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de mes collègues, comme de la mienne, et j'ajouterai de celle du pays, nul mieux que M. Thiers ne saura se faire l'organe de la nation française tout entière, et je suis prêt, en ce qui nous concerne, à ratifier tout ce qu'il aura l'honneur de vous dire au nom du Gouvernement de la Défense nationale.

Veuillez agréer, etc.

N° 465.

Signé JULES FAVRE.

LE COMTE DE BISMARCK AU COMTE DE BERNSTORFF, A LONDRES.

(Télégramme.)

12 septembre 1870.

J'ai dit récemment par prévision dans mon dernier télégramme que vous pouvez accueillir toute espèce d'ouvertures de la part de la reine d'Angleterre, mais que vous ne pouvez attacher à de semblables ouvertures, venant du gouvernement existant actuellement à Paris, l'importance qu'aurait une ouverture faite par le Gouvernement de la France, puisque le premier n'a pas été reconnu par la nation et que l'empereur Napoléon est encore, pour les puissances étrangères, le seul dépositaire de la souveraineté. Je demande par contre question: quelle garantie le gouvernement actuel ou tout autre qui lui survivra à Paris donnera-t-il que les conventions conclues avec lui seraient reconnues par la France ou même immédiatement par les troupes de Strasbourg et de Metz?

Signé: BISMARCK.

N° 466.

M. JULES FAVRE AU CHEVALIER DE LANCASTRE.

Paris, le 12 septembre 1870.

Monsieur le chargé d'affaires, j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, et par laquelle vous m'annoncez que votre Gouvernement vous a ordonné de vous mettre immédiatement en communication officielle avec le Gouvernement de la Défense natio

nale.

Le haut prix que la France a toujours attaché aux relations amicales qu'elle entretient avec votre noble patrie me permet de vous donner l'assurance que le Gouvernement de la Défense nationale accueillera avec une vive satisfaction cette bonne nouvelle.

Je suis pour ma part très-heureux d'avoir la mission de le lui transmettre, et en mettant sur le compte de l'excès de votre bienveillance tout ce que vous voulez bien m'écrire d'obligeant, je vous prie d'être bien convaincu que je ferai tous mes efforts pour resserrer les liens qui unissent nos deux pays.

Dans l'accomplissement de cette tâche, ce me sera une bonne fortune de vous prouver personnellement, en toute occasion, les sentiments de haute considération avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur le chargé d'affaires du Portugal, votre bien obéissant,

Signé JULES FAVRE.

N° 467.

LE COMTE DE BEUST AU PRINCE DE METTERNICH, A PARIS.

Paris, le 12 septembre 4870.

Monsieur l'Ambassadeur,

M. le chargé d'affaires de France m'a remis copie de la Circulaire adressée par M. Jules Favre aux représentants de la France à l'étranger.

Nous ne pouvons que rendre hommage aux sentiments d'humanité et de patriotisme dont témoigne cette pièce. Nous constatons aussi, avec une vive satisfaction, qu'aucun acte de violence contre la vie et la liberté des personnes n'a été commis pendant les événements qui ont amené l'installation au pouvoir du Gouvernement actuel. Le langage de M. Jules Favre nous fait enfin espérer que des négociations relatives au rétablissement de la paix pourront être ouvertes, et je n'ai pas besoin de dire combien nous serions heureux de les voir aboutir à un résultat favorable.

Le Gouvernement Impérial et Royal sera toujours prêt, pour sa part, à contribuer aux efforts qui seront tentés afin de mettre un terme aux calamités de la guerre. L'humanité, non moins que les intérêts de la politique, nous en fait un devoir.

Les liens d'amitié qui subsistent depuis longtemps entre l'Empire

austro-hongrois reposent sur des fondements assez solides pour que nous puissions compter sur leur maintien. De notre côté, nous désirons sincèrement établir avec le nouveau Gouvernement des rapports de confiance et de bon accord. Votre Altesse peut en donner à M. Jules Favre l'assurance positive. Si la nature provisoire du Gouvernement actuel ne nous permet pas de revêtir nos relations des formes officielles tout à fait régulières, nous n'avons pas moins donné une preuve évidente de nos intentions en chargeant Votre Altesse de rester à Son poste et d'entretenir avec M. Jules Favre les relations internationales d'usage. Je ne puis ici que réitérer cet ordre, en exprimant, en même temps, la satisfaction que m'a causée le maintien du comte de Mosbourg à Vienne. Je vois dans ce fait un témoignage non équivoque du désir du Gouvernement français de cultiver avec nous de bons rapports.

Nous constatons avec plaisir l'existence de ces dispositions qui répondent entièrement aux nôtres.

