Sivut kuvina
PDF
ePub

discours, qui est un principe essentiel d'autorité, d'ordre et de stabilité dans les états. >>

Revenant encore une fois sur la question des associations religieuses, il montre parfaitement que par le mot couvent il n'entend nullement une association privilégiée, mais simplement l'association dont le droit est inscrit dans la Constitution, de sorte que crier à bas les couvents, c'est crier à bas la Constitution. L'éminent écrivain conseille fortement à nos littérateurs de s'occuper de notre histoire nationale. Son remarquable discours a été couvert des applaudissements de l'assemblée.

Le rédacteur de l'Économiste belge, M. de Molinari, qui a assisté à titre de témoin au Congrès de Malfnes, déclare que l'élément belge dans cette réunion lui a paru, du moins en grande majorité, acquis aux idées de liberté; mais au milieu des assemblées générales ces idées ne se sont pas produites avec un puissant éclat, sauf dans quelques passages du discours de Mgr Dupanloup qui a rendu hommage à M. de Montalembert et a parlé de l'ingratitude à laquelle il a été en butte. La première session du Congrès avoit profondément remué les idées, elle avoit produit dans l'opinion un véritable élan; je ne sais quel souffle ardent avoit traversé les esprits subjugués par la magie d'une grande éloquence.

Tout le mouvement d'idées que la première session avoit provoqué a été, sinon arrêté, au moins singulièrement ralenti pendant la seconde; le principe dominant qui n'a cessé de reparoître au milieu de tous les discours c'est celui de l'union entre les catholiques de toutes les nuances. Or, le Congrès n'avoit pas pour mission de traiter les questions de dogmes; sur ces questions l'unité est nécessaire et jamais peut-être à aucune époque elle n'a apparu plus solidement assise, jamais l'Eglise n'a été entourée de plus de soumission, jamais l'autorité spirituelle de la papauté n'a rencontré plus de respect. De quelque côté de l'horizon que l'on se retourne on n'aperçoit nulle part des catholiques qui en matière de dogme ne professent envers l'Eglise qu'une soumission restreinte et conditionnelle : nous vivons dans un temps où la lutte entre les idées est bien nettement tranchée; le monde se divise d'une manière de plus en plus accentuée entre les chrétiens et les incrédules, et il devient tous les jours plus rare de rencontrer des demi-chrétiens; nous déclarons ne

pas apercevoir à qui on doit appliquer le passage du discours de clôture, où M. de Gerlache parle de chrétiens qui sont dangereux avec les meilleures et les plus pures intentions, parce que leur soumission n'est pas entière ni absolue. Le vénérable président du Congrès déclare dans son discours d'ouverture qu'en matière politique chacun ne relève que de sa conscience; et il en est de même de toutes les matières qui ne sont pas comprises dans le dogme; le Congrès de Malines devant écarter les questions dogmatiques avoit pour objet celles qui sont livrées à la libre appréciation de chacun; or, c'est précisément sur ce terrain que se rencontrent les dissidences; à force de vouloir ménager toutes les opinions pour maintenir l'union, on s'interdit les questions vitales et l'on se condamne à promener les esprits dans la vague région des généralités. Assurément la paix entre les intelligences est un aussi grand bien que la paix entre les nations, et nous n'éprouvons point le frivole plaisir de soulever des polémiques. La controverse est peut-être un mal, mais, comme la guerre, c'est parfois une nécessité; on ne l'empêchera pas entre catholiques professant sur des matières libres des idées opposées; parmi les brillants orateurs qui à Malines avoien, pris pour texte de leurs discours l'union entre les catholiquest il en est qui ont trouvé moyen de développer sur ce sujet les considérations les plus agressives, les plus belliqueuses, les plus irritantes contre certaines fractions du parti ; c'est-à-dire qu'ils faisoient de la paix même qu'ils prêchaient un sujet de guerre; tant il est vrai que c'est se livrer à un effort bien stérile de tenter d'écarter les questions qui soulèvent des controverses. Comme l'a parfaitement exposé le P. Félix, l'union peut être maintenue entre catholiques en supportant les dissidences sur les questions que le dogme ne tranche pas, en laissant chacun exprimer hautement, librement et franchement son opinion sur des matières où il ne relève que de sa conscience; ce qui trouble l'union ce sont ces esprits absolus qui se montrent si impressionnables qu'ils se croient offensés par la simple manifestation d'idées contraires aux leurs; il faut donc maintenir l'union à travers les nuances inévitables et les controverses nécessaires; pour cela il faut que chacun dans la défense de ses idées respecte les bornes de la modération et de la prudence; ces deux qualités sont d'autant plus méritoires et plus difficiles à acquérir que n'ayant pas

beaucoup d'éclat, chacun s'imagine qu'on peut se les donner aussitôt qu'on veut commencer à en prendre la peine. Du reste l'union entre les catholiques n'étoit nullement menacée; pendant la lutte qui a précédé les dernières élections, on a vu tous les organes catholiques dépasser M. de Montalembert lui-même dans leur ardeur démocratique et libérale. En résumé, la dernière session du Congrès de Malines dans laquelle de beaux talents se sont déployés, a été remplie par une manifestation de sentiments catholiques plutôt que par l'expression d'idées nombreuses et fécondes. Nous continuons à faire exception pour le discours de Mgr Dupanloup, le seul qui se rattache autant que le permettoit le sujet spécial qu'il a traité, au mouvement d'idées de la précédente session. Il est évident que les deux sessions ont été trop rapprochées l'une de l'autre, et il en résultera probablement que la troisième se fera d'autant plus longtemps attendre.

