devrait pas se rapprocher des escarpements du défilé occidental de moins de mille yards; en outre, il voudrait que la distance entre le point où la frontière coupe le défilé oriental et celui formant jonction des différentes routes, fût exprimée en chiffres, soit environ 850 sagènes. Je me suis cru autorisé à adhérer à ces demandes après les avoir précisées sur la STAAL.

carle.

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Le Conseiller Privé de Staal au Conseiller privé
de Vlangaly.
(Télégramme.)

Londres, le 23 août 1885.

Je viens d'avoir avec M. Currie une discussion qui a porté sur les points suivants :

Le Cabinet de Londres insiste sur la réunion des Commissaires et le commencement des travaux à Zoulfagar; si acceptons cette condition, il consentirait à l'occupation simultanée par nous de la partie de l'oasis de Pendjdé s'étendant jusqu'au Vieux Pendjdé et comprise dans le rayon de cinq milles environ du confluent du Kouschk et du Mourghab.

Pour ce qui est de l'ajournement de conclusion de la convention jusqu'après règlement de toute la frontière afghane, M. Currie n'a pas pu se prononcer définitivement à ce sujet.

En outre, j'ai cru devoir proposer insertion au protocole du chiffre des escortes, mentionné dans le télégramme du Ministère du 4 avril (1). Le

(1) V. le document, no 85.

Cabinet Britannique accepto cette condition, ainsi que la mention du droit des deux parties d'établir des postes à mesure que se ferait la délimitation, mais il objecte à la mention de responsabilité pour le maintien de la paix.

M. Currie va soumettre ce qui précède au Marquis de Salisbury.
STAAL.

No 152. Le Conseiller Privé de Staal au Conseiller privé
de Vlangaly.
(Télégramme.)

Londres, le 24 août 1885.

Le Marquis de Salisbury, ainsi que vient de m'en informer M. Currie, adhère aux propositions qui lui ont été soumises con me résultat de notre discussion résumée dans mes deux télégrammes d'hier. Il n'objecte qu'à l'article concernant la convention, et il tiendrait à ce qu'une convention soit conclue aussitôt après la délimitation de la frontière jusqu'à KhodjaSaleh. STAAL.

No 153.

Le Conseiller privé de Vlangaly au Conseiller privé
de Staal.
(Télégramme.)

Saint-Pétersbourg, le 25 août 1885.

Reçu vos deux télégrammes du 23 et celui du 24 août.

Les points réglés entre Vous et M. Currie sont approuvés sauf le suivant. Ne pouvons admettre que les travaux de délimitation soient commencés à Zoulfagar qu'à la condition que le rayon de notre occupation du Pendjdé soit étendu jusqu'à Bendi-Nadiri. Rayon proposé par M. Currie est insuffisant; étant obligés, vu saison avancée, d'aviser à l'installation de nos postes pour l'hiver, croyons nécessaire que ces postes soient établis aussi près que possible de la future frontière. Si Gouvernement Anglais ne croit pas pouvoir assumer responsabilité pour maintien de l'ordre sur frontière, ne saurions non plus prendre aucun engagement à cet égard. Ne pouvons en rieu modifier notre point de vue antérieur relativement à la conclusion de la convention. VLANGALY.

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Le Conseiller privé de Staal au Çonseiller privé
dê Vlangaly.
(Télégramme.)

Londres, le 29 août 1885.

Le protocole vient d'être signé. Il tient compte de toutes les réserves formulées dans Votre télégramme du 25 août. Rayon d'occupation éventuelle du Pendjdé étendu jusqu'à Bendi-Nadiri. Neutralisation ne sera maintenue que de ce point jusqu'à la frontière afghane. Droit d'occupation concordera avec commencement des travaux des Commissaires qui se réuniront à Zoulfagar deux mois après la signature du protocole.

Article stipule le droit pour les deux parties d'établir postes sur la frontière à mesure que la délimitation avancera, mais ne mentionne ni pour les uns, ni pour les autres, responsabilité quant au maintien de la

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