Sivut kuvina
PDF
ePub

à son son serviteur Kosé-no Toko fasi-no mourasi (Kiu chi Tě thou Szu lian) de l'attaquer, et de détruire son palais d'Igarouga-no miya (Pan kieou koung). Mitso nari (San tchhing), homme très-brave et serviteur de lamasiro-no o, en vint aux prises avec Mourasi, le vainquit, et mit en fuite les troupes d'Irouka.

Yamasiro-no o, craignant l'issue de ce combat, fit porter beaucoup d'ossemens de chevaux dans son appartement, quitta son épouse et prit la fuite, pour se cacher dans le mont I koma yama (Tan kiu chan), accompagné de Miwa-no kimi (San lun kiun) et de Ta-no me mourasi (Thian mou lian).

coup

Kosé-no Toko fasi-no mourasi assembla d'autres troupes, marcha de nouveau contre le palais d'Igarouga-no miya, et y mit le feu. Comme on trouva beaud'ossemens dans les cendres, et que le palais avait été investi de tout côté, Kosé-no en conclut que Yamasiro-no o avait péri dans les flammes, et se retira. Miwa-no kimi conseilla à Yamasiro-no o d'assembler une armée dans la partie orientale de l'empire; il le refusa, disant : « La dispute est entre moi et Irouka: si je me tiens tranquille, la paix sera conservée ; mais si je commence guerre, beaucoup beaucoup de monde perdra la vie. » Quatre ou cinq jours après, Irouka apprit que son ennemi existait encore, et il envoya des troupes de tout côté pour le prendre ; alors Yamasiro-no o vint en secret d'I koma yama à l'endroit où avait été son palais, et chargea Miwa-no kimi de porter à Irouka ce message: « Si je voulais te faire la guerre, certainement je te vaincrais; « mais cela ferait périr trop de monde; je préfère me rendre à toi, pour que «<tu fasses de moi ce que tu voudras. »

«

la

Après le départ de ce message, il donna la mort à sa femme, à ses enfans, et se tua lui-même. Il était fils de Siô tok taïsi, nommé pendant sa vie Moumaya do-no osi, et ainsi très-proche parent du Daïri. Après sa mort, l'orgueil d'Irouka s'accrut encore, ce qui le fit détester généralement. On observa à cette époque plusieurs événemens extraordinaires.

Le premier mois de la deuxième année de son règne (643), l'impératrice voulut conférer à Naka tomi-no Kamatari (Tchoung tchhin Liang tsou) la charge de Sin ghi fak (Chin khi pě) ou grand sacrificateur d'Izé; mais il s'en excusa sur sa mauvaise santé, et se retira à Mi sima (San tao).

Karou-no osi (King houang tsu), frère cadet du Daïri, fut attaqué de la goutte, ce qui le retint constamment chez lui. Il était très-lié avec Kamatari, qui venait le voir souvent; il lui donna sa maîtresse la plus chérie en mariage, parce qu'il le regardait comme un homme d'une très-grande probité et d'un courage à toute épreuve; en conséquence, Kamatari dit un jour aux domestiques de Karou-no osi : « Votre maître est un bon seigneur; je desi<< rerais pouvoir l'élever au trône, pour lui montrer ma reconnaissance de ce

« qu'il m'a donné sa maîtresse. » Karou-no osi, ayant appris ce discours, en fut très-satisfait.

Naka-no oyé-no osi (Tchoung ta hioung houang tsu), fils de Zio meï ten o, fut de même un homme de grande probité. Kamatari, mécontent de l'arrogance d'Irouka, mais n'étant pas en état de s'y opposer, avait déjà cherché depuis long-temps, parmi les parens du Daïri, un homme de courage pour le punir; il ne connaissait pas encore Naka-no osi. Près du temple de Fokosi (Få hing szu) il y avait un arbre de l'espèce nommée tsou ki (kouei)1, sous lequel Naka-no osi s'amusait souvent au jeu de paume: Kamatari l'y rencontra un jour; il arriva que la balle de Naka-no osi tomba; Kamatari la ramassa, et la lui présenta avec politesse; il l'accepta de même. Depuis ce temps, ils se lièrent d'amitié.

Tous les amis de Naka-no osi étaient suspects à Irouka. Il y avait alors un savant, nommé Nami bouké sen sei (Nan yuan sian seng), qui enseignait les préceptes de la secte des lettrés. Naka-no osi et Kamatari assistaient souvent à son cours, chacun un livre à la main, et faisant semblant de lire en se promenant; mais ils se consultaient entre eux sur le meilleur moyen de se défaire d'Irouka. Le résultat de leurs conférences fut qu'ils avaient besoin d'un concours nombreux d'amis pour une entreprise aussi dangereuse.

