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per, à savoir ceux de la Noue-Mangeard, la Cramaillerie, Villemoyenne et Boulorée. De plus, le premier bétoire de Rouges-Fosses communique avec un puits et une source nón captée près de Pargny. Il faut enfin tenir compte du danger que peuvent offrir le deuxième bétoire des Rouges-Fosses, le bétoire de Bailly et le ravin en amont, pris sur le flanc nord de la source de Pargny, ravin dont le pavage n'est pas achevé.

A la séance du 3 juin dernier de la Commission, M. Le Couppey a rendu compte des sept expériences de coloration à la fluorescéine qu'il a pu effectuer sur ces bétoires depuis le 20 février; il suffit de s'y reporter pour voir qu'elles témoignent nettement de la nécessité de surveiller la région où elles ont donné de tels résultats.

Il n'y a pas de médecins établis à demeure dans le bassin d'alimentation proprement dit de la nappe qui émerge à Pargny-laDhuys où la ville de Paris a effectué son captage. Ils habitent tous sur la lisière ou à distance du périmètre fixé, mais chacun d'eux pénètre sur le territoire à surveiller.

Ceux qui nous ont promis leur concours sont les suivants :

A Château-Thierry (Aisne), M. le Dr Cardot;

A Chézy-sur-Marne (Aisne), M. le Dr Cabrol ;

A Condé-en-Brie (Aisne), MM. les Drs Leclère et Lafage;
A Montmirail (Marne), MM. les Drs Grosjean et Hugonnet;
A Orbays-l'Abbaye (Marne), M. le Dr Demange.

Les médecins de Château-Thierry ne viennent qu'exceptionnellement et quand ils sont appelés par leurs confrères sur le périmètre d'alimentation de la source; toutefois il n'était pas inutile de s'assurer des intelligences dans cet important chef-lieu d'arrondissement; M. le Dr Cardot a bien voulu nous y servir de correspondant sanitaire. Aux environs de Château-Thierry il se produit de temps en temps des cas endémiques de fièvre typhoïde, parfois quelques cas épidémiques, la plupart du temps le long de la Marne et sur la population des mariniers.

Si la région de la Dhuis est actuellement bonne au point de vue des maladies transmissibles, il n'en a pas été toujours ainsi. Il y a quelques années M. le Dr Leclère a observé à Pargny-la-Dhuis une épidémie de dysenterie. Quoique le village de Pargny soit situé en aval de la source, les cas de maladies hydriquement transmissibles y doivent être attentivement surveillés, car si un cas de fièvre

typhoïde a lieu chez un cultivateur, par exemple, il pourrait se faire que les déjections soient projetées au fumier sans désinfection, et de là remontées avec le fumier au moment des semailles dans des champs situés en amont de la source ou aux alentours des effondrements communiquant avec celle-ci. Aussi avons-nous compris Pargny-la-Dhuis dans le périmètre de la surveillance médicale.

Il en est de même d'Orbais-l'Abbaye, bourg riche en sources qui y coulent librement dans l'agglomération principale, alimentée ellemême en eau de source.

Le village est disposé en gradins; l'eau des sources y descend en cascade, fait tourner plusieurs moulins situés l'un au-dessous de l'autre et le village pratique inévitablement le tout au ruisseau. L'alimentation est fournie non par le ruisseau qui sert d'égout comme à Chennebrun dans la région de l'Avre), mais par des sources spéciales, accessibles aux infiltrations de surface.

Jadis les épidémies de fièvre typhoïde y étaient graves et fréquentes. Ces années dernières on y a relevé trois cas de fièvre typhoïde, importés de Paris sans contagion à leur suite.

M. le Dr Demange a vu, il y a peu de temps, une épidémie d'ascarides frapper quelques adultes, mais surtout les enfants et donnant lieu aux troubles les plus bizarres. Ayant pratiqué l'examen microscopique des eaux, il a trouvé des œufs d'ascarides dans l'eau du ruisseau venant d'une des sources et recevant plus bas les infiltrations des fosses d'une tannerie aujourd'hui inutilisée. Nous ne croyons pas que celles-ci jouent aucun rôle étiologique, mais il nous parait vraisemblable que la source a été elle-même infectée en amont et directement par les déjections contenant les parasites.

Vers Montmirail, à Vauxchamps, nous avons relevé une épidémie de fièvre typhoïde en juillet, août et septembre 1894, qui commença Sur un nommé M..., maçon; son enfant fut atteint, puis l'instituteur et il y a eu en tout dix cas.

