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Le 12 mois, Yori tomo fit punir de mort Kasousa-no souke Firo tsoune. Dans la suite l'innocence de celui-ci fut reconnue, et Yori tomo s'affligea beaucoup de l'avoir condamné injustement.

Le 1er mois du nengo Ghen riak (1184), Yosi naka fut nommé Zeï daï ï seogoun (Tching i ta tsiang kiun), ou grand général qui combat les barbares. Il fit tout ce qu'il put pour contrarier le Fo wô. Dès que Yori tomo qui se trouvait dans le Kwantô, en fut instruit, il envoya ses frères cadets Kaba-no kwa sia Nori yori et Kouro-no Yosi tsoune avec 60,000 hommes à Miyako, pour tuer Yosi naka. Celui-ci les combattit à Oudzi et à Seta. Yosi tsoune dépêcha Sasaki Taka tsouna et Kasiwara Kaghe souye, qui traversèrent la rivière d'Oudzi, tandis que Fatake yama Sighe tada attaqua de front Yosi naka. Sur ces entrefaites, Yosi tsoune marcha en toute hâte sur Miyako, et prit par. surprise la maison où le Fo wô était confiné.

Yosi naka essuya plusieurs combats dans les environs de Seta, mais il fut entièrement défa et tué d'un coup de flèche à Afatsou-no wara (Soŭ tsin yuan), à l'âge de 31 an. Ima i-no siró Kane fira, un de ses principaux officiers, y

mourut aussi.

Fi gousi-no Kane miisi, qui avait été envoyé par Yosi naka dans la province de Kawatsi pour y faire mourir Yuki ye, revint à Miyako, et rentra dans son devoir, mais il fut exécuté.

Dans le même mois, Moro ye fut dépouillé de l'emploi de régent, et Moro mitsi rétabli dans ce poste.

Pendant le temps que Yosi naka commettait toute sorte de maux à Miyako, la famille des Feïke avait fait la conquête des provinces occidentales 1. Elle avait aussi construit une forteresse dans la vallée d'Itsi-no tani (Y koŭ), dans le Sets, et rassembla dans les environs une armée de 100,000 hommes l'ex-empereur s'était retiré de Ya sima à Foukou wara. Les militaires des cantons voisins étaient attachés à la famille des Ghen si; c'est pour cette raison que le prince de Noto Nori tsoune se défit d'un grand nombre d'entre eux.

Le 2o mois, Nori yori et Yosi tsoune s'avancèrent à la tête de deux armées contre les Feïke. Un retranchement, élevé sur le mont Mi kousa yama (San thsao chan) par Taïra-no Souke mori, fut détruit par Yosi tsoune, qui ensuite attaqua la forteresse d'Itsi-no tani par derrière, pendant que Nori yori la prit de front. Dans le combat, les deux frères Kawa bara (Ho yuan) périrent les

(1) Si kouč en chinois. Sous ce nom on comprend les neuf provinces de la

grande île de 州九 Kiou zion (Kicou

tcheou).- KL.

premiers. Kasiwara-no Kaghe toki et son fils Kaghe souke ayant tenté vainement avec Kouma gafe-no Nao sane et Fira yama-no Souke sighe de dònner assaut à la forteresse par derrière, Yosi tsoune fit avec un corps considérable le tour de la montagne, et commença, sous un feu terrible', une attaque furieuse au village nommé Fiyotori yeye (Pi yuě). Les Feïke, ne pouvant résister à cet effort extraordinaire, furent vaincus. Le Yetsizen-no mino Mitsi mori, le prince de Satsouma Tada nori, le prince de Bitsiou Moro mori, le prince de Mousadzi Tome akira, le prince d'Owari Kiyo sada, le prince d'Awa Kiyo fousa, le Kwan go gou souke Tsoune masa, le prince de Wakasa Tsoune tosi, le Kourando-no ta yu Nari mori, et le Ta yu Atsou mori, tous de la famille de Feïke, périrent avec beaucoup de leurs soldats, dont on ne peut fixer le nombre. Sighe fira, général du milieu de la troisième classe, fut pris. On disait que le prince de Noto Nori tsoune avait aussi été tué, mais il était parvenu à se sauver par la fuite.