à

Kamatari conseilla à Naka-no osi d'épouser la fille de Soga-no Koura yamata maro (Sou ngo Tsang chan thian ma liu), homme d'un grand courage; il y consentit, et Kamatari alla conclure les arrangemens de ce mariage. Il rechercha en même temps l'amitié de Sa iki-no ko maro (Tso pě tsu ma liu) et de Katsoura ki-no Tsouna da (Ko tchhing Kang thian), qui étaient deux hommes intrépides. Irouka ignorait que tant de braves conspiraient contre lui. Il avait fait construire une nouvelle maison plus belle que celle de son père Yémisi, et å laquelle il donna le nom de Kio mon (Koung men) ou Porte du palais : elle était entourée d'une muraille comme un château, et contenait plusieurs appartemens remplis d'armes; de tout côté on y avait établi des réservoirs d'eau en cas d'incendie. Irouka donna à son fils et à sa fille le titre d'Osi (Taï tsu), qui n'appartient qu'aux enfans d'un Daïri. Quand il sortait, il avait toujours une suite nombreuse de gardes qui marchaient le sabre nu à la main.

(1) Je n'ai trouvé nulle part des renseigne

mens satisfaisans sur l'arbre tsou ki, appelé en

chinois kouei mou. Les dictionnaires

木槻

chinois disent que le bois de cet arbre est propre

à faire des arcs; il doit donc être bien dur, et c'est pourquoi je crois que M. Titsingh s'est

trompé en traduisant tsou ki par palmier. Les Chi

nois connaissent encore un autre arbre kouei ; mais ils y ajoutent le mot fan, et le nomment fan kouei, ou kouei des haies. Son écorce, trempée dans l'eau, donne une encre très-noire et indestructible. . KL.

Le 1" jour du 6 mois de la 3o année du règne de l'impératrice (644), tout fut prêt pour l'exécution du complot contre Irouka. Naka-no osi dit à Yamata maro qu'aussitôt que le tribut de San kan serait offert au Daïri, il le chargerait de lire la lettre et la liste des présens, ce qui fournirait l'occasion de tuer Irouka; Yamata maro promit d'obéir.

Le 12 du même mois, l'impératrice entra dans la salle d'audience Taï gok den (Tai kỹ tian). Kamatari, sachant qu'Irouka, qui se défiait de ses propres domestiques, portait jour et nuit un sabre, ordonna à toutes les personnes présentes de quitter leurs sabres. Irouka, en remettant le sien, dit d'un air moqueur : « C'est à moi que Kamatari en veut ; mais comme il n'ose enjoindre « à moi seul de me désarmer, il ordonne la même chose à tout le monde. » Naka-no osi avait donné l'ordre aux gardes du palais d'en fermer les douze portes aussitôt que Yamata maro commencerait à lire, et de ne laisser entrer ni sortir personne; il fit assembler dans une cour extérieure les gens de la suite des ministres, les y régala, et se tint derrière la salle d'audience armé d'une longue pique; Kamatari avait son arc et ses flèches. Il fit porter par son serviteur Katsou maro à Sa iki-no Ko maro et à Katsoura ki-no Tsouna da, une cassette contenant deux sabres, et leur prescrivit de s'en servir pour tuer Irouka; mais la peur les retint. Yamata maro lisait lentement : parvenu à-peuprès à la fin de la lettre, une sueur froide lui couvrit le corps; il attendait en balbutiant le moment où l'on attaquerait Irouka. Celui-ci, qui commençait à concevoir des soupçons, lui demanda la cause de son agitation; Yamata maro répondit que la présence du Daïri l'intimidait.

Naka-no osi s'apercevant de la frayeur de Ko maro et de Tsouna da, se montra, et leur ordonna de punir Irouka : à l'instant ils lui portèrent des coups sur la tête et les bras. Irouka se leva effrayé; mais Ko maro lui coupa une jambe, ce qui le fit tomber. Il inclina la tête à terre, et demanda à l'impératrice de quoi il était coupable. Cette princesse, très-épouvantée, demanda à Naka-no osi la cause de ce tumulte. Celui-ci lui dit à l'oreille qu'Irouka avait massacré les parens du Daïri, que son orgueil était au comble, qu'il régnait en Daïri, qu'il aspirait au trône, et qu'il fallait le punir de ces attentats. L'impératrice se leva, quitta la salle, et se retira dans un autre appartement. A l'instant Ko maro et Tsouna da coupèrent la tête à Irouka. Comme les pluies abondantes avaient rendu la terre autour du palais très-humide, on couvrit le de nattes et on le mit à l'abri, jusqu'à ce qu'on pût l'emporter.

corps

Soga-no Yémisi était très-malade en ce moment: Naka-no osi se retira avec le Daïri et tous ses parens dans le temple de Fokosi (Fa hing szu), qu'il fit entourer d'un retranchement; puis il envoya le corps d'Irouka à son père, et

donna ordre au grand général Kosi-no tok (Chi tě) de l'attaquer. La moitié des gens du Daïri étaient près de prendre le parti de Yémisi; mais Kosi-no tok leur fit demander s'il y avait quelque exemple qu'un Daïri eût cédé son pouvoir à un rebelle : alors tous abandonnèrent Yémisi, qui aussitôt fut mis à mort. Ses trésors et tout ce qu'il avait de précieux périt dans l'incendie de sa maison, qui devint la proie des flammes.