Deux ans après, la fille de l'instituteur eut à son tour la fièvre typhoïde. Le médecin des épidémies de l'arrondissement d'Épernay n'a pu à l'époque élucider nettement l'origine et l'enchaînement de ces cas. Aujourd'hui une enquête rétrospective est difficile en raison des éléments d'information qui ont disparu. Mais les puits ne sont qu'à quelques centaines de mètres les uns des autres dans ce vil

lage, et s'il était vrai, comme on nous l'a dit, que cet « éloignement» ait fait rejeter l'idée d'une transmission hydrique, nous penserions aujourd'hui que les communications souterraines à distance n'étaient pas impossibles?

A Montmirail, en dehors du périmètre existant à proximité, il y a fréquemment des cas isolés de fièvre typhoïde; aussi cette ville est-elle déterminée à capter des sources de la région pour son alimentation.

Au commencement de cette année, on a observé un cas à Fromentières et un cas suspect à Hautefeuille. Celui-ci, qui se produisait dans le périmètre d'alimentation, n'a pu être confirmé ultérieurement.

Au milieu du mois d'août dernier, M. le Dr Hugonnet nous informa de l'apparition de trois cas de fièvre typhoïde dans une même famille habitant à Corrobert, village en amont de la source de la ville. Il s'agissait d'un homme, de sa femme et d'un enfant de Paris qu'ils élevaient. La maladie était attribuée à l'injection d'eaux boueuses tirées du fond d'un puits; quelques jours après, ce puits était complètement à sec. Nous pûmes nous assurer que de judicieuses précautions étaient prises à l'instigation de M. le Dr Hugonnet; les linges furent lessivés à l'eau bouillante après dépôt dans des solutions antiseptiques et les matières furent enfouies dans un trou garni de chaux vive sur une grande épaisseur, avec addition de sulfate de cuivre.

Les recherches bactériologiques de M. Miquel montrent que l'eau de la Dhuis n'a montré, à la tête de l'aqueduc de Paris, le bacillus coli que 39,6 fois pour 100 échantillons. A l'hectomètre 69, sur la dérivation, alors que pendant le premier semestre de cette année le bacille coli se rencontrait dans presque tous les échantillons examinés, on ne l'y a plus jamais trouvé depuis cette époque.

En résumé, la région même du périmètre d'alimentation de la Dhuis a été privilégiée depuis quelques années au point de vue de la fièvre typhoïde. Cependant si celle-ci y était importée, elle trouverait des conditions favorables pour se transmettre et gagner source captée par la Ville de Paris.

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En dehors d'une surveillance médicale rigoureuse, dont on a vu les bons effets, notamment à Corrobert cette année, notre conclusion pratique consiste à demander :

1° L'achèvement des expériences de coloration relatives aux points suspects;

2o Le prolongement du revêtement étanche du ravin d'Artonges jusqu'au-dessus de la traversée de ce village;

3° L'occlusion des effondrements que les expériences à la fluorescéine faites par M. Le Couppey ont montrés en communication avec la source de Pargny-la-Dhuis, en particulier celui de Villemoyenne où des eaux de surface s'engouffrent en toute saison.

III. — Région de l'Avre.

La Commission connaît les facilités de contaminations que présentent, à l'exception de la source du Breuil, les sources captées dans la région de l'Avre. Elles lui ont été signalées dans une série de rapports et communications, qui ont été longuement discutés. Cette région vient d'être le théâtre d'un nouvel accident géologique qui nous a été signalé par M. Dienert le 18 novembre dernier :

Un nouveau bétoire, dit-il, capable d'engouffrer plus de 100 litres à la seconde, s'est formé dans le lit de l'Avre au droit de la ferme de la Lambergerie. Ce bétoire s'agrandit chaque jour et peut devenir très dangereux pour les sources de la ville de Paris, car une expérience précédente nous a montré qu'un bétoire voisin communiquait avec ces sources et très rapidement. »

Dès la réception de cette note, nous écrivimes à M. le Dr Puistienne, médecin et maire de Chennebrun, pour lui signaler le fait et la nécessité de veiller avec la plus extrême vigilance sur l'état sanitaire de Chennebrun où les habitants jettent leurs eaux usées à l'Avre, et sur le territoire qu'il dessert comme médecin en amont et en aval de Chennebrun. M. le D' Puistienne nous a fait savoir, par lettre du 22 novembre 1901, que « l'état sanitaire de la vallée de l'Avre est excellent; pas de maladies, surtout de celles que nous redoutons » et il nous confirme la création récente d'un bétoire à la Lambergerie, engloutissant les trois quarts de l'Avre.

M. Dienert nous a également informés que, lors de la formation de ce bétoire, le service des pont et chaussées de l'Eure a tenté de l'isoler à l'aide d'une digue; mais celle-ci a été enlevée au bout de quinze jours par les eaux de l'Avre. La situation nous semble done critique, car les sources de la ville de Paris se trouvent ainsi à la merci d'une contamination des eaux de l'Avre.

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Région de l'Avre, au point de vue de la surveillance médicale.

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