Moune mori, Tomo mori, Nori mori et Tsoune mori n'échappèrent que difficilement, et s'enfuirent à Ya sima avec l'ex-empereur, l'impératrice Ken reï mon in, et la princesse de la seconde classe Sen

ye.

Nori yori et Yosi tsoune retournèrent à Miyako. D'après leur avis, le Fo wô fit conduire Sighe fira dans le Kwantô.

Le 3 mois, Taïra-no Kore mori sorti de Ya sima, voulut aller par mer à Kouma no; il fit naufrage, et périt dans la mer de Natsi, sur les côtes de la province de Koya. Il n'avait que 27 ans. Cependant le bruit se répandit qu'il était encore en vie, et se cachait dans les montagnes. Il fut donc ordonné de vérifier si cette rumeur était fondée.

Dans le courant du même mois, Yori tomo fut élevé au premier rang de la quatrième classe.

Le 4 mois, Yori tomo fit mourir son gendre Si midzou-no kwan sia Yori taka, fils de Yosi naka; sa femme, voulant rester veuve, se rasa la tête et se fit religieuse.

Le 5° mois, Taïra-no Mori yori vint à Kama koura, pour rendre ses devoirs à Yori tomo; à son départ, il fut comblé de présens.

Le 6 mois, Minamoto-no Yori nori fut nommé prince de Mikawa.

Le 8 mois, Yosi tsoune devint Sayemon-no kami.

Le 9° mois, il fut gratifié du second rang de la troisième classe, et la garde de Miyako lui fut confiée.

Nori yori marcha contre le pays de Saïkaï (1) Il y a dans l'original le caractère qui signifie feu; ainsi il ne paraît pas douteux

pour y que les armes à feu ne fussent, à cette époque, connues des Japonais. KL.

détruire la famille Feike.

A Fousi to (Theng hou) dans la province de Bizen, il eut un engagement avec Yuki mori, et remporta la victoire par une attaque vigoureuse et les bonnes dispositions de Sasaki-no Mori tsouna, qui commandait son avantgarde. Les Feïke se dispersèrent vers le nord.

Le 10° mois, Yori tomo fit construire un Mon tsi sou (Wen tchu so) ou tribunal d'audience, et chargea Oo ye-no Firo moto et Miosi-no Yosi nobou de maintenir l'observation des lois, de recevoir les requêtes du peuple, et de surveiller exactement tout ce qui se passait.

Le 11 mois, il bâtit le palais Tsió ziou yn (Tchhang cheou yuan). Il y avait une chapelle appelée Bo daï sou (Phou ti so), qu'il réserva à son usage, et qui pour cette raison fut nommée Minami-no mi dó (Nan yu thang).

re

Le 1 mois de la 1" année du nengo Boun zi (1185), les Feïke bâtirent le château d'Aka maga seki (Tchhy kian kouan), dans la province de Nagata, et envoyèrent Tomo mori pour conquérir l'île de Kiou ziou. Moune mori resta à Ya sima. Nori yori fut alors dépêché par Yori tomo dans le Kiou ziou, et Yosi tsoune à Ya sima. Le dernier partit de Miyako dans le 2o mois, et arriva à Watana be (Tou pou), dans le Sets, pour y assembler des vaisseaux de guerre. Il y eut une dispute avec Kaghe toki, relativement à son embarquement. Un gros temps ne lui permit pas de transporter toutes les troupes, il ne mit à la voile qu'avec cinq vaisseaux. Sans apparence de succès, il aborda à Ya sima, y mit le feu au palais du Daïri An tok ten o, et força Moune mori de s'échapper sur un navire avec ce prince.

