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que aussi barbare des Égyptiens, qui, dans leurs temples magnifiques, , par un autre calcul astronomique, immolaient tous les vingt-cinq ans leur bœuf Apis, après lui avoir rendu des honneurs absurdes et l'avoir élevé avec le plus grand soin.

Le sacrifice d'Abraham, si célèbre dans tout l'Orient, sacrifice qui a aboli les sacrifices humains, et qui se solemnise avec pompe, jusque chez les musulmans de Hami, dans la petite Boucharie, et en Chine aussi-bien qu'à la Mecque, montre combien ces cruautés astrologiques sont anciennes : l'on n'ignore pas que les Romains eurent beaucoup de peine à les abolir à Carthage; l'on sait qu'à Tonga-Tabou, île de l'Océanie, un père immole ou laisse immoler ainsi son propre fils, croyant alors avoir apaisé le mauvais esprit, et sauvé par cette offrande sanglanțe, une vie plus précieuse à l'Etat. On peut consulter à cet égard l'intéressant voyage de M. le capitaine d'Urville, et pour des vues philosophiques et plus élevées, recourir à la dissertation si profonde de l'illustre comte de Maistre, à la suite des Soirées de St. Pétersbourg, dissertation que pourrait confirmer puissamment la discussion des hieroglyphes conservés en Chine pour exprimer sacrifier, offrir 1.

Pour en revenir au sujet de ce mémoire, et ne voulant pas l'allonger à l'infini, on se borne, après ces discussions, déjà trop étendues peut-être, à donner la liste suivante des mots de toute nature, trouvés identiques, ou du moins fort voisins chez les Muyscas et les Japonais.

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Si M. de Paravey avait eu à sa disposition le vocabulaire an- / glais et japonais de M. Medhurst, publié à Batavia, en 1832; s'il avait pu se procurer la grammaire muyseas du P. de Lugo, il ne doute pas que son travail eût été moins défectueux, et la liste des mots identiques beaucoup plus considérable; mais telle qu'elle est ici, elle pourra convaincre tous les esprits droits.

Le caractère chinois, ou plutôt chaldéen antique, hiang, qui signi. fie sacrifier, offrir, s'écrit indifféremment avec le symbole fils, ou le symbole agneau, symbole auquel on ajoute celui du comble ou du ciel, c'està-dire Dieu, et celui de la bouche qui offre ou présente à Dieu. M. de Paravey a déjà comparé cet hieroglyphe remarquable à l'hébreu Corban, dans son Essai sur l'origine des lettres.

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Cette liste de mots identiques, à Bogota et au Japon, pourrait sans doute s'étendre encore et se perfectionner, mais elle doit suffire à tout homme judicieux, et le tableau des hiéroglyphes, que nous joignons à cette dissertation', d'après M. de Paravey, achevera de compléter cette démonstration de l'iden

Voir la fin de ce mémoire. Ces caractères ont été gravés tout exprès pour les Annales.

Fi-macouts, feu, fi, de forge,

macouts.

Thung.

A-kekourou, ouvrir.

Rodrig.

Jan-ne, toit, abri.

Thunb.

p.205.

Ki ou gui, marcher.

Id.

tité d'origine de ces deux peuples, séparés par d'immenses distances, et que rapprochent aussi leur conformation physique dont il n'a pas encore été question ici.

L'un et l'autre ont reçu des colonies arabes ou phéniciennes qui sont venues leur apporter la civilisation; mais ces colonies étaient peu nombreuses, et leur sang pur et noble s'est fordu dans le sang grossier de la race tartare et mongole, qui formait le fond primitif des deux nations'.

Il en a été, comme dans les îles de l'Océanie, où fort souvent, suivant le capitaine d'Urville, se voit le caractère arabe dans ce qui touche au culte ou à la civilisation', mais où les traits des Arabes, convertisseurs de ces peuples, se sont plus ou moins altérés.

Venus dans ces îles après Mahomet, ces Arabes ont porté l'islamisme dans l'archipel Indien, aussi-bien qu'en Afrique.

