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Outre ce capital, que le ministre d'Angleterre ne peut refuser de rembourser au sieur Anquetil, il est fondé à demander une indemnité pour les sommes considérables qui lui sont dues à Surate, et dont l'enlèvement que les agens de la compagnie ont fait de sa personne, contre le droit des gens, dans un pays où la neutralité, même lorsque les Européens étoient en guerre, a toujours été la base de la confiance des opérations de commerce; il est fondé à demander une indemnité pour les sommes dont cet enlèvement l'a mis hors d'état de poursuivre le recouvrement. En voici le détail :

Il lui est dû, à Surate, par le sieur Rodrigue de Talichéry, qu'il poursuivoit en justice lorsque les Anglais l'ont fait prisonnier de guerre, la somme de 14,000 roupies, qui font, en argent de France.....

Plus, par différens particuliers de Surate et des environs, 7,000 roupies, faisant

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Plus, par le courtier Doulop, pour fonds qu'il lui avoit avancés, et dont il poursuivoit le remboursement, la somme de 12,000 roupies, qui font, en argent de France..

35,0001,

17,500

30,000

82,5001.

Ci-contre ..

Plus, la succession d'Aly-Navaskan second, de Surate, lui doit, pour corail qu'il a remboursé au propriétaire, 1,200 roupies, qui font....

Plus, il lui est dû par le sieur Boss man, directeur du comptoir hollandais de Surate, pour argent qu'il lui a avancé dans ses pressans besoins, et sans intérêt, dont il a l'obligation entre les mains, 8,000 roupies, qui font..

Plus, par le nommé Framgy, vaquil ou interprète persan du con sulat, pour effets à lui confiés, 3,000 roupies, faisant.

82,500.

3,000

20,000

7,500

11,30001

Indépendamment des objets de réclamation dont on vient de voir le détail, le sieur Anquetil n'est-il pas en droit de demander une réparation authentique, une indemnité peut-être inappréciable, et qu'il abandonne à l'équité, à la sensibilité du ministère de France, pour la manière injuste, barbare, ignominieuse dont il a été traité avec toute sa famille; arrêté contre le droit des gens, donné en spectacle dans une

ville où il avoit un caractère public; dépouillé de ses effets, sans inventaire; traîné de prison en prison; enfin, obligé de se procurer à grands frais, pour lui et sa famille, un logement suffisant dans le vaisseau, ainsi que sa subsistance pendant une relâche de deux mois à SainteHélène, qui pour lors manquoit de vivres, et pendant le long séjour qu'il a été contraint de faire en Angleterre ?

Les répétitions du consul de France sont justes; elles intéressent l'Etat, les particuliers, le bien-être de sa famille mais il ne craint pas de le dire, c'est le cri d'un cœur français. Le pavillon de la nation, arboré à Surate, comme il l'étoit dans l'origine, à la face de l'Inde entière, est un préalable sans lequel toutes les autres réparations ne seroient que les palliatifs d'un mal toujours subsistant, toujours prêt à produire les effets funestes qui ont donné lieu à cette réclamation, et dont le traité définitif doit détruire le germe.

PARAVANAS,

Ou Priviléges accordés à la Nation française, par le Grand - Mogol Aureng-Zeb.

Ordonnance du Roi supréme, donnée le 29.e du mois de sefer, la neuvième année de son Règne triomphant.

Tous les gouverneurs en service de présent et à venir dans notre ville de Surate, qui ont confiance en nos faveurs royales, ont à savoir que dans ce temps de notre très-heureux règne, M. Beder, président et vaquil de la compagnie française, est arrivé au palais de notre trèshaute majesté, et a représenté à notre sublime grandeur, par l'entremise de nos courtisans, qui se trouvent honorés d'être en notre compagnie, que les Français desirent s'établir dans notre ville de Surate, comme y sont les Anglais et Hollandais, y faire venir de différens ports des effets et marchandises, y faire des ventes et achats, en un mot s'appliquer tout entiers au négoce; et qu'afin de montrer aux yeux du pu

blic combien ils desirent l'augmentation de nos richesses, ils souhaitent et espèrent, comme une grace et faveur, que le gouvernement ne retire d'eux, sur leurs effets et marchandises, que la même douane qu'il retire des Hollandais; que s'ils apportent, de différens endroits dans l'Inde, des draps ou autres marchandises, ou qu'ils transportent, de la ville où nous faisons notre demeure, et autres capitales de notre royaume, toiles, indigo, salpêtres, soieries ou autres marchandises, à Surate ou Baroche, après qu'on leur aura pris la douane, suivant l'usage, dans les endroits désignés ci-dessus, il ne leur soit causé, en aucune façon, aucune inquiétude, et qu'on leur laisse passer lesdites marchandises; qu'il leur soit permis de vendre leurs marchandises aux marchands qu'il leur plaira, de les transporter où ils voudront, d'acheter de qui ils jugeront à propos, et de donner entrée dans leur service, aux courtiers dont ils se trouveront contens; et que, lorsqu'ils apporteront du cuivre à Surate, on ne les force point de le mettre à la douane, mais que, les droits ordinaires payés, on le laisse entre leurs mains; qu'il leur soit libre de le transporter où ils voudront, et qu'il ne survienne aucune vexation pour quiconque l'achetera ; que, quand ils prêteront de l'argent à quelques particuliers, ou gens qui donnent à

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