Veuillez donner lecture de la présente dépêche à M. Jules Favre et recevez, etc.

Signé BEUST.

N° 468.

LE GÉNÉRAL DE BULOW AU COMTE DE GRANVILLE.

Londres, le 12 septembre 1870.

Monsieur le Comte,

J'ai eu l'honneur de recevoir la lettre par laquelle Votre Excellence a bien voulu communiquer la déclaration formelle que prend le Gouvernement de Sa Majesté la Reine avec celui du Roi, mon auguste Souverain, quant à sa neutralité pendant la guerre actuelle; et ayant eu l'autorisation nécessaire de mon Gouvernement, je suis à même d'adhérer en son nom au même engagement et dans les mêmes termes, savoir :

« Que ni le Danemark ni l'Angleterre ne se départira de sa neutralité pendant la guerre actuelle sans un échange préalable d'idées et sans que les deux Puissances aient annoncé l'une à l'autre tout changement de politique par rapport à leur neutralité. »

En faisant au nom de mon Gouvernement cette déclaration for

melle, j'ajoute que, d'accord avec Votre Excellence, l'engagement ainsi pris doit être regardé comme liant les deux Gouvernements. J'ai, etc.

Signé F. BULOW.

N° 469.

LE COMTE DE GRANVILLE A M. MERCIER, A DARMSTADT.

Foreign-Office, le 12 septembre 1870.

Sir, vous rapportez, dans votre dépêche du 2 courant, qu'il règne une impression générale en Allemagne que le Gouvernement de la Reine a pris l'initiative de l'organisation d'une ligue des puissances neutres en vue d'empêcher l'Allemagne d'exiger des cessions territoriales de la part de la France. Je crois utile de vous faire connaître l'attitude du Gouvernement de Sa Majesté.

Au commencement de la guerre, le Gouvernement de la Reine a décidé de garder une stricte neutralité et a complétement maintenu cette détermination. Il a refusé d'écouter aucune proposition relative à une ligue des puissances neutres dans le but de localiser la guerre, ou concernant l'éventualité d'une médiation commune. Il a, comme vous le savez, conclu avec la France et la Prusse des traités pour garantir le respect de l'indépendance et de la neutralité de la Belgique, et il a échangé des notes séparément avec la majorité des puissances neutres contenant des assurances mutuelles qu'aucune puissance ne se départira de l'attitude de neutralité, sans avoir fait part aux autres de son intention de changer de politique; finalement, il a transmis verbatim, sans commentaire, au Gouvernement prussien, une note du Gouvernement français demandant si le comte de Bismarck était disposé à entrer en négociations en vue de la conclusion d'un armistice et d'une conférence pour régler les conditions de la paix.

Ce sont là toutes les démarches faites par le Gouvernement de la Reine depuis le commencement de la guerre, vous pouvez conséquemment voir qu'il n'y a rien de vrai dans les bruits contraires qui circulent en Allemagne.

Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

No 470.

LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE,

Paris, le 12 septembre 1870.

Mylord, j'ai eu, ce matin, l'honneur d'informer Votre Seigneurie, par télégramme, qu'une note a paru dans le Journal officiel annonçant que M. Thiers allait partir immédiatement en mission spéciale d'abord pour Londres, et ensuite pour Saint-Pétersbourg et pour Vienne.

Peu après j'ai reçu la visite de M. Jules Favre qui m'a dit que cette détermination avait été prise la nuit dernière, et que le Gouvernement et le pays devaient avoir la plus vive reconnaissance à M. Thiers pour entreprendre, à son âge avancé, cette importante mission. Sa longue expérience, sa grande réputation et l'éminente position qu'il occupe en France, donneront, il faut l'espérer, beaucoup de poids aux informations qu'il est appelé à fournir au Gouvernement de la Reine sur la situation réelle du pays; son nom suffira, il en avait la confiance, pour lui valoir le respect et l'attention.

Plus tard, dans la journée, M. Thiers est venu me voir. Comme Votre Seigneurie aura presque immédiatement l'occasion de l'entendre en personne, je ne veux pas affaiblir son langage par une tentative imparfaite d'en faire le rapport.

A la demande de M. Thiers, j'ai informé Votre Seigneurie, par télégramme de cette après-midi, que M. Thiers compte arriver à Londres demain de bonne heure, et qu'il est très-désireux d'avoir aussitôt que possible une entrevue avec vous. J'ai, etc.

N° 471.

Signé: LYONS.

SIR E. THORNTON AU COMTE DE GRANVILLE.

Washington, le 12 septembre 1870.

Mylord, dans le courant d'une conversation que j'ai eue hier chez lui avec M. Fish, il m'a annoncé que M. Washburne, ministre des

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