Tombent ces recueils importans D'Hiftoriens, de Politiques, D'Interpretes, et de Critiques, Qui tous, au mépris du bon fens, Avec les livres Germaniques *) Se perdent dans la nuit des ans. La mort dévore avec furie Les grands monumens d'ici-bas; Mais le plaifir qui ne meurt pas, Abandonne à fa barbarie- Les annales des Potentats, Et tout bon livre qui l'ennuie, Pour fauver et rendre à la vie, L'heureux chantre de Ménélas, Et le tendre amant de Lesbie. La mort n'épargna dans Varron Que le titre de fçavant homme; Mais les graces de Cicéron Tirerent des cendres de Rome Et fes ouvrages et fon nom. Je ne fçais par quelle avanture Quelques ouvrages de pédant Ont pû percer la nuit obfcure Où tombe tout livre excédant. Mais je fçais bien, en attendant, Que c'est toujours contre nature Qu' arrive un pareil accident. Les Graces feules embelliffent Nos efprits, ainfi que nos corps; Et nos talens font des refforts Que leurs mains légeres poliffent. Les Graces entourent de fleurs Le fage compas d'Uranie,
Donnent les charmes des couleurs
Au pinceau brillant du génie ;
*) Hoffentlich waren die Grazien mit den von ihnen eins gegebenen Werken des deutschen Geschmacks besser, als der Dichter bekannt, um ihm hier nicht beizustimmen.
Bernis. Enseignent la route des coeurs A la touchante mélodie,
Et prêtent des charmes aux pleurs Que fait verfer la Tragédie. Malheur à tout efprit groffier, A l'ame de bronze et d'acier, Qui les méprise et les ignore. Le coeur qui les fent, les adore, Et peut feul les apprécier. Mais vous, filles de la nature, Qui fites l'amour des mortels, Ne fouffrez pas qu'on défigure Vos ouvrages fur vos autels. Paroiflez aux yeux des impies, Qui, fans craindre votre courroux, Nous offrent des froides copies Qu'ils nous font adorer pour vous. Venez diffiper l'imposture, Daignez reparoitre au grand jour; Nous apprendrons votre retour, Et par le cri de la nature, Et par les tranfports de l'amour.
Im dreizehnten Bande der von Beaumarchais be sorgten Ausgabe seiner sämtlichen Werke findet man nicht weniger als 114 Episteln von diesem so fruchtbaren Dichter, unter welchen einige treffliche Meisterstücke in ihrer Art find. Die folgende ist eine der berühmtesten, und, wie in der ges dachten Ausgabe bemerkt wird, an Mademoiselle de L damals Frau Marquise de G***, **, gerichtet. Sie wurde dadurch veranlaßt, daß ihr Schweizer Voltaire'n den Be such bei ihr verweigerte, den sie vor ihrer Verheirathung oft von ihm angenommen hatte. Als er im J. 1778 wieder nach Paris kam, besuchte er fie, als Witwe, und, gleich ihm, über achtzig Jahr alt. Ueber diesen Besuch sagte erzu seinen Freunden: Ah! mes amis, je viens de paffer d'un bord du Cocyte à l'autre. · Eine sehr glückliche Ueberseßung
dieses Briefes findet man in Hrn. Gotter's Gedichten, Th. 1. S. 16 ff.
EPITRE DES VOUS ET DES TU.
Philis, qu'eft devenu ce tems, Où dans un fiacre promenée, Sans laquais, fans ajustement, De tes graces feules ornée, Contente d'un mauvais fouper, Que tu changeois en ambrofie, Tu te livrois, dans ta folie, A l'Amant heureux et trompé, Qui t'avoit confacré fa vie? Le Ciel ne te donnait alors, Pour tout rang et pour tous tréfors; Que les agréments de ton âge,. Un coeur tendre, un efprit volage, Un fein d'albâtre et de beaux yeux. Avec tant d'attraits précieux, Helas! qui n'eut été friponne?
Voltaire. Tu le fus, objet gracieux; Et que l'amour me le pardonne, Tu fçais que je t'en aimais mieux!
Ah! Madame, que votre vie, D'honneur aujourd'hui fi remplie Diffère de ces doux inftans! Ce large Suiffe à cheveux blancs, Qui ment fans ceffe à votre porte, Philis, eft l'image du tems, Il femble qu'il chaffe l'efcorte Des tendres amours et des ris; Sous vos magnifiques lambris Ces enfans tremblent de paroître Hélas! je les ai vu jadis, Entrer chez toi par la fenêtre, Et fe jouer dans ton taudis.
Non, Madame, tous ces tapis
Qu'a tiffu la Savonnerie, *) Ceux que les Perfans ont ourdis,
Et toute votre orfévrerie.
Et ces plats fi chers que Germain **) A gravés de fa main divine, Et ces cabinets où Martin ***) A furpaflé l'art de la Chine; Vos vales Japonois et blancs, Toutes ces fragiles merveilles; Ces deux luftres de diamans Qui pendent à vos deux oreilles; Ces riches carcans, ces coliers, Et cette pompe enchantereffe, Ne valent pas un des baifers Que tu donnois dans ta jeuneffe.
*) Manufacture de tapis.
**) Excellent orfèvre.
***) Fameux verniffeur.
Georg Ludwig von Bar, ein deutscher Freiherr aus dem Osnabrückischen, geb. ums J. 1701, geft. 1767 auf seis nem Gute Barenau, als Dømsenior zu Münden, and Erbs landdroft des Stifts Osnabrück. Unter seinen Schriften find die Epitres Diverfes fur des fujets différens am bekanntesten, wovon man auch eine Lieberkühnische Uebersehung in sehr mittelmäßigen Versey hat. Es sind vier und zwanzig poetis sche Briefe, in Boileau's Manier, obgleich nicht ganz in seinem Geiste, und noch weniger in seiner glücklichen Verfis fikation, meistens an erdichtete Personen gerichtet, deren Charaktere aus Romanen und Schauspielen, vornehmlich den molierischen, bekannt sind.
Ne crains plus, Harpagon, les Momus indiscrets,
Le fiécle férieux rend les Railleurs muets. Nos, moeurs font en effet teiles, que l'Avarice Se trouve une Vertu, loin d'être encore un Vice; Le Cenfeur le plus rude en toi va respecter Des mortels, qu'un Démon auroit peur d'irriter. A voir comme en rampant l'humaine Créature, Pour fe gorger de biens, fupporte la torture, On diroit que l'Argent effaçant tout péché, L'homme achete le Ciel ainfi qu'un Evêché. Pouvons nous mieux prouver quel efprit nous do: mine,
Qu'en infpirant d'abord l'amour de la lézine Aux êtres nés de nous, afin d'éteindre en eux Ce tendre naturel qui les rend généreux ? Le Pere ole à fon fils impofer la fottife De traîner ses beaux jours en Noble de Venife. S'il penfe que le Ciel n'a mis entre fes mains
Des biens que pour en vivre, et fervir les Humains,
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