Comme les journaux et les archives des premiers Daïris du Japon étaient déposés chez le régent, il s'en perdit une grande partie dans cette occasion. Tsoune-no foufito (Tchouan szu) en sauva quelques-uns des flammes, et les donna à Naka-no osi, auquel l'impératrice voulut céder l'empire; mais il le refusa, pour ne pas en priver son frère aîné Fourou fito-no osi (Kou jin houang tsu). Kamatari présenta pour Daïri leur oncle Karou-no osi, qui ne consentit pas non plus à accepter cette dignité, et proposa Fourou fito. Celui-ci ayant été très-lié avec Irouka, fut très-peiné de sa mort; et pour ne pas accepter la dignité qu'on lui offrit, il se rasa la tête et se fit religieux. Karou-no osi fut alors élu Daïri sous le nom de KO TOK TEN O. Dans la suite, Naka-no osi monta sur le trône, sous le nom de TEN Tsi ten o; Kamatari fut régent. C'est le premier exemple qu'un Daïri ait abdiqué l'empire.

XXXVII. DAÏRIKO TOK TEN O.

[blocks in formation]

KO TOK TEN o était frère cadet de l'impératrice Kwo gok ten o, qui, après la mort d'Irouka, avait résigné en sa faveur. Aux audiences qu'il donnait aux grands de l'empire, deux officiers Odomo-no Naga toko (Ta pan Tchang tě) et Inougumi-no Takepé (Ta chang Kian pou), se tenaient à sa gauche et à sa droite, un peu en avant du trône, ayant à la main un sabre nu et monté en or. Il honora du nom de Kousofo-no mikoto (Houang tsou mou tsoung), sa sœur, qui lui avait cédé le trône, et déclara Naka-no oyé-no osi son successeur.

Abé-no koura-no Fasi maro fut nommé Sadaïsin (Tso ta tchhin) ou ministre de la gauche, et Soga-no koura Yamata maro eut la place d'Ou daïsin (Yeou ta tchhin) ou ministre de la droite. Ces deux emplois furent créés à cette époque : Kamatari devint Nadaïsin (Nei ta tchhin)1, et obtint la permission de porter un

(1) Il y avait autrefois au Japon quatre mi

nistres portant le titre de ★ Daï sin (Ta 臣大

tchhin) : le premier était le ★★ 臣大政太

Dai sio dai sin, ou le grand qui dirige l'adminis

bonnet brodé; on lui assigna des revenus considérables, et on le choisit pour régent de l'empire, en récompense des services qu'il avait rendus par la mort d'Irouka. Dans la suite, le Daïri lui accorda le chapeau de pourpre, et aug

menta encore ses revenus.

Taka noki-no Kouro maro (Kao hiang Hiuan li) et Zobin (Seng min) étaient deux des savans de la cour les plus renommés; ils avaient fait leurs études en Chine.

sage

KO TOK TEN O, en montant sur le trône, introduisit le premier au Japon l'udes nengo (nian hao) ou titres honorifiques des années du règne des empereurs. Il nomma les premières années du sien Tui kwa (Ta houa). Il divisa l'empire en huit provinces, et régla le rang de tous les officiers du gouvernement, qu'il distingua par dix-neuf sortes de bonnets de formes et de couleurs différentes, d'après leurs rangs. Il résida dans un palais qu'il avait fait nouvellement construire sur le promontoire Toyo saki (Fung khi), à Nagara (Tchang ping), dans le voisinage de Naniwa.

La 2o des années Tai kwa (646), le le jour du 1" mois, il fixa les jours des grandes audiences de la cour'. Il établit, dans toutes les provinces de l'empire, des magistratures, des barrières et des relais de poste, divisa le pays d'après les montagnes et les rivières, plaça des gouverneurs dans chaque province, et fixa le salaire des porteurs. Il nomma des chefs dans les districts et les villages, et le premier fit enregistrer le nombre des maisons et des habitans de chaque lieu, les impôts à payer et le produit des terres. Il introduisit les revues de l'infanterie et de la cavalerie; il ordonna de prendre dans chaque centaine de familles une belle femme pour le service du palais. Tous les ans il envoyait un officier dans chaque province pour examiner la conduite des gouverneurs. Il fit aussi construire des magasins et des arsenaux.

tration; c'est ce que nous appellerions le président du conseil des ministres. Immédiatement sous lui se trouvaient les trois autres Daï sin,

dans l'ordre suivant: le★★ Sa daï sin

(Tso ta tchhin) ou grand de la gauche, le

臣大右 Ou dai sin (Yeou ta tchhin), grand de la droite, et le E★ Na daï 臣大内

sin (Nei ta tchhin), grand de l'intérieur. Les mêmes emplois existent encore aujourd'hui, mais sous d'autres dénominations : le président

du conseil est appelét Dai sio kokf

[blocks in formation]
« EdellinenJatka »