Nori tsoune, prince de Noto, resta à Ya sima pour s'opposer à Yosi tsoune; Souke nobou, Mitsi masa et plusieurs autres chefs de la famille Ghen si furent tués, ainsi qu'un grand nombre de leurs troupes, par les flèches de Nori tsoune; mais après un combat opiniâtre, les Feïke furent défaits, et s'enfuirent dans la province de Nagata. Le Den naï Sayemon Nori yosi, qui avait été envoyé par les Feïke pour s'emparer de Kawatsi, dans la province de Iyo, se soumit à Yosi tsoune, qui, après s'être rendu maître de l'île de Si kokf, attaqua la province de Nagata. Les Feïke voulurent alors se retirer dans le Kiou ziou, mais Nori yori les guettait dans la province de Boungo, pour fondre sur eux dans leur fuite. Le 24 du 3 mois, Yosi tsoune arriva devant le fort Aka maga seki, et attaqua les Feïke. L'Awa-no minbou Sighe yosi qui depuis plusieurs années avait été attaché à ceux-ci, les abandonna et reconnut l'autorité du Daïri. Enfin tous ceux qui restaient de cette famille furent anéantis dans cette bataille. Niyeno ama, qui avait les deux insignes impériaux appelés Sin si ou le cachet divin, et le Foo ken ou épée précieuse, se sauva avec le ci-devant empereur

sur un vaisseau; mais ne voyant plus d'apparence d'échapper à leurs persécuteurs, les deux fugitifs se jetèrent dans la mer, et y périrent 1. Moune mori, son fils l'Ouyemon-no kami Kiyo moune et le Feï daïnagon Toki tada furent faits prisonniers. Les autres chefs des Feïke, savoir Tomo mori, Nori mori, Tsoune mori, Souke mori, Yuki mori, Ari mori, et dit-on aussi le prince de Noto Nori tsoune, se noyèrent dans leur fuite; il n'y eut que l'impératrice Ken rei mon in qui fut prise, tous les autres membres de la famille Feïke trouvèrent leur fin dans les flots. Le Foo ken ou l'épée précieuse y fut englouti et perdu, mais le Sin si ou cachet divin surnagea et fut sauvé.

L'ex-empereur avait été proclamé Daïri à l'âge de 3 ans, et avait régné avec les nengo Yo wa et Ziou yeï. Son règne n'avait été effectivement que de 3 ans. A l'âge de six ans il s'enfuit de Miyako. Après avoir erré pendant deux ans dans les campagnes, il fut noyé dans la mer à l'âge de 8 ans.

Le 4 mois, Yosi tsoune retourna à Miyako. En récompense de sa victoire, le Daïri lui accorda le second rang de la seconde classe.

Le 5 mois, il partit pour Kama koura pour y mener Moune mori et son fils Kiyo mori, qui y étaient prisonniers. Yori tomo envoya Fosio-no Toki masa

(1) Dans le célèbre Amida dera, ou temple d'Amida, à Simo-no seki, dans la province de Nangata, on conserve encore aujourd'hui l'image du Dairi An tok ten o, et tous les étendards, sabres et autres débris de l'armée des Feike. On y voit également de très-anciens paravens, à fond doré, sur lequel sont représentés avec des couleurs très-vives tous les détails de la guerre entre les Ghensi et les Feike.

On trouve dans la mer de Simo-no seki de petits crabes, nommés Feike gani, sur le dos desquels les Japonais croient voir une figure humaine en colère. On les vend la pièce quelques seni de cuivre, avec un imprimé dont voici le contenu :

Sous le Daïri Taka koura-no in, dans la 1re « année du nengo Zi ziô (1177), la désunion « entre les familles de Feike et de Ghen si fut la « cause d'une guerre sanglante qui dura jusqu'à «la 1oo année du nengo Boun zi (1185). Enfin « la famille de Ghen si extermina par une force supérieure les Feïke. Plusieurs chefs de ceux« ci qui avaient échappé à la dernière bataille, « tâchèrent de se sauver par la fuite; mais étant poursuivis de près par les Ghen si, ils n'en virent pas la possibilité. Poussés par le déses

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« poir, et voulant se soustraire à la honte d'être

« pris et mis à mort publiquement, ils se

noyèrent dans le passage de Kokoura à Simo« no seki. Le Daïri An tok ten o fuyait également sous la garde de sa nourrice; celle-ci désespé«rant à la fin de lui trouver un asile, et ne « voyant point d'apparence d'échapper à ses « persécuteurs, le prit dans ses bras, et sauta à « la mer, où tous les deux furent noyés. On dit « que depuis cet événement l'on trouve dans cet « endroit des crabes montrant sur leur dos une « figure humaine, qui exprime la rage.»