Le P. Félix, dans le discours de clôture qu'il a prononcé à Saint-Rombaut, a donné l'expression la plus complète et la plus fidèle de l'esprit qui, à part quelques exceptions et quelques dissonances, a animé les travaux des assemblées générales; avec une remarquable habileté il a passé à travers les ardentes controverses que soulèvent les questions modernes; sans blesser personne, sans se ranger d'aucun côté, il a fait valoir dans un langage harmonieux une série de considérations justes et élevées, que toutes les fractions de catholiques peuvent également admettre; autorisé par la réserve que la chaire chrétienne commandoit il s'est gardé de conclure; il a laissé entrevoir que dans son opinion le régime de la protection avoit des avantages, mais il a longuement développé ses inconvénients; il a ensuite posé la liberté comme une hypothèse et il a indiqué les avantages que l'Eglise recueillera si cette hypothèse se réalise. Il est impossible d'avoir une diction plus parfaite que le P. Félix; ses discours ont été publiés, identiquement dans les termes où ils ont été prononcés; mais le charme de sa parole ajoute singulièrement à l'agrément de son style que l'on auroit tort de juger exclusivement d'après le premier des deux discours qu'il a faits à Malines. Le P. Félix a dans une juste mesure toutes les qualités de l'orateur; il unit l'ordre, la clarté, la méthode à la grâce et à l'élégance; il sait mettre en lumière l'idée principale qu'il déroule progressivement; et en même

temps il donne à chaque partie un développement bien proportionné. Il n'a pas d'inégalités. Sa pensée élevée ne se perd jamais dans les nuages; elle suit toujours son cours régulier et harmonieux: elle touche, elle persuade, elle éclaire; elle parle au sentiment mais sans le remuer fortement; elle s'adresse à la raison mais sans creuser l'idée jusqu'à ces profondeurs où il faut un effort pour la saisir; le charme littéraire d'un langage délicat et harmonieux est partout répandu dans la belle disposition de son discours il ne soulève pas l'enthousiasme mais il enchante toujours. Cet éminent orateur a été la personnification la plus complète de cette seconde session, dans laquelle une place à part doit être faite au discours de Mgr Dupanloup, le plus remarquable de de tous ceux qui ont été entendus dans le Congrès; nous en parlerons spécialement.

NOUVELLES

POLITIQUES ET RELIGIEUSES.

Belgique. Un arrêté royal du 9 septembre clôt la session législalive extraordinaire de 1864.

2. Le 15 septembre, le Roi a reçu M. d'Arrangoîz, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. l'empereur du Mexique. 3. Mgr Jean-Joseph Faict est nommé évêque de Bruges; il est né à Leffinghe en 1813, il a par conséquent 51 ans; après avoir été pro fesseur au collège de Bruges il devint supérieur du petit séminaire de Roulers. En 1856, Mgr Malou le nomma vicaire-général.

4. Sa Sainteté Pie IX vient d'approuver et de ratifier, en date du 28 août dernier, le choix que la Sacrée Congrégation de la Propagande a fait du R. P. Auguste Van Heule, prêtre de la Compagnie de Jésus, comme évêque et vicaire apostolique de Calcutta. Le R. P. est né à Ypres, le 21 novembre 1821.

5. Un subside de 625 frs est alloué au conseil de fabrique de l'église d'Herenthals, comme part d'intervention de l'Etat dans les frais de restauration d'un retable gothique appartenant à cette église.

Un arrêté royal du 15 septembre autorise le conseil communal d'Ucimont (Luxembourg) à faire construire et placer dans l'église de cette localité un maître-autel, deux autels latéraux, une chaire de vérité et deux confessionnaux.

6. Compte-rendu des travaux de la société charitable de StFrançois Régis établie à Liége, 21e année, 1865. Le rapport intéressant que nous avons sous les yeux est précédé d'un tableau qui résume les travaux de la société depuis sa fondation, le voici :

[blocks in formation]

Il résulte de l'exposé pour 1865 que la société s'est occupée de 1155 affaires; que les mariages accomplis dans la seule commune de Liége sont au nombre de 577; que les mariés, au nombre de 1072, se composent de 188 liégeois, 616 belges des autres provinces et 168 étrangers.

Les recettes en 1863 se sont élevées à 3324 frs 20 c. et les dé penses à 3309 frs 58 c. Le nombre des pièces dont on a eu besoin S'élève au chiffre de 4010 et l'on a écrit 3200 lettres dont on a conservé les minutes.

Tous ces chiffres parlent assez éloquemment des travaux de la société et du zèle admirable de ses membres pour qu'il soit besoin d'y ajouter aucun commentaire.

7. On vient de créer à Liège un établissement, dont le besoin se fait sentir depuis longtemps, et qui est destiné à rendre de grands services à la société. C'est une maison d'asile pour les servantes qui se trouvent momentanément sans place.

On sait les dangers auxquels sont exposées les jeunes filles qui sortent de leur service. La plupart d'entre elles sont forcées de sé

« EdellinenJatka »