Mais aux tems reculés de Salomon, déjà les flottes d'Ophir et de Tharsis pénétraient dans la mer de Parvaïm, ou de l'orient extrême; car Purva, Peruva est en sanscrit le nom de la plage orientale; de là les noms de Pérou et de Para, avec telle ou telle autre terminaison, noms si fréquens dans les anciens noms de pays à l'est de l'Inde et dans les contrées américaines 3; et im, iam est le nom même de la mer en hébreu, aussi-bien que dans l'antique langue des hiéroglyphes que conserve la Chine, langue où la mer se nomme yang ou yam.

1

Déjà M. de Humboldt, dans ses vues des Cordillières, a observé, même sans avoir vu les beaux bas-reliefs de Palenqué (où se reconnaissent des visages de types arabe et juif), que les monumens américains offrent souvent des figures au nez aquilin et très-marqué, et qui ne peuvent appartenir qu'à la race blanche et caucasique.

⚫ Ainsi, dans les vocabulaires de M. d'Urville, on voit que namou, nom arabe de la moustique, et mata, tuer, se retrouvent sous les formes namoc et autres, à Madagascar, dans la Nouvelle Zélande et à Tongatabou.

3

Voyez les noms de Paragoa ou Palawan, une des îles Philippines; de Paraguay, fleuve célèbre; du Pérou; de Puracé, volcan de la Colombie ; de Perote eț Porote, dans le Mexique; de Para, affluent de l'Amazone; de Purus, autre affluent; de Peruaçu, de Paracatu, de Parana, embouchure de l'Amazone; de Paramaribo, en Guyane; de l'isthme de Panama pour Parama, et une foule d'autres.

Ce furent ces flottes semi-phéniciennes et juives, flottes montées par des Nabathéens, ou des matelots ismaélites et arabes, qui, les premières, portèrent quelque civilisation dans les contrées maritimes des Indes et de la Chine, encore remplies de peuples à demi-barbares, et que de faux systèmes veulent nous donner comme le centre de toute civilisation 1.

De la Corée, du Japon, des côtes orientales de la Chine, dont ils avaient surtout occupé les îles pour s'y fortifier et s'y défendre, comme le firent à Cadix les Phéniciens, comme de nos jours le font encore les Anglais sur toutes les côtes, ces colonies d'hommes audacieux pénétrèrent peu à peu en Amérique, et y apportèrent leur culte grossier des astres, leur civilisation corrompue par un séjour plus ou moins long au milieu de hordes encore anthropophages, telles que Darius les connut dans l'Inde, telles qu'Herodote nous les décrit, telles que les trouvent de nos jours les Anglais dans le Birman et l'Indo-Chine, et même dans le Thibet.

Vouloir comparer ces antiques colonies américaines directement aux peuples d'Arabie ou de Chaldée, ou mieux encore, aux Européens, si modernes en tout, c'était s'exposer à mille erreurs. Il fallait une étude approfondie de la Chine et du Japon, étude qui a manqué à M. de Humboldt, mais qui, entreprise par M. Siebold et M. de Paravey, ne peut que nous promettre les résultats les plus positifs et les plus nouveaux. Ce Mémoire en est déjà une preuve. Toutes ces idées, au reste, sont confirmées par la figure japonaise qui orne la couverture du bel ouvrage que vient de publier en Hollande le résident Fisscher, figure dont la position écrasée offre de singuliers rapports avec les divinités monstrueuses que présentent les manuscrits aztèques ou mexicains, et spécialement la pierre du calendrier retrouvée à

2

1 Ici M. de Paravey observe que la clef chinoise, ou la base des nombreux caractères qui expriment les richesses, les monnaies, vendre, acheter, commercer, est celle des Cauries (en chinois pey), petites coquilles qui se pêchent dans les îles Maldives peuplées par les Arabes, qui sont usitées dans l'Inde et à Siam encore, aussi-bien qu'en Afrique, et qui seules démontrent l'influence arabe, même dans la Chine antique.

2 Voir cette figure dans la planche qui forme le frontispice de ce Mémoire.

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