On ajoute que depuis ce temps, ce passage fut tellement infesté par des esprits, que personne ne pouvait le fréquenter, jusqu'à ce qu'on eut bâti à Simo-no seki un temple dédié au dieu Amida, afin d'apaiser les esprits de la famille royale. Depuis lors, les obsessions ont cessé, et n'inquiètent plus les voyageurs dans ces parages.

De l'autre côté du village Dairi, on voit la colonne Yoribe, érigée par ordre de Taiko, au même endroit où l'on dit qu'An tok ten o avait péri. Elle est placée sur une pointe de rocher KL. qui sort de l'eau.

à Kasi goye (Yao yuě), pour les y tenir confinés tous deux, et fit défendre à Yosi tsoune de venir à Kama koura. Il était jaloux de ses hauts faits d'armes et se défiait de lui, à ce qu'on disait par les instigations de Kaghe toki.

Le 6 mois, Yori tomo fit conduire Moune mori et son fils de Kasi goye Miyako, pour les livrer à Yosi tsoune. Il ordonna à Minamoto-no Yori kane de mener Sighe fira à Nara.

A Sino wara (Siao yuan), dans la province Omi, Yosi tsoune fit mettre à mort Moune mori et son fils Kiyo moune; le premier avait 39, l'autre 17 ans. Sighe fira fut supplicié à Nara, pour avoir brûlé Nanto.

Le 8 mois, Yosi tsoune fut créé prince de Iyo, et nommé gouverneur de Miyako.

Le 10° mois, Yori tomo envoya le Tosa bo Siyousi yen à Miyako, pour se défaire de Yosi tsoune, mais il fut battu et tué; alors Yori tomo y marcha en personne.

Yosi tsoune ayant obtenu le 11 mois une permission par écrit du Daïri, résolut avec son oncle Yuki ye de détruire Yori tomo; en conséquence ils partirent de Miyako pour les provinces occidentales. Dans la traversée, ils essuyèrent près de la côte de Daï mots (Ta wě) une forte tempête, qui dispersa toute leur flotte; de sorte qu'elle aborda en différentes provinces. On dit qu'alors Yosi tsoune s'arrêta dans les montagnes de Yosi no et de Ta bou-no miki.

Yori tomo, sur ses instances, obtint également une permission par écrit du Daïri pour aller à la recherche de Yosi tsoune, mais on ne le trouva nulle part. Arrivé le même mois à Kise gawa (Houang lai ho) dans la province de Sourouga, avec le dessein de faire mourir Yosi tsoune, il y apprit que celuici avait quitté Miyako avec son oncle Yuki ye. Il retourna alors à Kama koura, et y expédia Fosio-no Toki masa comme gouverneur, avec ordre de faire chercher tous les membres de la famille des Feïke qui s'étaient échappés. Le sixième fils de Kore mori fut épargné à la requête du prêtre Mongok (Wen kiŏ). La cause de l'animosité de Yori tomo contre son frère Yosi tsoune venait de ce que celui-ci avait épousé une fille de Kiyo mori.

Yori tomo dépêcha Daïno-no Sane fira pour garder la contrée de Saïkaï do, et fit demander au Daïri par Toki masa d'être créé Tsoû tsoui fou si (Thsoung tchoui phou szu) ou commandant suprême de tout l'empire. Cette requête ayant été agréée, il établit des gouverneurs dans les différentes provinces, et nomma un commandant dans chaque endroit.

Le 1er mois de la 2o année (1186), le Fo wô célébra son 60° anniversaire. Le 3 mois, Moto mitsi, qui était Sets zio ou régent, fut destitué et remplacé par l'Oudaïsin Kane sane. D'après le désir de Yori tomo, approuvé par

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